Histoire
-
Rose Valland : L'Espionne à l'oeuvre
Jennifer Lesieur, Emmanuelle Polack
- Robert Laffont
- 11 Mai 2023
- 9782221269473
Le récit inédit de la femme qui sauva soixante mille oeuvres d'art pillées par les nazis.
Cette femme a sauvé plus de soixante mille oeuvres au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Mais personne ne connaît son nom : Rose Valland.
Lorsque Goering débarque à Paris pour se servir parmi les collections spoliées aux Juifs, elle est là, qui espionne, fondue dans le décor, insoupçonnable. Elle voit et note tout. Les titres, les artistes, les propriétaires, les origines et les destinations. Au risque d'être fusillée ou déportée.
Elle poursuit sa mission de justice jusqu'à sa mort, mais son obsession du secret touche jusqu'à sa vie privée, jugée inavouable.
Pour résister, il faut savoir disparaître.
Le roman de sa vie lui redonne sa place dans l'Histoire.
" Une biographie ardente, qui a l'allure d'un roman d'aventures " Jérôme Garcin, L'Obs -
Varsovie, 1939 : Wladyslaw Szpilman, jeune et brillant pianiste d'origine juive, plonge dans les ténèbres.
Six ans plus tard, à la différence de tant d'autres, il est encore là. Il a tout perdu : sa famille, ses amis, son monde. Il a survécu à tout : le ghetto, l'insurrection de la ville, sa destruction par les Allemands. Au dernier moment, c'est grâce au plus improbable des sauveurs que sa vie fut épargnée : un officier allemand, un juste nommé Wilm Hosenfeld, un homme brisé, hanté par les crimes de son peuple.
Ecrit dans l'urgence par un survivant entouré de fantômes, publié aussitôt après la guerre dans des circonstances rocambolesques et oublié pendant près de cinquante ans, Le Pianiste a fini par ressurgir pour connaître enfin la consécration due à tout chefs-d'oeuvre.
-
De Pékin à Paris, de Hong Kong à Los Angeles, le témoignage déchirant d'une femme broyée par la Révolution culturelle chinoise et sauvée par la musique.
Pékin, 1969 : Zhu Xiao-Mei est un être de mauvaise origine . Autrement dit, avant la révolution maoïste, ses parents étaient des bourgeois cultivés. Une tare d'autant plus lourde à porter pour la jeune Xiao-Mei qu'elle a un don précoce pour le piano et une passion pour la musique décadente - Schumann, Mozart, Bach. Elle est donc envoyée en camp de rééducation : il faut éradiquer en elle tout désir autre que celui de mourir pour Mao.
Les années passent... Xiao-Mei est devenue une bonne révolutionnaire. Mais, un jour, elle trouve dans le camp un vieil accordéon. Elle caresse les touches, se risque à jouer un accord, quelques notes de musique s'élèvent... Par enchantement le temps perdu s'efface, les rêves reviennent, l'espoir renaît. Xiao-Mei jure qu'elle rejouera du piano. Il lui faudra encore dix ans pour atteindre son but, dix ans de souffrances, de lutte acharnée, d'exil.
Aujourd'hui, Xiao-Mei est célébrée dans le monde entier comme une pianiste virtuose et une immense artiste. -
Des Farnèse on retient le faste, la grandeur, mais aussi l'ascension extraordinaire. Enracinée au Moyen Âge dans la région du lac de Bolsena, au nord de Rome, cette famille de condottieri prend son élan au XVe siècle pour conquérir la papauté en 1534. Alexandre, devenu Paul III, favorise alors les intérêts de son clan. Ses descendants, ducs de Parme alliés aux grandes dynasties ou princes de l'Église, comme son petit-fils le Grand Cardinal, connaîtront des destins de premier plan qui leur permettront de peser sur le sort de l'Europe. Alessandro, petit-fils de Charles Quint, deviendra à la fin du XVIe siècle le grand général de Philippe II, le plus illustre capitaine de son temps. Après une phase de décadence au XVIIe siècle, Élisabeth Farnèse clôturera glorieusement l'histoire de la lignée en montant sur le trône d'Espagne par son mariage avec Philippe V, petit-fils de Louis XIV.
Cette saga foisonne de personnages aussi romanesques que la belle Giulia, qui fut la maîtresse de Rodrigo Borgia, ou le cruel et débauché Pier Luigi, fils de Paul III. Jean-Marc de La Sablière nous livre à travers eux un passionnant tableau de l'époque. Il évoque la vie sous la Renaissance, les guerres et grandes négociations de ce temps, la querelle de Charles Quint et François Ier, l'histoire de l'Église confrontée à la montée du protestantisme... Il souligne le rôle joué dans ces événements par plusieurs membres de la famille Farnèse, et notamment le pape Paul III dont la jeunesse scabreuse et le népotisme ne doivent pas faire oublier qu'il sauva l'Église en lançant et en mettant sur la bonne voie le concile de Trente.
