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REGIS BOYER
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Il est des choses qu'il vaut mieux ne pas approfondir ou dont mieux vaut ne pas parler.
Mattis le sent obscurément, tel le fait que l'on a donné son nom et celui de sa soeur hege aux trembles morts émergeant des sapins proches de leur maison. ou encore que les gens l'appellent ahuri, quand ils ne se doutent pas qu'il les entend, et rechignent à lui confier un travail quelconque. lui non plus n'aime pas en demander. il sait trop quel désarroi le saisit presque aussitôt. mattis préfère rêver dans la forêt, écrire dans la boue un message d'amitié à un oiseau.
Tout lui est signe et présage : cette bécasse qui survole son logis et qu'un chasseur tue par sa faute, ce tremble que foudroie l'orage et qui représente lui ou hege... que hege meure ou cesse de s'occuper de mattis, comment vivrait-il ? l'idée chemine dans son esprit et l'obsède quand, devenu passeur sur le lac, il amène chez eux jörgen le bûcheron. petite âme à demi éveillée, coeur d'oiseau qui se débat dans les brumes où s'enveloppe pour lui le monde réel, mattis en vient à forger son propre destin et c'est ce qui rend si poignante cette histoire d'un simple où tarjei vesaas transcrit l'inexprimable enfoui au fond des êtres.
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Voyages aux pays des Géants d'Oddr aux Flèches, ce recueil des sagas légendaires islandaises les plus étincelantes rassemble toute la matière des mondes magiques scandinaves. Confrontés le plus souvent à une funeste destinée, les héros de ces récits hauts en couleur affrontent trölls, sorciers, guerriers-fauves et autres monstres des franges du réel, et leur soif d'aventures les pousse vers des quêtes insensées qui forment autant de romans dont William Shakespeare, Richard Wagner et surtout J.
R. R. Tolkien surent en leur temps s'inspirer pour bâtir leur propre mythologie littéraire et poétique. Ce livre propose des sagas parues chez Anacharsis, d'autres, épuisées, publiées chez d'autres éditeurs, et des sagsa inédites.
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En Norvège, dans «une maison confortable et de bon goût», une famille se prépare à fêter Noël. Mais le douillet et rassurant cocon se fissure quand le secret de Nora, la jeune et joyeuse épouse, menace soudain d'être dévoilé à son mari. Dès lors, toute allégresse recule, et les enfants aux joues rouges s'effacent devant des personnages qui surgissent tour à tour - amie de jeunesse, médecin, créancier -, semant le doute et l'inquiétude. En ébranlant ainsi la certitude lisse de son héroïne qui pensait avoir toujours agi comme elle le devait, Ibsen crée l'une des grandes figures du théâtre nordique, dont on continue d'interroger la volte-face et la destinée.
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Gisli est un Viking hors du commun ; habité de généreux idéaux, fils respectueux, frère fidèle et mari aimant, il se trouve bien malgré lui dans une situation compliquée. Victime d'un destin impitoyable, il doit choisir entre venger son frère ou perdre son honneur.Vengeance, jalousie, trahison, tous les ingrédients sont rassemblés pour nous offrir une histoire de vaillance, d'amour et de mort dans le monde rude des fiers guerriers vikings.
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Voici une saga de pure fantaisie animée par le bonheur simple de raconter des histoires fantastiques. Le brave Hrólfr, d'une taille si imposante qu'il ne peut tenir à cheval, s'en va par les routes d'un Orient fabuleux affronter de terribles guerriers-fauves (les berserkirs), des vikings sournois, des nains trompeurs, des trolls hideux.
