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Dans ce livre qu'il consacre aux dix-sept dernières années de la vie de saint Paul, depuis le départ de sa première mission jusqu'à son arrivée à Rome (45-61 ap. J.-C.), Ernest Renan retrace les voyages de l'apôtre des gentils et embarque le lecteur dans un véritable road trip à travers l'Empire romain.
Il analyse le caractère et la psychologie de Paul - ce génie furieux mais non sans défauts ni malice et vanité. Il nous montre comment cet « homme d'action », ce beatnik avant l'heure, a oeuvré pour répandre la « vraie » religion : « Il y avait sept ans qu'il était chrétien et pas un jour son ardente conviction ne s'était endormie ».
Sont évoquées ses ruptures et querelles avec les disciples de Jésus, Pierre surtout, et son « infériorité » par rapport à ces derniers : « Il n'a pas vu Jésus, il n'a pas entendu sa parole ». On voit Paul se heurter à la division des premières Églises qui se fondent autour du bassin méditerranéen, se débattre devant ses juges pour ne pas renier sa conviction en la résurrection du Christ...
Ernest Renan, dans un style brillant et coloré - « il a la monomanie du paysage », disait Mérimée -, tente d'expliquer comment se répand une foi nouvelle ; comment elle se transforme en culte ; pourquoi l'on adhère à une religion qui prône pauvreté plutôt que richesse, défend les faibles plutôt que les puissants.
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Ces Mémoires nous content dans un style incisif et alerte la vie d'un Breton né dans une famille pauvre et pieuse en 1859 qui fut ordonné prêtre en 1882, devint rapidement incroyant et fut, mais très tardivement, excommunié.
Élève brillant, Joseph Turmel devint professeur de théologie dogmatique au grand séminaire de Rennes. Étudiant les Écritures (principalement le livre de Daniel), il perdit brutalement la foi en 1886. Il choisit pourtant de rester prêtre, ne voulant pas décevoir sa famille, et, surtout, n'ayant aucune possibilité de subvenir à ses besoins s'il sortait de l'Église.
Pendant plusieurs décennies, sous divers pseudonymes (Herzog, Delafosse, Perrin, Coulange, Dulac, etc., treize au total), Joseph Turmel élabore alors une oeuvre savante, vouée entièrement à la destruction des dogmes catholiques. Il était sans aucun doute le meilleur connaisseur en France de la patrologie. Ses très nombreux articles furent publiés par de nombreuses revues : celle d'Alfred Loisy, Revue d'histoire et de littérature religieuses, la Revue d'histoire des religions, la Revue du clergé, etc. Démasqué, puis excommunié en novembre 1930, il ne déposa toutefois pas la soutane, il continua à dire la messe à quelques fidèles réunis chez lui et à publier son Histoire des dogmes (plus de 3 000 pages), ainsi que divers opuscules pour la Libre Pensée. Il mourut le 5 février 1943, « martyr de la vérité ».