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Servir le prince en temps de guerre civile : Dans l'Europe des XVIe et XVIIe siècles
Matthieu Gellard, Bertrand Haan, Jérémie Foa, Collectif
- PU de Rennes
- Histoire
- 11 Janvier 2024
- 9782753593237
Le service implique une hiérarchie et se fonde sur une réciprocité : il revient au sujet de satisfaire et d'assister les détenteurs du pouvoir, comme aux détenteurs du pouvoir de reconnaître, d'accréditer et de récompenser le service rendu. Le service s'accompagne d'un discours mettant en exergue le dévouement voire le sacrifice, tout en demandant à être confirmé en actes. Ainsi est-il un fondement de la fidélité aux princes, doit-il être profitable à chacun, et ouvre-t-il la porte à la négociation.
Comment comprendre, dans une perspective européenne et au sein de la première modernité, le service comme ce lien fondamental qui innerve tous les rapports d'autorité ? La réponse ne tient pas à une construction hiérarchique décidée du sommet mais à des interactions entrecroisées. Elle ne tient pas seulement à des éléments de discours, mais à des comportements individuels et collectifs entre les sujets et leurs dirigeants. Elle ne se limite pas aux élites sociales sur lesquelles l'historiographie a jusqu'ici concentré son attention, mais elle concerne l'ensemble des acteurs qui invoquent leur attachement indéfectible à un prince ou à une communauté quelle qu'elle soit (une République, une Église, une ville, etc.).
Au-delà de ces rapports vécus sur un mode personnel et même charnel avec les dirigeants, le service met en concurrence les convictions politiques et religieuses. Alors que nombre d'États s'affirment au cours de la première modernité comme des entités autonomes, le service rendu à la personne du dirigeant et les obligations ressenties envers l'État, le bien commun ou l'Église, tendent à se dissocier, voire à entrer en conflit dans le cadre de guerres civiles et de guerres de Religion. C'est au coeur de ces périodes de déchirures que le service et la relation au service vivent une mutation décisive. C'est en leur sein que s'éclairent le plus vivement les pratiques et les conceptions politiques fondées sur le service dans ses différentes formes, dans ses actes, dans les imaginaires qu'il met en jeu, dans les négociations et les conflits qu'il suscite.
Avec le soutien de Sorbonne Université, du Centre Roland-Mousnier et du laboratoire TELEMMe d'Aix-Marseille Université. -
Cris et écrits : Dire les révoltes à l'époque moderne
Malte Griesse, Alain Hugon, Aleksandr Lavrov, Marie-Karine Schaub, Collectif
- PU de Rennes
- Histoire
- 26 Septembre 2024
- 9782753595828
Les révoltes et les mouvements rébellionnaires touchent toute l'Europe à l'époque moderne et leur médiatisation est très intense tant la circulation des rumeurs et des informations à leurs propos en amplifie l'écho.
De l'Angleterre à la Russie, en passant par le royaume de France, l'Espagne, le Saint Empire ou l'Ukraine et à partir de sources publiques ou privées, journalistiques ou diplomatiques, l'ouvrage met en évidence des connexions entre les événements ici relatés et des effets de miroir entre les espaces. L'étude croisée des regards étrangers permet d'apporter de nouveaux éclairages sur les épisodes analysés. L'attention qu'elle a aux écrits qui les rapportent permet de dresser un tableau des canaux de l'information qui structurent cette première scène de la presse écrite européenne. À travers la lecture de ces mises en récit, ce sont finalement les processus de mémorialisation de ces révoltes qui sont mis en lumière.
