Belles Lettres
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Lu Yu (733-804), auteur du Classique du thé, nous y décrit un art de vivre autour de cette boisson d'un raffinement insoupçonné. Il distingue neuf éléments primordiaux : la fabrication du breuvage, la sélection de la plante, les ustensiles employés, le choix du combustible, celui de l'eau, le séchage, la réduction en poudre, la cuisson et la dégustation. Il parcourut les principales régions de production du thé en Chine pour recueillir des informations autour de cette plante et faire un classement des meilleurs plants, s'adonnant à une critique des qualités de thé qui n'a rien à envier aux oenologues dans le domaine du vin.
À l'époque de Lu Yu, poésie, peinture, musique et dégustation du thé sont déjà et le deviendront encore plus après lui, des voies de développement spirituel. Influencé par son meilleur ami Jiaoran, un célèbre poète et moine Chan/Zen et ayant été lui-même élevé dans un monastère Chan, Lu Yu nous présente aussi le thé comme une Voie vers l'éveil et participe à la diffusion de cette boisson tant appréciée des lettrés, comme le montre notamment ce vers de Wang Wei (699-761) : « Une tasse de thé ! Je revis ! » La préparation du thé selon Lu Yu était fort différente de la mode actuelle par infusion des feuilles. Elle est décrite avec nombre d'images très poétiques qui font référence à des animaux ou des plantes et montrent le grand sens d'observation du monde végétal de Lu Yu. Ce texte a exercé une influence considérable, non seulement en Chine même, mais aussi au Japon et en Corée. -
écrits de trois dialecticiens de la Chine de l'époque des royaumes combattants
Deng Xizi, Yin Wenzi, Gongsun Longzi
- Belles Lettres
- Bibliotheque Chinoise
- 17 Mai 2024
- 9782251455686
Sont réunis ici trois textes de l'École des Noms, le Deng Xizi, le Yin Wenzi, et le Gongsun Longzi. Ils témoignent d'un moment critique de l'histoire de la pensée en Chine au temps des Royaumes Combattants (403-221 av. J.-C.), avant que le système des corrélations ne domine l'organisation du discours en Chine. Leur dialectique se règle sur le système de la prédication. Confucius avait fait de la rectitude des noms le principe premier du bon gouvernement, mais son idéal du roi nomothète, garant de cette rectitude, s'était perdu. D'où le succès de rhéteurs avides de dominer par leur usage captieux du langage. Contre cette éristique, devait se constituer une dialectique.
Le Deng Xizi distingue les deux pratiques : au « petit dialecticien », beau parleur sans foi ni loi, s'oppose le « grand dialecticien », qui appréhende les choses dans leur nature. Cette rectitude des noms commande à l'efficace des lois et à l'art de gouverner, au-delà même de la seule exigence morale. Le Yin Wenzi ajoute à cette analyse une dimension psychologique et humaine. Par le respect des catégories nominales, le prince éclairé cherche à rétablir l'accord entre ordre social et ordre naturel. Enfin, le Gongsun Longzi semble marquer l'aboutissement du projet de l'École des Noms. Choisissant la voie des paradoxes, exposés dans la forme du dialogue, il s'efforce de manifester toute la profondeur de la pensée de la désignation, elle-même au fondement de tout discours visant à saisir la forme de réalités toujours en devenir. Ces trois textes sont, pour la première fois en France, traduits ensemble et en entier. -
Les deux arbres de la voie ; les entretiens de Confucius ; Le livre de Lao-Tseu
Lao Tseu/Confucius
- Belles Lettres
- Bibliotheque Chinoise
- 17 Mai 2018
- 9782251447872
Le Lao-Tseu, attribué à un mystérieux sage taoïste qui aurait vécu aux VIe-Ve siècles avant notre ère mais dont la date de composition ne saurait remonter avant le IVe, est un mince ouvrage (cinq mille caractères) qui, sous une forme incantatoire et cryptique, s'interroge sur le Tao, le principe absolu, inconditionné et vide - la pure négativité - qui est à l'origine de tout ce qui existe. Et il en tire toutes les conséquences pratiques : dès lors que sur le plan métaphysique une entité peut exister dans l'absence et y puiser son efficacité, ne peut-on pas imaginer un pouvoir qui serait sans pouvoir pour reprendre la formule de Clastres ?
Toutefois cette leçon est dispensée en sous-main en quelque sorte, sous couvert de maximes à l'usage des Princes.
Les Entretiens de Confucius se donnent pour les propos du maître recueillis par ses disciples ; ils fournissent un témoignage de son enseignement. Toutefois, ce qu'il y a de remarquable dans celui-ci, c'est qu'il transmet moins une doctrine que ce que l'on pourrait appeler une « chorégraphie existentielle » qui a des résonnances éthiques et politiques.
D'où la place prééminente du Rite comme geste parfait, jouant le rôle ordonnateur que le logos a dans la philosophie grecque. D'où aussi l'usage très particulier du langage où le véritable contenu du message est en dehors des mots, dans le halo vague d'émotions suscitées par des paroles pour ainsi dire vides de sens.
