Ils sont morts à quelques semaines d'intervalle : d'abord le père, puis la vieille tante de celui-ci, enfin le grand-père maternel. Mais cette série funèbre semble n'avoir fait qu'un seul disparu : le narrateur, dont le vide occupe le centre du récit. C'est à la périphérie et à partir d'infimes indices (un dentier, quelques photos, une image pieuse) que se constitue peu à peu une histoire, qui finira par atteindre, par strates successives, l'horizon de l'Histoire majuscule avec sa Grande Guerre, berceau de tous les mystères.
Prix Goncourt en 1990, Les Champs d'honneur est devenu un classique de la littérature française contemporaine. C'est Jeanne Moreau en personne qui avait choisi d'enregistrer cette oeuvre majeure. Trente ans plus tard, Audiolib a pu rééditer cet enregistrement historique devenu introuvable, et le compléter d'une lecture par l'auteur des derniers chapitres, pour faire revivre ce chef d'oeuvre du patrimoine.
À quarante ans, Sophia n'a toujours pas d'enfant quand elle décide d'adopter une jeune orpheline de treize ans. Mais à la douleur de ne pouvoir enfanter succède alors dans la maison une autre blessure.
En quelques scènes où l'économie des moyens renforce l'efficacité du trait, Nina Berberova raconte ici les relations d'une soprano issue de la haute société pétersbourgeoise, avec Sonetchka, son accompagnatrice, bâtarde et pauvre ; elle décrit leur exil dans les années qui suivent la révolution d'Octobre, et leur installation à Paris où leur liaison se termine dans le silencieux paroxysme de l'amour et de la haine.
Virtuose de l'implicite, Nina Berberova sait tour à tour faire peser sur les rapports de ses personnages l'antagonisme sournois des classes sociales et l'envoûtement de la musique (il y a sur la voix quelques notations inoubliables). Par ce roman serré, violent, subtil, elle fut, en 1985, reçue en France, où elle avait passé plus de vingt ans avant de s'exiler définitivement aux Etats-Unis.
Un coeur simple, La Légende de saint Julien l'Hospitalier et Hérodias, composent les Trois contes de Gustave Flaubert, soit sa dernière production romanesque achevée et une de ses plus brillantes.
Un coeur simple raconte la vie de Félicité, fille de campagne, devenue servante de la petite bourgeoisie locale. Dévote et mystique, elle finit par s'attacher de manière démesurée à un perroquet.
La Légende de saint Julien l'Hospitalier retrace la vie d'un jeune homme, Julien, qui se voit prédire par un cerf qu'il tuera ses parents. Malgré une vie d'errances et d'aventures, il n'échappera pas à la tragique prophétie.
Jeanne Moreau met tout au son talent au service de la plume de Flaubert, et offre une interprétation inoubliable de ces deux Classiques.
Cet enregistrement d'exception, réalisé en 1987, a été remastérisé par Audiolib pour faire revivre ce chef d'oeuvre du patrimoine sonore.
L'écoute en classe de ce CD est autorisée par l'éditeur.
« Par une nuit de pleine lune de l'année 1863, un boutre, allant de Lamu à Zanzibar, faisait route à environ un mille de la côte. » Sur ce bateau, Saïd, neveu d'un chef puissant, le grand conteur Mira et Lincoln, un Anglais roux, devisent à propos de leur capacité à rêver. Ce dernier entreprend de raconter son histoire, qui n'est peut-être qu'une fable : une grande histoire d'amour et de trahison, qui emporte l'auditeur à travers le monde, et nourrit ses rêves.
À la manière des Mille et une nuits, Karen Blixen tisse un conte flamboyant, où se conjuguent verve, humour, poésie et un brin de folie.
Cet enregistrement d'exception, réalisé en 1987 a été remastérisé par Audiolib pour faire revivre ce chef d'oeuvre du patrimoine sonore.
"Échos" est une nouvelle de l'un des ultimes recueils de Karen Blixen, "Last Tales, Derniers contes d'hiver". Il a été écrit en 1957, en anglais comme la plupart des oeuvres de l'écrivaine danoise.
« Au cours de ses errances, Pellegrina Leoni, la diva qui avait perdu la voix, s'en vint dans une petite montagne non loin de Rome. Cela se passait au moment où elle avait fui Rome et son amant, Lincoln Forner. La grande passion qu'il lui portait menaçait de la placer et de la maintenir fermement dans une existence bien établie et bien stable.» K.B.
Pellegrina est persuadée que « la vie est dure », mais que Dieu, de temps à autre, se permet un « da capo », un recommencement, une résurrection. Un jour, elle entend dans l'église de ce petit village un enfant chanter le magnificat. N'est-ce pas là sa propre voix, celle qui lui a été enlevée ? Ce garçonnet, Emanuele, qui, bébé, a échappé à une catastrophe, est peut-être le Phénix renaissant de ses cendres. Et elle décide de le faire travailler.