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Manifeste de la philosophie cartésienne, le Discours de la méthode (1637) est tout à la fois le récit d'un cheminement intellectuel et l'illustration magistrale d'un projet : fonder l'unité des sciences et constituer une science universelle. Foyer d'une oeuvre foisonnante, le Discours revendique les droits de la raison contre toute tradition et toute autorité. C'est pourquoi il assigne à la philosophie une tâche : s'élever à la certitude.La présente édition, augmentée d'un dossier, entend mettre en évidence le jeu de résonances qui relie le Discours aux autres textes de Descartes.Dossier : 1 . La méthode et la connaissance2. La morale3. La métaphysique4. La physique5. La physiologie6. L'homme.
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Après Montaigne, Antoine Compagnon nous invite à passer un été avec Pascal. Un siècle de différence entre les deux hommes qui sont tous les deux fondateurs de notre modernité, c'est-à-dire de la liberté d'esprit. Pascal (XVIIe siècle) comme Montaigne (XVIe siècle) traite de l'homme, de la société, de l'univers, du pouvoir, de la foi, de l'angoisse, de la mort, du jeu : le tout et le rien. Nous connaissons tous les sentences célèbres de Pascal : "Le silence éternel de ces espaces infinis m'effraie", "Qui veut faire l'ange fait la bête", "Le coeur a ses raisons que la raison ne connaît point".
Antoine Compagnon évoque à la fois la vie du génie Pascal (auteur du traité des Coniques), tout en allant chercher la signification de ses pensées elliptiques. Avec cette tournure d'esprit combinatoire, Pascal explore tous les possibles de la réflexion. En quarante et un chapitres (dont six inédits) il s'intéresse aussi bien à la question de la violence et de la vérité, de la tyrannie, à l'esprit de finesse, au divertissement et au juste milieu.
Antoine Compagnon nous fait découvrir l'écrivain du miracle et de la grâce dont la pensée permet de mieux nous connaitre.
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Composé de traductions nouvelles ou récentes, ce volume établit sur de nouvelles bases le corpus des Oeuvres complètes de Spinoza et y ajoute des appendices substantiels qui apportent un précieux éclairage sur une trajectoire intellectuelle sans équivalent.Malgré la difficulté de son «ordre géométrique», l'Éthique, oeuvre majeure de Spinoza, publiée posthume en 1677 et qui éclipse si souvent les autres traités, fascine. Comment, après avoir acquis la langue des lettrés, un latin sûr et précis, une bonne culture classique, ainsi que les outils conceptuels de Descartes, ce jeune Juif de la communauté portugaise de Hollande, frappé en 1656 par un anathème rabbinique, en vient-il à quitter la voie cartésienne et à tracer son propre chemin ?Le Traité de l'amendement de l'intellect et le Court traité (1661 ?) aident à le comprendre.Spinoza y énonce déjà ce qui sera son fil conducteur : «rechercher s'il y aurait quelque chose qui fût un vrai bien», «qui pût se partager» et qui permette de jouir «d'une joie continuelle et suprême pour l'éternité». Si la «manière géométrique», à laquelle il s'essaie dans les Principes de la philosophie de Descartes (1663), s'impose à lui, c'est qu'on ne démontre que le vrai, qui du même coup démontre que le faux est faux. L'homme pense, et il existe un moyen de le faire penser à coup sûr dans un certain sens : démontrer.Avec le Traité théologico-politique (1670), Spinoza devient du jour au lendemain le prototype haï de «l'athée méchant homme», car s'il fait de l'«union en Dieu» la seule voie de la béatitude, son Dieu se distingue radicalement de celui qui n'est qu'un outil de pouvoir servant à manoeuvrer le peuple par l'espérance et par la crainte, et à le tenir ainsi assujetti.L'Éthique, qui met le salut à portée de main, via l'intelligence, n'arrangera rien : théologiens et philosophes, comprenant qu'elle n'est qu'une autre bible, sans majuscule, s'emploieront dans toute l'Europe à en réfuter la doctrine - non sans se laisser parfois séduire par elle, chemin faisant.La béatitude est une affaire privée, mais la concorde générale, la société heureuse, dépendent de conditions tout autres. Elles seront l'objet du Traité politique, resté inachevé, mais complément indispensable de l'Éthique.Le Précis de grammaire de la langue hébraïque, oeuvre posthume et inachevée du philosophe, révèle la figure méconnue d'un Spinoza grammairien.