Avec le soutien de Paris-Est Sup. -
L'amitié en Révolution (1789-1799) : De l'histoire à la mémoire
Philippe Bourdin, Côme Simien, Collectif
- PU de Rennes
- Histoire
- 15 Février 2024
- 9782753594029
Valeur héritée, valeur refondée à l'aune de la régénération, de l'unité et de la fraternité espérées, quel est le statut de l'amitié dans les projets républicains et les communautés utopiques ? Que deviennent dans la Révolution la culture salonnière et l'idéal maçonniques qui reposent ô combien sur l'entrelacs des relations individuelles ? Comment se nouent, se dénouent ou, au contraire, résistent sur le long terme, les solidarités amicales (dont la camaraderie scolaire ou estudiantine, le compagnonnage professionnel, les réseaux familiaux hérités) confrontées aux événements révolutionnaires ou contre-révolutionnaires, à l'interdiction ou aux remodelages des réseaux, aux choix politiques enfin ? Quelle est la part de la mixité, de la virilité, voire de la sexualité dans ces relations privilégiées en une société misogyne ? Peut-on mesurer comment s'associent selon les temps, raisons, obligations, peurs et sentiments ? Par quelles preuves, quels mots, quels gestes, se déclare et vit une relation amicale ? Dans le sillage ouvert par l'histoire des émotions et des sensibilités, il s'agit ici d'apporter de nouvelles réponses et de nouveaux éclairages.
Avec le soutien de la Société des études robespierristes, de l'université Clermont Auvergne et de l'Institut universitaire de France. -
La Bretagne et la guerre d'Écosse : 1510-1570
Hervé Le Goff
- PU de Rennes
- Histoire
- 21 Mars 2024
- 9782753593299
Focalisés sur les événements de Picardie et d'Italie, les historiens ont négligé le rôle joué par la Bretagne durant les guerres qui opposent, de 1510 à 1570, la France à l'Angleterre et à l'Empire. L'affaire d'Écosse, récurrente durant cette période, révèle au contraire le rôle majeur joué par elle, avant comme après sa réunion définitive au royaume, dans le dispositif militaire, naval et diplomatique français. Elle en subit les effets sur son sol : ses rivages sont attaqués et ravagés. Ses ports accueillent d'imposantes concentrations navales, de nombreuses troupes y embarquent. Cette mobilisation guerrière oubliée est ici révélée autant qu'éclairée par d'abondantes archives étrangères. Son analyse montre la transformation de ce duché souverain en province du royaume. Elle fait avancer la connaissance d'un XVIe siècle breton encore trop méconnu, et elle intéresse les spécialistes de l'histoire militaire.
Avec le soutien de la Société d'histoire et d'archéologie de Bretagne/Fédération des sociétés historiques de Bretagne, de la Société d'émulation des Côtes-d'Armor, de la Société polymathique du Morbihan et de la Société archéologique et historique de Nantes et de Loire-Atlantique. -
Les Européens et les Antilles ; XVIIe debut XVIIIe siècle
Bernard Michon
- PU de Rennes
- Enquetes & Documents
- 28 Mars 2019
- 9782753577015
Ce volume propose une réflexion collective sur les liens entre les Européens et les Antilles, avec la volonté de multiplier les points d'observation et de dépasser les cadres nationaux. Pour ce faire, il ne convient pas seulement de regarder cet espace géographique depuis le continent européen, mais de traverser l'océan Atlantique pour examiner ce qui se passe sur place. Le temps court du XVIIe siècle et du début du XVIIIe siècle doit par ailleurs permettre d'observer la montée en puissance des colonies antillaises, durant une époque moins étudiée que celle du siècle suivant, marqué par l'apogée des colonies de plantations esclavagistes.
L'ouvrage a été construit autour de deux grandes parties : il s'agit d'abord de voir comment la Caraïbe a été un théâtre d'affrontements entre les puissances européennes; ensuite, grâce à une étude centrée sur les possessions françaises des Antilles, l'attention sera portée sur la mise en valeur des territoires, le ravitaillement et les échanges, non seulement entre la métropole et ses colonies mais aussi entre les colonies américaines.
