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Sulliver
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« Deux fois grand est celui qui a toutes les perfections et n'a point de langue pour en parler. » Le traité politique du « jésuite rebelle » dont les oeuvres ont influencé la pensée morale européenne jusqu'à nos jours. Cette édition du premier livre de Gracian (1601-1658) comprend la traduction de Joseph de Courbeville et les fragments traduits par Nicolas Amelot de la Houssaie en annexe de L'Homme de Cour. Le texte espagnol est joint en fin de volume.
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" les journées sont courtes et le soir, j'ai cinq heures à passer tout seul avant d'aller au lit.
Je serais heureux de parler avec les fermiers ou les boutiquiers, mais pas un seul ne parle anglais. un chien serait de meilleure compagnie que le vicaire, que je connais de longue date. que puis-je faire, sinon écrire toutes les choses qui me passent par la tête ? " holyhead, le 26 septembre 1727.
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Au pays des femmes cachées
Damien Desbordes
- Sulliver
- Litteratures Actuelles
- 1 Octobre 2016
- 9782351221587
Quasi amnésique, Ambre vit dans un foyer où la visitent des hommes de passage. Elle a perdu le fil de sa vie.
En quête d'elle-même et de sa dignité bafouée, c'est pour elle une évidence : elle s'envolera pour le territoire le plus chargé en mémoire et le plus souffrant du globe, la Palestine.
Un périple à travers les ruines de son passé (sa mère décédée à sa naissance ; son père abusif qu'elle ne peut s'empêcher d'aimer...). Et par ce voyage elle découvrira un peu de cette terre où s'affrontent depuis si longtemps « les infidèles et les mécréants ». Ainsi, réapprenant à se connaître, apprend-elle en parallèle le monde où il lui faudra exister.
Parcours de vie, mais surtout parcours de vie intérieure, tant cette héroïne toute de fragilité et de résilience illustre avec justesse la quête aveugle mais déterminée à laquelle est vouée chaque conscience.
Si la dépossession de l'héroïne évoque parfois celle de L'Étranger d'Albert Camus ; si la narration se rapproche parfois du conte, épousant alors le ton du Petit Prince de Saint-Exupéry ; le jeune auteur de ce roman d'une remarquable maturité littéraire se réclame d'abord de la spiritualité engagée d'un Hermann Hesse.
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À travers un récit imaginatif et lyrique, Anne Vernet décrit la mutation d'une civilisation humaine qui aurait choisi la voie de la division. Nous sommes en 2091 : la caste dominante jouit des "libertés ouvertes", la masse de la population étant assujettie aux "libertés fermées". Après un cataclysme écologique et deux guerres révolutionnaires avortées, la mondialisation est enfin achevée, les règles clairement affichées : "Toute communauté se partage entre l'élite et la multitude. La première se compose des créateurs de richesses et gens éclairés, la seconde de la masse du peuple".
Quand on sait que ce texte de Hamilton a effectivement servi. au XVIIIe siècle, à jeter les bases des États-Unis d'Amérique, on mesure combien le monde inventé par Anne Vernet plonge ses racines dans le nôtre, dont-il constitue une satire décapante.
Anne Vernet nous entraîne dans le tourbillon de l'espace-temps : son héros, qui vit en 2168, est un historien en quête de vérité qui reconstitue par fragments le monde de 2091 qui s'est brutalement effondré. Une vérité du passé qui pourrait inverser l'évolution du déclin de la civilisation.
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" Plus l'autre vous jette plus vous vous agrippez. Plus vous hait plus l'aimez. Et la force se multiplie par deux: l'autre dans la rage vous dans l'adoration. Elle vous tue tous les jours mais vous ne mourez pas. Et vous lui pardonnez. Elle est votre mère tout au monde et plus. Vous craignez le reste. Le monde vous fait peur. Mais je vous expliquerai une autre fois. " Une relation perverse mère-fille qui se nourrit de mal-être et aboutit à la destruction. Rozenn Guilcher, par la justesse de sa voix en équilibre sur le fil de la langue, en rend tout le tragique et toute l'ambiguïté, amour et haine mêlés, lutte incessante entre fatalité de la déchéance et aspiration à la délivrance. Un livre au bord de la folie.