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Traité théologico-politique
Baruch Spinoza
- Flammarion
- Gf ; Philosophie
- 12 Janvier 2022
- 9782080270764
«Je compose actuellement un traité sur la façon dont j'envisage l'Écriture, et mes motifs pour l'entreprendre sont les suivants:1° Les préjugés des théologiens; je sais en effet que ce sont ces préjugés qui s'opposent surtout à ce que les hommes puissent appliquer leur esprit à la philosophie; je juge donc utile de montrer à nu ces préjugés et d'en débarrasser les esprits réfléchis. 2° L'opinion qu'a de moi le vulgaire qui ne cesse de m'accuser d'athéisme; je me vois obligé de la combattre autant que je pourrai. 3° La liberté de philosopher et de dire notre sentiment; je désire l'établir par tous les moyens [...].»Lettre de Spinoza à Oldenburg, 1665.
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L'oeuvre-monde du plus extraordinaire des auteurs français réunie pour la première fois dans une édition précise, annotée, accessible à tous : le livre indispensable pour célébrer le 400e anniversaire de la naissance de Pascal.
Pascal fut mathématicien, physicien, ingénieur, entrepreneur, polémiste, moraliste. À travers ses Pensées, inachevées et inclassables, il inventa une forme qui fait dialoguer science, observation de l'homme, théologie, démonstration de la vérité du christianisme et poésie.
Héritier d'une vision de l'humanité forgée par saint Augustin, il ne cesse de mettre en regard grandeur et misère de la créature. Esprit entre tous rationnel, il connut une foi brûlante en Dieu et a exhorté sans répit à l'amour et à la joie. Il sut exprimer comme nul autre l'inquiétude de l'homme face au monde nouveau que dessine la science moderne. Maître d'un Verbe frémissant, Pascal est visionnaire, qu'il scrute les coeurs, les nombres ou l'espace.
Depuis soixante ans, la recherche a renouvelé la connaissance de cette oeuvre inclassable, à commencer par les Pensées, révélant en Pascal un penseur de la dualité, un défenseur résolu de la créature dans ses contradictions. L'édition de Pierre Lyraud et Laurence Plazenet est la première à proposer l'ensemble de cette oeuvre-monde à la lueur de ces acquis.
Entre grands textes devenus autant de monuments littéraires et écrits plus fragmentaires, ce volume substitue à la vision d'un Pascal magnifiquement triste celle d'un écrivain de la jubilation. Plus que jamais nécessaire dans son exigence de vérité et sa quête d'un savoir universel. -
Le traité de L'Homme a été rédigé par Descartes au début des années 1630, à la même époque que Le Monde ou Traité de la lumière dont il devait former le dernier chapitre. Resté lui aussi inachevé, il ne sera publié en français qu'en 1664, quatorze ans après la mort du philosophe. L'Homme entreprend d'expliquer les diverses fonctions du corps humain de manière purement mécanique, sans faire appel à aucune âme ni à aucun « principe de vie » autre que la «chaleur du coeur». Venant après la découverte de la circulation du sang par William Harvey, cette description de la «machine du corps humain», de sa structure et de son fonctionnement a connu en philosophie comme en médecine un immense retentissement. Ce volume adjoint à L'Homme l'ensemble des écrits posthumes de Descartes sur le corps humain et sur le vivant, dont un autre important traité inachevé, La Description du corps humain (1648). Certains de ces textes - fragments sur la génération des animaux et comptes rendus d'observations anatomiques - sont inédits en français. Tous sont présentés avec une riche annotation qui éclaire la place de l'auteur dans l'histoire des sciences du vivant. Ils révèlent un Descartes presque inconnu, grand expérimentateur, très instruit des travaux de ses prédécesseurs et soucieux des moindres détails de la physiologie animale et humaine, avec pour horizon la construction d'une médecine réellement efficace.
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On l'oublie trop souvent : Descartes s'est d'abord voulu physicien. Le Monde ou Traité de la lumière est le grand livre qu'il a préparé dès le début des années 1630 et qu'il renonce à publier en 1633 après la condamnation de Galilée. Faute de pouvoir «donner [son] Monde au monde», puisque la Terre y tourne autour du Soleil, il en livrera un aperçu en 1637 dans le Discours de la méthode, et publiera en 1644, dans ses Principia philosophiæ (Les Principes de la philosophie, 1647), un exposé de physique présenté différemment. Rédigé directement en français, Le Monde est un traité d'une audace extraordinaire. Considérant d'abord les sensations et les trois éléments constituant la matière, il propose ensuite la «fable» d'un «chaos» initial qui s'ordonne peu à peu, d'après trois «lois de la nature» seulement, jusqu'à former «un monde semblable au nôtre». Le traité, inachevé, devait se terminer avec L'Homme. Les deux textes ne seront publiés qu'en 1664, quatorze ans après la mort de leur auteur. Le Monde ou Traité de la lumière est ici présenté avec une riche introduction et un important appareil critique, éclairant en particulier sa place dans l'oeuvre de Descartes ainsi que dans l'histoire des sciences.
