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ALEKSANDAR GRUJICIC
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Terra alta Tome 2 : Indépendance
Javier Cercas
- Actes Sud
- Litterature Etrangere
- 6 Mars 2024
- 9782330188474
L'inspecteur Melchor, ancien délinquant et fils de prostituée féru de Victor Hugo, est appelé à Barcelone pour enquêter sur une affaire de chantage contre la maire de la ville. La diffusion d'une sextape, enregistrée pendant ses années d'étudiante au cours d'une soirée très arrosée, pourrait mettre un terme à la carrière de cette populiste au discours xénophobe.
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Melchor, un policier au nom de roi mage, ex-repris de justice et fils d'une prostituée, qui a fait des "Misérables" de Victor Hugo son vade-mecum vital, mène l'enquête sur les terres de l'Ebre, à l'extrême sud de la Catalogne. Mais ici plus qu'ailleurs "tôt ou tard, tout s'explique par la guerre" et il devra faire sien le dilemme de Jean Valjean : "Rester dans le paradis, et y devenir démon, rentrer dans l'enfer, et y devenir ange !".
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«Le Monarque des ombres» retrace le parcours d'un jeune homme qui a lutté pour une cause moralement indéfendable et est mort du mauvais côté de l'histoire, victime d'une idéologie toxique. Ce jeune soldat, qui répondait au nom de Manuel Mena, n'est autre que le grand-oncle de Javier Cercas, tombé en 1938 au cours de la bataille de l'Èbre, déterminante pour l'armée franquiste. C'est dire s'il est l'incarnation du tabou familial, celui qui est probablement à l'origine de tous les romans de Cercas ; à commencer par «Les Soldats de Salamine».
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Le roman de la transition espagnole et de ses frontières sociales et morales poreuses. L'histoire ambiguë d'un petit caïd de Gérone pour démystifier le romantisme de la délinquance et de sa soif de liberté, la démocratie espagnole et son miroir aux alouettes, les affres de l'adolescence.
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Après douze ans sans nouvelles, Sara, une Bosnienne installée à Dublin, reçoit un appel de son amie d'enfance, Lejla. Cette dernière lui demande de venir la chercher au pays pour la conduire à Vienne, où se trouverait Armin, son frère disparu pendant la guerre, deux décennies plus tôt. Malgré la distance et les années de silence hostile, Sara accepte de l'aider. Ensemble, elles se lancent dans un road-trip au coeur des ténèbres de l'Europe et plongent dans le «terrier» de leur passé commun, revisitent leur amitié fusionnelle, conflictuelle et exhument de douloureux secrets. À travers l'histoire de Sarah et de Lejla transparaît par petites touches un conflit qui n'est jamais nommé : la désintégration de la Bosnie.
Naissance d'un talent majeur ; Lana Bastaši signe un premier roman intense et poignant, au féminisme résolu, sur la construction id entitaire, la faillibilité de la mémoire et sur les différentes façons dont deux personnes peuvent se blesser, s'aimer, se décevoir et se méprendre l'une sur l'autre. Une histoire d'amitié féminine qui rappelle le lien tumultueux de Lenù et Lila dans la tétralogie napolitaine d'Elena Ferrante. Surtout un road-trip hanté par la culpabilité qui rappelle "Lolita" de Nabokov. -
Les soldats de Salamine ; d'après l'oeuvre de Javier Cercas
José pablo Garcia
- Actes Sud
- Bandes Dessinees
- 21 Octobre 2020
- 9782330141929
L'adaptation graphique du roman qui a fait la célébrité de Javier Cercas
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Le narrateur a écrit deux petits recueils de poèmes et un roman quelques années auparavant, puis plus rien, la survie au jour le jour. Ecrire ? Non, plutôt garder le silence, comme réponse à la laideur ambiante. L'idée de départ paraît simple : aller en Italie grâce à une bourse pour sortir de la grisaille, ou mieux, s'extraire ainsi de sa propre déprime et profiter pleinement des meilleurs alcools que l'on sert là-bas, gratuitement s'entend.
Mais voici que l'insolite fait irruption dans la vie du narrateur : l'accueil qu'on lui réserve à la villa Serbeloni, digne d'un VIP, la suite où il réside, les magnifiques montagnes environnantes, et les garçons toujours prêts à lui resservir de bons vins ou autres liqueurs. Et il y a le village de Belaggio, où l'on peut se rendre pour boire tranquillement et parler foot avec Augusto et son frère au bistrot Sport, ou discuter de tout et de rien avec la belle serveuse Alda au Spiritual. Les autres boursiers, généralement universitaires de leur état, s'avèrent plutôt à éviter, pour ne pas avoir à répondre aux éternelles questions sur ce qu'on est et ce qu'on fait. Puis, petit à petit, une sensibilité d'écorché vif commence à pointer sous une carapace revêche, il se met à respirer la nature à plein poumon, à s'imprégner des gens et de la beauté des lieux.
