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Le Loup au crépuscule
Kent Nerburn, Charles Pommel
- Éditions du Sonneur
- La Grande Collection
- 3 Octobre 2024
- 9782373853117
Le Loup au crépuscule raconte le drame des pensionnats, des orphelinats et des asiles dans lesquels des dizaines de milliers d'enfants des communautés autochtones ont été assimilés de force.
Le Loup au crépuscule est le deuxième volet de la trilogie consacrée par Kent Nerburn à Dan, vieil Indien lakota vivant dans une réserve du Dakota. Après avoir évoqué, dans
Ni loup ni chien (Les Éditions du Sonneur, 2023) la façon - douloureuse, vorace et violente - dont les États-Unis se sont construits aux dépens des Amérindiens, Kent Nerburn s'attache, dans Le Loup au crépuscule, à raconter le drame des pensionnats, des orphelinats et des asiles dans lesquels des dizaines de milliers d'enfants des communautés autochtones ont été assimilés de force et où ils étaient victimes d'horribles sévices. Car Dan, qui fut l'un d'eux, demande à Nerburn de l'aider à découvrir ce qui est arrivé à sa soeur Yellow Bird, disparue près de quatre-vingts ans auparavant. Nerburn part dès lors à la recherche de documents et d'indices pour aider le vieil homme à résoudre un mystère qui l'a hanté toute sa vie.
Le Loup au crépuscule s'inscrit dans la dénonciation de cet épisode tragique de l'histoire du continent nord-américain qui s'appuyait sur un réseau de milliers d'écoles gérées par le gouvernement ou des institutions religieuses, ayant comme objectif l'assimilation culturelle et la spoliation des territoires des peuples autochtones - dénonciation lancée il y a près d'une trentaine d'années en vue d'obtenir une reconnaissance de ces crimes, des excuses ainsi qu'une réparation. -
Incognita incognita ou le plaisir de trouver ce qu'on ne cherchait pas
Mark Forsyth
- Éditions du Sonneur
- La Petite Collection
- 9 Mai 2019
- 9782373851786
Les meilleures choses sont celles que vous n'auriez jamais su vouloir jusqu'à ce que vous les ayez. Internet prend vos désirs et vous les recrache [...] Mais c'est tout. C'est ailleurs qu'il faut chercher ce qu'on ne sait pas ne pas savoir.
Les meilleures choses sont celles que vous n'auriez jamais su vouloir jusqu'à ce que vous les ayez. Internet prend vos désirs et vous les recrache, consommés. Vous lancez une recherche, vous entrez les mots que vous connaissez, les choses que vous avez déjà à l'esprit, et Internet vous crache un livre, une image ou une notice Wikipédia. Mais c'est tout. C'est ailleurs qu'il faut chercher ce qu'on ne sait pas ne pas savoir.
Que se passerait-il si nous éliminions de notre vie toute irruption du hasard, de la chance et de l'inconnu ? Il y a fort à parier que nous sombrerions dans l'ennui le plus épais. Nous croyons maîtriser la réalité via internet, les librairies en ligne et les sites de rencontre - mais sans le hasard, la chance et l'inconnu, pas de Juliette pour Roméo, pas de livres bouleversants dont nous ignorions l'existence ! -
Tod Brownings s'inspira de la nouvelle de Tod Robbins pour réaliser son film culte Freaks, ou la Monstrueuse Parade Devenu riche grâce à un héritage, l'un des phénomènes de foire du cirque Copo, le nain Jacques Courbé, parvient à décider la belle et calculatrice écuyère Jeanne Marie de l'épouser. Convaincue de pouvoir s'en débarrasser pour bientôt profiter de cette fortune avec son amant, elle se moque ouvertement de son nouvel époux lors de leurs noces. Mais rire d'un homme susceptible, aussi petit soit-il, est toujours dangereux, surtout lorsqu'il est accompagné d'un redoutable molosse.