Les traductions de ces deux classiques, accompagnées chacune d'une présentation substantielle et de notes détaillées s'employant à souligner l'ambiguïté des textes et la multiplicité des interprétations possibles, ont cherché à rendre en français les spécificités du style des deux ouvrages.
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La respiration embryonnaire et les méthodes du souffle : Sept écrits taoïstes des Tang (618-907)
Catherine Despeux
- Belles Lettres
- Bibliotheque Chinoise
- 15 Novembre 2024
- 9782251455983
Sont traduits ici les écrits sur les « méthodes du souffle » (qifa ??), datant pour la plupart des Tang (618-907), qui ont été intégrés au Canon taoïste des Ming. Ils exposent des procédés pour nourrir la vie, très en vogue à l'époque des Tang et aux époques postérieures. Ces méthodes consistent principalement en mouvements gymniques (daoyin ??), automassages, diètes telles que l'abstinence de grains (bigu ??), diverses façons de respirer (tuna ??), d'ingérer le souffle (fuqi ??), de faire circuler le souffle interne avec visualisations de ses trajets ou de sa diffusion dans diverses régions du corps (xingqi ??), emploi du souffle (yongqi ??) pour se soigner ou pour soigner autrui.
Les techniques qui y sont mentionnées prennent racine dès la fin des Royaumes combattants, vers le ive siècle avant notre ère, pour atteindre leur apogée sous les Tang, non sans avoir reçu l'influence de techniques bouddhiques de respiration (anapana), de visualisations du corps et de concentration (dhyana), dès les Six Dynasties (IIIe-VIe siècle). Après les Tang, non seulement elles feront partie, dans le contexte taoïste, de pratiques individuelles d'alchimie interne et de certains rituels, mais aussi elles se diffuseront encore plus qu'auparavant dans les milieux lettrés et médicaux.
Sous les Song, les Ming et les Qing, ces méthodes du souffle prendront place dans des ouvrages médicaux et dans des compilations de lettrés, dans le but de « nourrir la vie », de se maintenir en bonne santé, voire de soigner certains symptômes. De nos jours, elles ont été pour la plupart simplifiées et sont devenues l'une des bases de ce que l'on appelle le qigong ??. -
Vie de Xuanzang, pélerin et traducteur
Huili, Yancong
- Belles Lettres
- Bibliotheque Chinoise
- 17 Novembre 2023
- 9782251454849
En 629, le moine bouddhiste Xuanzang part pour l'Inde, autant pour marcher sur les traces du Buddha que pour approfondir sa connaissance des textes et des idées développées par les diverses écoles du bouddhisme. Il revient seize ans plus tard, ayant acquis une réputation de savant incontesté, et se consacre alors à la traduction de plus de soixante-dix ouvrages du canon qu'il a rapportés, après avoir rédigé, à la demande de l'empereur, la description des pays qu'il a visités. Son voyage, émaillé de péripéties, fournira le thème de l'un des quatre romans majeurs de la littérature chinoise, le Xiyou ji ou la Pérégrination vers l'Ouest. Parfaitement instruit dans la langue sanskrite, Xuanzang se révèle comme un maître de traduction incomparable qui ne sera pas surpassé.
Plusieurs biographies de Xuanzang furent rédigées par des disciples. La plus importante, qui fait l'objet de la présente traduction, est d'abord due à Huili qui, dès la disparition du maître ou peut-être même dès son retour en Chine, se chargea de la période de formation et surtout de voyage. Plus de vingt ans après la mort de Tripitaka, « Trois Corbeilles » (selon le surnom que l'on donna à Xuanzang), Yancong ajouta une deuxième partie correspondant à sa vie de traducteur et aux relations qu'il entretint avec les empereurs, en se fondant sur des échanges épistolaires, requêtes, mémoires ou adresses dans le cas de Xuanzang, décrets dans le cas des souverains. -
Mémoire sur les royaumes indigènes des terres et des mers d'occident
Didier Michel
- Belles Lettres
- Bibliotheque Chinoise
- 4 Février 2022
- 9782251451640
Dans la présentation et la traduction intégrale de deux relations de voyages du début du XVe siècle à partir du coeur de la Chine vers l'Ouest, Michel Didier nous offre à titre posthume le fruit de quelque vingt-cinq années de recherches sinologiques, menées parallèlement à une carrière bien remplie de commandant de bord, et nous fait bénéficier de son expertise unique sur l'histoire des techniques de navigation, ainsi que de ses connaissances géographiques et astronomiques et de son expérience vécue d'aviateur au long cours.
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Le papier dans la Chine impériale ; origines, fabrication, usages
Jean-pierre Drege
- Belles Lettres
- Bibliotheque Chinoise
- 10 Avril 2017
- 9782251446691
Considéré comme l'un des quatre trésors du lettré chinois traditionnel, avec le pinceau, l'encre et la pierre à encre, le papier a dépassé les limites du monde sinisé et conquis le monde entier à partir de la Chine, comme chacun le sait. Devenu le support privilégié de l'écrit, il s'est révélé indispensable à l'essor de l'imprimé, en Chine d'abord, en Europe ensuite. Jusqu'à une période récente, les conditions de sa création, puis de sa fabrication au cours des âges sont restées relativement mal connues. Le présent ouvrage a pour objectif de mettre à la disposition du lecteur un ensemble des principaux textes traitant de ce sujet, qu'il s'agisse d'ouvrages historiques, littéraires ou techniques, d'encyclopédies ou de monographies provinciales ou locales.