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Le syndrome du caliméro dans la société postmoderne
Violaine Ripoll
- Sulliver
- Litteratures Actuelles
- 10 Janvier 2015
- 9782351221518
2009. Le jeune homme est à bout. «Trop. J'avais envie de crier, de hurler tout ce que je pensais d'eux, leurs arrangements et leur mocheté, [.] j'avais envie d'écrabouiller leurs visages sur la longue table ovale. » Il fuit. Retour aux sources, loin du travail cravaté, de l'avenir formaté : les copains d'antan. L'océan pour sa beauté. Et pour survivre, des chantiers de bricole.
Le temps passant, l'âge venant, sur quoi va déboucher l'accès de révolte de la jeunesse ? Suivent les années 2024, 2039, 2064 : trois instantanés de vie, dans un Sud-Ouest où tout vire au cauchemar. Relégués dans des mobil-homes près de l'océan, nos antihéros vivent des miettes d'une radieuse «Seacity » pour résidents aisés. Mais l'écart ne cesse de se creuser entre un monde voué au culte du paraître et du profit et ceux qui refusent de couler leurs vies dans le moule de cette idolâtrie. D'autres horizons s'ouvriront-ils pour celui qui ne veut pas renoncer à s'indigner ?
Prenant à contre-pied le roman d'anticipation qui nous chante d'hypothétiques lendemains, Violaine Ripoll rajoute avec une lucidité joyeusement désespérée de l'aujourd'hui à notre aujourd'hui et dessine ainsi non sans ironie un demain ordinaire glaçant de vraisemblance.
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Il aura fallu la multiplication et l'accélération des menaces pour nous en convaincre : l'humain seul n'est rien. Le vivant est Un et indivisible.
Un système prédateur, basé sur l'accumulation illimitée, a rompu les pactes vitaux et imposé son dogme, fracturant l'humanité et outrageant la nature.
Face à cette emprise aliénante et à son endoctrinement, la langue est un premier bastion de résistance.
Vaste polyphonie, ce livre donne la parole à tous les maillons de la chaîne du vivant, renouant avec l'unité oubliée du corps sidéral. Les voix révoltées s'insurgent contre les dérives mortifères et exhortent à retisser « la fertile étoffe d'alliance ».
Dixième livre d'André Bonmort, Corps sidéral prolonge et accentue le cheminement littéraire engagé à travers Danse avec l'hydre, jetant des ponts entre les genres et mettant en pratique la nécessité de « briser notre grille de lecture du monde pour en agencer autrement les éclats ». -
Dernier délire du singe savant
André Bonmort
- Sulliver
- Litteratures Actuelles
- 23 Avril 2024
- 9782351223406
Il prend à témoin l'ancêtre Lucy, fragile mémoire d'un lien naturel qui aujourd'hui se délite entre nos mains.
Il invoque Lucifer, maître incontestable de notre monde dangereusement aspiré par les forces descendantes.
Il cherche dans d'hypothétiques futurs des raisons d'espérer contre toute raison...
Le singe savant, qui s'était forgé de lui-même « l'image glorieuse du double sapiens en pied », se voit confronté à la réalité de sa condition, primate du XXIe siècle désespérant de son humanité. Pour seul refuge la dérision, pour seul recours la poésie.
Élaborant le récit d'une conscience en rupture, proposant une autre grille de lecture de notre époque, les livres d'André Bonmort visent à briser les schémas mentaux dominants, appellent à rétablir dans ses droits la cohésion du vivant. -
Farfulettes à l'eau de mer
Marie-hortense Lacroix
- Sulliver
- Litteratures Actuelles
- 13 Avril 2013
- 9782351221426
Cet homme qui se transforme en produit d'entretien pour se rendre utile. Cette ville de verre qui ne cesse de grandir en mangeant ses habitants. Ce vieillard croisé dans le désert qui est peut-être Le Petit Prince de Saint-Exupéry 70 ans plus tard. Ce gros dormeur qui tombe amoureux du rocher où il fait sa sieste. À travers la cocasserie de situations improbables, ce livre brosse une galerie de portraits de personnages décalés, des hommes et des femmes égarés dans une condition humaine dont ils semblent avoir perdu le mode d'emploi.
Une tonique causticité ; un humour au scalpel ; une satire sociale à la fois décapante et désopilante. et une invariable pointe de tendresse : avec ses Farfulettes, Marie-Hortense Lacroix nous a concocté une savoureuse recette pour croquer joyeusement le cynisme contemporain.