Jean-Marc de La Sablière, qui fut ambassadeur de France à Rome et vécut près de cinq ans au palais Farnèse, s'est passionné pour ce monument, l'un des plus beaux édifices de la Renaissance, et pour les extraordinaires collections d'« antiques », d'objets rares et de peintures réunies en ce lieu au XVIe siècle par Paul III et ses petits-fils, qui surent également faire travailler les plus grands artistes de leur temps. Il a bénéficié des meilleures sources pour restituer l'âme et l'histoire de cette dynastie prestigieuse.
-
Le 16 juillet 1942, à l'aube, une opération policière sans précédent dans l'histoire de France est menée dans Paris. Elle mobilise près de 9 000 hommes des forces de l'ordre du gouvernement de Vichy. Ce jour-là et le lendemain, 12 884 juifs sont arrêtés. Parmi eux, 4 051 enfants. Les célibataires et les couples sans enfants sont envoyés dans des camps de concentration en Allemagne ou en Pologne, via Drancy. Les familles avec enfants sont conduites au Vel d'Hiv. En tous, plus de 7 000 personnes vont demeurer prisonnières sous cette immense verrière, dans une chaleur effroyable, presque sans eau. Cette opération avait pour nom « Vent printanier ». La Grande Rafle du Vel d'Hiv est le document de référence sur le crime du « Jeudi noir » de juillet 1942. Des témoins se souviennent, des acteurs parlent. La responsabilité des autorités de Vichy apparaît, décisive.
-
Le dictionnaire Pompidou : Plus de cent auteurs, témoins et experts, racontent Georges Pompidou
Olivier Sibre
- Robert Laffont
- 21 Mars 2024
- 9782221263952
140 notices, 108 auteurs réputés : pour les 50 ans de sa mort, une somme sur Pompidou.
" Les peuples heureux n'ont pas d'histoire, je souhaiterais que les historiens n'aient pas trop de choses à dire sur mon mandat. "
La prophétie s'est réalisée, moins parmi les historiens, que dans la mémoire collective, à l'ombre du Général de Gaulle. Georges Pompidou aurait perdu le coeur des Français, alors qu'il incarne des " années bonheur " que rien ni personne, depuis, ne semble avoir retrouvé.
Ce compromis de la grandeur avec le bonheur, de l'exigence avec la prospérité, c'est le moment Pompidou, cette rencontre d'un Français petit-fils de paysans du Cantal, fils de deux hussards noirs de la République, avec un destin national, ayant profité d'une ascension méritocratique absolument inégalée.
Dernier littéraire, normalien et agrégé des lettres, à accéder à la fonction suprême, pourtant rompu aux questions monétaires, financières, économiques, et industrielles, maîtrisant parfaitement tous les dossiers du pays, parfaitement politicien, parfaitement fidèle aussi à son mentor sans avoir été en résistance, Georges Pompidou, cet humaniste passionné de culture et de création, incarne la profondeur d'une France en pleine transformation, capable de penser son avenir et de le façonner.
Publié par l'Institut Georges Pompidou à l'occasion du 50e anniversaire de la mort de l'ancien chef de l'Etat, ce dictionnaire inédit grand public rédigé par les meilleures plumes (écrivains, académiciens, universitaires, journalistes, politiques) retisse les liens entre Georges Pompidou et les Français, à travers un parcours intime et public polysémique, illustrant tous les aspects de sa personnalité et de son action. -
Guy sajer n'a pas dix-sept ans quand, en juillet 1942, il endosse l'uniforme de la wehrmacht.
Il est français par son père, allemand par sa mère ; il habite alors l'alsace.
à cause de son jeune âge, il n'est pas affecté à une unité combattante, mais dans le train des équipages. dès novembre, l'hiver s'abat sur la plaine russe ; le froid, la neige, les partisans rendent la progression des convois extrêmement difficile : jamais l'unité de sajer n'atteindra stalingrad qu'elle devait ravitailler ; la vie armée aura capitulé avant.
Mais sajer sait déjà que la guerre n'est pas une partie de plaisir, que survivre dans l'hiver russe est déjà un combat. et pourtant, ce premier hiver, il n'a pas vraiment fait la guerre.
La vraie guerre, celle du combattant de première ligne, il la découvre lorsqu'il est versé dans la division " gross deutschland ", division d'élite, avec laquelle, à partir de l'été 1943, il va se trouver engagé dans les plus grandes batailles du front d'ukraine, quand la wehrmacht plie sous l'offensive russe.