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Ce que la vie signifie pour moi
Jack London
- Éditions du Sonneur
- Ce Que La Vie Signifie Pour Moi
- 24 Septembre 2015
- 9782916136929
Cette brève « autobiographie », parue en 1906, est l'un des textes politiques de Jack London les plus marquants. Dans ce récit personnel, il retrace le chemin qui le mena à devenir socialiste. Crieur de journaux, pilleur d'huîtres, ouvrier dans une conserverie, employé d'une teinturerie, électricien, vagabond. il nous livre ici les voies qui firent de lui l'auteur engagé si longtemps méconnu. Une plongée au cour du destin d'un des écrivains américains les plus ambigus.
Ouvrage à l'origine de la collection Ce que la vie signifie pour moi.
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Quiconque nourrit un homme est son maître
Jack London
- Éditions du Sonneur
- La Petite Collection
- 1 Mars 2009
- 9782916136158
On connaît le Jack London aventurier du grand Nord, marin des mers du Sud, chercheur d'or, vagabond du rail. On connaît aussi le London chantre de la nature sauvage, militant politique, défenseur des déshérités. Mais, on ignore souvent le London polémiste qui, prenant ici prétexte de la condition de l'écrivain obligé de prostituer son talent pour vivre, fustige une société où l'argent est roi.
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Sur l'Amérique : observations d'un ex-hobo
Jim Tully
- Éditions du Sonneur
- La Petite Collection
- 24 Septembre 2020
- 9782373852264
En tant que journaliste, Jim Tully parcourt les quatre coins des États-Unis, et confie ses articles à de nombreux magazines et journaux parmi les plus prestigieux de l'époque. Il rédige plusieurs centaines d'articles et de portraits sur ses sujets de prédilection : le sport, le cinéma (sa liberté de ton fait de lui le plus connu et le plus détesté des journalistes de Hollywood), la société, la politique...
Sur l'Amérique, Observation d'un ex-hobo, s'inscrit dans cette dernière catégorie. Publié par le Scribner's Magazine en 1927, Tully y dévoile une virulence non dissimulée vis-à-vis de son pays, tout en faisant preuve d'une immense compassion pour les exclus de l'Amérique : les vagabonds, les prisonniers, les prostituées, les Noirs, les toxicomanes... Ayant vu de l'intérieur l'envers du décor, il dénonce les idéaux soit-disant progressistes de son temps ainsi que ceux qui les incarnent. Tout cela n'est pour lui qu'une supercherie qui mène à une société fondée sur la religion du profit et de la consommation. Un texte d'une furieuse actualité.
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Le plus dangereux des jeux
Richard Connell
- Éditions du Sonneur
- La Petite Collection
- 18 Mars 2021
- 9782373852059
Au milieu de la mer des Caraïbes, Sanger Rainsford fait naufrage sur l'île de Ship Track. Il y est recueilli par un russe blanc, le général Zaroff, qui se révèle être un hôte des plus remarquables et attentionnés. Reconnaissant en son convive un célèbre chasseur de gros gibier dont le livre sur la chasse au léopard des neiges fait autorité, le maître des lieux invite Rainsford à un jeu particulier : une partie de chasse à l'homme. Acculé, celui-ci est forcé d'accepter ce « jeu des plus dangereux ».
Commence alors, au coeur de la jungle, une lutte sans merci entre les deux hommes. Le chasseur chassé, l'ombre et la proie : qui chassera qui ?
Ce récit, à la lisière du fantastique, est un monument de la littérature noire aux États-Unis. Il a été adapté de nombreuses fois au cinéma - Les Chasses du comte Zaroff avec Leslie Banks (1932), A Game of Death de Robert Wise (1945)... - et mis en ondes à plusieurs reprises - entre autre en 1943, avec Orson Wells dans le rôle du comte Zaroff.
