«Quand le souffle passait en sifflant au-dessus de ma tête, c'était le vent dans les grands arbres de la forêt, et non la pluie. Quand il rasait le sol, c'était le vent dans les buissons et les hautes herbes, mais ce n'était pas la pluie. Quand il bruissait et chuintait à hauteur d'homme, c'était le vent dans les champs de maïs. Il possédait si bien les sonorités de la pluie que l'on se faisait abuser sans cesse, cependant, on l'écoutait avec un plaisir certain, comme si un spectacle tant attendu apparaissait enfin sur la scène. Et ce n'était toujours pas la pluie.Mais lorsque la terre répondait à l'unisson d'un rugissement profond, luxuriant et croissant, lorsque le monde entier chantait autour de moi dans toutes les directions, au-dessus et au-dessous de moi, alors c'était bien la pluie. C'était comme de retrouver la mer après en avoir été longtemps privé, comme l'étreinte d'un amant.» Le travail d'Alain Gnaedig, un des plus éminents traducteurs des langues scandinaves, mais aussi l'auteur d'une nouvelle traduction de Dickens, rend enfin tout son éclat à la prose de Karen Blixen, en proposant au lecteur français une traduction fidèle de l'original danois de La ferme africaine, un des titres les plus populaires de la littérature du XX?.
Chaque jour, la famille Vasylenko brave la nature sauvage à la recherche d'aventure. Et chaque jour, Oktobre préfère se plonger dans les livres. À la différence de ses onze frères et soeurs, il a une peur terrible de La Nature Sauvage. Ses parents lui expliquent qu'elle n'est pas un monstre : c'est une expression, un endroit, une émotion. Pour Oktobre, ça sera une rencontre.
«Le pays se lavait les mains. Oui, et même un grand nombre de ceux qui avaient vraiment fait quelque chose savaient qu'ils auraient pu faire davantage, et ils n'avaient pas envie qu'on le leur rappelle.»Pendant la guerre, Ingrid Barrøy avait sauvé, soigné et aimé Alexander, un Russe survivant du naufrage du Rigel, qui avait coulé au large des côtes du Helgeland. De cet amour aussi bref que libre était née une petite fille, Kaja. Début 1946, la guerre est terminée, Kaja a dix mois, et Ingrid décide, contre l'avis de tous, de partir à la recherche de celui qu'elle présente comme son «homme». Avec sa fille sur le dos et la valise à la main, elle va suivre Alexander à la trace dans toute la Norvège, d'une ferme à une autre, d'une gare à l'autre, de pêcheur en passeur, de bûcheron en médecin.Les yeux du Rigel est le troisième volume de la trilogie consacrée à Ingrid Barrøy. C'est le voyage d'une femme qui quitte son île pour la terre ferme, la forêt, les villes et même l'étranger, et qui rentre dans son île, après avoir croisé des hommes et des femmes pleins de cicatrices extérieures et de blessures internes, dans une Norvège qui, si elle n'est plus ravagée par la guerre, n'est pas en paix avec elle-même. On retrouve ici tout le talent de Roy Jacobsen, qui sait si bien mêler avec force et poésie la grande Histoire et les destins de gens modestes, ainsi que les ombres du passé.
Fifi Brindacier est une petite fille rousse au visage constellé de tâches de rousseur, intrépide, joyeuse et dotée d'une force et d'une imagination incroyables. Fille d'un pirate des mers du Sud, elle vit seule dans une grande maison avec son singe et son cheval. Ne connaissant aucune contrainte, elle entraîne ses petits voisins dans des aventures extraordinaires.
«Ils ne quitteront jamais Barrøy, c'est une idée impossible, on ne sait pas que, lorsque l'on vit sur une île, on n'en part jamais, on ne sait pas qu'une île s'accroche à ce qu'elle a, de toutes ses forces.» Ingrid Barrøy grandit sur une île minuscule au nord de la Norvège au-dessous des Lofoten. Avec son père, la mer est leur aventure. Entre la pêche, les tempêtes et un extrême dénuement, elle possède les saisons, les oiseaux et l'horizon. Mais face à cette nature hostile et magnifique, les enfants sont parfois forcés de grandir vite. Sous la pression des éléments, les vies de ces invisibles deviennent des destinées.