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La gloire de Descartes est ambiguë. Regardé comme le premier philosophe de la modernité, il a aussi été, à toute époque, un penseur discuté et souvent caricaturé. De fait, son oeuvre offre plusieurs visages qu'il n'est pas aisé de départager. Aujourd'hui encore, il y a donc une «question Descartes», que ce livre entreprend d'examiner dans ses principaux aspects. Cela veut dire aller au plus près des textes, de manière à dénouer toute une série de malentendus sur des points clés de la philosophie cartésienne : nature de la méthode, authenticité du doute métaphysique, validité du Cogito, définition des «idées claires et distinctes», utilité des passions, relation de l'esprit à Dieu, de l'âme au corps, de la philosophie à la foi, de l'ego à autrui, ou encore de l'homme à la nature. En posant la «question Descartes», Denis Kambouchner renouvelle le portrait de l'auteur des Méditations métaphysiques et permet à quiconque s'intéresse à la philosophie d'accéder au plus vif de sa pensée.
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Découvrir Descartes
Louis Rouquayrol
- Editions Sociales
- Les Propedeutiques
- 13 Septembre 2024
- 9782353671113
Sur le modèle de la collection Découvrir, Louis Rouquayrol souligne le caractère indissociablement intellectuel et politique de la pensée de Descartes. Il montre que la résistance contre les préjugés qui est au coeur de la démarche cartésienne prend la forme d'une véritable bataille pour la connaissance et la vérité. Car il ne s'agit pas seulement de lever des obstacles intellectuels, mais aussi de jouer contre des dispositifs institutionnels (politiques, religieux, scolaires, etc.) bien en place au début du XVIIe siècle. L'auteur replace ainsi la pensée de Descartes dans les luttes d'émancipation qui devaient conduire, au XVIIIe siècle, à la Révolution française.
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Traité de la réforme de l'entendement ; court traité ; les principes de la philosophie de Descartes ; pensées métaphysiques
Baruch Spinoza
- Flammarion
- Gf ; Philosophie
- 12 Janvier 2022
- 9782080270757
«Je résolus de chercher s'il existait quelque objet qui fût un bien véritable, capable de se communiquer, et par quoi l'âme, renonçant à tout autre, pût être affectée uniquement, un bien dont la découverte et la possession eussent pour fruit une éternité de joie continue et souveraine.»Traité de la réforme de l'entendement
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C'est la mort qui a empêché Spinoza de mettre la dernière main au Traité politique, l'ultime ouvrage qu'il ait entrepris. Il y parle de l'État en général, du souverain, de la monarchie et de l'aristocratie. Le grand amour que Spinoza avait de la liberté et sa préférence très marquée pour un régime d'égalité apparaissent de la plus claire des façons.
Quant aux 84 lettres proposées dans ce volume, elles permettent d'éclaircir certains points difficiles de la doctrine spinoziste et renseignent sur la vie de Spinoza, sur son caractère et sur ses amitiés.
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Prince des philosophes , selon Deleuze, moment crucial de la pensée moderne , selon Hegel, Baruch Spinoza (1632- 1677) est considéré comme le philosophe le plus dérangeant du XVIIe siècle. Héritier dissident de Descartes, il décida de suivre la raison jusqu'au bout et élabora ainsi une philosophie radicalement neuve, aux conséquences révolutionnaires.
Ce volume permet d'accéder à l'intégralité de ses écrits dans les traductions originelles de Charles Appuhn, depuis Les Principes de la philosophie de Descartes jusqu'au chef-d'oeuvre qu'est l'Éthique, en passant par le Traité politique, le Traité théologico-politique, le Traité de la réforme de l'entendement, le Court Traité, les Pensées métaphysiques et la correspondance.
