Epoque contemporaine (depuis 1799)
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De Pékin à Paris, de Hong Kong à Los Angeles, le témoignage déchirant d'une femme broyée par la Révolution culturelle chinoise et sauvée par la musique.
Pékin, 1969 : Zhu Xiao-Mei est un être de mauvaise origine . Autrement dit, avant la révolution maoïste, ses parents étaient des bourgeois cultivés. Une tare d'autant plus lourde à porter pour la jeune Xiao-Mei qu'elle a un don précoce pour le piano et une passion pour la musique décadente - Schumann, Mozart, Bach. Elle est donc envoyée en camp de rééducation : il faut éradiquer en elle tout désir autre que celui de mourir pour Mao.
Les années passent... Xiao-Mei est devenue une bonne révolutionnaire. Mais, un jour, elle trouve dans le camp un vieil accordéon. Elle caresse les touches, se risque à jouer un accord, quelques notes de musique s'élèvent... Par enchantement le temps perdu s'efface, les rêves reviennent, l'espoir renaît. Xiao-Mei jure qu'elle rejouera du piano. Il lui faudra encore dix ans pour atteindre son but, dix ans de souffrances, de lutte acharnée, d'exil.
Aujourd'hui, Xiao-Mei est célébrée dans le monde entier comme une pianiste virtuose et une immense artiste. -
Le 16 juillet 1942, à l'aube, une opération policière sans précédent dans l'histoire de France est menée dans Paris. Elle mobilise près de 9 000 hommes des forces de l'ordre du gouvernement de Vichy. Ce jour-là et le lendemain, 12 884 juifs sont arrêtés. Parmi eux, 4 051 enfants. Les célibataires et les couples sans enfants sont envoyés dans des camps de concentration en Allemagne ou en Pologne, via Drancy. Les familles avec enfants sont conduites au Vel d'Hiv. En tous, plus de 7 000 personnes vont demeurer prisonnières sous cette immense verrière, dans une chaleur effroyable, presque sans eau. Cette opération avait pour nom « Vent printanier ». La Grande Rafle du Vel d'Hiv est le document de référence sur le crime du « Jeudi noir » de juillet 1942. Des témoins se souviennent, des acteurs parlent. La responsabilité des autorités de Vichy apparaît, décisive.
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Guy sajer n'a pas dix-sept ans quand, en juillet 1942, il endosse l'uniforme de la wehrmacht.
Il est français par son père, allemand par sa mère ; il habite alors l'alsace.
à cause de son jeune âge, il n'est pas affecté à une unité combattante, mais dans le train des équipages. dès novembre, l'hiver s'abat sur la plaine russe ; le froid, la neige, les partisans rendent la progression des convois extrêmement difficile : jamais l'unité de sajer n'atteindra stalingrad qu'elle devait ravitailler ; la vie armée aura capitulé avant.
Mais sajer sait déjà que la guerre n'est pas une partie de plaisir, que survivre dans l'hiver russe est déjà un combat. et pourtant, ce premier hiver, il n'a pas vraiment fait la guerre.
La vraie guerre, celle du combattant de première ligne, il la découvre lorsqu'il est versé dans la division " gross deutschland ", division d'élite, avec laquelle, à partir de l'été 1943, il va se trouver engagé dans les plus grandes batailles du front d'ukraine, quand la wehrmacht plie sous l'offensive russe.
De koursk à kharkov, de jour comme de nuit, dans la boue, la neige, quand le thermomètre marque 40â°, sous le martèlement terrifiant de l'artillerie russe, face aux vagues d'assaut d'un adversaire désormais puissamment armé et qui ne se soucie pas des pertes, les hommes de la " gross deutschland ", portés toujours aux endroits les plus exposés, toujours en première ligne, combattant à un contre vingt, connaissent l'enfer.