La magie envahit ce roman trépidant à tous les étages, dans la seule et louable intention de faire rêver le lecteur, convoquant non seulement la mythologie viking mais aussi le merveilleux des romans courtois et l'extraordinaire hérité de l'Antiquité. Un feu d'artifice. -
Que reste-t-il à l'homme moderne, qui a renié Dieu et s'est mis à douter de son semblable et de ses propres rêves ? Peut-être l'amour, tel qu'on le vit «au pays des âmes» où parviennent à évoluer, un temps, les amants d'Âmes masquées ; ou encore la merveille de cette rencontre entre les «jeunes» mariés de La Noce. Pourtant, en regard de tant d'idéal, la vie impose sa loi de violence et de méchanceté. Mais la grandeur des personnages de Lagerkvist est de savoir transfigurer la cruauté du quotidien, au risque de frôler la mort et le ridicule, pour atteindre l'extase de la passion. Une extrême pudeur dans une oeuvre douloureuse fait le prix et la fascination d'Âmes masquées et de La Noce.
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Saga de Havardr de l'Ísafjord : Saga islandaise
Anonyme
- Folio
- Folio 3 Euros
- 5 Octobre 2023
- 9782073014214
Saga extraite de Sagas islandaises (Bibliothèque de la Pléiade)
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Saga d'Eirikr le Rouge/Saga des Groenlandais
Anonyme
- Folio
- Folio 2 Euros
- 5 Janvier 2011
- 9782070440849
Eirikr le Rouge, condamné au bannissement à la suite des meurtres de Eyjólfr la Fiente et de Hrafn le Duelliste, met les voiles et part à la découverte du Groenland. Leifr, fils d'Eirikr et de Thjódhildr, part du Groenland vers la Norvège mais son bateau est détourné vers les Hébrides ... Quant à Thorfinnr Karlsefni, fils de Thórdr Tête-de-Cheval, il part explorer le Vinland, contrée lointaine de Terre-Neuve... Le nom d'Eirikr le Rouge évoque l'aventure, la bravoure, la magie des Vikings et les découvertes de contrées sauvages du Grand Nord...
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Le jeune Alfgrímur grandit à Brekkukot, une ferme de tourbe située à la périphérie de Reykjavík au début du XXe siècle, chez le vieux couple qui l'a recueilli et qu'il considère comme ses grands-parents. Il y côtoie une bande délurée d'excentriques et de philosophes qui vivent dans le simple respect d'autrui, conformément à l'éthique des habitants de Brekkukot.
L'enfance idyllique d'Alfgrímur et ses projets d'avenir, à savoir devenir pêcheur de lompe comme son grand-père, basculent lorsqu'il rencontre le chanteur lyrique islandais mondialement célèbre, le mystérieux Gardar Hólm. Si à Brekkukot tout le monde chante, et si Alfgrímur fait ses débuts lors d'enterrements au cimetière qui jouxte Brekkukot, Gardar Hólm lui fait découvrir un tout autre univers et l'incite à atteindre « la note pure ». Mais comment peut-il y parvenir sans renoncer au monde qu'il aime ?
Dans ce roman curieux et merveilleux, où se mêlent histoires de voyageurs, mythes et légendes islandaises, Halldór Laxness dépeint avec humour et finesse l'univers d'un jeune garçon confronté malgré lui au monde moderne.
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Hedda Gabler est une des cinq dernières pièces d'Ibsen. Écrite à Munich en 1890, peu de temps avant le retour définitif de l'auteur en Norvège, elle fut aussitôt traduite et publiée en plusieurs langues et montée, d'abord à Munich au début de 1891, puis à Londres et à Paris à la fin de l'année. Ibsen y a rompu avec les aspects symboliques ou mystiques de pièces comme Rosmersholm : «J'ai essayé de décrire des êtres humains aussi exactement que possible, de façon aussi détaillée que possible, rien d'autre [...] ; on trouvera peut-être quelque chose de révolutionnaire dans ce drame mais c'est une chose qui demeure à l'arrière-plan.» La pièce a séduit bien des metteurs en scène ; il suffit de citer ici Lugné-Poe, Georges Pitoëff et Raymond Rouleau.
Altier et énigmatique, le personnage de Hedda a aussi tenté bon nombre de comédiennes, comme Marguerite Jamois, Ingrid Bergman et Delphine Seyrig (à la télévision) ; il reste un des grands rôles et une des grandes et sombres destinées du théâtre d'Ibsen.