Outre la rigueur métaphysique préfigurée par le Court Traité et accomplie dans l'Éthique, on voit ici se déployer une réflexion de grande envergure et aux directions multiples. Politique d'abord : Spinoza traite du droit naturel, du contrat social, de la nature des régimes et des États, comme de la place des affects dans l'élaboration d'un champ social. Théologique ensuite : il teste une nouvelle méthode littérale de lecture de la Bible, en attribuant à l'interprétation une portion congrue. Morale enfin : le philosophe interroge les thèmes de la liberté, du bien et du mal dans leur existence même.
Autant de domaines où s'affirme la volonté de n'obéir qu'à la raison et d'en accepter les verdicts et les principes. Nul n'a mieux défini que Spinoza ce que signifie philosopher : Ne pas rire, ne pas déplorer, ne pas haïr, mais comprendre. -
Cette fable politique du XVIIIe siècle, trop souvent réduite à l'idée que " les vices privés font les vertus publiques ", est ici présentée par Dany-Robert Dufour. Il montre dans son introduction pourquoi ce texte est le ferment de la pensée libérale et comment, dès sa sortie en 1723, il déclenche un scandale, les esprits bien-pensants de l'époque jugeant l'ouvrage pernicieux et diabolique.
Bernard de Mandeville démonte dans une fable aussi impudente qu'effrontée les artefacts de la morale commune. Contrairement à Rousseau pour qui l'homme est naturellement bon, Mandeville le conçoit comme un véritable fripon. Cette fable, publiée dans une nouvelle traduction, est accompagnée d'autres textes de l'auteur qui permettent de comprendre l'importance de l'utilité sociale de l'égoïsme et les ressorts économiques de la prospérité.
Édition revue et commentée par Dany-Robert Dufour Introduction de Dany-Robert Dufour INÉDIT @ Disponible chez 12-21 L'ÉDITEUR NUMÉRIQUE -
Spinoza et la difficulté d'être heureux
Philippe David
- Pu De Dijon
- Essais
- 10 Avril 2024
- 9782364414938
Ce livre se propose d'introduire à la philosophie de Spinoza en étudiant son problème central :
Quel bonheur est accessible dans un monde désenchanté par la science moderne ? Spinoza a voulu montrer que la connaissance rationnelle de la nature pouvait conduire au bonheur le plus parfait. Or, en traitant l'homme comme une simple partie de la nature, il remet profondément en cause la représentation que nous nous faisons de nous-mêmes, ce qui fait toute la difficulté de sa philosophie. Cet essai se propose de montrer comment, jusque dans ses aspects les plus abstraits, cette philosophie se propose d'enrichir la compréhension de l'expérience de la vie elle-même. -
La philosophie de Spinoza : repères
Philippe Danino
- Vrin
- Reperes Philosophiques
- 20 Avril 2023
- 9782711631032
Spinoza a donné à son ouvrage principal le titre d'Éthique : c'est souligner que l'accession à la plus haute forme de joie ne concerne pas seulement une partie de la philosophie mais constitue la tâche même de la pratique philosophique. Sa doctrine s'élabore par le biais d'une série de démarcations fondamentales, à l'égard de la transcendance, du dualisme, du libre arbitre de l'homme et de son privilège au sein de la nature; à l'égard, encore, de la morale et des types de souverainetés politiques qui ne viseraient pas la liberté. Spinoza prend ainsi le contre-pied de la plupart des convictions religieuses de son temps mais aussi, pour une part, de cette « philosophie nouvelle » dont il s'est d'abord inspiré, celle de Descartes.
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Comment lire aujourd'hui les papiers laissés par Pascal à sa mort ? Cette nouvelle édition des Pensées, due à Alain Cantillon, repose sur trois principes essentiels, qui la démarquent des précédentes.
Elle sépare radicalement les écrits de la main de Pascal et ceux d'autres mains, dont la fiabilité est douteuse. Elle offre une mise en ordre thématique des pensées à la fois éclairante et d'un accès plus facile. Elle s'attache à conserver la ponctuation originale, et donc à restituer le rythme propre et la beauté de la prose pascalienne.
L'enjeu est de permettre, au XXIe siècle, une réactivation de la puissance critique des Pensées et un rapport nouveau aux manuscrits, désormais accessibles en quelques clics.