Cette histoire du papier par les textes passe, inévitablement, par le filtre qu'imposent les lettrés. Il privilégie le papier en tant que support de l'écrit et de l'image, du manuscrit au livre imprimé, de la peinture à la calligraphie. Le papier, dans toutes les variétés de sa production, depuis le papier quasiment non traité jusqu'aux papiers décorés les plus aboutis, est ainsi exploré. Ce filtre n'occulte pas pour autant les autres usages de ce matériau dans la vie quotidienne, du papier-monnaie fiduciaire ou sacrificiel jusqu'aux vêtements ou aux objets récréatifs.
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La guerre civile (755-759) ; oeuvre poétique II
Fu Du
- Belles Lettres
- Bibliotheque Chinoise
- 16 Janvier 2018
- 9782251447490
Ce second volume de l'intégrale de l'oeuvre poétique de Du Fu, le plus grand poète chinois classique, livre la traduction commentée de 109 poèmes composés entre 755 et 759, des années sombres pour l'Empire des Tang qu'une guerre civile sans précédent amène au bord du gouffre.
Du Fu, aux premières lignes du conflit, chante ces heures troubles avec la force du lettré indigné et l'impuissance d'un homme qui doit avant tout mettre sa famille à l'abri. Nombre des poèmes de ce volume sont gravés dans la mémoire collective de la Chine car ils énoncent en des vers inoubliables le goût amer de la défaite, l'appel à la résistance, l'impératif de la survie, le sort des plus démunis, l'inconséquence de la Cour, et la fonction salvatrice de la poésie.
Du Fu gagne en maturité dans l'épreuve, sa prosodie en densité, sa vision en puissance : l'équilibre fragile qu'il forge au fur et à mesure de la guerre entre l'évocation politique du drame qui se noue et la conscience morale de la honte qui l'étreint a défini jusqu'à nos jours la figure de l'intellectuel en Chine.
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Dialogues de Meou-Tseu pour dissiper la confusion
Maitre Meou
- Belles Lettres
- Bibliotheque Chinoise
- 20 Octobre 2017
- 9782251447551
Les Dialogues de Meou-Tseu pour dissiper la confusion auraient été composés par un lettré obscur, maître Meou, vivant dans la partie méridionale de l'empire des Han finissant. Versé à l'origine dans les Classiques et le Laozi, ce maître fait figure de premier lettré converti, et tente, à l'aide d'une rhétorique puisée dans la tradition classique chinoise, de préparer la voie pour l'enseignement, étrange et étranger, du Bouddha.
Ses dialogues formeront plus tard un modèle pour les nombreuses controverses qui contribuèrent à définir les « trois enseignements », confucianisme, bouddhisme et taoïsme. Au lecteur contemporain, ils permettent de ressentir et de comprendre l'étonnement, l'intérêt, la confusion ou encore l'hostilité qui pouvaient exister au moment de cette incomparable rencontre entre Chine des Han et bouddhisme indien.
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Traité des figures célestes : maître de Huainan
Marc Kalinowski
- Belles Lettres
- Bibliotheque Chinoise
- 18 Novembre 2022
- 9782251453729
Le « Traité des figures célestes » est le plus ancien écrit chinois sur les sciences célestes, touchant au fil du pinceau à des domaines aussi divers que la cosmologie, l'astronomie, l'astrologie, le calendrier, l'hémérologie, l'harmonie musicale et la gnomonique. À l'instar du Livre II de l'Histoire naturelle de Pline sur la cosmologie et la météorologie, cet écrit forme le chapitre trois du Maître de Huainan, un monument littéraire à caractère encyclopédique compilé au milieu du IIe siècle avant notre ère.
Si les « Figures célestes » ne sont pas sans évoquer les traités spécialisés sur l'astronomie et le calendrier compilés au siècle suivant et inclus dans les Histoires officielles de la dynastie Han, les calculs savants y sont peu présents et les exposés techniques introduits de manière souvent très allusive. En revanche, une large place est dévolue à la notion de souffle vital (qi), aux cycles d'alternance du yin et du yang et des cinq éléments, à des mythes et à des légendes, et une attention particulière est portée aux applications divinatoires du calendrier.