«Alors oui, ici, il y a des histoires, un tas d'histoires, mais pas du genre qui s'entassent dans les livres et les bibliothèques, qui se lisent et qui durent, qui passent de génération en génération, non, ici, les mots sont arrachés par le vent à l'instant où ils sont prononcés.»Les vainqueurs suit la vie d'une famille emblématique de la Norvège, de la côte du Helgeland jusqu'à Oslo, de l'été 1927 au printemps 1990. La première partie raconte la vie de Marta et de son père Johan, petit paysan-pêcheur sur l'île de Herøy, contraint de placer sa fille comme domestique chez une riche famille d'Oslo qui choisira la collaboration à l'heure de la Seconde Guerre mondiale. Dans la seconde partie du roman, le narrateur est Rogern, un des fils de Marta. Le gamin, qui grandit dans la cité nouvelle d'Årvoll, pose un regard aussi vif que truculent sur le bond monumental fait par le pays au cours d'un demi-siècle.Parue en 1991, cette fresque romanesque a connu un immense succès ; elle est unanimement considérée comme un classique de la littérature norvégienne, un livre qui définit une génération. On retrouve dans Les vainqueurs tout le talent de l'auteur, qui sait si bien mêler la vision d'ensemble et le détail pour faire vivre avec émotion la grande Histoire et les destins de gens modestes.
Le Yéti, Nessie, Dracula, l'île de Pâques, le lac aux diamants, le Graal, les pyramides, Stonehenge, l'Atlantide, le Triangle des Bermudes, quel est le point commun entre ces créatures, ces lieux, ces édifices et ces phénomènes ? Ils sont tous étranges, bizarres, inexpliqués, fascinants, en un mot : mys-té-rieux. Mais rien qu'à les voir dessinés, rassemblés, et légendés dans cet Atlas inépuisable... tout s'éclaire !
C'est sur l'une de ces îles, Saltkråkan, que débarque la famille Melkerson, pour occuper une adorable vieille maison de vacances. Il y a le père, Melker, qui trouvera peut-être l'inspiration pour un prochain livre. La belle Malin, à qui les garçons font les yeux doux. Les intrépides Jonas et Niklas, prêts à toutes les audaces. Et le petit Pelle, qui adore les animaux et voudrait tellement en adopter un. Ça durera une journée, une saison ou une vie, qui sait ? Le temps qu'il faudra pour être heureux.
Ça durera une journée, une saison ou une vie, qui sait ? Le temps qu'il faudra pour être heureux.
Babette est une Française devenue domestique en Norvège, après la Commune qui l'a contrainte à l'exil. Ses patronnes sont deux vieilles filles austères. Le jour où elle gagne dix mille francs or à une loterie, elle leur demande de la laisser préparer un dîner fin, dans la grande tradition française. Sa fortune y passe, mais une soirée aura effacé des années de carême.
« Le ciel était gris, il neigeait légèrement et paisiblement, il n'y avait pas un bateau en mer, mais sans cesse le bruit des oiseaux et les cris qui venaient de l'intérieur d'elle-même. » Novembre 1944. Le MS Rigel, qui transporte des troupes allemandes et des prisonniers russes, est coulé au nord de la Norvège. L'un des naufragés échoue sur les rives de Barrøy, une petite île déserte où vit Ingrid. Cachant sa présence à l'occupant, la jeune femme le soigne et l'arrache à la mort. Tous deux vont s'aimer dans l'intimité des longs mois d'hiver. Mais la guerre finit par les rattraper...
Après le succès des Invisibles, Roy Jacobsen met en scène, avec une force et une poésie rares, une histoire d'amour et de survie dans ce lieu hors du temps que vient troubler l'Histoire.
Un tueur assassine méthodiquement des policiers de la brigade criminelle d'Oslo. Leur point commun? Trouver la mort le jour anniversaire et sur les lieux mêmes des crimes qu'ils n'ont pas résolus. La police est sur les dents, complètement dépassée, d'autant que son meilleur élément, l'inspecteur Harry Hole, n'est plus là pour mener l'enquête...
Ils existent depuis 400 millions d'années, plus de 500 espèces peuplent les mers, dont le requin-carpette, le requin-vache et le requin-dormeur ! Ils ont plusieurs centaines de dents dans la bouche et des super-pouvoirs ! Ils sont beaux, ils font peur...Après le somptueux Atlas pour aventuriers, voici une époustouflante encyclopédie de la suédoise Sarah Sheppard qui fera de vous de vrais mordus des requins !
Comme cette nuit est claire ! La neige est si blanche et les étoiles si chatoyantes. Soulève un flap, et qui voilà ? Goupil, un renard affamé. Et là ? Le lutin qui veille dehors. Dans la maison, les enfants jouent autour du grand sapin de Noël qui se déploie entre les pages. Pendant ce temps, Goupil se faufile dans la grange, suivons-le en ouvrant la porte...