La bataille de bielgorod, le passage du dniepr (la bérésina à l'échelle de la seconde guerre mondiale) constituent, vécus au niveau du simple soldat, deux des plus hauts moments de ce récit d'apocalypse. plus tard, quand le front allemand s'est désagrégé, quand l'immense armée reflue, aux combats réguliers s'ajoutera la lutte contre les partisans, plus sauvage et plus impitoyable. plus tard encore, c'est la retraite des derniers survivants de la division d'élite à travers la roumanie et les carpathes jusqu'en pologne.
Dans l'hiver 1944-1945, sajer et ses camarades sont lancés dans les combats désespérés que les allemands livrent en prusse-orientale pour interdire l'entrée du vaterland aux russes. c'est encore memel, oú l'horreur atteint à son comble, et dantzig, au milieu de l'exode des populations allemandes de l'est. enfin, malade, épuisé, sajer sera fait prisonnier par les anglais dans le hanovre.
Si ce récit de la guerre en russie ne ressemble à aucun autre, s'il surpasse en vérité, en horreur et en grandeur tout ce qui a été écrit, ce n'est pas seulement parce que l'auteur a réellement vécu tout ce qu'il rapporte, ce n'est pas seulement parce que, sous sa plume, les mots froid, faim, fièvre, sang et peur prennent l'accent et la force terrible et de la réalité, c'est aussi parce que sajer sait voir et faire voir dans le détail avec une puissance de trait vraiment extraordinaire.
Alors, le lecteur ne peut douter que tout ce qui est rapporté là est vrai, vrai au détail près ; il sait de science certaine qu'il n'y a pas là de " littérature ", pas de morceaux de bravoure - mais que c'était ainsi : ainsi dans le courage et ainsi dans la peur, ainsi dans la misère et ainsi dans l'horreur.
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J'étais médecin dans les tranchées ; 2 Août 1914 -14 Juillet 1919
Louis Maufrais
- Robert Laffont
- 2 Octobre 2008
- 9782221109182
Août 1914. Louis Maufrais, étudiant en médecine, pense présenter l'internat quand la guerre éclate. Le jeune homme rejoint le front, découvre les tranchées. Il va y rester quatre ans. Quatre ans pendant lesquels il côtoie la mort les pieds dans la boue et les mains dans le sang, jour et nuit enterré au fond de postes de secours secoués par le souffle des obus. Quand il a un moment de repos, il prend des notes, photographie, pour raconter la souffrance, celle de ses camarades, la sienne, mais aussi l'amitié, le burlesque, l'absurde... Comment un témoignage d'une importance exceptionnelle a été sauvé de l'oubli. Le 5 décembre 1977, s'éteint un vieux médecin de famille. Dans l'héritage qu'il laisse à ses enfants, il y a des photos, beaucoup de photos, et une boîte à chaussures. Dans la boîte, seize cassettes enregistrées par Louis Maufrais peu avant de mourir; devenu aveugle et incapable d'écrire, il avait peur que son témoignage disparaisse avec lui. Mais le temps passe encore, et les cassettes restent rangées au fond d'un placard. Vingt-cinq ans d'oubli. Jusqu'à ce jour de 2001 où sa petite-fille, Martine Veillet, les trouve, les écoute... Il lui faudra cinq années d'enquête pour décrypter la voix de son grand-père, vérifier les dates, les lieux, retrouver dans les archives les noms qu'il cite.
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Ainsi finissent les salauds ; séquestrations et exécutions clandestines dans Paris libéré
Jean-marc Berlière, Franck Liaigre
- Robert Laffont
- 26 Janvier 2012
- 9782221111581
" A l'Institut dentaire du square de l'avenue de Choisy [.], on allait, durant un mois ou deux, jouer les émules de la Gestapo. ceux qui se réclamaient du bon droit. des meilleurs principes. " (Alphonse Boudard, Les Combattants du petit bonheur, 1978).
