À la suite d'un accident de la route, Julie sombre dans un coma profond. Or ce n'est pas le pire: son mari apprend qu'elle se battait secrètement contre la mort depuis quelque temps déjà, car elle a une tumeur cancéreuse au cerveau contre laquelle la médecine ne peut rien faire.
Ainsi donc, Jean-Philippe a vécu trente ans avec une femme qu'il a profondément aimée et il se rend compte qu'elle lui a caché qu'elle n'en avait que pour quelques mois à vivre.
Il se souvient avoir souvent eu des discussions avec sa femme sur le vieillissement et la mort. Lui entretient depuis toujours des pensées suicidaires, mais il a promis à son épouse de ne pas la quitter volontairement et a tenu parole jusqu'à ce jour. Elle, au contraire, tenait à la vie, mais elle ne voulait pas entendre parler d'un état de dépendance humiliante. Julie avait d'ailleurs fait promettre à son mari de la faire disparaître si jamais son existence n'en était plus une.
Mais maintenant qu'elle est enfermée dans le silence, la communication est impossible entre celui qui veut demeurer fidèle à sa promesse et celle qui est à jamais privée de conscience. L'engagement contracté par Jean-Philippe tient-il toujours? Le meurtre devient-il plus acceptable s'il ressemble à un geste d'amour? Et, d'un autre côté, sommes-nous sincères et lucides lorsque nous déclarons que nous préférerions mourir plutôt que de mener une vie diminuée?
Un roman qui atteint les recoins les moins souvent visités de notre conscience et que l'on préférerait ne pas avoir à trop remuer.