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L'affirmation du fait colonial dans les relations internationales
Michel De waele
- PU de Rennes
- Histoire
- 12 Mai 2022
- 9782753583054
« Jamais les places prises et détenues en Amérique ne sont-elles devenues l'enjeu central des relations entre États européens, au point qu'elles provoqueraient des disputes et l'interruption des traités entre les royaumes et les États. » Ainsi s'exprime Charles Ier en 1631, en faisant référence aux difficiles négociations qui se poursuivent depuis plus de dix-mois entre l'Angleterre et la France au sujet des territoires d'Amérique du Nord revendiqués par Louis XIII. La guerre entre les deux royaumes qui commence en juillet 1627 est surtout connue en raison de la descente effectuée par les troupes du duc de Buckingham sur l'île de Ré et par le cruel siège de La Rochelle qui s'en suit. Le conflit ne se limite toutefois pas à ces événements, comme il ne s'explique pas uniquement par le soutien qu'aurait voulu apporter le monarque anglais aux huguenots. Ce livre replace les hostilités franco-anglaises dans le contexte plus large de la guerre de Trente-Ans, et examine comment les questions coloniales retardent pendant plusieurs mois la signature des traités de Saint-Germain-en-Laye qui les conclue officiellement en mars 1632.
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Le traité de Nystad et l'établissement de la paix en Europe dans les années 1720
Eric Schnakenbourg, Collectif
- PU de Rennes
- Enquetes & Documents
- 17 Octobre 2024
- 9782753598089
Le 10 septembre 1721, les délégations russes et suédoises réunies à Nystad, au sud-ouest de la Finlande, signaient un traité de paix qui mettait fin à plus de deux décennies de guerre en Europe du Nord. Cette paix marquait le triomphe du tsar Pierre le Grand. La Russie obtenait une large façade maritime sur la Baltique lui assurant la pérennité de Saint-Pétersbourg, « La fenêtre ouverte sur l'Europe », fondée en 1703. C'était bien toute l'Europe du Nord-Est qui changeait d'époque. Le temps de la Russie était advenu. Mais, plus largement, au-delà de la seule région baltique, la paix de Nystad éteignait le dernier grand foyer de guerre dans l'Europe du début du XVIIIe siècle.
Après la paix d'Utrecht en 1713 pour l'Europe de l'Ouest, celle de Passarowitz en 1718 pour l'Europe du Sud-Est, la paix de Nystad parachevait pour l'Europe du Nord un long processus de pacification du continent. En l'espace de huit années (1713-1721), plus d'une douzaine de traités bilatéraux ou multilatéraux avaient formé l'édifice d'une pacification générale sur le continent. La paix européenne, perpétuelle dans l'idéal ou, du moins, durable, était alors clairement à l'ordre du jour, bien au-delà de la seule cessation des hostilités. Le dialogue entre les différents processus de pacification et les différentes paix permet d'ouvrir une réflexion sur les modifications des frontières européennes, sur les changements de souverainetés, sur les mutations des puissances et, plus largement, sur le nouvel équilibre européen qui se met alors en place. La carte de l'Europe du début des années 1720 était fort différente de ce qu'elle était une décennie plus tôt. Le XVIIIe siècle commençait.
Avec le soutien de Nantes Université -
Les échanges du quotidien : Le commerce alimentaire en Bretagne au XVIIIe siècle
Sklaerenn Scuiller
- PU de Rennes
- Histoire
- 20 Juin 2024
- 9782753595491
Pratiqué par une somme d'individus très différents, le commerce est un objet pluriel qui devient un sujet sensible quand il s'agit d'assurer la subsistance d'une population. De cette activité au XVIIIe siècle, on ne retient souvent que le négoce international et ses grands marchands. Tout l'enjeu de ce livre est, au contraire, de mettre en lumière les rouages des échanges dans ce qu'ils ont de plus ordinaire, à l'aune du commerce alimentaire.