Entre le 20 août et le 22 septembre 1944, près de quarante corps sont repêchés dans la Seine, à Paris et ses alentours. Tous les corps portent au cou, attaché par une cordelette de soie, le même pavé de grès, pas assez lourd, semble-t-il, pour lester correctement les cadavres. Qui sont ces hommes et ces femmes ? Qui sont les tueurs ? Dans la tourmente de la Libération de Paris, toutes les hypothèses peuvent être formulées.
Jean-Marc Berlière et Franck Liaigre ont mené l'enquête, qui à l'époque, n'alla jamais à son terme. Ils ont retrouvé les identités des victimes et remonté le cours de leurs vies. Tous les chemins les ont conduits à l'Institut dentaire, sinistre centre clandestin de séquestration et d'exécution, ou plus de deux cents personnes furent incarcérées et torturées entre le 20 août et le 15 septembre 1944. Qui tenait ce centre ? La Milice ? La Gestapo ? Non, des " FTP " de la dernière heure qui profitèrent de ces troubles journées pour régler quelques comptes sanglants.
Comme dans Liquider les traîtres, Berlière et Liaigre ont réussi à conjuguer avec talent la rigueur historique et le souffle romanesque.
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Septembre 1940 : Léon Blum est arrêté sur ordre de Pétain. Se sachant menacé, il aurait pu fuir, mais il refuse de se soustraire au procès qui l'attend. Pendant seize mois, haï et calomnié, il va être traîné de prison en prison. Pourtant, le vieux leader résiste. Il se bat, prépare sa défense, reconstruit son parti dans la clandestinité... et finalement réussit le tour de force de retourner l'opinion publique en sa faveur. Où puise-t-il sa combativité ? Et comment survit-il à l'emprisonnement en Allemagne qui va suivre son procès ? On a évoqué son optimisme, son humanisme... Mais cela ne suffit pas. Léon Blum a un secret : une femme, Jeanne Reichenbach.
Au terme d'une longue enquête, s'appuyant notamment sur une correspondance inédite, Dominique Missika révèle le rôle joué par Jeanne Reichenbach, et raconte une histoire d'amour méconnue entre deux êtres exceptionnels.
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Diaboliques ; sept femmes sous l'Occupation
Cédric Meletta
- Robert Laffont
- 21 Février 2019
- 9782221144541
Elles s'appellent Andrée Cotillon, Alice Mackert, Juliette Goublet, Rudolphina Kahan, Waltraute Jacobson, Hélène de Tranzé ou Maud Champetier de Ribes. Concubine, égérie, espionne, putain de bas-fonds, belle de jour, intellectuelle ou aristocrate fauchée : elles ont frayé avec la pègre, prêté main-forte à la Gestapo, trempé dans tous les mauvais coups de la Collaboration. Ces femmes ont pris part à des rafles d'enfants, servi de rabatteuses au sinistre docteur Petiot ou traqué les résistants dans le Vercors aux côtés de l'occupant.
Cédric Meletta est parti sur les traces de ces aventurières, prédatrices ou criminelles oubliées, exhumant leur destin du secret des archives, comme dans un roman de Modiano. La plupart furent poursuivies et condamnées à la Libération, certaines fusillées lors d'exécutions sommaires.
L'auteur ne refait pas leur procès. Il se plonge dans l'histoire de chacune, sonde leur âme noire, comme on rouvre des dossiers enfouis, et nous livre un tableau fascinant de cette période dont il restitue l'atmosphère et les intrigues avec une grande finesse psychologique et un sens aigu du détail et de l'anecdote. Son récit est tout autant d'un historien que d'un romancier, qui sait décrypter les ambiguïtés, les faux-semblants, les jeux d'ombres et de manipulations derrière la vérité des faits. -
Le 27 janvier 2005 seront commémorés les soixante ans de l'ouverture du camp d'Auschwitz par l'Armée rouge.
