Arnolphe, un homme d'âge mur, jaloux jusqu'à l'obsession est persuadé que beaucoup d'or et d'infinies précautions lui permettront d'asservir le coeur d'Agnès, sa jeune et jolie pupille. Mais si « le petit chat est mort », l'amour que ressent Agnès pour le bel Horace est bien vivant et capable d'instruire la plus parfaite ingénue. Mise en scène : Claude Gisbert et Chantal Labouré. Avec Rebecca Goldblat, Séverine Cojannot, Olivier da Silva, Claude Gisbert, Guillaume Laffly, Vincent Desprat Costume : Oriane Hamel Décor : Sébastien Hohmann
À lire Alexandre Pouchkine on a l'impression qu'il pense en vers tant sa poésie coule de façon limpide. Quand il commence à écrire Eugène Onéguine, le poète a laissé derrière lui sa période romantique. Le ton est libre, tour à tour grave, mélancolique, empreint d'humour. Pouchkine porte un regard pénétrant, voire caustique, sur les castes dirigeantes et nous dépeint le petit peuple, le monde du théâtre et de la littérature. Si son héros donne son nom au roman, c'est avec amour que Pouchkine trace le portrait de Tatiana, jeune femme aux hautes aspirations morales, sensible et cultivée.
Oeuvre sacrée à Rome, L'Enéide est l'opus magnum de la culture occidentale avec les textes homériques d'une part, la Bible en son entier de l'autre. Marcel Desportes dans cet effort magistral de translation voyait en Virgile "un Voyant" et sur tous les plans "un devancier", "notre contemporain" permanent. Le genre humain étant le même, ce qui s'offrait à la spéculation de nos ancêtres nous concerne tout aussi pertinemment au troisième millénaire.
"Impression en « gros caractères » et version numérique téléchargeable gratuitement à partir du livre.
""Qu'il fasse beau, qu'il fasse laid, c'est mon habitude d'aller sur les cinq heures du soir me promener au Palais-Royal. C'est moi qu'on voit, toujours seul, rêvant sur le banc d'Argenson. Je m'entretiens avec moi-même de politique, d'amour, de goût ou de philosophie. J'abandonne mon esprit à tout son libertinage."" Diderot"
Shakespeare fait ici le portrait d'une société enjouée, égoïste et superficielle, à l'intérieur de laquelle souffle un revigorant vent d'insouciance et de légèreté.
Bénédict et Claudio, de retour de la guerre, rendent visite à Léonato. Léonato a une fille, Héro, dont Claudio tombe follement amoureux et une nièce, Béatrice. Cette dernière, célibataire endurcie, ne cesse d'exprimer son dédain pour le mariage et l'amour. Bénédict, lui aussi ne jure que par le célibat. Ce point commun suffirait à les rendre complices, mais non, au lieu de se séduire, ils s'assassinent à coup de bons mots.
Autour d'eux, on s'évertuera à les faire se marier. et dans le même temps Don Juan, frère bâtard, s'attachant les services de Marguerite, voudra faire échouer le mariage de Héro et Claudio. On veut unir les uns, désunir les autres.
"Isaac Emmanouilovitch Babel (1894-1940) est né dans une famille de commerçants d'Odessa, où il a vécu deux pogroms : en 1903 et 1905. Il participe activement à la révolution bolchévique, dans la cavalerie rouge de Boudionnyi. Les Contes d 'Odessa, écrits de 1926 à 1937, célèbrent la vie truculente des bas-fonds juifs de ce grand port de la mer Noire qu'est Odessa. Ces contes gorgés d'énergie solaire sont autobiographiques, comblés de la nostalgie de Babel pour le Yiddisland révolu de son époque."
L'horoscope de Sigismond est si terrifiant que le roi, son père, pour l'empêcher de nuire, le fait élever loin du palais, dans une tour perdue dans les montagnes. Doutant d'avoir bien agi, le roi, vieilli, le fait transporter endormi au palais pour le soumettre, à son réveil, à une épreuve décisive. Le prince pourra-t-il enrayer la machine infernale de son destin ?