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" Je suis parti. Je n'avais pas d'itinéraire. Je devais répertorier les peuples et leurs cultures. Je devais garder trace du monde et ses rites et ses croyances. J'ai visité plusieurs planètes et j'y ai séjourné. " Planètes insondées, parcelles du temps, enclaves de l'espace. Un voyage dans des univers étranges et pourtant si familiers.
Ces nouvelles lancent des passerelles insolites entre notre époque et les contrées du possible.
Bien plus qu'un simple livre d'anticipation, Futura dessine un cheminement qui relie notre histoire barbare, notre géographie abîmée et leur projection dans l'avenir. Un cheminement qui se refuse obstinément à désespérer, dans un hors du temps parfois cruel et inquiétant, mais aussi poétique et sensible.
Dans une langue qui se confronte à l'indicible, Rozenn Guilcher redonne ici toute leur place à l'audace, à l'imper tinence, à l'humour et à l'inventivité.
"Quand tu partiras n'oublie pas ton ciel. N'oublie pas de prendre la couleur de tes rêves. Quand tu partiras n'oublie pas n'oublie pas d'où tu viens. Transporte avec toi les petits morceaux que nous t'avons donnés. Et le jour aussi où nous avons vu le soleil ensemble emmène-le. Et le jour où la nuit est définitivement tombée emmène-le. "
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Deux femmes, Juliette et Pique-Lune, déclarées " phobiques, névrosées, aliénées" et enfermées pour avoir refusé de toutes leurs fibres l'aliénation du dehors. "Être dans les clous, toujours, dans le cadre, avec pour mot d'ordre le consensus heureux." "Entassées là " avec d'autres, sous le regard d'un gardien-psychiatre-narrateur (un " Ajusteur " !) qui essaie de les percer à jour et de les maintenir enfermées dans ses catégories, elles se racontent et se rebellent. Leur maladie, cette honte qui les mine, c'est peut-être d'avoir collaboré avec un ordre marchand qui a piétiné la beauté du monde. Et leur survie - ainsi que la nôtre, probablement - passe par ces échappées déchirantes qui les rappellent à elles-mêmes et à la permanence de l'aspiration à la communion avec l'Autre et avec le monde. Au-delà de l'exclusion, derrière les frontières floues de la normalité, se révèle alors, outre-noir, un territoire intérieur où nos vies réapprennent la lumière.
L'inventivité joyeuse et parfois rageuse de l'écriture introduit l'espoir d'une régénération dans les passages les plus sombres et sert superbement les passages les plus lumineux.
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Présentée sous la double forme d'un journal et d'une correspondance à une seule voix, l'exploration à la fois méthodique et impétueuse d'une déception amoureuse. Une femme mûre aime un jeune homme qui bientôt ne l'aime plus, s'il ne l'a jamais aimée, mais continue par intermittence à se rapprocher d'elle, par jeu ou par désoeuvrement. Pire qu'une brutale dépossession, cette histoire à éclipses, à laquelle elle ne peut se résoudre à se soustraire, plonge la narratrice dans une lancinante dépression et l'amène au fil des pages à s'interroger sur les versants les plus obscurs de l'âme humaine : comment un être peut il être dépourvu à l'égard de son prochain de la plus simple commisération ? (« C'est cela qui me taraude, l'absence de compassion. ») Et quelle est cette puissance plus forte que la volonté qui entretient jour après jour l'addiction à un sentiment qui vous détruit ? Et pourtant, même dans les pires moments - la narratrice finira par chercher refuge pour se protéger d'elle-même dans un hôpital psychiatrique dont elle restitue l'atmosphère de façon saisissante -, subsistera une part salutaire d'humour et d'autodérision. Cette part de lucidité qui parfois nous sauve.
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De balcon à fenêtre, une aérienne relation amoureuse se noue au-dessus d'une rue du XVe arrondissement de Paris. Deux voisins, à travers la découverte de leurs sentiments naissants, cheminent en douceur vers leur part essentielle.
Évacuées les pesanteurs et les angoisses que génèrent les attentes de la société (études, métier, mariage, famille...), le lieu et le lien amoureux s'allient en un immatériel mais irréductible foyer de résistance au monde et à son esprit de sérieux.