Auschwitz, qui résume en un lieu et en un nom la criminalité du régime nazi, est aujourd'hui illisible: il est devenu une sorte d'écran où individus et collectivités projettent leurs cauchemars ou leurs rêves. Visites de représentants de l'Église, d'hommes d'État, d'individus sur les traces d'un proche: il semble que tous ces pèlerinages, ces discours, ces commémorations ont blasé nos contemporains et brouillé la réalité du camp d'Auschwitz-Birkenau, déconnecté de son histoire pour devenir un concept, un symbole ou le tremplin d'une conscience européenne. Rendre Auschwitz à l'Histoire c'est, loin de le ranger dans un tiroir, le rendre à sa réalité, reconstituer ce qu'il fut, ce que fut son évolution, mais aussi, par là même, comprendre les enjeux des polémiques qui naissent autour de sa mémoire. C'est encore donner un sens au camp-musée qu'il est devenu en interrogeant et en restituant précisément l'histoire des vestiges autour duquel il a été conçu: la découverte du camp par les soldats de l'Armée rouge, sa construction en fonction de la population à laquelle il a d'abord été destiné, celle de l'énorme complexe de destruction de Birkenau où un million de Juifs furent assassinés, la signification du numéro matricule tatoué, etc.Alors qu'abondent les études évoquant tel ou tel aspect de la Shoah, que les témoignages de survivants se multiplient, ce livre d'Annette Wieviorka est le premier ouvrage français retraçant l'histoire du complexe de camps d'Auschwitz. -
Sous nos yeux se déconstruit un monde qui va laisser la place à celui que nous connaissons.
Frédéric Mitterand réussit, dans cette fabuleuse galerie de portraits, à exprimer l'humanité qui nous le rend si attachant. Son style écrit délaisse la célèbre mélopée qui lui vaut tant d'auditeurs captivés au profit d'une plume sèche, mais tout aussi entraînante. ELLE Le talent de Frédéric Mitterrand, c'est son art de conteur, la façon si pariculière qu'il a de ressusciter un monde englouti. Dans de domaine, il est maître.
LE FIGARO MAGAZINE Roman-archives, Les Aigles foudroyées, avec une grâce gorgée de nostalgie, réinsuffle vie à des fantômes parés de couronnes, d'hermines et de diadèmes. TELERAMA
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Le Sang de l'espoir : c'est la volonté acharnée, animale, de lutter et de survivre, puis de renaître pour créer.
C'est l'histoire de Samuel Pisar. Elle forge, à travers une expérience hors du commun, l'un des destins les plus exceptionnels de notre temps. Ce récit intime, foudroyant et toujours d'un brûlante actualité, nous conduit de l'abaissement dégradant de l'adolescent plongé dans l'enfer d'Auschwitz, jusqu'au triomphe de la vie et l'épanouissement de l'action. Chacun y trouvera pour lui-même le battement du sang et la chaleur de l'espoir.
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De Gaulle-Pétain ; le destin, la blessure, la leçon
Frédéric Salat-baroux
- Robert Laffont
- 3 Juin 2010
- 9782221114438
Les livres sur de Gaulle ou Pétain ne manquent pas. En revanche, les livres mettant en scène les deux hommes sont peu nombreux. On se souvient de l'ouvrage de Jean-Raymont Tournoux (1964) ou d'Herbert Lottman, écrit il y a plus de dix ans. Depuis, rien n'a été tenté. Pourtant l'histoire de ce duo, de leur confrontation, est passionnante. Rappelons que ces deux chefs, d'abord unis par les liens très étroits d'une admiration profonde, vont s'opposer en juin 1940, l'un choisissant l'armistice, l'autre la poursuite du combat.
La première rencontre entre Pétain et de Gaulle date de 1912. Pétain est, cette année-là, commandant du 33e RI. À sa sortie de Saint-Cyr, de Gaulle, qui aurait pu choisir un poste plus convoité, demande à rejoindre ce régiment. Pétain sera alors une espèce de parrain qui supervisera la montée en puissance du jeune de Gaulle. C'est lui qui le fera entrer à l'école de guerre en 1927. Pour un jeune capitaine, l'appui du " vainqueur de Verdun " constitue un atout de poids.