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Sous l'étoile d'automne est le premier de trois romans dont le héros, Knut Pedersen ; qui porte le nom véritable de Knut Hamsun ; est un vagabond en quête de paix intérieure, jaloux d'indépendance et de liberté. La grande nature du Nord, avec sa faune et sa flore profuses, l'éclat de sa lumière irréelle et transfiguratrice, l'immensité de ses étendues comme inviolées où règnent en maîtres le roc, l'arbre et l'eau, fournit aux songeries inlassables de l'éternel passant un cadre à la mesure de sa sensibilité exacerbée.
Mais, si l'instable chemine sans trêve, au rythme lent de romans dont le tempo, le vocabulaire, les répétitions s'accordent à la pesante progression de la marche, c'est avant tout pour fuir une invincible tentation d'amour idéal, jamais avouée autrement que par allusions obscures et gestes d'offrandes maladroits : de la jolie demoiselle du presbytère à la belle Mme Falkenberg d'Övrebo, en passant par la petite Olga, ce coeur à donner ne fait que s'immoler vainement, pour un élan de tendresse enfin avouée, pour une parole attentive, un geste à peine esquissé. Le jeu subtil, à peine exprimable, de ces élans retenus, de ces demi-aveux, de ces dons menus où se lit toute la souffrance de passions presque ineffables constitue la trame profonde d'un récit qui, de la sorte, échappe à toute analyse trop anecdotique, dilue la temporalité pour n'en privilégier que quelques temps forts.
On songe à Dostoïevski qu'admirait Hamsun, à Thomas Hardy, à Virginia Woolf ou à quelques-unes des grandes sagas islandaises d'autrefois : oeuvres dont la pudeur est la règle d'or, où tout est à lire sur palimpseste. Chez Hamsun, par excellence, l'essentiel est ce qui n'est pas dit, ne se saurait dire, et le véritable vagabondage est alors la quête, par les voies de l'amour, d'un être à la recherche de ce qui, en lui, reste enfoui dans les profondeurs de l'inconscient.
Régis Boyer Né en 1859 en Norvège, Knut Hamsun était fils de paysans et autodidacte. Ses premiers écrits passèrent inaperçus, et il dut émigrer par deux fois aux Etats-Unis. Peu après son retour, en 1890, la Faim lui apporta la célébrité. De nombreux romans suivirent. Il obtint le Prix Nobel en 1920. Son talent s'est exprimé également à travers des récits de voyages, contes, nouvelles et pièces de théâtre. Il est décédé en 1952. -
La Petite Sirène
Hans Christian Andersen
- Gallimard Jeunesse
- Ecoutez Lire Jeunesse
- 7 Mai 2013
- 9782070651719
La petite sirène est impatiente de monter à la surface de la mer. Le jour tant attendu arrive enfin. Ce soir-là, le prince donne une fête sur son navire. Mais une tempête survient et le fait chavirer. La petite sirène plonge aussitôt pour sauver le prince et en tombe éperdument amoureuse. Elle décide alors de sacrifier sa voix enchanteresse et sa queue de poisson pour connaître le destin des humains...
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Au début du XVIIIe siècle en Islande, l'envoyé du roi de Danemark vient se saisir de la vieille cloche de Thingvellir, symbole national de l'indépendance islandaise, pour en faire des canons. Dans un geste de révolte qui est celui de tout un peuple, il est assassiné par un pauvre paysan déjà condamné à mort pour le vol d'une corde. Publiée entre 1943 et 1946, à un moment où la question de l'indépendance se posait avec une acuité particulière, La Cloche d'Islande demeure l'oeuvre maîtresse de Laxness, prix Nobel de littérature en 1955.
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Introduction - Chronologie - Notes sur la présente édition.
Ou bien...ou bien incluant Le journal du séducteur - La reprise - Crainte et tremblement.
Miettes philosophiques.
Notices et notes.