Des micro-événements émaillent le récit : les dialogues de sourds avec les nantis de la villa ; les échanges avec Alda, accompagnés par des dessins sommaires dans un calepin, seul gage de leur attirance jamais avouée ; l'achat de sandales sur le marché de Belaggio ; le mafieux russe disposé à louer un restaurant entier pour y boire un verre tout seul, ses gardes du corps postés dans un coin ; l'ascension d'une montagne et la vision presque religieuse du fameux aigle d'or ; la rencontre avec Brenda la New-Yorkaise ; le déjeuner "en famille" avec les gens des deux bistrots... La vie est là, à portée de main, avec ses attraits et ses promesses, même s'il est bientôt temps de retrouver Belgrade.
Avec ses dialogues à la Raymond Carver et son goût pour les menus détails digne d'un Robert Walser, Valjarevi? marie avec une simplicité confondante des contrastes vertigineux, et construit un récit revigorant, truffé d'épiphanies touchantes. Côme est un livre déjà culte en Serbie, qui a connu plusieurs prix, plusieurs éditions, et un beau succès en Croatie, en Autriche et en Suède.
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Pelote dans la fumée Tome 1 : l'été / l'automne
Miroslav Sekulic-struja
- Actes Sud
- Bandes Dessinees
- 5 Décembre 2013
- 9782330012861
Premier volume d'un diptyque. Ces deux premières saisons croates content la vie affreuse, sale et méchante des enfants dans un orphelinat pendant la guerre. Magnifié par le dessin de Miroslav Sekulic.
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Pelote dans la fumée Tome 2 : l'hiver / le printemps
Miroslav Sekulic-struja
- Actes Sud
- Bandes Dessinees
- 10 Février 2016
- 9782330057497
Second opus des aventures de «Pelote dans la fumée» (lauréat du prix BD Montreuil 2015). L'hiver sera long, le printemps sera-t-il radieux ?
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Le narrateur de Côme se promène dans les rues de Belgrade après un long séjour à l'hôpital. Au gré de ses errances, il observe et retranscrit des détails et des micro-scènes auxquels il assiste dans les rues de la ville, qui peine à relever la tête après une époque calamiteuse. Il fait se succéder dans son «Journal» notes de circonstances, états d'âme et bilans médicaux, esquissant ainsi une topographie précise de l'âme, mais aussi une vision saisissante de son époque.
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Le jeune Kurt Crûwell semble destiné à une paisible vie provinciale jusqu'à ce 1er septembre 1939 où l'un de ses compatriotes, nommé Hitler, fond sur Dantzig.
Enrôlé sous les drapeaux, il assiste au martyre d'un village français et sitôt perd toute sensibilité. En réponse à l'absurde, il suspend les liens avec la réalité : ne plus rien ressentir, n'appréhender le monde que par l'imagination et la mémoire, devenir une créature purement mentale. Près d'une décennie plus tard, installé à Londres avec une infirmière de guerre devenue son épouse, il lui semble approcher d'une existence apparemment normale quand trois hommes réactivent le passé.
Comme subjugué à nouveau par le mal, il les suit jusqu'à l'écran de projection du salon cossu d'une demeure victorienne. Le voici encore spectateur du carnage et la vie se joue en une larme. Mais une larme, fût-elle versée ou bue, peut-elle sauver quiconque de l'enfer ? Peinture aux accents bibliques, tragédie en prose, série d'aventures et histoire d'amour, L'Offense nous plonge au coeur des ténèbres de l'âme humaine.
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Tentative d'élucidation d'une vie minuscule frappée par la tragédie, le nouveau roman de Jergovi nous embarque à bord de la Volga de Dzelal, pour le trajet hebdomadaire qui l'emmène à Livno, vers la grande prière du vendredi à la mosquée locale. Vrai-faux road book construit sur la collision entre l'invocation intime d'une blessure insurmontable et sa reconstitution «objective» sous forme de dossier documentaire, Volga, Volga dresse le portrait et les états d'une âme foudroyée mais qui n'a pas renoncé au bonheur - dans un pays dont la violence semble devenue la langue maternelle.