Mais, en 1925, le capitaine de Gaulle rédige, à la demande du Maréchal, un ouvrage sur l'armée française. Pour lui, il s'agit d'un livre de De Gaulle qui sera préfacé par Pétain. Pour Pétain, c'est son livre, ses idées, mises en forme par de Gaulle. Les deux hommes se fâchent. Enfin, le 18 juin 1940, de Gaulle, sous-secrétaire d'État à la Défense, réagit depuis Londres à l'annonce du maréchal Pétain de mettre un terme aux hostilités. Les deux hommes incarnent deux attitudes face à la défaite : la collaboration pour l'un, la résistance pour l'autre. La radio, lecteur capital du combat idéologique, prend une place inédite jusque-là dans la propagande. Jugé par la Haute Cour d'avril à juillet 1945, Pétain, qui prononce une courte déclaration, est condamné à la peine de mort, à l'indignité nationale et à la confiscation de ses biens. Gracié par de Gaulle, il est emprisonné à l'île d'Yeu, où il mourut en 1951.
Fin connaisseur de la politique contemporaine, Frédéric Salat-Baroux remet dans une perspective vraie l'histoire de ces deux figures, déformée par les passions et le " politiquement correct ". Il réussit à éclairer d'un point de vue original leurs choix stratégiques avant et après 1914, traitant de leurs rapports humains et hiérarchiques tout en précisant leur rôle en mai-juin 1940, en novembre 1942 ou encore en 1945. Le lecteur trouvera dans cet ouvrage les éléments du dossier qui lui permettront de tirer toutes les pièces d'un puzzle complexe.
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Au fond de la jungle laotienne, dans une zone interdite, une armée de l'ombre continue son utopique combat contre les communistes, comme si les guerres d'Indochine et du Vietnam n'étaient pas terminées. Ces hommes appartiennent à l'ethnie montagnarde des Hmongs, au sein de laquelle Français et Américains avaient recruté les membres d'une armée supplétive. Dernier acte d'un conflit, qui, dans les livres d'histoire, s'est achevé en 1975 : tout un peuple est assassiné à petit feu par le gouvernement laotien dans l'indifférence générale.
Au péril de sa vie et de sa liberté, Cyril Payen s'est lancé dans une expédition à très haut risque pour nous livrer un témoignage bouleversant sur ces guérilleros de l'impossible réduits avec leurs familles à l'état de gibier et traqués sans pitié dans les limbes du Laos.
Son récit, aussi engagé que révolté, nous alerte sur un ethnocide dont presque personne ne parle aujourd'hui. Alors que des centaines de milliers de touristes visitent le Laos avec une impression de calme et d'harmonie, il fallait écrire ce livre pour réveiller les consciences endormies et tenter d'arrêter le massacre des Hmongs. -
Tombes lointaines ; le destin tragique d'une femme dans la "Shoah par balles"
Brijatoff/Attali
- Robert Laffont
- 16 Avril 2009
- 9782221111734
Le 10 mai 1940, Bluma Jankelovitch, Juive et communiste réfugiée à Paris, reçoit un appel téléphonique en provenance de Riga, sa ville natale. Sa mère, Brocha, est au bout du fil. Inquiète des nouvelles qui lui arrivent de France, elle supplie sa fille de revenir au plus vite chez elle, à Riga, où, dit-elle, " elle sera en sécurité, car les gens nous connaissent et nous protègent ". Mais Bluma n'écoute pas ses conseils : avec son mari et ses enfants, elle fuit Paris en direction du sud, vers la zone libre. Plus jamais elle n'entendra la voix de sa mère. Brocha Jankelovitch a disparu avec toute sa famille dans la forêt de Rumbala au cours d'un épisode mal connu appelé depuis la " Shoah par balles ". Longtemps après la guerre, sa petite-fille, Alix, est partie sur ses traces par le biais des archives de Riga, dans ce qui fut le ghetto où les nazis avaient parqué la communauté juive de Lettonie et sur les