Pour ce faire, la Bretagne apparaît comme un observatoire privilégié : ouverte sur le monde avec ses ports coloniaux et leurs négociants, elle est aussi et surtout une région agricole dont le commerce intérieur et ceux qui le pratiquent sont sans éclat. C'est précisément cette dualité, à la fois sociale et géographique, qui renforce l'intérêt d'une étude à l'échelle bretonne. À la rencontre de la micro et de la macro-histoire, l'objectif est de faire dialoguer des espaces différents et d'analyser les productions et les réseaux marchands qui les relient. Ainsi, il est non seulement possible de mettre en lumière un pan de l'histoire économique qui a largement échappé aux recherches historiques, mais également de donner à voir le portrait d'une Bretagne jusqu'ici méconnue. Ancrée dans un territoire, dans un quotidien et dans une proximité, cette histoire nous entraîne sur les places des foires et marchés, derrière les comptoirs des boutiques ou encore devant les tribunaux consulaires qui règlent les faillites et les différends commerciaux. L'ouvrage éclaire les manières dont les marchands modestes limitent les risques du commerce et la façon dont ils manipulent la monnaie et le crédit. Mais quand bien même les risques sont contenus, les difficultés s'accumulent parfois, conduisant nos acteurs sur les chemins de la fraude ou à mettre la clé sous la porte.
Avec le soutien du Conseil scientifique de l'université Rennes 2. -
Table de la Renaissance ; le mythe italien
Pascal Brioist
- PU de Rennes
- Tables Des Hommes
- 21 Juin 2018
- 9782753574069
1533, Catherine de Médicis épouse le futur Henri II. La jeune adolescente apporte avec elle l'excellence de la table italienne. Le palais des aristocrates français s'en trouvera bouleversé à jamais. De cette rencontre naîtra la cuisine française réputée... Bien connue, l'anecdote est répétée à satiété depuis le XVIIIe siècle. Entre mythes et réalités de la table, ce livre déconstruit le récit des origines italiennes de la cuisine française, inventé au XVIIIe siècle, et revient sur ce que les sources de la Renaissance nous disent des relations entre la France et l'Italie du point de vue du boire et du manger.
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Diplomaties rebelles : Huguennots, Malcontents et ligueurs sur la scène internationale (1562-1629)
Fabrice Micaleff, Mathieu Gellard
- PU de Rennes
- Enquetes & Documents
- 2 Juin 2022
- 9782753586420
De 1562 à 1629, les guerres de Religion sont marquées par les révoltes successives des huguenots, des Malcontents et des ligueurs. Pour obtenir des soutiens militaires et financiers contre la monarchie française, ces rebelles font régulièrement appel à des puissances étrangères, en cherchant notamment à susciter leur solidarité confessionnelle. Ces demandes de secours sont présentées par des émissaires envoyés dans les différentes cours européennes, en Angleterre, en Allemagne, en Italie, en Suisse et en Espagne.
Le but de cet ouvrage est d'étudier les formes de ces diplomaties rebelles, leurs acteurs, leurs objectifs et leurs pratiques concrètes. Il s'agit aussi d'observer l'accueil accordé aux émissaires rebelles par les gouvernements étrangers auxquels ils s'adressent, ainsi que le regard posé sur eux par le monde de la diplomatie officielle, en particulier par les ambassadeurs français tenus de réagir à ces missions. Ainsi sont mis au jour des aspects méconnus des relations internationales des XVIe et XVIIe siècles, alors que toute une frange de la vie diplomatique échappe encore largement au contrôle des États. -
Des guerres civiles du XVIe siècle à nos jours : usages et enjeux des mémoires
Anne Rolland-Boulestreau, Bernard Michon
- PU de Rennes
- Histoire
- 20 Octobre 2022
- 9782753586253
Cet ouvrage interroge les formes que revêtent les mémoires, le rapport du politique au passé, le rapport de la société avec les experts et les chercheurs. Évoquer la question de la reconstruction d'une société après un épisode traumatique permet de retracer les filiations qui se font ou se défont au prisme de la mémoire et de l'histoire d'un pays.