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Toledo, Oregon. En pleine nuit, sur une route enneigée, la voiture d'un homme parti rejoindre son épouse tombe en panne. Un autre conducteur offre de le ramener en ville. Pendant le trajet, tous deux se découvrent les mêmes origines - bosniaques, Hassan, musulman, est un cinéaste à la dérive, l'autre, Vouko est serbe, ancien chauffeur de car, séducteur et expansif, probablement criminel de guerre. L'un essaie de sauver son mariage, l'autre fuit - au sens propre du terme le sien. Le lendemain, à nouveau face à face, les deux hommes concluent un étrange marché qui bouleversera leur vie à jamais. Et en un rien de temps, le drame sera là, faisant de ces deux marginaux les caisses de résonance d'événements dont la violence les dépasse et les emporte.
Chez Jergovic les rouages du destin tournent vite, de façon implacable, et ses personnages sont toujours prêts à jouer leur dernière carte.
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Voici le destin romancé de la Shirley Temple croate, morte en déportation. Couronné pour ce roman par le prestigieux prix international Mesa Selimovic, Miljenko Jergovic, une fois encore, confirme son statut d'écrivain le plus lu et le plus traduit des Balkans.
Il est fort probable qu'à l'avenir, l'histoire littéraire croate (ou bosniaque ou, simplement, balkanique) se souvienne de ce phénomène exceptionnel : en quatre ans, Miljenko Jergovic a écrit quatre livres d'une puissance saisissante, tout à fait différents les uns des autres, aussi bien formellement que thématiquement : Le Palais en noyer (2003), Inshallah, Madona, Inshallah, (2004), Gloria in excelsis (2005), Ruta Tannenbaum (2007) ; sans compter son recueil poétique Un Turc à Agrame. Cela ne fait nul doute, il s'agit d'une entreprise littéraire d'une envergure exceptionnelle, réaffirmant le talent et la force créatrice d'un écrivain majeur.
Si les oeuvres précédentes de Miljenko Jergovic avaient une forme ramifiée, très marquée par la digression (à l'exception de Buick Riviera), Ruta Tannenbaum présente une narration plus serrée, plus linéaire : il s'agit du destin de deux familles zagréboises, l'une catholique et l'autre juive, dans le même immeuble et durant la même période (1932-1942). Leurs histoires entremêlées occupent le devant de la scène, tandis que de brèves touches factuelles dessinent adroitement le cadre historique. C'est l'intimité de ses personnages que Jergovic veut sonder et c'est là que réside la véritable gageure du roman.
La jeune Ruta, la "Shirley Temple croate" (en partie inspirée de la figure historique de Lea Deutsch) absorbe, imite, restitue ce qui l'entoure avec un tel talent qu'elle va vite devenir, malgré son jeune âge, une vedette du Théâtre national croate. Mais peu à peu, elle révèle au lecteur des traits de caractère qui lui ôtent toute aura de future victime (son destin est annoncé dès le prologue, elle va connaître la déportation) : elle se montre hautaine, imprévisible, capricieuse, voire sadique.
Son père, Salamon Tannenbaum, est probablement le personnage le plus abouti que Jergovic ait jamais imaginé : profondément marqué par le mépris de soi, cet individu insignifiant se transforme en brute redoutable dès qu'il adopte une autre identité, en l'occurrence celle d'un aristocrate catholique imaginaire. Ce dédoublement de la personnalité est vécu par Salamon dans un mélange paradoxal d'angoisse et de jubilation. Dans l'évocation de ses peurs et son assassinat dans les rues de Zagreb, Jergovic atteint le sommet de son art.
Les exemples d'accomplissement littéraire sont foison dans ce roman et notamment la description du déclin physique et social du grand-père de Ruta, Abraham Singer. Il constitue un vibrant hommage au meilleur de la littérature de tradition juive.
Dans Ruta Tannenbaum, le ton de Jergovic est ferme et la force romanesque telle que l'auteur peut se permettre des changements de registre et de séquences narratives. L'atmosphère y est sombre mais émaillée d'épisodes qui contrastent vivement par leur humour et leur démesure, quasi inspirés de ce qu'on pourrait qualifier de réalisme magique. La fin du roman prend une accélération furieuse et produit chez le lecteur un effet glaçant : la famille Tannenbaum disparaît en laissant derrière elle un vide muet et une ville peuplée d'horreurs.