De koursk à kharkov, de jour comme de nuit, dans la boue, la neige, quand le thermomètre marque 40â°, sous le martèlement terrifiant de l'artillerie russe, face aux vagues d'assaut d'un adversaire désormais puissamment armé et qui ne se soucie pas des pertes, les hommes de la " gross deutschland ", portés toujours aux endroits les plus exposés, toujours en première ligne, combattant à un contre vingt, connaissent l'enfer.
La bataille de bielgorod, le passage du dniepr (la bérésina à l'échelle de la seconde guerre mondiale) constituent, vécus au niveau du simple soldat, deux des plus hauts moments de ce récit d'apocalypse. plus tard, quand le front allemand s'est désagrégé, quand l'immense armée reflue, aux combats réguliers s'ajoutera la lutte contre les partisans, plus sauvage et plus impitoyable. plus tard encore, c'est la retraite des derniers survivants de la division d'élite à travers la roumanie et les carpathes jusqu'en pologne.
Dans l'hiver 1944-1945, sajer et ses camarades sont lancés dans les combats désespérés que les allemands livrent en prusse-orientale pour interdire l'entrée du vaterland aux russes. c'est encore memel, oú l'horreur atteint à son comble, et dantzig, au milieu de l'exode des populations allemandes de l'est. enfin, malade, épuisé, sajer sera fait prisonnier par les anglais dans le hanovre.
Si ce récit de la guerre en russie ne ressemble à aucun autre, s'il surpasse en vérité, en horreur et en grandeur tout ce qui a été écrit, ce n'est pas seulement parce que l'auteur a réellement vécu tout ce qu'il rapporte, ce n'est pas seulement parce que, sous sa plume, les mots froid, faim, fièvre, sang et peur prennent l'accent et la force terrible et de la réalité, c'est aussi parce que sajer sait voir et faire voir dans le détail avec une puissance de trait vraiment extraordinaire.
Alors, le lecteur ne peut douter que tout ce qui est rapporté là est vrai, vrai au détail près ; il sait de science certaine qu'il n'y a pas là de " littérature ", pas de morceaux de bravoure - mais que c'était ainsi : ainsi dans le courage et ainsi dans la peur, ainsi dans la misère et ainsi dans l'horreur.
-
Au coeur de la barbarie nazie qui s'exerce sur les Pays-Bas occupés, une voix s'élève, l'emporte sur les ténèbres. Cette voix est celle d'Etty Hillesum, vingt-sept ans, dont les cahiers et la correspondance tenus durant les années les plus noires de l'Histoire attestent d'une confiance absolue dans le sens et la beauté de la vie et d'une inébranlable foi en l'homme. " Je cherche à comprendre et à disséquer les exactions, écrit-elle, j'essaie toujours de retrouver la place de l'homme dans sa nudité, sa fragilité, de cet homme bien souvent introuvable. Enseveli parmi les ruines monstrueuses de ses actes absurdes. " Pour parvenir à cette lucidité, Etty a suivi un chemin singulier. Sa sensualité débordante l'a d'abord conduite à multiplier les conquêtes amoureuses auprès de partenaires toujours plus âgés qu'elle, rejoignant à cet égard une démarche résolument moderne. Puis, c'est l'un d'entre eux, Julius Spier, un psychologue de l'école jungienne, dont elle sera tour à tour la patiente, la maîtresse, la disciple et l'amie de coeur, qui l'aidera à " accoucher de son âme ", et à aimer plus qu'un homme, Dieu et l'humanité tout entière. Grâce aux lectures auxquelles il l'initie - la Bible et les Évangiles, saint Augustin, Maître Eckart ou le poète R. M. Rilke - et à la qualité de leurs échanges, elle emprunte peu à peu une voie spirituelle propre, en marge de tout dogme mais proche de la morale chrétienne.
À l'heure des convois pour Auschwitz, elle portera secours à ses frères détenus au camp de transit de Westerbork, antichambre des camps de la mort. Refusant de se désolidariser des siens, elle endossera jusqu'au bout le destin de son peuple. Celle qui rêvait de devenir un écrivain laisse des pages d'une indéniable qualité littéraire et d'une infinie sagesse : " Je ne crois plus que nous puissions corriger quoi que ce soit dans le monde extérieur, que nous n'ayons d'abord corrigé en nous. L'unique leçon de cette guerre est de nous avoir appris à chercher en nous-mêmes et pas ailleurs. "
-
Nota Bene ; les pires batailles de l'Histoire
Benjamin Brillaud
- Robert Laffont
- 13 Octobre 2016
- 9782221193044
Dans l'esprit qui a fait le succès de son site Nota Bene, Benjamin Brillaud, mêlant sérieux des informations et humour, s'attaque ici aux quinze pires batailles de l'histoire mondiale, de l'Antiquité à nos jours.