La présente traduction a largement bénéficié de la découverte récente, dans les tombes des élites locales du IVe au IIe siècle, d'un nombre considérable de manuscrits astrologiques, de recueils d'hémérologie et de calendriers. Ces témoignages vivants des écrits en circulation à l'époque dans la société permettent aujourd'hui de mieux comprendre l'organisation d'ensemble des « Figures célestes » et d'en élucider de nombreux passages obscurs. La quatrième partie de l'introduction fournit tous les éléments utiles pour guider la lecture de la traduction, et les commentaires font découvrir, chemin faisant, ces fascinants manuscrits encore largement inédits auxquels les auteurs ont puisé, d'une manière ou d'une autre, pour composer leur traité. -
Oeuvres complètes
Tao Yuanming, Philippe Uguen-lyon
- Belles Lettres
- Bibliotheque Chinoise
- 15 Avril 2022
- 9782251452500
Peu d'auteurs Chinois ont aussi profondément marqué la culture et les arts de l'Extrême-Orient que Tao Yuanming ??? - alias Tao Qian ??, ou « Maitre Cinq-Saules » -, poète reclus de la fin des Jin de l'Est ?? (317-420) et du début des Liu-Song ?? (420-479). Riche de quelque cent-trente poèmes et de plusieurs courtes proses, son oeuvre a traversé les siècles avec une fraicheur intacte. Ses lieux et ses emblèmes - la cabane de chaume, le retour chez soi, les jardins et les champs, le vin consolateur, le chrysanthème d'automne, et tant d'autres - devinrent dès la dynastie des Tang (618-907) les éléments d'un répertoire poétique et pictural commun, nourrissant dans son sillage le rêve de quiétude et d'indépendance d'innombrables lettrés de Chine, du Japon et d'ailleurs.
De sa vie, cernée d'ombres, on ne sait finalement que peu de choses, en dehors de ce que le poète nous en livre lui-même ; et ses biographies anciennes, répertoire d'anecdotes (probablement apocryphes) plus que source d'informations concrètes, décrivent un archétype plutôt qu'un individu. Mille ans de commentaires n'ont pas dissipé ses obscurités. Il reste insaisissable, entre deux légendes.
Présentées ici pour la première fois dans une édition française bilingue et critique, les oeuvres complètes de Tao Yuanming sont le testament poétique d'une manière singulière - et durable - d'habiter le monde. -
écrits de maître Guan ; quatre traités de l'art de l'esprit
Collectif
- Belles Lettres
- Bibliotheque Chinoise
- 15 Novembre 2011
- 9782251100074
Les quatre traités de "l'Art de l'esprit" sont avec le Laozi et le Zhuangzi les textes fondateurs du taoïsme.
Ecrits au cours de la période effervescente des Royaumes Combattants, entre le IVe et la fin du IIe siècle avant notre ère, ils mêlent sous forme de strophes versifiées et de prose libre des considérations, conseils et célébrations sur le Tao, la Puissance, l'Essence et le Souffle, ou encore la formation de l'univers et de l'être humain. Ces quatre essais formulent un mode de vie inédit, tourné vers la captation et la concentration des ressources intérieures pour développer un état d'omnipotence permettant au sage, ou au souverain, de régner sur le monde entier sous le Ciel.
Ce régime implique un art de se nourrir, de s'exprimer ou de combattre précisé dans des termes qui marqueront toute l'histoire des pratiques de soi en Chine. Cet ensemble d'exercices spirituels, respiratoires et gymniques devait permettre de convertir la force physique en énergie spirituelle. La lecture et la méditation de ces traités mêmes de "1'Art de l'esprit" devait à l'époque faire partie intégrante de ces exercices destinés à parfaire le soi et pleinement déployer sa nature.
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Mémoire scellé sur la situation de l'empire
Xi Zhu
- Belles Lettres
- Bibliotheque Chinoise
- 19 Novembre 2013
- 9782251100159
Rédigé en 1188 par le philosophe néoconfucéen Zhu Xi (1130-1200), ce mémoire confidentiel destiné à l'empereur Xiaozong dresse un implacable réquisitoire face à la corruption et l'incurie du système politique de son époque, et propose la mise en oeuvre de réformes visant à corriger les institutions et à redresser le pays. Partisan d'un confucianisme rénové, Zhu Xi estime que seul le ralliement de l'empereur aux idées contenues dans les classiques, dont La Grande Étude constitue le texte fondamental, permettra de remettre le pays sur la bonne voie. Fidèle à la tradition confucianiste d'engagement au service de l'État et de la société, Zhu Xi développe une argumentation politique où ses idées philosophiques apparaissent en filigrane, mettant en oeuvre ce « courage de la vérité » analysé par Michel Foucault. Rédigé dans le style sobre et élégant des lettrés, le Mémoire scellé sur la situation de l'Empire de 1188 offre une véritable leçon de confucianisme appliqué au gouvernement de l'Empire.Zhu Xi (1130-1200), philosophe et lettré originaire du Fujian, est le représentant majeur de la pensée « néoconfucéenne » sous les Song (960-1279). Il est l'auteur d'une oeuvre spéculative et intellectuelle considérable qui lui a parfois valu d'être comparé à saint Thomas d'Aquin. Ses commentaires aux Quatre Livres (Confucius, Mencius, La Grande Étude, L'Invariable Milieu) ont constitué la base du savoir lettré en Chine jusqu'au début du XXe siècle.Roger Darrobers enseigne la langue et la civilisation chinoises à l'Université Paris Ouest-Nanterre. Membre du CRCAO (UMR 8155), il a traduit, en collaboration avec Guillaume Dutournier, Une controverse lettrée. Correspondance philosophique sur le Taiji, de Zhu Xi et Lu Jiuyuan, publié aux Belles Lettres en 2012.