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Cartographier le parcellaire rural dans l'Europe d'Ancien Régime
Annie Antoine, Benjamin Landais, Collectif
- PU de Rennes
- Histoire
- 25 Janvier 2024
- 9782753595347
Comment cartographiait-on les parcellaires ruraux avant la généralisation des cadastres géométriques d'État ? Si certaines représentations datant du 15e au 18e siècle relèvent indéniablement d'une approche scientifique, la plus grande part se rattache à une époque où les cartes n'ont pas le degré d'abstraction qui triomphera ensuite. Utilisant le langage des artistes peintres, elles servent à montrer et à expliquer. Et elles n'en sont que plus significatives.
Trois questions sous-tendent l'analyse de nombreux corpus spécifiques au sein de l'Europe moderne : celle de la genèse de ces cartes (contexte de leur création, commanditaires, réalisateurs, utilisateurs) ; celle de leur transmission et de leur classement par les archivistes ; celle enfin de leurs exploitations par les chercheurs, avec ce que permettent aujourd'hui les méthodes des disciplines historiques, géographiques et archéologiques. Plus d'une centaine de cartes en couleur ont été reproduites à l'appui de cette étude. -
Les rois imaginaires ; une histoire visuelle de la monarchie de Charles VIII à Louis XIV
Yann Lignereux
- PU de Rennes
- Histoire
- 5 Décembre 2016
- 9782753551411
Le portait de Louis XIV en costume de sacre peint en 1701 par Hyacinthe Rigaud est devenu, à l'égal de la Joconde pour l'art de la Renaissance, une véritable icône de l'imagerie politique. C'est ce statut d'icône de la représentation monarchique qu'interroge ce livre puisque ce terme renvoie autant à la publicité d'une image déclinée à l'envie dans l'indistinction d'un genre et la dépersonnalisation qu'à la puissance de l'effet de présence d'un individu singulier (Louis XIV). Avec cette représentation du roi en majesté, c'est également une cartographie de l'imaginaire visuel des souverains français qui se déploie : un ordre des images plaçant le tableau de Rigaud au centre d'autres représentations rangées en cercles concentriques comme autant de satellites distribués selon leur proximité à l'astre iconique jusqu'à l'aphélie la plus marquée du dernier d'entre eux. Il y aurait ainsi une distance irréductible entre ce Roi et la variation inégale d'une majesté imaginaire en figures spectaculaires dotées de performances politico-visuelles moindres. Doit-on, dès lors, inférer que la Majesté se distribue différemment selon qu'on soit Louis XIV ou Charles VIII ? Faudrait-il considérer que ces images sont à comprendre comme une progression menant des balbutiements iconographiques de la souveraineté monarchique à la royauté en majesté de Louis XIV, soit l'apprentissage d'une économie visuelle de la majesté du prince ?
Ce livre propose un cheminement dans l'imaginaire monarchique moderne. Celui que l'on peut décider de suivre dans des images qui disent une histoire des rapports de la monarchie à la res publica des XVe-XVIIe siècles : une histoire à travers laquelle se devine, se dessine, se représente et s'incarne le visage de l'Etat ; une histoire des rois imaginaires qui serait celle du pouvoir des images à illustrer le prince et à apprivoiser l'Etat afin d'éclairer la révolution des représentations politique et artistique du siècle des Lumières comme notre rapport contemporain aux images politiques. -
Les entrées en guerre à l'époque moderne
Eric Schnakenbourg
- PU de Rennes
- Enquetes & Documents
- 17 Mai 2018
- 9782753574489
Si les sorties de guerre ont déjà été l'objet de travaux et de rencontres scientifiques, le basculement inverse a, en revanche, été peu étudié jusqu'à présent. En effet, les historiens ont l'habitude d'enfermer les périodes de conflits entre la date de déclaration de guerre et celle de la conclusion de la paix. Cette approche traditionnelle n'est cependant pas suffisante pour appréhender pleinement ce que pouvait être la réalité de la transition de la paix à la guerre. Les contributions réunies dans ce volume portent précisément sur les modalités et les décalages du basculement dans la guerre. Il s'agit ici de réfléchir aux passages de la paix à la guerre pour savoir comment, à l'époque moderne, les Etats, les sociétés et les individus sont saisis par l'épreuve du conflit armé. En effet, il ne suffit de proclamer la guerre pour que l'état de guerre devienne une réalité immédiate. Ainsi, l'entrée en guerre n'est pas réductible à une rupture nette. C'est bien davantage un processus qui connaît des décalages selon l'objet étudié. En tout cas, il entraîne systématiquement des mutations, des mobilisations et des adaptations sur lesquelles il faut s'interroger.