Au Ve siècle avant notre ère, les Perses débarquent à Marathon où ils seront écrasés par une armée athénienne pourtant largement inférieure en nombre ; au début du XIVe siècle, Philippe le Bel lance la crème de l'armée française pour mater la rébellion, composée de simples artisans sous-équipés, qui décime l'essentiel de la noblesse du royaume ; durant la Seconde Guerre mondiale, neuf chasseurs alpins français résistent héroïquement à plusieurs milliers de soldats italiens.
Malgré sa puissance, son avance technologique ou encore ses effectifs en surnombre par rapport à l'ennemi, une armée n'est jamais à l'abri d'une défaite majeure quand la loi de Murphy, dite de " l'emmerdement maximum ", décide de s'en mêler. Ordres mal transmis, infériorité numérique flagrante, conditions climatiques désastreuses... ce livre reconstitue ces batailles désespérées ou incongrues qui ont marqué notre mémoire par leurs issues inattendues. Autant d'épisodes tragi-comiques qui nous font regretter les cours d'histoire. -
Elisée Reclus ; géographe, anarchiste, écologiste
Jean-didier Vincent
- Robert Laffont
- 4 Mars 2010
- 9782221106488
Élisée Reclus est né à Sainte-Foy-la-Grande, en 1830, dans une famille de quatorze enfants où il est élevé dans la crainte du péché par un père pasteur protestant. Il étudie en Allemagne, apprend quatre langues, s'intéresse très tôt à la géographie et traverse la France à pied. Après avoir été ouvrier agricole en Irlande, il part pour la Louisiane, découvre l'esclavagisme puis se rend en Colombie pour y créer une exploitation agricole. De retour à Paris en 1857, il entre dans la Société de géographie, tâte de la franc-maconnerie et surtout milite dans les rangs anarchiques. Reclus, qui est profondément un homme de gauche, s'engage dans la Garde nationale pendant la Commune. À la suite des événements, il est condamné à la déportation mais, grâce à l'intervention d'une centaine de savants anglais et américains, il est seulement banni. Il part vivre en Suisse puis à Bruxelles, où il occupe une chaire de géographie et meurt en 1905. Qui était celui que Nadar, son ami, appelait « ce doux entêté de vertu » ?
L'auteur d'une trentaine d'ouvrages dont la célèbre Nouvelle Géographie universelle et de centaines d'articles. Un intellectuel anarchiste qui, avec Bakounine et Kropotkine, forme le trépied de ce mouvement dont se réclament aujourd'hui encore les organisations anarchistes. L'inventeur de la géographie sociale, celui qui inclut l'homme dans le processus géographique. Un athée acharné (il se marie trois fois en dehors de l'Église ; ses idées sur le mariage et l'éducation sont très en avance sur son temps). Un homme à facettes multiples, fidèle et libre, un être original que Kropotkine décrivait comme « le type du vrai puritain dans sa manière de vivre et, au point de vue intellectuel, le type du philosophe encyclopédiste français du XVIIIe siècle ».
-
Les derniers jours des grands hommes Tome 2 ; mieux vaut mourir debout que vivre à genoux
Patrick Pelloux
- Robert Laffont
- 28 Novembre 2019
- 9782221141274
À travers trente chroniques entièrement inédites, Patrick Pelloux renfile sa blouse de carabin-chercheur passionné d'histoire et nous invite à une nouvelle promenade au chevet des grands hommes. Une promenade médicale, littéraire, politique, sociale, artistique... au gré de laquelle on voyage de plus en plus. Jugez plutôt : on y croise un prophète (Mahomet), bien entendu des rois (dont François Ier et Louis II de Bavière) mais aussi des reines (Cléopâtre, Marie Stuart, Marie-Antoinette), une impératrice (Sissi), des poètes et des écrivains (Rimbaud et Verlaine, Edgar Allan Poe, Rabelais, Colette, Casanova), des musiciens (Chopin, Glenn Miller, Billie Holiday), le capitaine Dreyfus ou encore le grand chef indien Sitting Bull- sans oublier les agonisants de la Commune ou du Chemin des Dames. De livre en livre, le docteur Pelloux affirme un vrai talent de conteur, et sa plume, qui mélange empathie, franc-parler et humour avec une pointe d'insolence, nous entraîne à la suite au gré des époques, des thèmes, des personnages avec toujours le même plaisir, rare, d'apprendre en s'amusant.
-
Une nouvelle édition à l'occasion des 200 ans de ?la découverte des hiéroglyphes par Champollion avec une préface inédite de Christian Jacq.