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Balance des discours ; traités philosphiques
Wang Chong
- Belles Lettres
- Bibliotheque Chinoise
- 6 Décembre 2019
- 9782251450278
La Balance des discours (Lunheng) est l'une des grandes sommes philosophiques de la Chine ancienne. Elle consiste en un recueil de 85 essais originaux, rédigés par le lettré Wang Chong (27-97?), l'un des principaux penseurs de la dynastie Han (206 av. J.-C. - 220 apr. J.-C.).
Le but avoué de Wang Chong est la « lutte contre l'erreur » : dans ses essais, il s'en prend à toutes sortes de conceptions qui ont cours de son temps, que ce soit les idées de penseurs anciens, des constructions idéologiques contemporaines, ou des croyances plus largement partagées. Dans sa critique, il mobilise, outre son bon sens et ses qualités d'observation, une immense érudition, multipliant les arguments et les exemples, ce qui fait de la Balance des discours non seulement une oeuvre philosophiquement importante en tant que telle, mais aussi une véritable encyclopédie des savoirs de la Chine ancienne.
La
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Au bout du monde (759) ; oeuvre poetique III
Du fu
- Belles Lettres
- Bibliotheque Chinoise
- 11 Juin 2021
- 9782251450810
Dans ce troisième volume de l'oeuvre poétique de Du Fu (712-770), celui que les Chinois considèrent depuis le XIe siècle comme le plus grand et le plus sage des poètes, figurent 95 poèmes composés entre le printemps et l'hiver 759. Cette année est charnière dans la vie du poète : elle le vit renoncer à sa carrière gouvernementale et prendre la route de l'exil vers la province occidentale du Gansu.
Tout au long de cette pérégrination, marquée par des conditions de vie extrêmement précaires et des sentiments lancinants d'errance, Du Fu chante l'abandon, l'indignation, la souffrance, l'ironie, la tristesse et parfois la consolation. Déterminé à préserver son intégrité morale face aux turpitudes des temps, il recherche aux confins de l'Empire un sanctuaire où se mettre à l'abri et, du moins l'espère-t-il avant de réaliser l'inanité de son entreprise, une situation lui permettant de faire vivre sa famille.
Mais, dans ce "bout du monde" qu'il découvre à Qinzhou, la dernière métropole chinoise à l'ouest au croisement des espaces ouighours et tibétains, non seulement nul ne vient à son aide, mais de plus le poète est le témoin de l'incapacité du pouvoir impérial à contenir la pression croissante des " barbares " sur cette frontière dont la défense a été affaiblie par la guerre civile. Ses poèmes manifestent une dimension personnelle jamais atteinte jusqu'ici : le lettré confucéen, qui avait tant espéré éclairer le règne de son souverain, trouve dans les ressorts les plus intimes de ses émotions l'expression du désenchantement et de la solitude.
Nombre de ces vers continuent d'inspirer aujourd'hui les intellectuels chinois, en raison de la puissance avec laquelle ils incarnent un humanisme forgé dans l'adversité. Abandonné de tous, il conduit femme et enfants affamés sur des corniches vertigineuses au fin fond du pays, à la recherche d'un logis qui se dérobe à chaque étape, et qui ne survit au bord des précipices que par la magie de ses chants : "la littérature honnit un destin accompli", dit Du Fu, "les démons se régalent des gens qui s'égarent...
Jette-donc un poème ! "
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Vies des saints exorcistes : hagiographies taoistes, XIe-XVIe siècles
Vincent Goossaert
- Belles Lettres
- Bibliotheque Chinoise
- 10 Septembre 2021
- 9782251451893
Dans le taoïsme comme dans toutes les traditions religieuses, l'hagiographie est un genre majeur. Les récits sur la vie des saints et des dieux constituent en effet des exposés aisément accessibles des principaux aspects de la religion, dont sa doctrine, sa morale et sa liturgie. Ils sont mobilisés comme outil de propagation et de prédication et donnent à voir les valeurs fondamentales et le modèle de vie de cette religion.
Au sein de la longue tradition hagiographique taoïste qui s'étend sur deux millénaires, les Vies des saints exorcistes se consacrent à un type particulier qu'elle définissent : les pratiquants des nouveaux rites exorcistes qui connaissent un grand succès à partir du XIe siècle. Ces saints nouent une alliance fusionnelle avec des divinités martiales effrayantes, et ces couples ainsi formés vivent au sein du peuple dont ils soignent les malheurs avant de monter au Ciel et devenir des dieux. Deux ouvrages complets, datés du XIe et du XIIIe siècle, sont traduits ici, ainsi que onze récits plus courts qui tous se présentent comme des variations sur un même modèle de vie qui représente tout un pan encore peu connu de la culture chinoise depuis un millénaire.