Ellinor a soixante-dix ans. Elle vient de perdre Georg, son mari, et elle a rapidement décidé de vendre leur maison, dans la banlieue chic de Copenhague, afin de retourner vivre à Vesterbro, le quartier populaire de son enfance. Et Ellinor va se raconter. Elle s'adresse à Anna, sa meilleure amie, qui était la première femme de Georg. Et la maîtresse de Henning, son mari à elle. Anna et Henning ont été emportés par une avalanche dans les Dolomites, pendant des vacances que les deux couples passaient ensemble, au cours des années soixante.
Ce roman d'une vie vécue longuement à la place d'une autre mêle les surprises, la rancoeur, l'agressivité, la jalousie, et les regrets. Ce livre est une apostrophe, à la fois exercice de deuil, de mémoire et de réflexion, où le «tu» donne une immédiateté nouvelle à la palette du grand écrivain qu'est Jens Christian Grøndahl.
À 26 ans, Morten Falck arrive à Copenhague pour devenir pasteur, selon le souhait de son père. Passionné de dessin et d'anatomie, le jeune homme se rêve médecin et suit en parallèle des cours de sciences naturelles. Il loge chez un imprimeur où il découvre la sensualité et l'attraction des corps au contact de la fille aînée de la famille. Une fois son diplôme de théologie en poche, Morten se laisse convaincre par l'évêque du Groenland de venir s'établir comme pasteur dans la colonie danoise. Le jeune homme embarque finalement en 1787. Après un voyage exténuant, il intègre une petite station isolée de la côte ouest. Les crispations sociales y sont fortes à cause des prophètes, une communauté chrétienne dissidente. Arrivé plein d'idéaux, guidé par son esprit humaniste et la lecture de Rousseau, Morten est autant gêné qu'attiré par ces autochtones. Alors que la maladie et ses propres contradictions le dévorent un peu plus chaque jour, il essaie de poursuivre sa mission à travers ces contrées hostiles et fascinantes.
Du fond des abysses aux cratères de la lune, du sommet de l'Everest aux glaciers de l'Arctique, que serait le monde sans les explorateurs ? Inconnu et monotone. Ils étaient fous, intrépides, assoiffés de connaissance et... elles étaient parfois des femmes ! Certains, comme Darwin, avaient même le mal de mer. Cet album drôle et foisonnant raconte les histoires de quelques-uns des meilleurs ( et parfois des pires ) d'entre eux.
Étrange, fantastique, mystérieuse, passionnante, gorgée de richesses, peuplée d'êtres merveilleux : telle est notre Terre. Pour nous en convaincre, il suffit d'ouvrir au hasard cet Atlas joyeux et coloré. Quel est l'animal le plus mortel du monde ? Où se cachent la grenouille à flèche et la guêpe de mer ? Jusqu'où plongent les fosses océaniques ? Qui était l'exploratrice la plus élégante ? Qu'appelle-t-on la Mer des Pirates ? Prenez garde : si vous voulez faire de votre enfant un petit casanier sans imagination, ne lui offrez ce livre à aucun prix !
C'est le portrait d'un homme, de ses remords et de ses désirs les plus profonds, que Jens Christian Grøndahl entreprend de brosser en trois moments de vie. Les jeunes années d'abord, la découverte de la littérature et de la langue allemande, l'engagement communiste et la découverte de la sensualité. Un jeune homme romantique et plein d'idéaux, prêt à quitter son confort bourgeois pour rejoindre Erika à Berlin où il découvrira ses premières désillusions.
Arrive ensuite l'âge de raison, le mariage, la naissance de sa fille Julie, et le divorce. Le narrateur a une quarantaine d'années, il est à présent enseignant et accueille un garçon d'origine serbe dans sa classe. Stanko le fascine mais c'est la rencontre avec la mère du jeune homme qui le trouble encore davantage. Passion à nouveau éphémère qui le renvoie à sa condition d'homme solitaire et de père en alternance.
À la veille de ses soixante ans enfin, c'est à Rome que nous le retrouvons. Grand-père depuis peu, le narrateur fait une nouvelle rencontre inopinée, avec une jeune photographe cette fois-ci. Elle l'invite chez elle pour lui montrer son travail avant d'accepter de partir avec lui à Paestum, photographier des ruines encore vivantes...
Les femmes sont omniprésentes dans la vie du narrateur, à chaque basculement dont elles sont souvent à l'origine. Les Portes de Fer parle d'amour et de solitude, mais également du désenchantement de l'individu occidental, de ce drame bourgeois que le grand auteur danois réussit à croquer avec une lucidité et une élégance toutes singulières.