Avec ce Petit Champollion illustré, Christian Jacq nous propose de découvrir quelques-uns des secrets des hiéroglyphes, cette langue extraordinaire qui est à la fois dessin, son et symbole. Après avoir retracé l'épopée fabuleuse de la découverte de Champollion, l'auteur nous révèle tout de ce drôle d'alphabet. Puis il nous invite à nous promener dans cette forêt de signes. Entre autres aventures, nous découvrons les noms de Pharaon, du ciel et de la terre, de la nature, des animaux, nous rencontrons l' homme et la femme, nous apprenons à faire l'amour en hiéroglyphes, et peut-être finirons-nous par penser ou rêver en hiéroglyphes. Quelques exercices (facultatifs) peuvent même faire de nous de nouveaux scribes !
Un livre unique en son genre, à lire et à offrir, pour s'initier en s'amusant, sur les traces du génial Champollion. -
Jaurès ? Quel est cet homme, assassiné le 31 juillet 1914, alors que le mot même de socialisme auquel il était identifié semble vidé de sa part de rêve ? Pour répondre, Max Gallo, avec érudition et passion, a reconstitué jour après jour l'existence de Jaurès.
Et l'on découvre un homme extraordinaire que les souvenirs officiels ont enseveli. Voici l'enfant dans la campagne du Tarn, l'étudiant exceptionnel dans le Paris des années 1880, le mari conformiste, le jeune député et le tribun, le visionnaire qui, avec une sensibilité de poète, voit la guerre et l'avenir tels qu'ils seront. Voici l'homme politique qui conciliait raison et passion. L'homme intime qui s'interrogeait sans cesse sur le sens de la vie et la signification de l'univers.
Voici l'homme calomnié et admiré. Et l'homme de tous les jours, mangeant comme un paysan, crachant dans son mouchoir et, distrait comme un artiste pris par son rêve, négligeant son apparence, s'épongeant le front avec une chaussette ! En utilisant tous les témoignages, Max Gallo rend présents un homme et son temps. Car Jaurès, c'est aussi ce monde autour de lui : Paris en état de siège le 1er Mai, les mineurs de Courrières ensevelis par centaines à la suite d'un coup de grisou, les vignerons en révolte, les régiments qui se rebellent, les anarchistes qui tuent à l'aveuglette et que l'on guillotine, l'affaire Dreyfus qui divise toute la nation.
Et puis la tour Eiffel, la bicyclette, la Belle Epoque, l'automobile et l'avion. S'il fut un temps qui ressemble au nôtre, c'est bien celui de Jaurès, cette époque de bouleversements profonds, où la guerre point dans les Balkans, où chacun avec angoisse se demande ce que sera le siècle qui vient, ce XXe siècle, comme nous, nous attendons le XXIe. Que faire, que penser ? Jaurès, parce qu'il a été assassiné, n'a pu faire entendre sa voix.
Et ses mots, son élan, après des décennies de glaciation, retrouvent vie aujourd'hui. A l'orée d'un nouveau siècle, Jaurès reste jeune. Celui qui écrivait : " Le premier des droits de l'homme, c'est la liberté individuelle " ou encore : " Il n'y a pas de vérité sacrée, c'est-à-dire interdite à la pleine investigation de l'homme. Ce qu'il y a de plus grand dans le monde, c'est la liberté souveraine de l'esprit ", celui-là est non pas un grand ancêtre, mais bien le Grand Jaurès, notre contemporain.
-
-
J'étais médecin dans les tranchées ; 2 Août 1914 -14 Juillet 1919
Louis Maufrais
- Robert Laffont
- 2 Octobre 2008
- 9782221109182
Août 1914. Louis Maufrais, étudiant en médecine, pense présenter l'internat quand la guerre éclate. Le jeune homme rejoint le front, découvre les tranchées. Il va y rester quatre ans. Quatre ans pendant lesquels il côtoie la mort les pieds dans la boue et les mains dans le sang, jour et nuit enterré au fond de postes de secours secoués par le souffle des obus. Quand il a un moment de repos, il prend des notes, photographie, pour raconter la souffrance, celle de ses camarades, la sienne, mais aussi l'amitié, le burlesque, l'absurde... Comment un témoignage d'une importance exceptionnelle a été sauvé de l'oubli. Le 5 décembre 1977, s'éteint un vieux médecin de famille. Dans l'héritage qu'il laisse à ses enfants, il y a des photos, beaucoup de photos, et une boîte à chaussures. Dans la boîte, seize cassettes enregistrées par Louis Maufrais peu avant de mourir; devenu aveugle et incapable d'écrire, il avait peur que son témoignage disparaisse avec lui. Mais le temps passe encore, et les cassettes restent rangées au fond d'un placard. Vingt-cinq ans d'oubli. Jusqu'à ce jour de 2001 où sa petite-fille, Martine Veillet, les trouve, les écoute... Il lui faudra cinq années d'enquête pour décrypter la voix de son grand-père, vérifier les dates, les lieux, retrouver dans les archives les noms qu'il cite.