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Trois pièces du théâtre des Yuan
Anonyme
- Belles Lettres
- Bibliotheque Chinoise
- 29 Octobre 2015
- 9782251100180
En Chine, le théâtre chanté est apparu autour du XIIIe siècle de notre ère et a connu son plein épanouissement sous la dynastie mongole des Yuan (1279-1368). Le corpus dont nous disposons, constitué des cent-soixante-deux livrets qui nous sont parvenus, est d'une diversité et d'une richesse telles qu'on le considère depuis longtemps comme l'expression la plus haute du génie théâtral chinois. Dès le XVIIIe et XIXe siècles, les premiers traducteurs de ces pièces en avaient saisi l'importance et avaient insisté sur la nécessité de les découvrir pour mieux comprendre l'esprit de la civilisation chinoise. Destinées à un public populaire et écrites en langue vulgaire (à l'exception de les airs chantés), ces oeuvres nous renseignent en effet sur la manière dont les Chinois envisageaient certaines questions fondamentales : les sentiments, les valeurs, les croyances, les conflits individuels et collectifs ainsi que les ressources morales dont l'individu confronté aux situations les plus extrêmes devait se montrer capable.
Parmi ce vaste corpus, il nous a fallu choisir trois pièces qui nous paraissaient exemplaires et représentatives de la dramaturgie des Yuan. L'Automne au palais des Han, l'Orphelin des Zhao et Zhao Li offre sa chair sont les trois drames les plus connus du théâtre chinois qui ont été retenus pour cette édition.
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Le pavillon de l'ouest
Wang Shifu
- Belles Lettres
- Bibliotheque Chinoise
- 22 Janvier 2015
- 9782251100197
Le Pavillon de l'ouest (Xixiang ji), de Wang Shifu (ca. 1250-ca. 1307), est la pièce la plus célèbre du répertoire théâtral de la Chine classique.
Cette pièce - en fait une suite de cinq pièces - fut composée vers 1300, au coeur de la première grande période de floraison du théâtre en Chine, au temps des invasions jürchen puis mongole. Elle est l'un des plus remarquables représentants d'un genre connu sous le nom de zaju, « théâtre varié », qui fut la forme dominante du théâtre durant cette période.
L'intrigue retrace la rencontre hors des rites entre la fille d'une grande famille mandarinale et un jeune lettré candidat aux concours. Au-delà de sa qualité littéraire, cette oeuvre est aussi un monument qui a dominé l'imaginaire amoureux des derniers siècles de l'empire. Dans l'univers du théâtre et du roman, elle a influencé des centaines d'oeuvres : rien de ce qui concernait le rapport entre les sexes ne s'est alors exprimé sans que, sous une forme ou une autre, cette source cardinale ne fasse sentir sa présence.
Depuis sept cents ans, Le Pavillon de l'ouest est considéré comme la mère de toutes les pièces du théâtre chinois.
La traduction présentée ici est la première intégrale en français. Elle est basée sur la plus ancienne édition complète connue du texte, une xylographie illustrée imprimée à Pékin en 1498.
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Livres de morale révélés par les dieux
Anonyme
- Belles Lettres
- Bibliotheque Chinoise
- 4 Décembre 2012
- 9782251100111
Les livres de morale, shanshu sont encore peu étudiés et traduits en langues occidentales en dépit de leur importance fondamentale dans la pratique sociale, éthique et religieuse de la Chine moderne, depuis le XIIe siècle jusqu'à nos jours. On peut les définir comme des ouvrages consacrés à exhorter leurs lecteurs, par le raisonnement et l'exemple, à se conduire vertueusement. Ces exhortations se fondent sur la notion, commune à l'ensemble de la religion chinoise, de la rétribution morale des actes (bao ), notion que l'on trouve également exprimée, quoique sur des bases théologiques distinctes, dans les classiques des Trois enseignements (confucianisme, bouddhisme et taoïsme). Par religion chinoise, il faut entendre l'ensemble des croyances et pratiques faisant appel aux ressources (textes, clergés, rites, symboles) des Trois enseignements tout en étant le plus souvent largement indépendants. Les livres de morale, en accord avec les trois religions, affirment que tout acte vertueux (shan ) entraîne, immédiatement ou à terme, des conséquences favorables des bénédictions, fu , tandis que les actes vicieux (e ) entraînent des conséquences défavorables des malédictions, huo . Ils mettent en garde le lecteur contre les punitions qu'entraînent les péchés et les enjoignent à faire leur salut en détaillant de façon concrète un programme de vie pure menant à une bonne mort voire à la divinisation. Leurs thèmes principaux de réflexion sont le respect des dieux et des règles de pureté rituelle qui leur sont associées, la libre circulation des êtres et des biens ainsi que les Cinq normes sociales, très marquées par le confucianisme, qui déterminent les liens entre parents et enfants, mari et femme, frères aînés et cadets, souverain et sujet, ami et ami.Vincent Goossaert est historien, directeur d'études à l'EPHE et directeur adjoint du GSRL (Groupe Sociétés, Religions, Laïcités, EPHE-CNRS). Il travaille sur l'histoire sociale de la religion chinoise moderne, et s'intéresse particulièrement au taoïsme, aux spécialistes religieux, aux politiques religieuses et à la production des normes morales. Il est l'auteur d'une dizaine d'ouvrages seul ou en collectif, dont La Question religieuse en Chine (avec D.A. Palmer, 2012).