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L'invasion sans pareille
Jack London
- Éditions du Sonneur
- La Petite Collection
- 17 Mars 2016
- 9782916136967
L'Invasion sans pareille est une nouvelle « politiquement incorrecte ». Elle ne l'était pas au moment de sa parution dans le McClure Magazine en 1910. Dans ce texte d'anticipation géopolitique, London met en scène l'éveil de la Chine à compter des années 1920, après que celle-ci s'est libérée du joug japonais. L'essor du pays est suivi d'une augmentation considérable de sa population, qui atteint, en 1976, un milliard d'individus. Les Chinois commencent alors à déborder de leurs frontières, mettant ainsi les nations alentour - et l'Occident - sur le qui-vive. Afin de lutter contre cet inquiétant envahisseur, une coalition internationale se met en place. Mais les troupes de la Société des Nations sont écrasées par celles, bien plus nombreuses, de l'Empire. Jusqu'à l'entrée en scène d'un scientifique, qui propose une solution radicale à Washington : la guerre bactériologique !
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Twain est un homme de convictions ; c'est aussi un moraliste et un humoriste, ces deux traits de sa manière d'écrire étant indissociables. Il n'est alors pas étonnant que ce soit en humoriste qu'il s'attache à certains aspects de la chose politique, pas plus qu'il n'est étonnant que sous la verve de l'amuseur pointe et s'impose un propos qu'il ne faudrait peut-être pas prendre à la légère.
On s'attarde assez peu sur la dimension politique de l'oeuvre de Mark Twain. C'est que dans ses récits les plus connus - qu'on juge souvent et bien à tort destinés à la seule jeunesse -, la réalité politique pourtant très présente n'est qu'un des éléments du propos. Twain a été tout au long de son existence particulièrement attentif aux souffrances et aux injustices engendrées par le colonialisme, le racisme, les discriminations sociales et ethniques, et il ne s'est pas privé d'en faire état, qu'il s'agisse des questions internes de la politique des États-Unis, de l'impérialisme et de la violence infligée par les colonisateurs quels qu'ils soient. On soulignera d'ailleurs que son engagement n'a pas été que de parole et qu'une part de son existence a été, également, militante.
Un candidat à la présidence : quand un candidat se présente aux plus hautes fonctions de l'État s'engageant à rester fidèlement le salaud qu'il a toujours - preuves à l'appui - été.
Candidat au poste de gouverneur : quand un homme de bien qui brigue un poste de gouverneur se métamorphose, sous l'effet de la presse - et sans pouvoir rien faire - en une sorte de monstre, concentré de toutes les tares et de toutes les bassesses humaines.
Secrétaire particulier d'un sénateur : que reprocher à celui qui, obéissant scrupuleusement à son maître en politique, applique à la lettre ses instructions sans se donner la peine de les déguiser sous un minimum de rhétorique ?
Tourner sa veste : comment comprendre que si tourner sa veste en politique fait d'un homme un reptile, la tourner par deux fois puisse vous transformer en un oiseau de paradis ?
Oraison fictive pour un homme de parti : comment le refus de penser de ceux qui, volontairement, se font esclaves d'un parti, mène à la perte de sens. -
Mon tour du monde
Charlie Chaplin
- Éditions du Sonneur
- La Grande Collection
- 21 Avril 2022
- 9782373852592
Février 1931?: Charlie Chaplin (1889-1977) rejoint son Angleterre natale pour y présenter son dernier film, Les Lumières de la ville. Abattu par des problèmes personnels, déstabilisé par l'avènement du cinéma parlant, il ressent le besoin de s'éloigner de son travail, de ses affaires et des États-Unis, son pays d'adoption.
Une fois à Londres, il décide d'entreprendre un tour du monde qui le mènera, au gré de ses rencontres, en Allemagne, en Autriche, en Italie, en France, en Algérie, en Espagne, en Suisse, au Sri Lanka, à Singapour, en Indonésie, au Japon. Au faîte de sa gloire, il est accueilli à chacune de ses étapes comme une véritable star et est reçu par les personnalités - politiques, artistiques et scientifiques - de l'époque?: Winston Churchill, Marlène Dietrich, Albert Einstein, H. G. Wells, Aristide Briand, Gandhi, Albert Ier de Belgique...