Alain Cantillon est dix-septièmiste, spécialiste de Pascal, fondateur et coordinateur du Centre d'études interdisciplinaires sur Pascal, Port-Royal, et l'Europe moderne, Université Sorbonne Nouvelle. -
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Un portrait en négatif du philosophe qui a le plus influencé les libertins français des 17 et 18e siècles, Giulio Cesare Vanini: cet «athéiste et blasphémateur» brûlé vif à Toulouse en 1619 a suggéré, après Giordano Bruno, que l'univers est infini, que Dieu se confond avec la nature, que l'âme meurt avec le corps, que les religions sont des impostures... Il a frappé les esprits en mourant «en philosophe», plaisantant et blasphémant jusqu'au bûcher - on a dû lui arracher la langue. Vanini, portrait au noir donne à lire les récits de son exécution, qui ont fait de lui un martyr, et les attaques haineuses des dévots, qui ont paradoxalement diffusé sa pensée. Avant cette anthologie de documents, une longue présentation donne une vue plus objective du personnage, de ses idées et de son influence.
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Je rêve donc je suis : Les trois rêves de Descartes
Gérard Pirlot
- Imago
- 22 Novembre 2023
- 9782380890969
Dans la nuit du 10 au 11 novembre 1619, soldat sous la bannière du duc de Bavière, le jeune René Descartes, âgé de vingt-trois ans, profita d'une trêve pour s'enfermer dans un « poêle ». Il fit alors trois rêves qui, de son propre aveu, le marquèrent durablement et confirmèrent sa vocation de philosophe. Cette expérience irrationnelle, déterminante pour ce penseur de la raison, n'a cessé de susciter maintes interprétations, auxquelles ne manque pas même celle de Freud.
Gérard Pirlot, en psychanalyste, reprend à son tour le dossier de ces célèbres songes. Il souligne avec force les liens entre ces messages de la nuit, la biographie du grand homme, et certaines figures de son oeuvre, tels le « Malin génie » ou le « Dieu trompeur ». Il s'attache surtout à montrer en quoi l'impression d'une réalité vacillante, en partie due à sa situation d'orphelin de mère, a inspiré sa quête d'une science universelle.
Ainsi, selon l'auteur, derrière la fameuse formule servant de socle au rigoureux esprit cartésien - « Je pense, donc je suis » -, se cache une autre vérité, plus intuitive, plus intime, plus secrète : « Je rêve, donc je suis. » -
La grande philosophe du politique décrypte pour nous le plus actuel des penseurs.
Longtemps, Spinoza a été considéré comme marginal, archaïque, et même « médiéval ». Or aujourd'hui, astrophysiciens, psychanalystes et neurophysiologistes, précédant ou accompagnant les philosophes en France et dans le monde, se sont mis à lire Spinoza.
Et si, à côté du logiciel classique d'analyse de la modernité, sa philosophie dessinait une autre voie, plus juste, plus actuelle, plus proche de nos interrogations ? Que nous apprend cette philosophie sur la démocratie, la puissance de l'homme et de la nature ? À travers sa formation et sa biographie, sa philosophie politique, sa conception de Dieu, de la nature humaine et de ses affects, des chemins de la servitude et de la liberté, et sa conception de la nature, c'est cette voie alternative que dégage ici Blandine Kriegel.
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Oeuvres complètes ; Tome 4 vol.2 ; méditations métaphysiques ; objections et réponses ; lettre au père Dinet
René Descartes
- Gallimard
- Tel
- 25 Octobre 2018
- 9782072803710
Les Méditations métaphysiques de Descartes sont tenues pour le texte fondateur de la philosophie moderne. Avec les Objections que l'auteur a sollicitées et les Réponses qu'il leur a faites, elles constituent un livre à tous égards extraordinaire, dont le milieu du XVII? siècle a vu paraître quatre éditions différentes, en latin (1641 et 1642) puis en français (1647 et 1661). Outre les deux textes, latin et français, des six Méditations, le présent ouvrage fournit pour la première fois en français l'intégralité des textes composant ces premières éditions - notamment les Cinquièmes et Septièmes Objections et Réponses et l'importante Lettre au père Dinet. Pour la première fois aussi, les écarts entre les textes latins et leurs versions françaises sont systématiquement relevés. Une riche annotation réalisée par les meilleurs spécialistes français et étrangers met en perspective les acquis des études classiques et ceux de la recherche la plus récente. Restitué dans sa totalité, remis en contexte et savamment éclairé, le chef-d'oeuvre de Descartes apparaît toujours plus fascinant dans sa construction et dans sa subtilité, comme dans le dialogue parfois tendu mais toujours fécond de l'auteur avec ses premiers lecteurs.
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Descartes : la philosophie cartésienne en BD
Nicolas Tenaillon, Hélène Zeyer
- Ellipses
- 26 Octobre 2021
- 9782340061521
Une bande dessinée pour découvrir et comprendre la vie et la philosophie de Descartes.