-
François Mitterrand ; de l'intime au politique
Eric Roussel
- Robert Laffont
- 17 Septembre 2015
- 9782221138502
: L'originalité de cette biographie de François Mitterrand tient à deux éléments : le recentrage du personnage dans une perspective historique et des éclairages inédits sur de multiples épisodes de la vie de l'ancien Président. Grâce aux correspondances avec François Dalle, l'un de ses plus proches amis de jeunesse et avec une cousine très liée à lui, on découvre à quel point François Mitterrand fut dévasté par une déception sentimentale et comment le jeune provincial catholique se transforme en un personnage cynique, ce qui va modifier ses rapports avec les femmes et les hommes en général. D'autres documents permettent de revisiter les circonstances curieuses de son départ pour la Grande-Bretagne en 1943. On saura aussi comment il devait beaucoup et sans doute la vie, à René Bousquet. À redécouvrir également sa carrière sous la IVe république et sa participation an gouvernement Guy Mollet. L'affaire de l'Observatoire étudiée sur la base d'éléments nouveaux est l'un des points forts du livre. La suite de son extraordinaire parcours est racontée grâce à l'utilisation d'archives aussi bien françaises qu'étrangères et aux témoignages de grands acteurs parmi lesquels Laurent Fabius, Roland Dumas, Pierre Mauroy, Hubert Vedrine, Mario Soares ou Mikhail Gorbatchev.
À travers ses métamorphoses et ses contradictions, François Mitterrand aura réussi l'exploit de permettre à presque tous les Français de se reconnaître en lui. Cet homme de culture à l'allure si romanesque a pris une figure tutélaire. Il a marqué notre Histoire.
-
Tout ce que vous avez toujours rêvé de savoir sur la, les royautés, d'aujourd'hui comme hier, en France, Angleterre comme ailleurs... et bien plus encore.
"Je vous sens hésitant.
Mon petit dictionnaire de la royauté. Un peu... académique, non ? Eh bien non, justement. Vous me connaissez. Tout, sauf l'ennui. Cet abécédaire n'a qu'un seul but : vous amuser, tout en vous donnant des clés ! Un trousseau entier de clés ... qui (je l'espère) va vous ouvrir des portes. Vous me trouvez trop confiant ? Prenons un exemple. Pourquoi, à la lettre " S ", le mot Salade ? Vous séchez ? Une piste : ça concerne les dîners d'État, grandioses, donnés par Charles III. A la lettre " T ", pourquoi donc Titanic ? Parce que dans les eaux sombres et froides de l'Atlantique nord, l'épave la plus célèbre de tous les océans renferme aussi une histoire d'amour royale.
Tout, sauf l'ennui. C'est une promesse ! Dans mon petit dictionnaire, s'il y a Horse Guards, il y a surtout Crazy Horse. Et Moulin Rouge ! Il y a Cecil Beaton. Et Andy Warhol.
Elizabeth II (of course !). Et Helen Mirren. Il y a Cartier, Garrard et tous les joailliers de la couronne, mais il y a aussi Swatch. Il y a la BBC. Et il y a Netflix. Il y a la Cour de Buckingham. Et les Jardins du Vatican.
La Tour de Londres. Et La Tour d'Argent. Il y a le très noble Escoffier. Et la non moins royale Pizza Margherita. Il y a le Court Circular (le bulletin de la cour). Et The Sun (la terreur des Windsor). Il y a Daniel Craig. Et il y a l'insolente Oprah Winfrey. Il y a Kate. Et il y a la mutine Pippa. Il y a le Prince Harry et ... le Prince Ali. Il y a Grace. Si forte. Si fière. Si parfaite. Et il y a Charlène. Si fragile. Et une valse de destins tourmentés :
Wallis.
Margaret.
Soraya.
Diana.
Masako.
Letizia... Sans oublier l'infernale Meghan.
Petit conseil : on ne lit jamais un dico de façon linéaire. Picorez. Piochez. Virevoltez. Entrez dans la danse par où bon vous semble. Faites la révérence ! Et... embrassez (en premier) qui vous voudrez ! Un seul ordre : soyez infidèles. Désobéissants. Soyez déroyaux !
Certaines pages vont aussi se faire plus sombres. Et se couvrir de confidences. Il y a Ambition.
Pression.
Dépression. Il y a Jalousie. Il y a Haine. Il y a Complot. Il y a Accident. Il y a Assassinat. Il y a ...