S'il est grisé par sa notoriété, Charlie Chaplin reste des plus attentifs à la crise qui secoue alors le monde. Il observe, écoute, analyse, s'engage. Ce voyage de près d'un an et demi confirmera le cinéaste dans ses préoccupations?: à son retour aux États-Unis, il réalisera Les Temps modernes en 1936 et Le Dictateur en 1940, illustrations éminemment économique et politique des constats que Chaplin aura faits lors de son tour du monde. -
L'envoûté
William somerset Maugham
- Éditions du Sonneur
- La Grande Collection
- 12 Mai 2022
- 9782373852608
Charles Strickland, agent de change respectable et prospère londonnien, quitte brutalement sa famille et son pays pour s'installer à Paris. Sa femme envoie le narrateur - un écrivain à succès - sur le continent pour tenter de ramener l'époux déserteur à la raison. C'est un homme dur et égoïste que le jeune auteur rencontre alors, mais un homme habité par une obsession jusque-là non avouée - la peinture -, qui finira par le mener en Polynésie.
Cette ode de Somerset Maugham aux puissantes forces du génie créatif est inspirée de la vie de Paul Gauguin. Avec ironie, finesse et une fascination non dissimulée, l'écrivain britannique dénonce dans L'Envoûté, la bienséance et le poids de la norme, et s'interroge sur l'engagement qu'exige le destin d'artiste. -
Premier écrivain à donner une voix aux immigrés irlandais dans l'Amérique du début du XXe siècle, loin des stéréotypes et des caricatures, Jim Tully dresse dans Les Assoiffés le portrait plein d'humour et de poésie des membres de sa famille aux personnalités remarquables et aux destins mouvementés?: son grand-père, inénarrable conteur de bistrot?; son père terrassier, taillé comme un gorille et lecteur avide malgré sa myopie?; sa mère au grand coeur et à la foi imprégnée de folklore celtique?; son oncle, gibier de potence qui deviendra riche banquier... Tous assoiffés de vie - et d'alcool?!
Témoignage émouvant sur une minorité à la dérive, Les Assoiffés, publié en 1928, est l'un des piliers du grand oeuvre de Jim Tully?: écrire la «?comédie humaine?» des bas-fonds de l'Amérique.
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« Elle est incroyablement belle », écrit l'historienne de l'art américaine Patricia Dolan au début de son journal, qui constitue le roman. La femme qu'elle observe est le sujet d'un tableau de Vermeer - baptisé Jeune femme au luth - qui a été volé. Au fil des pages, la narratrice nous raconte comment elle s'est retrouvée seule dans un cottage irlandais, au bord de la mer, gardienne de la précieuse peinture subtilisée à la collection royale britannique par un groupe de l'IRA. Entraînée à son insu dans ce complot politique par son cousin - qui devient son amant et lui fait découvrir la sensualité -, Patricia Dolan évoque ce qui a fait sa vie jusqu'alors : son père qui l'a éduquée dans la foi d'une Irlande unifiée, la mort de sa fille, l'art... Katharine Weber entremêle dans ce roman l'histoire mouvementée de l'Irlande et le rapport complexe des Américains d'origine irlandaise avec leur pays de souche, à sa fascination pour le génie de la peinture hollandaise du dix-septième siècle et particulièrement pour celui de Vermeer.
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Mocha Dick ou la baleine blanche
Jeremiah n. Reynolds
- Éditions du Sonneur
- La Petite Collection
- 18 Octobre 2013
- 9782916136660
Un soir, à bord du balenier Penguiné, le second du capitaine est incité par l'équipage à raconter sa conquête du redoutable Mocha Dick : ce monstre célébre qui était sorti vitorieux d'une centaine de combats avec ses poursuivants.
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Seattle, début 1946. Ichiro Yamada, jeune Américain d'origine japonaise (un nisei, « deuxième génération » en japonais) rentre enfin chez lui. Après avoir passé deux ans dans l'un des camps créés à la suite de l'attaque de Pearl Harbor pour interner les 100 000 membres de la communauté japonaise-américaine, il a écopé de deux ans de prison pour avoir refusé d'être incorporé dans l'armée américaine.