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Notes sur de nouveaux divertissements comiques
Fujiwara No akihira
- Belles Lettres
- Bibliotheque Chinoise
- 10 Avril 2014
- 9782251100098
L'auteur de ce court texte, le fonctionnaire lettré Fujiwara no Akihira, est aussi le compilateur d'une anthologie de textes écrits en sino-japonais par des lettrés, à l'inspiration fort convenue. Avec les Notes sur de nouveaux divertissements comiques, il inaugure un genre nouveau. Il commence par une longue énumération des distractions proposées au peuple de la ville par des baladins, chanteurs, danseurs, prestidigitateurs, imitateurs de ridicules. Cette énumération sert à Akihira pour introduire son sujet, une série de types humains composant la famille d'un capitaine de la garde des portes, épouses, filles, gendres et fils, en tout 28 personnes, décrites de façon à composer une suite aux imitations et parodies jouées dans les divertissements comiques de la ville. Or dans ces 28 personnes apparentées, il y a des fonctionnaires, des artisans, des marchands, des artistes et même des parasites, vivant du jeu ou de la vente de poèmes aux courtisans sans inspiration. Ce mélange rend compte d'un phénomène qui se développe au XIe siècle : l'impossibilité pour tous les fils de fonctionnaires de trouver un véritable emploi en a conduit certains, notamment ceux appartenant à des familles attachées à un organe technique, à braver les interdictions et à se mettre à leur compte.
S'il est probable qu'Akihira était intéressé par les transformations de la société de la capitale et par la diversification, son but premier est pédagogique. Il veut présenter le vocabulaire afférent à chaque activité, d'où des listes de mots se rapportant au jeu, à la lutte, aux études, à la poésie, à la calligraphie, à l'agriculture, au travail du fer ou du bois, à l'architecture etc. Pour alléger ce qui pourrait être un peu aride, Akihira a transformé ces listes quelquefois longues au point de n'être plus crédibles en effets comiques. Utilisant les ressources de la rhétorique et du beau style pour parler de choses triviales voire obscènes, il fournit une vision très fiable de la société et des activités économiques du temps, offrant un tableau inégalable de l'affaiblissement de l'administration ancienne et de l'apparition de ce qui sera la société médiévale.
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Une controverse lettrée ; correspondance philosophique sur le Taiji
Xi Zhu, Lu Jiuyuan
- Belles Lettres
- Bibliotheque Chinoise
- 23 Avril 2012
- 9782251100104
La controverse épistolaire ayant opposé Zhu Xi (1130-1200) et Lu Jiuyuan (1139-1193) à propos du « Taiji » (Faîte Suprême), constitue un des moments les plus célèbres de l'histoire de la philosophie en Chine. Elle marque l'affrontement des deux principales figures du renouveau de la pensée confucéenne et a influencé durablement l'histoire de ce qu'il est convenu d'appeler le néoconfucianisme.
Le « Taiji » (Faîte Suprême) qui représente, selon Zhu Xi et Lu Jiuyuan, le Principe à l'origine du monde et des êtres, est associé dans cette controverse à la notion de « Sans Faîte » sur laquelle les deux penseurs vont s'opposer. Alors que Lu Jiuyuan refuse d'associer le « Faîte Suprême » au « Sans Faîte » qu'il estime être une notion inspirée par la pensée taoïste, Zhu Xi voit au contraire dans ce dernier terme une simple détermination visant à souligner la dimension suprasensible du « Faîte Suprême », vu comme un équivalent du « Principe » (Li), à la fois transcendant et immanent au monde. De philosophique et métaphysique le débat prend alors un tour plus spécifiquement philologique et herméneutique, centré sur la compréhension des textes anciens et de l'héritage lettré.
Treize lettres (dont deux fragments), écrites entre 1195 et 1189, sont présentées et traduites intégralement pour la première fois du chinois dans une langue occidentale. Pour la première fois aussi, le lecteur dispose dans son ensemble d'un dossier lui permettant de saisir la manière dont se déroule un débat de type philosophique et herméneutique dans la Chine ancienne. Malgré la courtoisie apparente, de rigueur dans ce type d'échange, la virulence des arguments finit par l'emporter, sans qu'un consensus ne soit finalement atteint.
Une présentation en deux volets par les traducteurs a pour but de livrer les principales étapes de ce débat et sa postérité, tout en montrant que les lettrés sous la dynastie Song (960-1279) disposent d'un nouveau magistère dont l'ambition est de peser de manière déterminante sur la bonne gouvernance de l'empire. Différentes annexes, dont une chronologie et un index des noms, ainsi qu'une carte de la Chine sous les Song du Sud (1127-1279) complètent cet ouvrage.
