XVIIIe siècle
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Montesquieu les lois et les moeurs
Didier Carsin
- Demopolis
- Philosophie En Cours
- 26 Janvier 2017
- 9782354571153
Montesquieu est un philosophe très mal connu. On ne connaît que partiellement son oeuvre, L'Esprit des Lois. Les ouvrages scolaires citent le plus souvent les mêmes extraits. Montesquieu est ainsi présenté comme le penseur de la « séparation des pouvoirs », ou encore comme un des premiers écrivains à proclamer les droits imprescriptibles de la nature humaine, par sa condamnation de l'esclavage des nègres. L'essai de Didier Carsin vise justement à rompre avec cette lecture sélective, réductrice, et parfois erronée.
Comme Montesquieu l'explique lui-même au début du Livre XXIX, L'Esprit des Lois n'a d'autre but que d'apprendre aux législateurs à discerner quelles sont les bonnes lois, celles qui conviennent le mieux aux dispositions particulières des peuples. En tirant pro t des recherches menées ces dernières années, Didier Carsin montre que la ré exion de Montesquieu sur l'activité législative constitue le coeur de l'ouvrage, et qu'elle organise son écriture et sa composition. Comme l'indique le titre de l'essai (Montesquieu, les lois et les moeurs), les lois ne peuvent être envisagées sans les moeurs. Ainsi Montesquieu aborde l'étude des lois en relation avec l'ensemble des facteurs (le climat, la religion, l'histoire...) qui composent l'« esprit général » d'une nation. Ni sociologue, ni théoricien du libéralisme moderne, Montesquieu veut conduire son lecteur à examiner de quelle manière la raison législatrice peut le mieux s'appliquer à la singularité des situations. C'est dans cet esprit qu'il aborde aussi bien la constitution d'Angleterre que la législation qui est propre à la nation française.
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La question qui taraude Spinoza est le fruit d'une observation qui est à l'origine de toute sa philosophie : les hommes combattent pour leur servitude comme s'il s'agissait de leur salut. Pourquoi cette conduite insensée ?
Spinoza montre que les hommes vivent d'abord la politique de manière passionnelle. Il ne s'agira pas de chercher à supprimer ces passions car elles font partie de leur nature, mais de les connaître et les comprendre. La politique conduite selon la raison est alors un moyen de se débarrasser des idéologies serves qui les entre- tiennent ; et le régime de cette politique est la démocratie. En elle, et par elle, chacun est l'égal de chacun ; elle préserve le droit natu- rel de persévérer dans l'être, et de vivre et penser librement. En faisant de chacun le législateur, c'est-à-dire le politique par excel- lence, elle définit les cadres de la liberté de pensée et d'expression, la séparation légale du domaine privé et du domaine public.