Ces Japonaises ont tout abandonné au début du XXe siècle pour épouser aux États-Unis, sur la foi d'un portrait, un inconnu. Celui dont elles ont tant rêvé, qui va tant les décevoir. Choeur vibrant, leurs voix s'élèvent pour raconter l'exil : la nuit de noces, les journées aux champs, la langue revêche, l'humiliation, les joies aussi. Puis le silence de la guerre. Et l'oubli.
D'une écriture incantatoire, Julie Otsuka redonne chair à ces héroïnes anonymes dans une mosaïque de la mémoire éblouissante. Un roman bouleversant.
Peut-on pardonner l'impardonnable ?
Chrissie est la meilleure pour chaparder des bonbons, faire le poirier et gagner les parties de cache-cache. Mais, dans sa banlieue anglaise sordide, son quotidien est violent, solitaire et misérable, entre un père absent et une mère démissionnaire. La seule chose qui donne à Chrissie l'impression d'être vivante, c'est son secret. Le premier jour du printemps, elle a tué un petit garçon.
Quinze ans plus tard, Chrissie s'appelle Julia. Elle tente d'être une bonne mère pour Molly, sa fille de cinq ans. Va-t-elle pouvoir subvenir à ses besoins ? Réussir à lui donner ce qu'elle n'a jamais reçu ? Quand, un soir, elle commence à recevoir de mystérieux appels, elle craint que son passé ne refasse surface. Et que sa plus grande peur, celle de se voir retirer Molly, ne soit sur le point de se réaliser.
Stephen Maserov est « absolument terrifié à l'idée de perdre un boulot qu'il déteste absolument ». Marié à sa collègue Eleanor, il a dû se réorienter (leurs salaires de profs ne suffisant pas à honorer les crédits contractés). Avocat junior au sein du tout-puissant cabinet juridique Savage Carter Blanche, il travaille non-stop. Ce qui ne l'empêche pas d'être en danger permanent de se faire licencier. Pour ne rien arranger, Eleanor, épuisée de porter seule l'éducation de leurs deux petits garçons, l'a mis à la porte.
Comment garder ce travail qu'il déteste, payer les traites de leur maison et sauver son mariage ? Acculé, Stephen va prendre une initiative aussi folle que celle du bouffon de la fable très ancienne qu'il raconte à ses enfants pour les endormir. Or, dans la vraie vie, quelles sont les chances du bouffon de l'emporter contre le roi ?
Face à l'absurde, à l'arbitraire, l'humour est la meilleure des armes, l'empathie la plus efficace. Tel est le pari de cette réjouissante parabole contemporaine de David contre Goliath qui nous entraîne dans une grande comédie sociale et humaniste contre le cynisme de notre époque et ses conséquences sur nos vies.
Ijeoma a onze ans lorsque la guerre civile éclate au coeur de la jeune république du Nigeria. Son père est mort et sa mère, aussi abattue qu'impuissante, lui demande de partir quelques temps et d'aller vivre à Nweni, un village voisin. Hébergée par un professeur de grammaire et son épouse, Ijeoma rencontre Amina, une jeune orpheline. Et les fillettes tombent amoureuses. Tout simplement.
Mais au Biafra, dans les années 1970, l'homosexualité est un crime.
Commence alors le long et douloureux combat d'Ijeoma pour réussir à vivre ses désirs et, surtout, à comprendre qui elle est : il y aura la haine de soi, les efforts pour faire ce que l'on attend d'elle, et, enfin, la puissance des sentiments, envers et contre tous...
Dans un minuscule appartement de Moscou, un petit prodige de neuf ans joue silencieusement du piano pour ne pas déranger les voisins. Dans une usine de banlieue, sa tante travaille à la chaîne sur des pièces de voiture et tente de faire oublier son passé de dissidente. Dans un hôpital non loin de là, un chirurgien s'étourdit dans le travail pour ne pas penser à son mariage brisé. Dans la campagne biélorusse, un jeune garçon observe les premières lueurs de l'aube, une aube rouge, belle, étrange, inquiétante. Nous sommes le 26 avril 1986. Dans la centrale de Tchernobyl, quelque chose vient de se passer. Le monde ne sera plus jamais le même.
Au début des années 1980, à la fac de Luton, près de Londres, Robbie, un adolescent de 17 ans né à Dublin, fait la connaissance de Fran, jeune homme d'origine vietnamienne incroyablement libre et extravagant. De leur étonnante amitié naît « The Ships in the Night », un groupe de rock, que rejoignent les jumeaux Trez et Seán. De leurs débuts en Angleterre et aux États-Unis jusqu'à leur succès inattendu, et sans occulter leur séparation, Robbie tente de se souvenir de tout, bien des années plus tard. Alcoolique repenti, il ne joue plus de guitare et n'a pas revu Fran depuis la dissolution du groupe. En écrivant leur histoire commune, c'est un ami, un frère, qu'il cherche à retrouver. C'est alors que Trez et Seán organisent une soirée à Dublin pour les réunir tous...