La fantaisie ouvre ici la voie à la liberté, et la poésie s'immisce par effraction naturelle dans la langue, car elle seule est habilitée à traduire les effets de l'amour en germe sur les psychismes (et sur les organismes !) de ces deux héros ordinaires.
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« Le savez-vous, oui ou non, que la planète est partagée en deux singulières moitiés ? L'une cent fois mieux nourrie, l'autre dix fois plus peuplée ! » L'Humanité se regarde dans le miroir et ne se reconnaît plus : qu'ont fait d'elle les hommes, ses enfants ? Elle les apostrophe, les fustige ou les implore, et dresse l'hallucinant inventaire des méfaits et misères de cette espèce engagée dans la spirale de l'autodestruction. Comment inverser ce mouvement qui ne cesse de s'accélérer ? Comment aider l'homme à retrouver la part de lui-même qui seule pourrait encore le sauver : sa part d'humanité ?
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Un Français rencontre à Paris une plantureuse femme noire américaine et se prend pour elle d'un violent désir. Celle-ci, Ninehanka Lokas, en réalité une black Indian séminole de Floride, l'emmène chez elle aux Everglades, lui fait connaître sa famille et découvrir ses marais, tout en lui narrant dans une langue aussi foisonnante que sa chair l'épopée de ses ancêtres, seule tribu invaincue des guerres indiennes. "On peut bien sauter regarde, tout un océan et redécouvrir ma Floride. Pareil on peut imaginer que la fusion a pas merdé, Cherokees-Nègres et toute la clique. T'aurais dans les quarante millions de métis. " L'ébattement des corps s'invite souvent dans le récit, montrant que si l'amour peut être fusionnel, l'écriture peut l'être aussi. Chaque page ici nous le confirme, tant se marient intimement, dans l'invention verbale la plus maîtrisée, la démesure de "Nine " et celle de l'histoire de son peuple, ou encore les états d'âme méandreux de son compagnon et les entrelacs de la géographie qu'il découvre. Une telle empathie entre l'écriture et son objet nourrit le charme entêtant de cette " symphonie-western ".
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" Un lent et raisonné dérèglement des sens ", préconisait Rimbaud, engagé dans une expérience poétique dont le lecteur trouvera ici des résonances.
Mais " Le Dérèglement " dont nous parle la voix vibrante de Yann Bourven, dans ce texte qui bouscule les limites du roman, est aussi celui du monde dans lequel nous vivons, les " suprêmes barbaries " pressenties par le visionnaire des " Illuminations ". Ce monde délibérément insensible et cruellement formaté, crispé sur son unique règle, celle de la pensée unique face à laquelle l'écriture poétique - déréglée, forcément - constitue l'un des derniers bastions de résistance.
" Je suis le révolté criblé de balles de dettes et de mauvaises pensées qui se glisse entre les mailles d'un filet-patrie oppresseur. ".
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Le décor : urbain, saturé de voitures, de publicités, de bruit et de fureur. L'époque : début de siècle, fin de cycle. Les protagonistes : des jeunes adultes, plus si jeunes en réalité, en dépit de leurs façons de vivre. Tous au travail mais se tenant - qui par choix, qui par orgueil, qui par peur, qui par inadaptation - en marge du flot majoritaire. Solitaires, isolés, y compris dans le foisonnement de leurs nuits citadines. Ils vont se renifler, s'attirer, s'opposer, se chercher, se quitter au fur et à mesure que la situation se tend autour d'eux et par l'effet de leur action.
Pour autant, cette histoire n'est pas tant celle de leurs relations que celle de leur confrontation rageuse au monde qui les entoure, à ce système qui leur laisse toujours moins d'espace, qui tend chaque jour à imposer la résignation comme idéologie de survie.
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L'auteur se revendique " écrivain vagabond ", mais notre monde brutal lui renvoie une image en forme de sigle: SDF ! Le livre brasse les révoltes et les errances.
Il explore surtout les contrées de l'esprit où langage et pensée prennent forme et s'allient. " Lyrique, gouailleur, insinuant, sarcastique... Répétitions incantatoires, polémiques, ellipses, interruptions, ruptures, où se mêlent inserts, maximes, aphorismes. La question étant de glisser à travers. " Le rythme et l'invention verbale conjugués - et un humour désespéré toujours présent - portent la langue à un rare niveau d'incandescence.