Les textes réunis dans ce volume déclinent l'interrogation sur l'entrée en guerre selon plusieurs perspectives. La première porte sur le concept même d'entrée en guerre pour tenter d'en comprendre la nature, la portée et les implications. La deuxième est celle de la politisation interne de l'entrée en guerre, car elle est aussi un acte politique qu'il faut envisager à la lumière des débats propres à chaque société. La troisième perspective est celle des mobilisations des ressources et des adaptations des réseaux découlant de l'entrée en guerre.
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La corvée des grands chemins au XVIIIe siècle ; économie d'une institution
Anne Conchon
- PU de Rennes
- Histoire
- 1 Juillet 2016
- 9782753549838
Décrié comme arbitraire, oppressif et inefficient, le système de la corvée royale oeuvra à l'extension du réseau routier et indirectement à l'essor des mobilités et des circulations marchandes. C'est ce paradoxe que cherche à comprendre ce livre en se dégageant d'une représentation critique de la corvée, largement construite par le discours libéral des Lumières. Or la décision de recourir à la corvée en travail et les modalités de son fonctionnement présentent une certaine rationalité dans le contexte dans lequel elle s'inscrit.
Avec le concours du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) - Laboratoire IDHES UMR 8533. -
L'imprimé en Europe occidentale, 1470-1680
Malcolm Walsby
- PU de Rennes
- Didact Histoire
- 22 Octobre 2020
- 9782753581302
L'invention et le développement de l'imprimerie en Europe révolutionnèrent l'accès au texte. La vaste quantité de livres devenus disponibles au cours des dernières décennies du XVe siècle eut un impact profond sur l'ensemble de la société. Un véritable changement de paradigme eut lieu dans la sphère religieuse comme dans le domaine du politique et de la manière de gouverner. Cet essai de synthèse renouvelle la compréhension des enjeux de l'imprimé de la première modernité.
À partir des travaux français et internationaux les plus récents et des abondantes recherches de l'auteur, il donne les clefs pour appréhender ce médium en examinant en trois temps le monde de l'imprimé. Cet ouvrage souligne que l'imprimé était d'abord un objet et une marchandise : produit dans les ateliers des imprimeurs, il était commandité, distribué puis vendu dans des échoppes et étals dispersés à travers l'Europe, avant d'être lu et collectionné. La nouvelle technologie se révéla également être un outil au service des pouvoirs traditionnels séculiers et religieux, autant qu'aux mains des mouvements de contestation et d'opposition comme la Réforme.
Enfin, les imprimés véhiculaient des textes qui jouèrent un rôle considérable dans la diffusion du savoir, dans les loisirs et divertissements des femmes et des hommes, ainsi que dans la circulation des informations et des polémiques qui animèrent cette période. En présentant le livre et ses enjeux sous un jour nouveau, cette étude cherche à placer l'histoire de l'imprimé au coeur de l'histoire générale des XVe, XVIe et XVIIe siècles.
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Justices croisées : histoire et enjeux de l'appel comme d'abus (XIVe-XVIIIe siècle)
Anne Bonzon, Caroline Galland, Collectif
- PU de Rennes
- Histoire
- 8 Avril 2021
- 9782753581203
Au premier abord, l'expression appel comme d'abus sonne étrangement à des oreilles profanes, combinant deux vocables qui ne semblent pas bien s'accorder. L'expression et le recours juridique qu'elle désigne sont pourtant familiers aux hommes et femmes de la fin du Moyen Age et de l'époque moderne. Utilisé au départ comme une procédure garantissant l'équilibre et le respect mutuel des juridictions royale et ecclésiastique, l'appel comme d'abus se banalise assez rapidement en recours à la justice royale face à la décision d'une instance ecclésiastique.