Dans les semaines qui suivent son retour, et malgré l'accueil chaleureux de ses parents (notamment de sa mère qui, dérivant lentement vers la folie, s'imagine que le Japon a gagné la guerre), Ichiro prend la mesure de son statut spécifique. Il tente de redéfinir son identité et de retrouver sa place dans un pays qui, pense-t-il, l'a trahi - et qu'il a trahi.
Méprisé par ses camarades nisei et par son frère cadet qui ont fait le choix de s'enrôler dans l'armée, il est pourtant son plus féroce contempteur. Au cours d'une longue errance entre Seattle et Portland et au fil de diverses rencontres, il tente de faire la paix avec lui-même et avec le choix qui l'a mené en prison.
Alternance de monologues intérieurs incantatoires et rageurs et de dialogues laconiques dignes d'un film noir, évocation lucide d'une Amérique d'après-guerre où les tensions raciales ne s'apaisent jamais, No no boy met en lumière un aspect historique encore méconnu : le difficile retour à la liberté des citoyens américains d'origine japonaise après la guerre.
À propos du titre : le double « non » fait référence au questionnaire que le ministère de la Guerre fit remplir en 1942-1943 aux jeunes Japonais-Américains de deuxième génération internés. Les questions n° 27 et 28 étaient destinées à tester leur loyauté envers les États-Unis.
N°27 : Êtes-vous prêt à rejoindre les forces armées des États-Unis et à participer aux combats lorsque cela vous sera demandé ?
N°28 : Êtes-vous disposé à prêter allégeance aux États-Unis d'Amérique et à les défendre en toute loyauté contre toute attaque par des forces étrangères ou nationales, et à renoncer à toute autre forme de soumission ou d'obéissance à l'empereur du Japon ou à d'autres gouvernements, puissances ou organisations étrangères ?
Répondre non à ces deux questions était synonyme d'incarcération.
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Mon tour du monde
Charles Chaplin
- Éditions du Sonneur
- La Grande Collection
- 25 Septembre 2014
- 9782916136752
Février 1931 : au terme de deux longues années de travail, Charlie Chaplin vient d'achever Les Lumières de la ville. Harassé de problèmes personnels, déstabilisé par l'avènement du cinéma parlant, il ressent le besoin de s'éloigner de son travail, de ses affaires et de son pays d'adoption.
Il décide donc de rejoindre son Angleterre natale, entre autre pour y présenter son dernier film. Depuis son exil aux États-Unis en 1912, c'est la deuxième fois qu'il regagne l'Europe. Prévu pour durer quelques semaines, ce voyage tiendra Chaplin loin des États-Unis pendant seize mois. Angleterre, Allemagne, Autriche, Italie, France, Algérie, Suisse, Égypte, Sri Lanka, Singapour, Indonésie, Japon. Chaplin effectue un tour du monde au gré des événements et de ses rencontres.
Malgré ses doutes sur l'avenir de son art et sa peur obsessionnelle de devenir un cinéaste démodé - incapable de faire parler son personnage de Charlot et d'inclure des dialogues à ses films -, il est au faîte de sa gloire. Il est donc accueilli, à chacune de ses étapes, comme une véritable star. Des foules en liesse l'attendent et l'acclament, tant à Londres, qu'à Berlin, Paris, Colombo, Surabaya et Tokyo. Il est par ailleurs reçu par toutes les personnalités - politiques, artistiques et scientifiques - de l'époque : Churchill, Marlène Dietrich, Albert Einstein, Aristide Briand, H. G. Wells, Maurice Chevalier, Gandhi, Albert Ier de Belgique. En marge de toutes ces célébrations et de la griserie engendrée par la notoriété, Charlie Chaplin reste des plus attentifs à la crise qui secoue alors le monde. Son regard sur la société est empreint du destin d'un homme ayant accédé à la gloire, après une enfance de misère, dans une fin de XIXe siècle annonçant le règne de l'industrialisation et du capitalisme. Ses rencontres avec les politiciens des différents pays où il séjourne donnent lieu à des conversations sur la situation du moment. Charlie Chaplin observe, écoute, analyse, s'engage. Et ce voyage de près d'un an et demi confirmera le cinéaste dans ses préoccupations - il est à noter qu'à son retour aux États-Unis, il réalisera Les Temps modernes en 1936 et Le Dictateur en 1940, illustrations éminemment économique et politique des constats que Chaplin put faire lors de son tour du monde.