Pont de l'Alma. Ames sensibles s'abstenir !" -
Oui, Giuseppe Verdi nous enflamme de sa propre flamme. Sa magie est bien présente et son génie nous brûle encore.
Roselyne Bachelot, amatrice éclairée d'opéra, nous livre une version intimiste de la vie du compositeur de La Traviata. Elle n'a pas voulu faire oeuvre d'historienne. Ce livre, c'est son Verdi. Celui qui chante à ses oreilles, mais surtout, celui qui parle à son coeur. C'est le fils, le mari, l'amant, le père que Roselyne Bachelot a voulu chercher dans la vie du musicien et dans sa musique.
Sa marginalité, ses inconvenances, ses légèretés nous le rendent étrangement contemporain, et laissent présager des bouleversements qui transformeront en profondeur les rapports amoureux et familiaux. -
Leïla Hagondokoff naît en 1898 en Kabardie, dans le Caucase, au sein d'une famille de neuf enfants. Son enfance se déroule dans une taïga glaciale en proie aux attaques des Chinois et à celle des bêtes sauvages. Son père est commandant en chef des forces impériales en Extrême-Orient. Leïla et ses soeurs apprennent très tôt à soigner les blessés. À 19 ans, elle épouse un officier, ancien page du Tsar dont elle a un fils. Pour fuir la Révolution, ils traversent la Russie et gagnent Shangai où elle subsiste. Divorcée, elle part pour la France. Très vite célèbre pour sa beauté, elle devient mannequin, ouvre sa maison de couture et rencontre un milliardaire américain qui établit un trust en sa faveur. Elle épouse Ladislas du Luart et sa deuxième vie va commencer. Quand arrive la guerre d'Espagne, Leïla invente et fait financer des ambulances à l'intérieur desquelles, pour la première fois, on pratique la chirurgie lourde en zone de combat. Cette approche nouvelle sauvera des milliers de blessés.
À partir de 1936, à la tête de cette formation chirurgicale mobile, elle va sur tous les fronts : guerre d'Espagne, camps d'internement de Vichy en Algérie en 1941, campagnes de Tunisie, d'Italie, de France. En 1945, elle franchit le Rhin parmi les premières et défile à Paris le 14 Juillet. Elle crée un Centre militaire de détente à Alger pendant la guerre d'Algérie puis devient la marraine et la très généreuse donatrice d'un régiment de la Légion dont elle est l'icône.
Cette femme à la beauté célèbre, à la volonté de fer, au grand courage physique, au fort caractère, d'une grande humanité, entretint jusqu'à sa mort sa légende et ses mystères.
-
French deconnection ; au coeur des trafics
Philippe Pujol
- Robert Laffont/Wildproject
- 6 Novembre 2014
- 9782221146699
Bienvenue à Marseille, ville de tous les fantasmes et de tous les clichés, souvent confortés par les médias et entretenus par les habitants eux-mêmes. Côté lumière, Plus belle la vie, l'OM, le soleil et la mer ; côté ombre, la litanie des règlements de comptes par arme à feu, égrenée en ouverture des journaux télévisés.
Pour sonder les reins de Marseille, mettre son âme à nue et en finir avec les poncifs, une plongée en eaux troubles, dans les tréfonds de cette fascinante ville-monde, s'imposait. Le Marseillais Philippe Pujol a donc fait le pari d'aller à la rencontre de ses concitoyens et de leur donner la parole, notamment à ceux qui vivent en marge de la légalité. Un pari courageux et un travail de dix années récemment couronnés par le prestigieux prix Albert-Londres, dont le jury a estimé qu'il s'agissait d'un " électrochoc dans la couverture de l'actualité marseillaise et de ses quartiers nord. " " On dit qu'on ne peut pas entrer dans nos quartiers, moi je dis qu'on ne peut pas en sortir ", témoigne l'une des nombreuses personnes rencontrées par Philippe Pujol au cours de son enquête de terrain. Telle pourrait être la morale grinçante de ce voyage au coeur des trafics, des ghettos et de la misère des cités porté par un style éblouissant, un humour ravageur et un mélange détonnant d'insolence et de tendresse. Chant d'amour à la cité phocéenne, French Deconnection porte en creux une critique féroce des dérives du capitalisme.
-
" Dites, mes amis juifs, musulmans, chrétiens, voulez-vous vivre ainsi dans la haine longtemps ?
Dans notre pays, vous habitez souvent la même rue, le même quartier. Vos enfants fréquentent la même école... Pour que l'aversion de leurs parents n'assombrisse pas leurs lendemains : réconciliez-vous !
Mes amis juifs, musulmans, chrétiens, réveillez-vous !