Traductions nouvelles
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Le fantasque, le hâbleur, le lâche mais séduisant Peer Gynt, tout droit sorti du folklore norvégien, mène une vie insensée. Mauvais garçon, marchand d'esclaves ou prophète, riche ou manant, il parcourt le monde des trolls et le continent africain, rencontre le Vieux de Dovre, le fondeur de boutons et la femme en vert, rêve de gloire et de richesses, connaît l'échec et le malheur - mais aussi l'amour. Peer Gynt (1867), poème dramatique au tempo endiablé où conte, satire et comédie se mêlent, est une pièce maîtresse de l'oeuvre d'Ibsen.
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Chronologie - Avertissement.
Le concept d'angoisse - Avant-propos - Stades sur le chemin de la vie - Le lis des champs et l'oiseau du ciel, trois discours pieux - La maladie mortelle [Traité du désespoir] - Pratique du christianisme - Point de vue sur mon activité d'écrivain - Sur mon activité d'écrivain.
Notices et notes - Bibliographie.
Traductions nouvelles.
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Cette édition est une gageure : pour la première fois au monde, quinze sagas islandaises - dont une dizaine étaient, à ce jour, inédites en français - sont rassemblées en un seul volume. Une profonde lacune dans notre connaissance des littératures médiévales se trouve ainsi comblée, avec la double intention de faire connaître des textes qui, en définitive, appartiennent à notre patrimoine, et de dégager, sous des
mythes souvent entretenus avec complaisance, la réalité d'une civilisation sans équivalent. Les sagas, oeuvres en prose composées au XIII? siècle, se situent aux frontières de l'histoire et de la légende : elles rapportent, dans un style laconique, avec un humour noir et froid, la vie et les hauts faits des colonisateurs de l'Islande et de leurs descendants. Trois mots clés dans l'univers islandais : le destin, l'honneur, la vengeance. Sans lyrisme aucun, oscillant sans cesse entre la banalité du quotidien et la démesure de l'exceptionnel, les auteurs, presque toujours demeurés anonymes, ont su traduire dans ces écrits une grandiose conception de la condition humaine : artisans, et non victimes, de leur destinée, les personnages préservent, avec leur honneur, la réputation qui leur permettra de triompher de la mort, en les sauvant de l'oubli. De là, des textes souvent tragiques, qu'il importait de rendre accessibles, afin que chacun puisse en
mesurer l'originalité et la force. Au service de ce dessein des traductions dont l'ambition est de restituer le ton si caractéristique des sagas, tout en restant parfaitement lisibles pour le public non spécialiste. Et un appareil critique conçu comme un petit manuel d'initiation à
la civilisation scandinave. En proposant une ouverture, et en apportant le plaisir de la découverte d'un genre, cette édition veut rendre justice à une culture dont les racines rejoignent les nôtres. -
« Qu'est-ce que je sais de l'incendie ? pensa-t-il, comme auparavant. Comme puis-je me permettre de me mêler de cette histoire de gamin et de sciure, et d'avoir une opinion là-dessus ? Le feu dans un seul coeur suffit à illuminer la forêt. C'est la nuit qu'il connaît ses grandes heures. » Le norvégien Tarjei Vesaas fut romancier, poète, nouvelliste et auteur de théâtre ou plus précisément de « pièces à entendre ».
L'Incendie est un roman limite, une oeuvre étrange qui fait coexister le merveilleux et l'effroi et nous invite à suivre les traces de Jon, jeune homme traversant une forêt profonde mêlée de marécages, et croise toute une humanité des plus désarmantes. -
Contes choisis
Hans Christian Andersen
- Gallimard Jeunesse
- Folio Junior ; Textes Classiques
- 11 Mars 2010
- 9782070629640
«Je donnerai les trois cents années que j'ai à vivre pour être personne humaine un seul jour.» Une sirène prête aux plus grands sacrifices pour vivre parmi les hommes, un soldat de plomb amoureux d'une danseuse de papier, un sapin qui voudrait voyager... Les héros des contes d'Andersen portent tous en eux le même rêve : trouver leur place dans le monde et être aimés. Mais le courage et l'obstination peuvent-ils triompher des lois du destin ? «La princesse au petit pois», «La petite sirène», «Les habits neufs de l'empereur», «Le vilain petit canard», «Le sapin», «La bergère et le ramoneur», «La petite fille aux allumettes», «Ib et la petite christine», «Le dernier rêve du vieux chêne».