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Dans le premier volume de ses « souvenirs des enfers », Vagabonds de la vie, paru en 1924, Jim Tully évoquait ses mésaventures de hobo à bord de trains de marchandises. Trois ans plus tard, dans Circus Parade, il aborde un nouveau chapitre de son adolescence tumultueuse, celui de son passage dans un cirque nommé Cameron's World Greatest Combined Shows. Le livre se présente comme une galerie de portraits de personnages hauts en couleur que Tully côtoya pour le meilleur parfois, et souvent pour le pire. Le cirque de Cameron et ses dix wagons étaient peuplés d'acrobates, de dompteurs, de monstres de foire, de rabatteurs, d'aboyeurs, d'embobineurs et de manoeuvres dont l'existence nomade était rythmée par les représentations de ville en ville.
Circus Parade rencontra un succès immédiat, aussi bien auprès du public - il fut réimprimé à plusieurs milliers d'exemplaires quelques semaines après sa parution - que de la critique. Le jeune romancier James Agee y alla de son commentaire : « Circus Parade se distingue par son style dépouillé et sa description d'une brutalité effroyable dont je n'aurais jamais imaginé qu'elle puisse exister. » Bref, tout aurait été pour le mieux si Jim Tully n'avait pas essuyé les tirs croisés des censeurs et des défenseurs du cirque, notamment la Circus Fans' Association, qui réussirent à faire échouer le projet d'adaptation cinématographique en 1929. Tout au long de sa carrière littéraire, Jim Tully souleva ainsi l'indignation des ligues de vertus et des gardiens de la morale. Or son oeuvre nous offre un éclairage précieux sur le monde des nomades et des va-nupieds de l'Amérique du début du XXe siècle et permet de mieux comprendre les origines du roman noir américain.
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Vagabonds de la vie : autobiographie d'un hobo
Jim Tully
- Éditions du Sonneur
- La Grande Collection
- 26 Mai 2016
- 9782373850284
Vagabonds de la vie, publié en 1924, compte aux Etats-Unis parmi les classiques de la littérature consacrée aux hobos, ces saisonniers américains qui voyageaient clandestinement sur les trains de marchandises. Cet ouvrage permit à Jim Tully de s'imposer comme l'un des précurseurs de la littérature hard-boiled, un type de narration à la première personne basée sur une prose rapide et syncopée. Jim Tully se frotta pendant plus de six ans aux trimardeurs les plus divers - et parfois les plus infréquentables.
Il voyagea dans les fourgons des trains postaux et des convois de marchandises, bivouaqua dans les " jungles " des vagabonds, assimila les us et coutumes des hobos, vécut de petits boulots et de mendicité, eut à faire aux forces de police, et vit souvent passer la mort de près.
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Le pont d'Alexander
Willa Cather
- Éditions du Sonneur
- La Grande Collection
- 10 Octobre 2012
- 9782916136530
Bartley Alexander est un ingénieur américain, bâtisseur de ponts. Puissant et au faîte de sa gloire, il est marié avec Winifred, belle et distinguée, avec laquelle il vit à Boston. Lors d'un voyage d'affaires à Londres, il rencontre par hasard la première femme qu'il a aimée, Hilda Burgoyne, devenue une actrice de théâtre réputée. Alexander se retrouve alors écartelé, des deux côtés de Atlantique, entre sa femme, qui l'a toujours soutenu, et son amour d'antan, qui lui redonne la passion et l'énergie de sa jeunesse.
Cependant qu'il est aux prises avec ce dilemne personnel, le pont de Morlock, son grand projet, est ralenti par des coupes budgétaires drastiques. Des tentatives successives des deux amants pour se séparer à l'acharnement d'Alexander pour mener à bien le chantier magistral qui lui a été confié, Willa Cather met en parallèle deux débâcles qui se rejoindront dans un même drame.