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Louis Chardon (1595-1651) est l'un des plus grands écrivains de la littérature. Exact contemporain de Descartes, il est également l'un des grands philosophes de son siècle. Purement accidentelle, sa rareté provient de la désinvolture avec laquelle le négligèrent les clercs qui avaient la charge de son oeuvre.
Entré à 23 ans chez les Dominicains, à Paris, Chardon traduisit sainte Catherine de Sienne, que la splendeur de son style eut le haut mérite de faire connaître en France. Homme de piété et de silence, il devint malgré lui le confesseur des personnalités les plus illustres. En 1647 paraissait son chef-d'oeuvre, La Croix de Jésus, dont le retentissement fut considérable. Le style en est si puissamment incomparable que l'on a pu dire qu'il était plein d'une vibration où la chair et le sang résonnent.
Penseur magistral, l'intelligence majestueuse de Louis Chardon, son âme saine et sereine, son coeur heureux et noble, font de ce génie une abondante et resplendissante nature que rien ne menace jamais de rétrécir. Il est le type même de l'humaniste de grande allure. Un but : l'explication des épreuves de la condition humaine. Avec une robustesse protectrice et une élégance monumentale, Chardon plonge au plus noir des ténèbres intérieures et les dissipe lumineusement. Il marche sur les eaux.
C'est un fait constant que l'âme humaine, pendant toute sa vie, se trouve dans la conviction exprimée par le Christ mourant sur la Croix : « Mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? » Mais Dieu ne saurait abandonner une créature telle que l'homme, dont l'existence se tisse de n'aspirer qu'à son éternité. L'humanité vit ainsi dans la certitude d'un abandon, mais qui est impossible ; et elle répand un désespoir inutile, qui est l'intime prétexte des pires crimes. Les hommes s'agitent et ne regardent pas l'unité qui fonde avec science le paradoxe de leur condition. En vertu du préjugé selon quoi leurs opinions ne sont pas des préjugés, ils préjugent de ne pas rechercher cette unité fondamentale dont la Croix de Jésus est le principe existentiel. C'est là que Chardon commence. Par-delà les croyances, il engage une méthode objective : de cette unité de la Croix qu'appellent les faits, dire la joie d'une heureuse philosophie.
C'est ce que dix ans plus tard Pascal essaiera. Chardon écrit un livre que Pascal aurait voulu achever lui-même. Cette oeuvre d'une force comparable à celle de saint Jean de la Croix, ce « sublime poème digne de Platon » (A. Brémond) nous le rendons une fois pour toutes au bonheur des lecteurs.
Le texte de notre édition est celui, définitif, établi par François Florand. L'ouvrage est brillamment présenté par Romain Debluë, docteur en philosophie (universités de Paris- Sorbonne et de Fribourg), spécialiste de saint Thomas d'Aquin et de littérature religieuse, et dont l'importante oeuvre de romancier a récemment marqué les esprits. Jusqu'ici n'existait sur l'auteur de La Croix de Jésus que le désormais centenaire défrichage jadis opéré par le P. Florand. L'introduction que R. Debluë donne à cette nouvelle édition est un édifice à soi seul, et constitue le premier grand texte jamais écrit sur Chardon. -
Discours de métaphysique ; correspondance avec Arnauld
Gottfried Wilhelm Leibniz
- Vrin
- Bibliotheque Des Textes Philosophiques
- 17 Novembre 2016
- 9782711627172
Le Discours de métaphysique et la Correspondance avec Arnauld forment des pièces majeures du corpus de Leibniz (1646-1716), essentielles pour comprendre sa philosophie dans les années 1680 et pour en expliquer l'évolution jusqu'à la période de maturité. Ces textes contiennent notamment une métaphysique renouvelée de la substance individuelle, explicitée à l'aide de la célèbre doctrine de la notion complète. L'auteur y rend également compte d'aspects centraux de sa pensée, en particulier concernant le principe du meilleur, la notion d'expression, la réhabilitation des formes substantielles et du finalisme et le système de l'harmonie préétablie.
L'Académie des sciences de Berlin-Brandenburg en ayant récemment fait paraître l'édition scientifique définitive, cette édition rend plus accessible l'ensemble des textes, brouillons et modifications du Discours et de cette correspondance, ainsi que tous les manuscrits et lettres, permettant d'interpréter plus exactement la genèse et la nature des thèses et arguments de Leibniz, dans un contexte théorique élargi et avec une littérature secondaire récente.