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Dialogues curieux entre l'auteur et un sauvage de bon sens qui a voyagé
Louis Armand La Hontan
- Sulliver
- 8 Novembre 2005
- 9782911199950
" Oh, quel genre d'hommes sont les Européens ! [...] J'appelle un homme celui qui a penchant naturel à faire le bien et qui ne songe jamais à faire du mal.
Tu vois bien que nous n'avons point des juges : pourquoi ? parce que nous n'avons point de querelles ni de procès. Mais pourquoi n'avons nous pas de procès ? C'est parce que nous ne voulons point recevoir ni connaître l'argent. Pourquoi est-ce que nous ne voulons pas admettre cet argent ? C'est parce que nous ne voulons pas de lois et que depuis que le monde est monde nos pères ont vécu sans cela. Au reste, il est faux, comme je l'ai déjà dit, que le mot de lois signifie parmi vous les choses justes et raisonnables, puisque les riches s'en moquent et qu'il n'y a que les malheureux qui les suivent.
" Ce livre, mi romanesque mi philosophique, est tout à la fois le précurseur de l'anthropologie moderne et le premier exemple d'ouvrage de fiction où le "sauvage" sert à critiquer les moeurs occidentales. Il est d'autant plus étonnant qu'il est l'oeuvre d'un noble, Louis-Armand de Lom d'Arce, baron de Lahontan, gentilhomme campagnard désargenté, parti tenter sa chance en Amérique, à l'âge de 17 ans. La Hontan, qui deviendra lieutenant du roi au Canada et à Terre-Neuve de 1683 à 1693, partagera la vie des Indiens et des Hurons et erra ensuite pendant dix ans en Europe pour tenter vainement de devenir espion au service de la France puis de vendre ses connaissances sur l'Amérique à l'Espagne et à l'Angleterre.
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Sous-titré "Escarmouches choisies", le livre est composé de fragments qui présentent, à la manière d'un kaléidoscope, la vie et les idées de l'auteur, très tôt sensible au projet situationniste. On y trouvera des critiques de la Nouvelle Gauche américaine et de la contre-culture hippie, ainsi que les Confessions d'un ennemi débonnaire de l'Etat, autobiographie qui traite principalement
des activités situationnistes de Knabb, mais aussi de la pratique de l'escalade, de la musique populaire et du zen... On y trouvera également nombre d'affiches, de comics, et d'articles savoureux sur les sujets les plus divers qui ont retenu la remarquable curiosité d'esprit de l'auteur.
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« Purger sa peine de tout ce qui y croupit. » Un homme revisite anxieusement les paysages intérieurs et extérieurs qui ont habité sa vie, hantés par les êtres qui les ont peuplés. À travers les élans parfaitement maîtrisés d'une langue inspirée qui trouve ici son accomplissement, Louis Mandler dévoile dans cette implacable Dévoration la personnalité souterraine d'un monstre ordinaire : un monstre victime de la monstruosité du monde, et qui tente de l'éradiquer. Et nous voici au coeur de la plus actuelle des paraboles : celle d'une société barbare confrontée à un terrorisme qui ne l'est pas moins.
Une critique radicale de la nature humaine et de notre époque vouée au culte de l'Argent. « L'homme du XXe siècle a inventé en structures ce qu'il a perdu en sensibilité. »
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Nous sommes en 2174. La Terre a vécu un profond bouleversement géologique, qui a fait naître un nouveau continent dans le Pacifique, à l'emplacement de l'actuelle Nouvelle- Zélande. Sur les hauteurs gelées de cette Zealandia coupées du reste du monde, un long hiver s'est installé : les saisons sont figées, le temps historique s'est suspendu. Dans cette parenthèse des années sans date, une communauté isolée tente de recréer des conditions d'existence et de réinventer une vie sociale apaisée... Cependant, les glaces fondent, et un printemps inespéré s'annonce. Mais avec lui les rumeurs du dehors, bientôt son hostilité. Et les résurgences d'un lourd passé qui ramène à notre époque, ces XXe et XXIe siècles qui avaient instauré « la démocratie mafieuse en gouvernement mondial ». Que faire de cette mémoire collective accablante qui refait surface ? Qu'en sera-t-il de la différence qui avait trouvé refuge ici ? L'humanité est-elle vouée à la compétition et à la violence dès qu'elle reprend le cours de son histoire ?