Où est passée Bernadette ? C'est ce que Bree, sa fille de quinze ans, aimerait bien savoir. Mais à chercher la vérité à tout prix, l'adolescente découvre bon nombre de secrets sur sa mère... De quoi recomposer, au fil des lettres et flash-backs, le portrait d'une architecte géniale, anti-housewife trop fantasque et névrosée pour la petite ville ou elle a atterri. Une Bernadette, qui derrière la façade, s'acharne décidément à rester insaisissable...
Eleanor Flood est une femme au bord de la crise de nerfs. Mais aujourd'hui tout va changer. Elle va prendre une douche et s'habiller. Elle va suivre ses cours de poésie et de yoga après avoir déposé son fils Timby à l'école. Elle ne va pas dire de gros mots. Mais... la vie en a décidé autrement. Parce que aujourd'hui Timby va faire semblant d'être malade pour passer la journée avec sa mère. C'est aussi aujourd'hui que Joe, son mari, a choisi d'annoncer à ses employés qu'il est en vacances, en omettant de prévenir sa femme. Juste au moment où Eleanor pense que les choses ne pourraient pas être pires, elle retrouve un vieux document familial qui va mettre sa vie, chaotique mais finalement assez parfaite, sens dessus dessous.
C'est l'histoire d'une doublure et d'un Pygmalion, d'une rebelle et d'un homme ficelé par les conventions. La folle rencontre entre une jeune comédienne irlandaise catholique et un grand dramaturge protestant et bourgeois. Il s'appelait John Millington Synge (1871-1909), auteur du Baladin du monde occidental, elle se nommait Molly Allgood, vaguement connue sous le nom de scène de Maire O'Neill. Joseph O'Connor ressuscite leur passion dans un roman qui prend ses distances avec la réalité pour en tirer une vérité plus grave, une biographie d'une infinie violence. Au début du livre, en 1952, Molly est une vieille femme indigente, ivre de mauvais alcool. Dans sa main, elle tient la dernière lettre de John, celle qu'elle ne voulait pas vendre et finira par donner. O'Connor remonte alors le temps, entre Dublin et Londres : la rencontre de deux êtres que tout oppose, leurs rendez-vous dans des lieux discrets, les promesses impossibles à tenir et la mort du dramaturge, rongé par un cancer, à 38 ans.
Dans les brumes londoniennes, Molly semble à présent se noyer, marche lentement vers la mort, et des voix différentes décryptent son histoire d'amour trahi par les conventions quand elle était son « enchanteresse » et lui son « très cher vagabond ». Muse est tour à tour un poème épique, un échange de correspondance, un roman d'amour impossible. En choisissant une temporalité théâtrale - une journée dans la vie de la vieille Molly Allgood -, O'Connor y ajoute la puissance de la tragédie qui s'achève sur la mort prématurée de l'un, la déchéance de l'autre.
Londres, le Dublin d'aujourd'hui, New York au XIXe siècle : deux amis se retrouvant dans un pub, une famille d'émigrants affamée, un fils enterrant un père bien aimé, des mensonges, des chansons, des métamorphoses... Des âmes, sombres, et soudain lumineuses, qui parlent de solitude, de désespoir, mais aussi de foi en l'avenir et en l'homme, d'amitié et d'amour. Essence d'une Irlande à la fois éternelle et contemporaine, les nouvelles de Joseph O'Connor incarnent les rêveurs égarés de notre monde avec une vitalité et une grâce entêtantes.
Dans l'ombre de ses héroïnes, la conteuse veille à nous prendre au piège, au hasard des époques et des lieux.
Accident, perte de l'être aimé, rencontres fortuites : du New York des années 20 à la France de l'Occupation, ce sont des vies entières qui traversent ces neuf portraits de femmes fortes ou vulnérables, mais toujours envoûtantes.
Derrière la façade rutilante et policée de l'establishment victorien, Ann Featherstone donne la parole aux opprimés.
Dans le monde du spectacle, les apparences sont reines et les secrets mortels. Et s'il y a bien un rôle que l'amuseur public Corney Sage aurait préféré ne pas endosser, c'est être témoin du meurtre de la jeune acrtice Bessie Spooner ! Le Constellation Concert Rooms devra se passer de ses services, il préfère prendre la fuite. Mais sous ses nombreux déguisements, l'assassin rôde et se rapproche...