(Théâtre).Mirandolina, l'aimable aubergiste, est courtisée par des clients riches apparemment, désoeuvrés, imbus de leur personne, parfois ridicules à l'exception du chevalier misogyne " exemple de la présomption punie " ; mais elle est aimée par un fidèle Fabrice. " Ecrite dans un style vif et enlevé ", cette adaptation française a été choisie par Robert Manuel, sociétaire de la Comédie Française, pour sa Compagnie Mascarille à l'occasion de la commémoration du deuxième centenaire de Carlo Goldoni (1707-1793).
Pièce en quatre actes, en vers, représentée pour la première fois au héâtre de la Porte-Saint-Martin, le 7 février 1910.
Andreï Kovrine, un professeur de philosophie en proie à une exaltation démesurée, a des hallucinations qui provoquent l'effroi de son entourage. Il est interné de force et tout bascule.
La nouvelle Le Moine noir, publiée en 1894, rapproche Tchekhov de Dostoïevski, de Kafka, de Joyce. Les nombreuses questions existentielles, métaphysiques, restent obstinément sans réponse.
S'arracher à son pays est un chemin difficile. Ce livre est le récit de cette sorte de souffrance. Le héros, un jeune Badawi - un homme du désert blessé par sa famille, lassé de la vie de misère et des humiliations, écartelé entre l'existence qu'on lui impose et celle qu'il voudrait vivre, part pour la France réaliser son rêve : devenir quelqu'un, quelqu'un d'autre. Désirant à tout prix oublier son passé, croyant être devenu cet "autre", il reviendra pourtant sur les traces de son enfance, ramené par un amour qui ne suffit pas à le sauver de ses contradictions, ramené à toute force par cet appel du désert qu'il ne parvient jamais à étouffer. Entre l'amour d'une femme à laquelle il a promis le bonheur et le destin qu'il s'est promis à lui-même, il lui faudra choisir.
Inclassable et dérangeant, Miracle de Jean Genet n'est pas un ovni. C'est une exégèse sans les murs, sans l'académisme universitaire habituel. C'est un long poème écrit par une captive amoureuse aussi déjantée qu'érudite ; c'est une bombe littéraire sans retardement, tout comme on a parlé de la « bombe Genet » (Jean Cocteau) au sujet de l'auteur de Miracle de la rose. Le Miracle de Jean Genet, c'est celui de la poésie qui pulvérise tous les paradigmes éculés, fait voler en l'éclat les flicages quels qu'ils soient, y compris ceux de la pensée.
Écrits en 1922 à Muzot, dans le Valais, en « quelques jours de saisissement immédiat » et conjointement aux dernières Élégies de Duino, auxquelles ils sont jumelés, les Sonnets à Orphée, sont une oeuvre magistrale et cristalline de Rilke. Après des décennies de traductions diverses, ils n'ont pas perdu un iota, ou un électron, de leur magnétisme, de leur puissance dionysiaque. Rilke affirme « le chant est existence » et son chant perpétue, en effet, une vibration lyrique de l'existence et de la pensée.
Dans le Paris des années 1840, Rodolphe, Schaunard, Marcel et quelques autres forment une petite société d'artistes marginaux, poursuivis par leurs créanciers et rêvant de gloire. Poètes et musiciens au ventre creux, rapins prompts à embobiner le bourgeois, philosophes fumeux épris de grisettes, ils ont vingt ans, peuplent les mansardes du Quartier latin, mènent une vie volage et aiment se retrouver au café Afointés, où le premier devoir du vin est d'être rouge. Mais le désespoir guette, lorsqu'un chasse du soir au matin la pièce de cinq francs sans jamais sortir de la misère et de l'anonymat... Avec cette série de scènes fantaisistes inspirées de son expérience, Henri Murger, fils de concierge autodidacte qui fréquenta Nadar, Champfleury et Baudelaire, n'offre pas seulement un formidable document littéraire et social sur la condition de l'artiste: il signe aussi un texte au style tapageur sur la telle de la jeunesse et la perte des illusions. Mêlant romantisme et réalisme, marquant la naissance d'une langue et d'un mythe, les Scènes connurent à leur parution en 1851 un immense succès, et inspirèrent tous ceux qui, de Puccini à Aznavour, ont aimé la bohème.