Il a souvent été considéré par l'historiographie comme une arme employée par le roi ou sa justice pour dépouiller le juge d'Eglise de sa juridiction. Pourtant, son usage ne se résume pas à un conflit entre juge ecclésiastique et juge royal, mais témoigne plutôt de chevauchements : le croisement des justices ne s'analyse pas toujours en termes d'affrontement ou de conquête. Etudier l'appel comme d'abus oblige donc à distinguer sa mise enoeuvre effective, sa construction théorique, son instrumentalisation politique..., dans une contextualisation fine qui en explique les enjeux.
Autant de dimensions qu'explore cet ouvrage, issu d'une enquête collective qui a fait dialoguer historiens et juristes.
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« toute la cour était étonnée »
Mathieu Da Vinha, Nathalie Grande
- PU de Rennes
- Histoire
- 28 Avril 2022
- 9782753582361
Le fabuleux destin de Mme de Maintenon n'a pas échappé à ses contemporains pas plus qu'à ses biographes. Par sa réussite sociale inouïe, par le projet éducatif de Saint-Cyr, par les nombreux textes conservés (correspondance, théâtre pédagogique, entretiens, instructions, carnets secrets...), Mme de Maintenon se révèle une personnalité d'exception et une femme d'influence dont le sillage historique a durablement marqué l'imaginaire français et continue de fasciner.
Sans espérer percer le secret qu'elle a patiemment construit autour d'elle, cet ouvrage tente, en revalorisant en Mme de Maintenon la femme politique comme la femme de lettres, d'en circonscrire les limites. Il s'inscrit ainsi dans le mouvement actuel pour faire sortir les femmes de l'ombre (et parfois de l'invisibilité) où l'histoire les a souvent tenues. -
Chiffres privés, chiffres publics XVIIe-XXIe siècle
Fabien Cardoni, Michel Margairaz, Anne Conchon, Béatrice Touchelay
- PU de Rennes
- Histoire
- 17 Novembre 2022
- 9782753586499
Sont étudiées ici, de façon interdisciplinaire, les origines et les finalités des chiffres dits publics et des chiffres dits privés. En analysant leurs conditions, historiquement situées, de production, de diffusion et d'utilisation, leurs définitions s'avèrent instables et leurs frontières poreuses.
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La politique sur les marchés : travail, genre et citoyenneté dans la France révolutionnaire
Katie Jarvis
- PU de Rennes
- Histoire
- 29 Juin 2023
- 9782753589704
Ce livre mobilise la politique, l'économie et l'étude du genre pour examiner dans toute sa diversité la notion de citoyenneté fondée par les Dames des Halles au cours de la Révolution française à travers le commerce quotidien. Détaillantes essentielles, représentantes traditionnelles du tiers état, meneuses de la célèbre marche sur Versailles, ces femmes des marchés parisiens sont au c1/2ur de la politique révolutionnaire. Cet ouvrage novateur explore le militantisme politique et les pratiques économiques des Dames des Halles de 1789 à 1799. Il montre comment certains acteurs des marchés façonnent la démocratie et le capitalisme naissants au fil des transactions les plus ordinaires. Retraçant leurs luttes autour de l'espace commercial, du papier-monnaie, des contrôles des prix, des impôts et des stéréotypes littéraires, le livre présente l'entreprise des Dames des Halles et de leurs compagnons révolutionnaires pour ériger la contribution par le travail en pierre angulaire de la légitimité civique. Ce faisant, il bat en brèche le récit selon lequel la Révolution inaugurerait une citoyenneté intrinsèquement masculine.