lieux du massacre. Elle a retrouvé des noms, des lieux, des chiffres : 26 000 Juifs tués en deux opérations nommées " Aktions ". Mais cette comptabilité sans âme ne parvient pas à assouvir sa soif de comprendre, et surtout de mieux connaître cette grand-mère lointaine à laquelle, lui dit-on, elle ressemble tant. Aussi, pour rendre la parole à Brocha, et pour, selon ses mots, " substituer à l'étouffant devoir de mémoire la liberté créatrice du ressouvenir ", a-t-elle pris le parti d'écrire à sa place ce qui aurait pu être son journal intime, entre le moment où elle raccroché son téléphone, le 10 mai 1940, et celui où des soldats l'ont arrachée au ghetto pour la conduire dans la forêt. C'est aussi l'occasion de raconter les joies et les peines du petit monde yiddish de Riga, ses coutumes, ses bons petits plats, ses blagues, ses figures pittoresques telles que Bluma les lui a décrites. Pour aller jusqu'au bout de sa démarche, Alix Brijatoff a tenu à présenter le Journal de Brocha sous une forme originale : sur les pages de droite court le journal intime ; sur les pages de gauche sont mis en regard, dans un style sobre et concis, les faits historiques - les deux registres se répondent et s'enrichissent, illustrés par une soixantaine de photos de famille et d'archives. Ainsi, à sa façon très personnelle, avec dignité et sensibilité, l'auteur a-t-elle réussi à dire l'indicible.
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L'histoire bouleversante de Suzanne Spaak, héroïne méconnue de la Résistance et Juste parmi les nations.
Voici une histoire de courage sans faille face au mal.
Voici le drame haletant d'une femme qui a tout risqué pendant l'Occupation pour mettre à l'abri des centaines d'enfants juifs condamnés à la déportation.
Suzanne Spaak, née en 1905 dans une famille de la haute bourgeoisie catholique belge, s'est installée à Paris en 1937 avec son mari, dramaturge à succès. Lorsque la guerre éclate, elle rejoint sans hésiter la Résistance et s'appuie sur sa fortune et son prestige social pour enrôler des complices dans la capitale occupée. Au nez et à la barbe des Allemands, Suzanne et d'autres femmes venues de plusieurs groupes de résistants juifs et chrétiens kidnappent des dizaines d'enfants pour les sauver des chambres à gaz.
Suzanne paiera son immense volonté et son intrépidité : capturée par la Gestapo, elle sera exécutée peu avant la Libération. -
L'incohérence, la peur qui se répandent de nouveau sur l'univers me donnent le sentiment d'avoir vécu l'avenir. Samuel Pisar.
Samuel Pisar est né en Pologne en 1929. Encore adolescent, il est déporté à Auschwitz dont il sera l'un des plus jeunes rescapés. Réfugié ensuite aux États-Unis, il devient un avocat reconnu internationalement, puis le conseiller spécial de John Fitzgerald Kennedy qui le fera naturaliser américain.
Dans Le Sang de l'espoir, il raconte son histoire, une expérience hors du commun marquée par la volonté acharnée, animale, de lutter et de survivre, afin de renaître pour créer.
Paru en 1975, unanimement loué et considéré comme un témoignage majeur, Le Sang de l'espoir a connu un succès international. Samuel Pisar est décédé en 2015.
Dans le chaos et la confusion de notre temps, la voix de Samuel Pisar a été une des seules à s'élever avec intelligence et conviction. Jean-Jacques Servan-Schreiber.
Puisse le grand destin de l'homme ne pas masquer le témoignage d'un grand livre. Jacques Attali. -
Ils étaient sept hommes en guerre ; histoire parallèle
Marc Ferro
- Robert Laffont
- 15 Février 2007
- 9782221100943
La même histoire rapportée du point de vue de personnages différents. Marc Ferro, utilise une technique de cinéaste pour éclairer le sens des événements survenus entre 1939 et 1945.