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Oeuvres Tome 1 et Tome 2
Søren Kierkegaard
- Gallimard
- Bibliotheque De La Pleiade
- 24 Mai 2018
- 9782072780585
Coffret de deux volumes vendus ensemble
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Oeuvres Tome 1
Hans Christian Andersen
- GALLIMARD
- Bibliotheque De La Pleiade
- 25 Novembre 1992
- 9782070112463
Le tome l de cette édition contient l'intégralité des contes d'Andersen, dont certains étaient inédits en français, et tous les textes qui doivent leur être rattachés. Régis Boyer s'est chargé d'établir une traduction entièrement nouvelle - une traduction, et non pas, comme souvent lorsqu'il s'agit de contes, une adaptation, ce qui va bouleverser quelques idées reçues. Le volume est illustré de 155 dessins, choisis parmi ceux qui figurent dans les éditions parues du vivant de l'auteur, et reproduits pour la première fois en France. Un tel souci de fidélité aux textes et aux images a ses raisons. Parce qu'Andersen appartient au cercle étroit des écrivains universels, ceux dont les thèmes d'inspiration sont passés dans l'irnaginaire commun, ses oeuvres sont plus célèbres qu'elles ne sont lues ; on en retient l'esprit, au prix de quelques contresens, et l'on en oublie parfois la lettre, oubliant du même coup que l'un des secrets de leur séduction doit être recherché dans la poétique : le travail qu'opère Andersen sur le langage est, en soi, créateur d'un univers où la normalité se situe délibérément dans l'invraisemblable, où l'immatériel accède à la réalité - quitte à la nier, comrne l'Ombre, dans le conte qui porte ce titre, dénie à l'Homme son droit à l'existence, où la parole, enfin, est un instrument de création du réel. Les escrocs des Habits neufs de l'empereur ne tissent que le néant mais, en prétendant fabriquer des vêtements que ne pourront jamais voir les imbéciles, ils parviennent à persuader tout un peuple que des habits de vent sont réels. Il faut un enfant - infans, celui qui n'a pas droit à la parole - pour dénoncer le scandale. Que les contes d'Andersen soient ou ne soient pas destinés aux enfants (vaste débat), la place qu'y tient l'enfance a de quoi faire réfléchir les adultes.
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« Romancier, nouvelliste et poète norvégien, né le 20 août 1897 à Vinjem et mort le 15 mars 1970 à Oslo, Tarjei Vesaas, fils de paysan, hésita longtemps entre le métier de son père et l'écriture. Il écrit (en néo-norvégien (nynorsk), langue autrefois connue sous le nom de " langue rurale ") dès les années vingt mais n'atteindra une notoriété nationale et européenne qu'en 1934, avec Le Grand jeu; puis viennent les années de guerre, la peur et la violence (Le Germe, la Maison dans la nuit). Parmi les grands romans d'après-guerre, deux chefs-d'oeuvre : Les Oiseaux et Le Palais de glace.
Dans l'oeuvre de Tarjei Vesaas, La Barque le soir, publiée en 1968 et curieusement restée inédite en français est une oeuvre fondamentale, crépusculaire. Appelée " roman " par son auteur, il s'agit plutôt d'amples réminiscence poétiques semi-autobiographiques. Il révise les thèmes qui ont accompagnés sa vie de créateur : l'effroi face à l'invisible, la condition spirituelle de l'homme, tandis qu'il brosse son propre portrait psychologique, de sa prise de conscience que l'homme est seul jusqu'à l'acceptation finale de la mort. Mais Vesaas n'est pas un auteur abstrait, fidèle à ses origines, il sait rendre présentes les choses les plus essentielles, les plus élémentaires : du pas d'un cheval dans la neige jusqu'aux variations infinies de la lumière. Plus subjectif que ses autres livres, La Barque le soir illustre avec une rare densité les talents de Vesaas, sa capacité d'évoluer " du rêve au réel, en passant par le symbole et l'allégorie, sans qu'il soit jamais possible de séparer l'un de l'autre " (C.G. Bjurström).