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La banque en Renaissance ; les Salviati et la place de Lyon au milieu du XVIe siècle
Matringe Nadia
- PU de Rennes
- Histoire
- 8 Juillet 2016
- 9782753549562
Ce livre explore les raisons d'une success story qui a duré plus longtemps que l'on a souvent voulu le croire. Fondée sur l'analyse des archives de l'une des premières maisons de Lyon, la banque Salviati, l'étude met au jour les formes d'organisation et de calcul qui ont permis aux Italiens de tirer parti de la croissance économique sans précédent qu'a connue l'Europe au XVIe siècle, et d'assurer la durabilité de leurs entreprises dans leurs terres d'origines et dans le monde
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Les embellissements d'Aix et de Marseille
Julien Puget
- PU de Rennes
- Histoire
- 12 Avril 2018
- 9782753565203
La France du Grand Siècle est notamment connue pour l'extraordinaire mouvement d'embellissement qui toucha de nombreuses villes jusqu'à la fin de l'Ancien Régime. L'épanouissement de ce phénomène urbain sous le règne de Louis XIV a tôt fait de le faire assimiler au volontarisme politique du monarque absolu. Cette interprétation longtemps vivace a eu pour effet de passer sous silence l'action décisive des populations, des habitants des villes eux-mêmes, face à ces aménagements urbains.À partir des embellissements qu'ont connus les villes d'Aix et de Marseille au milieu du XVIIe siècle, cet ouvrage permet de revenir sur ces événements qui ont profondément marqué l'organisation de nos villes. En reléguant au second plan les aspects architecturaux et monumentaux de ces accroissements d'ampleur, pour se concentrer sur les processus juridiques et sociaux qui encadrent et accompagnent ces opérations urbaines, ce livre éclaire sous un jour nouveau l'action des habitants les plus divers dans ces projets. À partir d'un éventail documentaire particulièrement varié, ce sont plus largement les modes de production de l'espace des sociétés anciennes qui se trouvent mis en lumière.Du marché des échanges de biens immobiliers et fonciers aux appareils de pouvoir en charge de l'administration des territoires urbains, en passant par l'économie et les chantiers de construction, cette étude permet de mieux cerner la manière dont s'articulaient les logiques individuelles et les pratiques collectives dans la gestion et l'administration de ces villes en train de se faire.
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La société fluide ; histoire des mobilités sociales (XVIIe-XIXe siècles)
Richard Flamein
- PU de Rennes
- Histoire
- 30 Août 2018
- 9782753574519
Cet ouvrage propose un tableau totalement inédit des mobilités sociales bourgeoises, entre 1600 et 1824. Les mobilités sociales n'ont jamais été véritablement un objet historiographique, celles d'Ancien Régime en particulier, volontiers tenues pour inexistantes. Le présent livre entend mettre à mal les lieux communs concernant ce phénomène, en suivant l'ascension de la dynastie Le Couteulx sur sept générations.
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Violences en révolte : une histoire culturelle européenne (XIVe-XVIIIe siècle)
Francisco Benigno, Laurent Bourquin, Alain Hugon
- PU de Rennes
- Hors Serie
- 23 Mai 2019
- 9782753577459
La violence participe au déclenchement de la révolte, la ponctue et, parfois, y met fin ; à tel point que les deux termes apparaissent indissociables. Des historiens de tous horizons dépassent cette évidence et considèrent cette articulation comme un objet politique à part entière.
Cette violence est appréhendée ici comme un ensemble de pratiques rituelles, de codes et de gestes issus d'un terreau culturel spécifique. Car elle n'est pas simplement destinée à imposer par la force une opinion, une revendication ou une faction : elle produit un argumentaire, projette des représentations qui lui sont propres, et façonne un imaginaire politique.
Observée dans plusieurs pays européens et sur une longue durée de quatre siècles, la violence en contexte de révolte apparaît ainsi comme plus ou moins organisée : ni complètement spontanée, rarement aveugle, elle découle de logiques singulières que ce livre est le premier à étudier sous cet angle et à cette échelle.