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Dispute sur le sel et le fer
Anonyme
- Belles Lettres
- Bibliotheque Chinoise
- 16 Mars 2010
- 9782251100029
Porté au rang des classiques chinois, La Dispute sur le sel et le fer retranscrit les répliques échangées en 81 avant J.-C. au cours d'un conseil impérial, dont le point de départ est la question du monopole du sel et du fer, décrété quarante ans plus tôt comme moyen de renflouer le Trésor épuisé par la guerre contre les Huns et quelques autres barbares. Il s'ensuivra une controverse générale sur la manière de gouverner, entre d'une part, des tenants de l'école des Lois, pour lesquels les questions de morale n'ont aucune part à tenir dans le domaine politique, et d'autre part, des érudits confucéens et des sages.
Ce texte, transmis par Huan Kuan dans la seconde moitié du Ier siècle avant notre ère, constitue à la fois un témoignage de première main et sans fard sur les conditions de vie concrètes et sur les moeurs politiques de cette époque lointaine, et une mine de réflexions atemporelles sur l'art de gérer une société.
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Mémoire sur les pays bouddhiques
Faxian
- Belles Lettres
- Bibliotheque Chinoise
- 13 Septembre 2013
- 9782251100142
Précurseur du fameux voyageur et traducteur Xuanzang, qui se rendit en Inde dans le deuxième quart du VIIe siècle, le moine Faxian partit à la recherche de textes de discipline en 399, âgé d'environ soixante ans, avec quelques compagnons. Il gagna l'Inde du Nord, par les hautes montagnes de ce que l'on appelait alors les monts des Oignons, puis la vallée du Gange et enfin l'île de Ceylan, avant de repartir par bateau vers la Chine qu'il atteint en 412. Le récit qu'il a laissé s'est confondu avec son autobiographie qui se limite presque entièrement à cette période de sa vie. L'ouvrage, beaucoup mois volumineux que le Mémoire de Xuanzang, connu en français dans la traduction de Stanislas Julien sous le titre de Mémoire sur les contrées occidentales, est rapidement devenu un « classique » de la littérature de voyage et pas seulement un modèle édifiant les fidèles bouddhistes. Visitant les hauts lieux de la vie du Buddha, Faxian suggère souvent plus qu'il ne relate les circonstances qui ont donné lieu à l'édification de monuments, de monastères, de stu-pa et autres traces du bouddhisme des premiers siècles. C'est pourquoi la présente traduction est complétée par les explications de Xuanzang qui séjourna dans les mêmes lieux deux siècles plus tard et en laissa des descriptions fleuries.
L'ouvrage a été traduit jadis par Jean-Pierre Abel Rémusat (1788-1832), à une époque où les connaissances du bouddhisme en Europe étaient à peu près nulles. C'est donc une nouvelle traduction qui est proposée aujourd'hui, qui tient compte des travaux effectués depuis cette période.
On ne connaît avec précision ni la date de naissance ni celle de la mort de Faxian et on ne sait presque rien de sa vie, à l'exception de la période de son long voyage en Inde. Supposé né vers 340, entré au monastère dès son plus jeune âge, il semble s'être concentré sur les questions de discipline ; c'est précisément l'absence de textes sur lesquels s'appuyer pour étayer les formes de l'organisation communautaire des bouddhistes chinois qui détermine Faxian à entreprendre sa quête de textes originaux. Il en rapporte une dizaine d'ouvrages dont certains sont traduits par lui-même. Pourtant, quoiqu'ayant appris les langues indiennes en Inde et à Ceylan, il ne semble pas être devenu un expert et reste plutôt un collaborateur qu'un traducteur à part entière. Il décède dans les années 420.
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Traité de l'historien parfait ; chapitres intérieurs
Zhiji Liu
- Belles Lettres
- Bibliotheque Chinoise
- 10 Avril 2014
- 9782251100173
Le Traité de l'historien parfait fut composé au début du VIIIe siècle de notre ère, sous la dynastie des Tang, par le lettré chinois LIU Zhiji (661 laisser à la postérité ses réflexions personnelles sur la manière dont l'histoire devait être écrite. Cet auteur fut un professionnel dans ce domaine, employé de l'État impérial, et c'est là que réside tout l'intérêt du livre qu'il nous a transmis, qui nous ouvre ainsi les portes de l'historiographie officielle en Chine. Traité théorique et pratique, ce texte n'a aucun équivalent connu dans le reste du monde à cette époque.
Plutôt qu'un Comment doit-on écrire l'histoire est une sorte de Comment aurait-on dû écrire l'histoire fondé sur la critique de plus de trois cents textes historiques. C'est à la fois le cri du coeur d'un historien incompris par ses supérieurs, les notes de lecture d'un érudit et l'ensemble des sentences d' satisfaire.
Le Traité se divise en deux grandes parties : les chapitres intérieurs, qui représentent son coeur théorique, et les chapitres extérieurs, constitués pour l'essentiel de notes philologiques ou critiques. La présente édition comporte la traduction intégrale des chapitres intérieurs et en annexe, celle d'un chapitre extérieur sélectionné pour son intérêt autobiographique.
Cette traduction, qui représente un peu plus de la moitié de l'ouvrage dans son ensemble, est la première publiée dans une langue occidentale.