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Salué par la critique littéraire, la presse sportive et les pugilistes eux-mêmes, Le Boxeur (The Bruiser en anglais), publié en 1936, est l'une des oeuvres de fiction les plus informées de la littérature consacrée au « noble art ». On y retrouve le rythme trépidant, les phrases courtes et suggestives, les dialogues authentiques et la rude humanité de l'auteur de Vagabonds de la vie, Circus Parade et Les Assoiffés.
Jim Tully combattit en professionnel entre 1908 et 1912 et noua des amitiés avec des champions comme Johnny Kilbane et Jack Dempsey (un autre « gamin du rail »). Il est à ce titre le premier écrivain à poser les problématiques du boxeur professionnel. Comment se nourrir, se loger, s'entraîner, se soigner et, d'une manière générale, vivre de ses poings quand votre destin peut basculer en une seconde ? Car le monde de la boxe repose sur une logique de marché où les sentiments ne survivent que très rarement aux déconvenues. Jim Tully nous permet donc de comprendre l'économie de ce sport, le système des bourses et des paris, la hiérarchie d'un milieu complexe où l'honnêteté est admirée sur le ring mais méprisée en dehors. Dans Le Boxeur, on découvre ainsi l'immense popularité de ce sport qui, au début du XXe siècle, attirait les foules aussi bien aux États-Unis qu'en Europe.
Enfin, il faut souligner - une fois de plus - la lucidité et la délicatesse avec laquelle Jim Tully évoque la condition de ces laissés-pour-comptes qui souvent risquaient leur vie sur un ring pour quelques dollars.
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Au tournant du vingtième siècle, Chicago est la plaque tournante du commerce mondial, la première place d'échanges des matières premières et notamment des céréales, gigantesque marché où se fait et se défait la prospérité des hommes et des nations. Avec Le Gouffre, roman ambitieux, Frank Norris (1870-1902), chantre du réalisme littéraire américain, nous entraîne dans l'une des premières spéculations boursières modernes, qui bouleversa les structures économiques de l'époque.
Curtis Jadwin est un financier réputé, l'un des plus riches de Chicago, reconnu pour sa générosité et sa grande prudence dans la gestion de ses affaires. Il s'éprend d'une jeune fille de bonne famille, tout juste arrivée en ville, qu'il épouse après une cour assidue. Aspirant à profiter en paix de sa fortune, il saisit pourtant l'occasion d'une dernière spéculation, d'un dernier " coup " sur le marché du blé.
Fatale décision, terrible engrenage qui l'oblige à une poursuite sans fin du profit, fragilisant sa fortune et son mariage. A l'égal de La Jungle d'Upton Sinclair, Le Gouffre est une cruelle plongée dans le Chicago de 1900 et l'une des premières dénonciations des dangers d'un monde financier où le jeu et l'appât du gain priment sur la raison et la pondération, faisant naître de douloureuses résonances avec l'état de notre monde en ce début de vingt et unième siècle.
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Observateur du familier et de l'étrange, Lafcadio Hearn s'intéresse aux insectes, en poète plus qu'en naturaliste. Une fois installé au Japon, il trouve dans les coutumes et les croyances du pays un écho singulier à ses propres préoccupations. Ainsi Hearn détecte-t-il dans l'affection que les Japonais ont pour les insectes une ouverture au monde dont l'Occident chrétien et industrialisé n'est pas capable. Durant les quatorze années de son séjour au Japon, il écrit nombre d'essais descriptifs et de contes relatifs aux insectes - grillons, cigales, libellules, lucioles, fourmis, papillons, mouches et moustiques - directement inspirés de la poésie et du folklore japonais.?Il tisse de subtiles correspondances entre le Japon et la Grèce antique, seule autre civilisation à ses yeux qui ait su chanter avec la même plénitude le monde des insectes, riche en merveilles scientifiques et en symboles métaphysiques. Se dessine peu à peu sous les yeux du lecteur un univers qui parle autant des insectes que de l'âme humaine, dont ils sont, au Japon, en Grèce et dans le cour de quelques poètes européens, les énigmatiques messagers. « Et l'étal chantant du marchand d'insectes dans quelque festival nocturne ne proclame-t-il pas une compréhension universelle et populaire des choses qui n'est, en Occident, perçue que par nos poètes les plus rares - le plaisir mêlé de douleur que procure la beauté de l'automne, l'étrange douceur des voix de la nuit, la résurrection magique du souvenir par les échos des forêts et des chants ? », proclame Hearn dans son essai sur les insectes musiciens.