Au coeur du scénario, un drame : la Seconde Guerre mondiale. Pour l'incarner, sept personnages : Staline, Hitler, Churchill, Mussolini, De Gaulle, Hiro Hito, Roosevelt... Alors que les villes s'écroulent, les frontières se déplacent, les armées disparaissent, on suit la guerre à travers les yeux de chacun de ces individus : telle est l'idée de Marc Ferro. Une idée de génie qui rappelle quelques films d'anthologie, et qui se révèle infiniment productive pour l'historien. On sort de son livre avec l'impression de s'être trouvé dans le PC souterrain de Churchill, dans la chambre de Staline ou le bunker de Hitler au moment précis où ont été prises les plus graves décisions de notre siècle.
Une rigueur sans faille, des archives méconnues ou inédites : de document en témoignage, Marc Ferro parvient ainsi à découvrir les mobiles les plus secrets de sept personnages hors norme.
Staline a-t-il été surpris par l'attaque de Hitler ? Marc Ferro révèle qu'il préparait sans doute lui-même une grande offensive sur l'Allemagne.
On a souvent accusé Churchill d'avoir laissé faire le bombardement de Coventry pour protéger le système de décodage Ultra. Marc Ferro rétablit la vérité : non, Churchill ne savait pas quelle ville serait frappée.
Hitler n'était pas antisémite... avant 1919. Ce sont ses amitiés avec les Russes blancs qui ont façonné l'idéologie exposée dans Mein Kampf.
Et bien d'autres réponses nouvelles à des questions anciennes.
La plus grande surprise de ce livre : l'importance révélée des relations personnelles et des blessures intimes qui viennent brouiller la logique des enjeux stratégiques et politiques.
Mussolini subit l'emprise de Hitler sans jamais cesser de le prendre pour un fou. Hitler déteste Churchill mais l'admire. Pétain honnit de Gaulle en public et l'envie en secret... Les acteurs de l'Histoire se séduisent et se déchirent, se lient et se trahissent en un jeu de haine et de fascination qui va modeler l'avenir des peuples.
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La bataille de france la guerre d'algerie en metropole
Amiri/Stora
- Robert Laffont
- 7 Octobre 2004
- 9782221100493
Ce livre est le premier à aborder de manière globale un aspect méconnu de la guerre d'Algérie : le volet métropolitain du conflit, marqué, tout comme outre-Méditerranée, par le terrorisme, les assassinats et la répression.
L'enjeu de cette " bataille de France ", qui fait rage de 1954 à 1962, est la population algérienne immigrée, aux conditions de vie et de travail difficiles, de plus en plus nombreuse dans l'Hexagone après la Deuxième Guerre mondiale. La conquête de cette population est l'objectif que s'assignent à la fois les autorités françaises, soucieuses de tenir les " Français musulmans d'Algérie " à l'écart des sirènes nationalistes, mais aussi les deux organisations rivales que sont le MNA de Messali Hadj et le récent FLN, qui se livrent une lutte ouverte et meurtrière.
En métropole, comme en Algérie, le combat de libération nationale se double ainsi d'une guerre civile sans pitié. Au coeur des opérations, dont le point d'orgue est la sanglante répression des manifestations d'octobre 1961, on retrouve la figure de Maurice Papon qui, en tant que préfet de police de Paris, y a joué un rôle crucial. De manière tout à fait exceptionnelle, Linda Amiri a eu accès aux archives personnelles du préfet Papon, qui éclairent crûment la brutalité et le cynisme de la répression.
Par la qualité de ses sources documentaires, le livre de Linda Amiri représente une importante contribution au travail de mémoire sur le conflit algérien.
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Le 18 octobre 2006, sortira l'adaptation cinématographique de Ô Jérusalem. Le film, spectaculaire et émouvant, sera distribué dans plus de trois cents salles en France et bénéficiera d'une très importante campagne de lancement (1 million d'euros).