Aucune chance de voir disparaître le racisme et l'antisémitisme, les conflits entre communautés, ou surgir une solution au conflit israélo-palestinien dans les flots de haine qui coulent le long de nos trottoirs. Se déchirer entre citoyens d'un même pays au nom de croyances ou de valeurs opposées, se battre entre Français juifs, Français musulmans, Français chrétiens ne servira personne et encore moins Israël ou la Palestine. Seule la paix peut assurer leur avenir, notre avenir.
Il est temps ! Réconciliez-vous ! " -
Ainsi finissent les salauds ; séquestrations et exécutions clandestines dans Paris libéré
Jean-marc Berlière, Franck Liaigre
- Robert Laffont
- 26 Janvier 2012
- 9782221111581
" A l'Institut dentaire du square de l'avenue de Choisy [.], on allait, durant un mois ou deux, jouer les émules de la Gestapo. ceux qui se réclamaient du bon droit. des meilleurs principes. " (Alphonse Boudard, Les Combattants du petit bonheur, 1978).
Entre le 20 août et le 22 septembre 1944, près de quarante corps sont repêchés dans la Seine, à Paris et ses alentours. Tous les corps portent au cou, attaché par une cordelette de soie, le même pavé de grès, pas assez lourd, semble-t-il, pour lester correctement les cadavres. Qui sont ces hommes et ces femmes ? Qui sont les tueurs ? Dans la tourmente de la Libération de Paris, toutes les hypothèses peuvent être formulées.
Jean-Marc Berlière et Franck Liaigre ont mené l'enquête, qui à l'époque, n'alla jamais à son terme. Ils ont retrouvé les identités des victimes et remonté le cours de leurs vies. Tous les chemins les ont conduits à l'Institut dentaire, sinistre centre clandestin de séquestration et d'exécution, ou plus de deux cents personnes furent incarcérées et torturées entre le 20 août et le 15 septembre 1944. Qui tenait ce centre ? La Milice ? La Gestapo ? Non, des " FTP " de la dernière heure qui profitèrent de ces troubles journées pour régler quelques comptes sanglants.
Comme dans Liquider les traîtres, Berlière et Liaigre ont réussi à conjuguer avec talent la rigueur historique et le souffle romanesque.
-
Septembre 1940 : Léon Blum est arrêté sur ordre de Pétain. Se sachant menacé, il aurait pu fuir, mais il refuse de se soustraire au procès qui l'attend. Pendant seize mois, haï et calomnié, il va être traîné de prison en prison. Pourtant, le vieux leader résiste. Il se bat, prépare sa défense, reconstruit son parti dans la clandestinité... et finalement réussit le tour de force de retourner l'opinion publique en sa faveur. Où puise-t-il sa combativité ? Et comment survit-il à l'emprisonnement en Allemagne qui va suivre son procès ? On a évoqué son optimisme, son humanisme... Mais cela ne suffit pas. Léon Blum a un secret : une femme, Jeanne Reichenbach.
Au terme d'une longue enquête, s'appuyant notamment sur une correspondance inédite, Dominique Missika révèle le rôle joué par Jeanne Reichenbach, et raconte une histoire d'amour méconnue entre deux êtres exceptionnels.
-
Diaboliques ; sept femmes sous l'Occupation
Cédric Meletta
- Robert Laffont
- 21 Février 2019
- 9782221144541
Elles s'appellent Andrée Cotillon, Alice Mackert, Juliette Goublet, Rudolphina Kahan, Waltraute Jacobson, Hélène de Tranzé ou Maud Champetier de Ribes. Concubine, égérie, espionne, putain de bas-fonds, belle de jour, intellectuelle ou aristocrate fauchée : elles ont frayé avec la pègre, prêté main-forte à la Gestapo, trempé dans tous les mauvais coups de la Collaboration. Ces femmes ont pris part à des rafles d'enfants, servi de rabatteuses au sinistre docteur Petiot ou traqué les résistants dans le Vercors aux côtés de l'occupant.
Cédric Meletta est parti sur les traces de ces aventurières, prédatrices ou criminelles oubliées, exhumant leur destin du secret des archives, comme dans un roman de Modiano. La plupart furent poursuivies et condamnées à la Libération, certaines fusillées lors d'exécutions sommaires.
L'auteur ne refait pas leur procès. Il se plonge dans l'histoire de chacune, sonde leur âme noire, comme on rouvre des dossiers enfouis, et nous livre un tableau fascinant de cette période dont il restitue l'atmosphère et les intrigues avec une grande finesse psychologique et un sens aigu du détail et de l'anecdote. Son récit est tout autant d'un historien que d'un romancier, qui sait décrypter les ambiguïtés, les faux-semblants, les jeux d'ombres et de manipulations derrière la vérité des faits.