On n'est ni dans le réalisme, ni dans le fantastique, dans un entre-deux plutôt, qui consiste en la perception terriblement aiguisée du réel que possède l'écrivain et que savent traduire ses mots limpides, sa phrase lumineuse attaché à approcher au plus près l'ineffable. Admirable. »
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Un siècle exactement après sa mort, le Norvégien Henrik Ibsen est considéré comme l'un des pionniers du théâtre moderne. Le temps ne semble pas avoir de prise sur lui, peut-être parce qu'il a soulevé des questions essentielles, sur la morale, la société, la famille, l'individu, l'humain en général, tout en laissant aux générations successives le soin d'y apporter les réponses qui leur conviennent. Les grands écrivains ont proclamé leur admiration pour son oeuvre, et le jeune Joyce n'a pas hésité à apprendre les rudiments du norvégien pour lui dire, dans une lettre célèbre, à quel point son théâtre, «absolument indifférent aux canons officiels de l'art, de l'amitié et des mots d'ordre», comptait pour lui. Joyce ne se trompait pas en pointant la «résolution farouche» avec laquelle Ibsen cherchait à «arracher à la vie son secret». Comment mener une «vie vraie» : la question est centrale dans le théâtre d'Ibsen, dont cette édition, composée de traductions nouvelles, propose l'essentiel : les dix-sept dernières pièces (sur un total de vingt-six), depuis Les Prétendants à la couronne, encore imprégnée de l'inspiration historique qui fut celle du jeune dramaturge lecteur de sagas, jusqu'à Quand nous ressusciterons, qui est en quelque sorte l'«épilogue dramatique» de l'oeuvre, en passant par Peer Gynt, où s'accuse la rupture avec le romantisme, et par tous les chefs-d'oeuvre dits «bourgeois». Mais le qualificatif ne rend guère justice à ces tragédies du quotidien. Chez Ibsen, les fenêtres du salon donnent sur le fjord. La force et le mystère du paysage scandinave passent dans les caractères des créatures de celui qui fut (selon André Suarès) «le seul Rêveur, depuis Shakespeare».
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Oeuvres Tome 2
Hans Christian Andersen
- GALLIMARD
- Bibliotheque De La Pleiade
- 23 Février 1995
- 9782070114979
Andersen fut le premier surpris du succès de ses contes. Il se croyait avant tout poète, auteur dramatique, biographe de lui-même, romancier et «reporter». S'il n'y a pas lieu de tirer sa poésie et son théâtre de l'oubli où ils ont sombré, le reste de son oeuvre mérite un autre sort. Mais révèle-t-elle un autre Andersen ? Entre les contes et, d'autre part, l'autobiographie, les récits de voyage et les romans, thèmes et situations circulent. Un même principe partout : la ferveur, une même loi : dire et se dire. Andersen est une voix qui nous parle et expose "(une histoire qui voulait être contée» (S. Lagerlöf). Pour lui, la vie (notamment la sienne, celle d'un ramoneur qui n'a pas eu de bergère mais qui croit en son étoile) est un eventyr, un conte. C'est fort de cette certitude qu'il décide (dans sa vingt-huitième année !) de raconter sa propre histoire, qu'il voit comme un destin. C'est sans souci de délivrer un message esthétique ou moral qu'il écrit des romans imprégnés de romantisme ou qu'il compose, le guide Baedeker à la main et l'oeil aux aguets, les récits de voyage dans lesquels il croque sur le vif les spectacles curieux de l'Europe. Plutôt que les oeuvres d'un autre Andersen, les textes présentés ici sont les continuations du Conte par d'autres moyens.