Un soir, Hugo et son ami prennent une grande décision : ils vont capturer un requin du Groenland, qui peut mesurer jusqu'à huit mètres, et vivre plus de deux cents ans.
Au fil de trois séjours sur l'île de Skrova, dans le nord de la Norvège, le défi des deux hommes se mue en une quête quasi mystique : capturer ce requin, c'est d'abord approcher un spécimen d'une force hors du commun. C'est repousser ses limites physiques et prendre des risques réels, sur un canot pneumatique, en utilisant un hameçon au bout d'une ligne. Cette chronique de l'attente d'une pêche miraculeuse est aussi celle de l'amitié entre deux hommes envoûtés par la mer qui abrite tant de mystères et d'habitants à la fois fascinants et effrayants.
«14 janvier 1914, sur l'océan Indien. En vue, l'Afrique-Orientale anglaise, Mombasa, le quai. La Danoise Karen Dinesen y pose le pied, accueillie par un serviteur somali Farah, se marie avec son fiancé suédois Bror, devient baronne von Blixen-Finecke, grimpe dans un train et découvre, altitude 2 000 mètres, le Ngong, six cents employés noirs, la plantation de caféiers. Une journée, une seule, elle s'en est emparée, ils seront dorénavant son Farah, son mari, son titre, ses collines, ses natives, ses acres. Une femme de vingt-neuf ans, à la quête improbable d'elle-même et d'une position dans le monde, se voit offrir en quelques heures un rang et un royaume, pas moins pour elle. Comme il tendrait un écran illimité à ses projections les plus démesurées, le destin lui sert l'Afrique dans sa grandeur brute. Elle s'en éprend à l'instant même et pour toujours, à en mourir.» Martine Bacherich.
Chaque jour, Carré descend dans sa grotte, prend une pierre et la pousse jusqu'au sommet de la montagne. C'est son travail. Un jour, Cercle est passée par là. « Je ne savais pas que tu étais un sculpteur ! lui dit-elle. Il faut que tu fasses une statue de moi ! » Carré avait envie de faire quelque chose de parfait, mais plus il taillait sa pierre, plus il avait l'impression que c'était le contraire de parfait ....
Smilla connaît la neige. Groenlandaise, expatriée au Danemark, elle garde de son enfance une perception aigue et un amour incommensurable pour les paysages immaculés. Quand le petit Esajas se tue en tombant du toit d'un immeuble, elle ne croit pas à un accident. Smilla sait lire les empreintes sur la neige : ce ne sont pas celles d'un enfant qui jouait, mais celles d'une proie qui cherchait à s'enfuir...
David est avocat et voyage souvent en Europe. Il ne fait pas grand cas de ses origines juives. Sa femme, Emma, anglaise et peintre, l'a suivi au Danemark, laissant derrière elle ses ambitions artistiques. Au cours d'un dîner où leur fille Zoë leur présente son petit ami Nadeel, Emma prend l'initiative de lui parler des origines juives de David. Le malaise dans cette famille en apparence sans histoire s'accroît tout d'un coup. Puis arrive le premier vernissage de Zoë, étudiante aux Beaux-Arts, où l'installation vidéo provocante qu'elle a conçue avec Nadeel risque bien de mettre le feu aux poudres...
Dans une narration serrée à l'intrigue ramassée, Jens Christian Grøndahl évoque avec une grande justesse ces moments où nos identités se fissurent et où tous nos repères semblent se recomposer. Les complémentaires est sans doute son roman le plus contemporain - les questions d'appartenance, d'immigration et de multiculturalisme y sont clairement abordées - mais aussi le plus émouvant.
Un historien de l'art parvient à un tournant de son existence quand Astrid, son épouse, part soudain, après dix-huit ans de vie commune.
Cet événement déclenche alors un flot de souvenirs et de réflexions. Un amour de jeunesse sans issue, la rencontre d'Astrid, le mariage et les enfants, la vie mondaine dans la bourgeoisie intellectuelle de Copenhague, les voyages à Paris, Lisbonne et New York. Comment cette vie s'est-elle dessinée ? "Je dois tout réinventer, tout en sachant bien que je risque ainsi de recouvrir le peu que j'aurais peut-être mis au jour pendant ce temps.
Tout en brodant mon histoire, je me rends compte à quel point une vie reste pleine d'ombres et de silences. Comment prend-elle forme ? Pourquoi a-t-elle pris cette direction-là, cette direction décisive ?".