Quinze ans après la mort de Hearn, l'un de ses élèves et traducteurs compila, pour une maison d'édition japonaise, une dizaine de ces textes consacrés aux insectes ; c'est ce projet que nous reprenons ici, en l'augmentant d'un texte sur les insectes dans la poésie grecque et de cinq courts articles datant de la période américaine de Hearn.
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Filles du djihad
Tabish Khair
- Éditions du Sonneur
- La Grande Collection
- 27 Septembre 2018
- 9782373850819
Deux adolescentes, dans une banlieue du nord de l'Angleterre. L'une, Ameena, est délurée, fume des cigarettes et sort avec des garçons, tandis que l'autre, Jamilla, est une fille réservée, musulmane pratiquante, portant le hijab et obéissant à l'autorité paternelle.
Une rupture amoureuse laisse Ameena totalement désemparée. Elle se rapproche alors de Jamilla et commence à s'intéresser aux enseignements de la religion. Elles passent toutes deux de plus en plus de temps à la mosquée?; enfermées chez elles, elles regardent des vidéos de prêche sur Youtube et discutent via Internet avec des femmes prônant le djihad. L'une d'elles, Heijye, femme charismatique se disant à la tête d'un orphelinat syrien réservé aux enfants des combattants de Daesh, les convainc de partir pour la rejoindre.
À leur arrivée en Syrie, via Istanbul, elles rejoignent l'institution dirigée par Heijye, une vaste bâtisse située à quelques kilomètres d'une ville tenue par Daesh. Bientôt, Ameena est mariée à un djihadiste qu'elle suit dans ses divers déplacements, tandis que Jamilla reste à l'orphelinat où elle mesure peu à peu l'impasse terrible dans laquelle elle se trouve, privée de liberté et confrontée à un monde terriblement plus cruel et hypocrite que celui qu'elle a quitté. Se met alors en place un huis-clos éprouvant, glaçant. Jusqu'au terrible dénouement.
Dans ce livre, Tabish Khair déploie avec virtuosité une véritable intensité dramatique, dans une construction originale - la confession de Jamilla à un écrivain qu'elle rencontre à Bali -, laissant à intervalles réguliers le lecteur entrevoir l'issue tragique.
Ce roman donne à comprendre les rouages de la radicalisation, du recrutement et du basculement dans l'extrémisme (notamment via les réseaux sociaux) dans une langue simple, imagée, pleine d'esprit et d'humour - aussi surprenant que cela puisse paraître étant donné la gravité du sujet. Il permet également - chose rare - d'aborder le mal-être des musulmans pratiquants en Europe, face à une société sécularisée.
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Memoires d'un libraire pornographe
Armand Coppens
- Éditions du Sonneur
- La Grande Collection
- 15 Mars 2011
- 9782916136356
Edité sous pseudonyme en 1969 en Angleterre, puis en 1970 en France, Mémoires d'un libraire pornographe s'est vite imposé, pour reprendre les mots d'Emmanuel Pierrat, préfacier de cette nouvelle édition, « comme l'une de ces savoureuses bizarreries littéraires, où se mêlent Portraits de personnages fantasques, histoire de l'édition et de la censure, description des réseaux clandestins de diffusion des livres sulfureux... » Armand Coppens, qui réunit ici son expérience de libraire du « second rayon », passe de la bibliothèque à l'alcôve et du livre au lit avec l'aisance d'un érudit du Siècle des lumières.