Dans un village de Norvège, perdu au milieu des glaces et des neiges, Minna, la fille du pasteur, éprouve une étrange attirance pour Séraphîtüs. De son côté, Wilfrid, un étranger retenu pendant l'hiver à Jardis, tombe sous le charme de Séraphîta. En réalité Séraphîtüs et Séraphîta ne forment qu'un seul être, synthése de l'être terrestre et de l'être immortel, qui doit convaincre les hommes d'abandonner leurs désirs et leurs aspirations terrestres afin d'atteindre le monde céleste. Ce curieux récit d'Honoré de Balzac prend appui sur les visions occultes du mage suédois Swedenborg. Il offre une occasion unique de découvrir les idées gnostiques de Balzac sur la vie dans l'au-delà.
Il était une fois en Ukraine, un vieux grand-père qui vivait seul avec un petit chien. Un jour d'hiver très froid, alors qu'il se promenait dans la forêt, il perdit sa grosse moufle bien chaude dans la neige. Une souris, qui passait par là, trouva la moufle et, enchantée, en fit sa maison. Un peu plus tard, une grenouille demanda l'hospitalité à la souris. Un lapin qui passait par là...
Edition revue, corrigée et augmentée de poèmes inédits suivie de La Charlotte et "Jasante" de la Vieille.
Les contes et légendes du Japon ont pour cadre un univers mystérieux et inquiétant peuplé de toutes sortes d'êtres étranges et surprenants mais aussi, fort heureusement pour le commun des mortels, de divinités bienveillantes et protectrices. Dans ce deuxième tome de la collection « Japon légendaire », nous allons vous parler de certaines d'entre elles : les bouddhas. Ces divinités venues du continent sont non seulement révérées dans des temples mais aussi à tous les coins de rue. Leurs lieux de culte servent de cadre à toutes sortes de drames, leurs statues ainsi que leurs desservants accomplissent des prodiges. Ces cinquante contes fantastiques, touchants et inattendus, nous racontent un Japon déroutant, traditionnel et légendaire, ancré dans un territoire à la frontière du mythe, de l'histoire et de la réalité.
"Pris en charge par les services de la DDASS alors qu'il n'a que 8 ans à la mort de sa mère en 1960, un jeune garçon est envoyé dans un foyer d'accueil dans les Hauts de La Réunion. Le coin est perdu. Le pensionnat est une maison de redressement. Avec d'autres enfants, il y subira une double peine : la maltraitance au sein de la pension et les insultes des gens de la bourgade qui ne tolèrent pas leur présence dans le village et les traitent de délinquants et de sauvages. Que vais-je devenir ? Cette question est au centre de sa vie. Quatre années plus tard, en compagnie de vingt-quatre mineurs, le garçon intègre l'orphelinat Saint-Jean à Albi dans le Tarn. Il côtoie des orphelins métropolitains chez qui la misère morale est le quotidien également. Les religieuses assureront la reconstruction de ces enfants profondément bouleversés par leur expatriation mais leur langue natale, le créole, leur sera interdite par les prêtres."
Un passage de sourire pour aménager nos villes et notre réalité. Durant mes longues marches, je ne me doutais pas qu'une complicité naîtrait entre elles, moi, leurs corps, le mien qu'elles m'enseigneraient autant mes pas toujours intimement guidés par mes humeurs, leurs atmosphères entremêlées. Familières, elles me renvoyaient mes déviances, injonctions, « folies », qui m'habitaient, celles des excès, du superficiel, de la rapidité et de la rigidité. A leur contact et celui de leurs hôtes, je m'éveillais à une autre vision de ma vérité et de leurs espaces sous le ciel d'un sourire. Ce geste empirique, humble, grave une trace dans les pierres du monde. Sa poésie, émancipée du masque de la peur, me relie, dans une attention à l'infime, à l'Autre, à notre environnement, à l'impermanence. Un outil militant pour réformer nos villes à vivre dans l'instant présent.