Si Ruta Tannenbaum dérange, c'est que Jergovic lui-même fait bouger les lignes : Croate en Bosnie, Bosniaque en Croatie, il garde jalousement son statut d'entre-deux, n'écrit pas d'un quelconque point de vue communautaire mais embrasse toutes les communautés avec une vertigineuse empathie. Pis, il ose ici aborder l'un des thèmes les moins traités (les mieux tus) dans la littérature croate, l'Etat indépendant de Croatie lors de la Seconde Guerre mondiale et la question de l'extermination des minorités.
Miljenko Jergovic, une fois encore, confirme son statut d'écrivain le plus lu et le plus traduit des Balkans.
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Après avoir reçu un télégramme lui annonçant la lecture du testament de son oncle, Karlo Adum, professeur d'histoire à la retraite, se décide à entreprendre un voyage en voiture de Zagreb à Sarajevo. Avec ce court roman poignant, Jergovi? pose une pierre tombale sur la mémoire impossible d'un espace condamné à toujours renaître de ses propres décombres.
Rien ne prédit un voyage facile : l'âge du professeur, celui de sa vieille Volvo de 1975 et cette ville bosniaque qui lui est devenue étrangère après plus de cinquante ans d'éloignement. Ce trajet de moins de cinq cents kilomètres qu'il va entreprendre entre Zagreb et Sarajevo est, en réalité, un double itinéraire : c'est d'abord un voyage à travers un pays désormais morcelé en territoires tour à tour croates, serbes et bosniaques, mais c'est aussi une descente dans les recoins ombrageux de sa propre mémoire.
Comment s'explique la terrible querelle entre son père et son oncle ? Pourquoi la fuite précipitée pour Zagreb avec sa mère ? Qu'y a-t-il à Sarajevo qui pousse le professeur Adum à se munir d'un revolver, lui, paisible universitaire à la retraite ? Le passage des frontières, les villages à moitié abandonnés, les restaurants au bord de la route, un accident de voitures, un match de football local, les camions de l'OTAN, tout suscite chez Adum des réflexions et des souvenirs personnels. Comme si elle le reconnaissait, Sarajevo accueillera le professeur avec un sourire mystérieux, posé sur les lèvres sarcastiques d'Attila, le réceptionniste du petit hôtel " Mauritanie " où Adum est descendu.
C'est à ce moment-là que - à l'instar de sa vieille Volvo garée devant l'hôtel, cabossée, pillée, souillée au fil des jours - commence la chute du professeur Adum, à la faveur des secrets enfouis qui resurgissent : la folie de son père, le passé fasciste et volage de sa mère, le meurtre accidentel d'un camarade d'école, la fuite pour échapper aux sanctions. Quant au testament, Adum est le seul des trois cousins à assister à sa lecture, ce qui lui rapportera une somme de 200 000 euros, déposée depuis longtemps sur le compte d'une banque suisse, sous le code de Freelander, ce avant même l'existence de la mythique voiture du même nom. Mais le professeur Adum ne peut plus résister au poids de ses souvenirs : en pleine nuit, après un cauchemar qui lui révèle sa nature profonde, il finit par s'écrouler dans le couloir du petit hôtel, luttant pour retrouver son souffle, incapable d'appeler à l'aide Attila, son mauvais génie.
Dans ce roman court, poignant, impitoyable dans la détermination de tout dire sur tout et sur tous, Jergovi? pose une nouvelle fois une pierre tombale sur la mémoire impossible d'un espace condamné à toujours renaître de ses propres décombres. Personne ne connaît mieux ces gens-là, cette histoire-là. Freelander poursuit le travail de radiographie d'un pays/corps tout en plaies qu'accomplit Jergovi? avec lucidité et maîtrise mais non sans un certain humour.
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Quelle famille! Don Pepe Topete, le père, jamais à court d'idées toutes plus catastrophiques les unes que les autres, invente des combines les plus folles, pour offrir à sa famille une vie décente. Dernière en date : émigrer dans un nouveau pays, que personne ne connaît, dans une région indéterminée, mais où la vie sera douce et facile pour tous. Pepe junior ne doute jamais de son père et c'est avec enthousiasme qu'il s'embarque dans l'aventure...
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Le Château de Barbe-Bleue : Terra Alta III
Javier Cercas
- Actes Sud
- Babel
- 2 Janvier 2025
- 9782330200015
En vacances à Majorque, la fille de Melchor, devenue une adolescente rebelle, est retenue prisonnière dans la villa d'un magnat de la com, réputé pour fournir à ses amis une large palette de "chair fraîche". Javier Cercas disait récemment dans un entretien que "l'antidote à l'injustice, c'est la solidarité et l'amour". Il le démontre ici dans un thriller révolté qui dénonce l'intolérable impunité des puissants et interroge la valeur des héros "ordinaires".