Une grosse production internationale, scénarisée et réalisée par Élie Chouraqui (Qu'est-ce qui fait courir David oe, Paroles et Musique, Les Marmottes, Harrisson's Flowers), avec comme têtes d'affiche Patrick Bruel, Saïd Taghmaoui, Ian Holm, Shirel, Cécile Cassel. Pour le producteur André Djaoui (qui a fait tourner entre autres Fellini, Jean Yanne, et Jean-Pierre Mocky), c'est l'aboutissement d'un rêve et d'années de travail. Le film, habilement articulé autour des destins exemplaires d'un palestinien et d'un juif, amis dans la vie et ennemis dans la guerre, met en scène les épisodes racontés dans la deuxième partie du livre, à savoir le conflit proprement dit, qui a suivi le vote de l'ONU et la proclamation de l'État d'Israël. Avec le même objectif que celui qui guidait Lapierre et Collins quand ils ont écrit leur livre : refléter une vérité historique objective.
À cette occasion, paraîtra une édition spéciale d'Ô Jérusalem, le troisième best-seller écrit par Dominique Lapierre et Larry Collins.
Sous une nouvelle couverture (reprenant le visuel de l'affiche), augmentée de cahiers photos reproduisant les scènes les plus marquantes du film, et enrichie de cinquante pages de Dominique Lapierre, retraçant l'aventure de l'écriture du livre et des épisodes jamais racontés à ce jour de cette grande page d'Histoire, ainsi que d'une postface d'Élie Chouraqui faisant le récit du tournage.
Ô Jérusalem : c'est plus de cinquante millions de lecteurs dans vingt huit pays. Un livre référence qui permet de comprendre comme nul autre les sources d'un conflit qui secoue le monde depuis maintenant bientôt soixante ans.
Pour écrire cette fresque, Lapierre et Collins ont mené une enquête longue de trois ans auprès de mille témoins en Israël, en Égypte, en Irak, en Jordanie, en Syrie au Liban, aux États-Unis, en Angleterre et en France... De Golda Meir, David Ben Gourion et Hussein de Jordanie à des acteurs plus anonymes, dont certains jouèrent un rôle déterminant. Leur ouvrage a été salué par la presse du monde entier.
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La grande histoire des Frrançais sous l'occupation Tome 3 ; les beaux jours des collabos, juin 1941-juin 1942
Henri Amouroux
- Robert Laffont
- 1 Novembre 1978
- 9782221001318
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La grande histoire des francais sous l'occupation Tome 2 ; 40 millions de pétainistes ; juin 1940 - juin 1941
Henri Amouroux
- Robert Laffont
- 1 Novembre 1977
- 9782221002001
Avec Quarante millions de pétainistes, qui fait suite au Peuple du désastre, Henri Amouroux aborde la période qui va de juin 1940 à juin 1941, période pendant laquelle, unis par la défaite, beaucoup de Français se rangent derrière le maréchal Pétain à qui, le 10 juillet, consentante plus encore que résignée, l'Assemblée nationale a donné tous les pouvoirs.
La France de la défaite, une défaite si totale qu'elle paraît, à presque tous, envoyée par le Ciel, entrera donc en pétainisme comme l'on entre en religion. Henri Amouroux donne mille exemples de la ferveur des foules et des individus, ferveur qui, pour les lecteurs de 1977, s'exprime en mots ridicules ou naïfs, mots qui, en 1940, traduisent simplement le désarroi des âmes et sont l'écho de tous les malheurs du temps.
A côté de la foule des fidèles, Henri Amouroux a su voir et décrire les adversaires du régime dont l'évolution est intéressante, puisque, pendant de nombreux mois, ils épargnent le Maréchal, se contentant d'attaquer son entourage... Quarante millions de pétainistes est un livre important. Qu'on le veuille ou non, c'est d'abord un livre vrai qui fait revivre une année un peu trop oubliée de l'histoire des Français sous l'occupation.
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Les passions et les haines - tome 5 - vol05
Henri Amouroux
- Robert Laffont
- 1 Novembre 1981
- 9782221008133
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