Belles Lettres
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Lu Yu (733-804), auteur du Classique du thé, nous y décrit un art de vivre autour de cette boisson d'un raffinement insoupçonné. Il distingue neuf éléments primordiaux : la fabrication du breuvage, la sélection de la plante, les ustensiles employés, le choix du combustible, celui de l'eau, le séchage, la réduction en poudre, la cuisson et la dégustation. Il parcourut les principales régions de production du thé en Chine pour recueillir des informations autour de cette plante et faire un classement des meilleurs plants, s'adonnant à une critique des qualités de thé qui n'a rien à envier aux oenologues dans le domaine du vin.
À l'époque de Lu Yu, poésie, peinture, musique et dégustation du thé sont déjà et le deviendront encore plus après lui, des voies de développement spirituel. Influencé par son meilleur ami Jiaoran, un célèbre poète et moine Chan/Zen et ayant été lui-même élevé dans un monastère Chan, Lu Yu nous présente aussi le thé comme une Voie vers l'éveil et participe à la diffusion de cette boisson tant appréciée des lettrés, comme le montre notamment ce vers de Wang Wei (699-761) : « Une tasse de thé ! Je revis ! » La préparation du thé selon Lu Yu était fort différente de la mode actuelle par infusion des feuilles. Elle est décrite avec nombre d'images très poétiques qui font référence à des animaux ou des plantes et montrent le grand sens d'observation du monde végétal de Lu Yu. Ce texte a exercé une influence considérable, non seulement en Chine même, mais aussi au Japon et en Corée. -
Écrits de trois dialecticiens de la Chine de l'époque des royaumes combattants
Gongsun Longzi, Yin Wenzi, Deng Xizi
- Les Belles Lettres
- Bibliothèque Chinoise
- 17 Mai 2024
- 9782251455686
Sont réunis ici trois textes de l'École des Noms, le Deng Xizi, le Yin Wenzi, et le Gongsun Longzi. Ils témoignent d'un moment critique de l'histoire de la pensée en Chine au temps des Royaumes Combattants (403-221 av. J.-C.), avant que le système des corrélations ne domine l'organisation du discours en Chine. Leur dialectique se règle sur le système de la prédication. Confucius avait fait de la rectitude des noms le principe premier du bon gouvernement, mais son idéal du roi nomothète, garant de cette rectitude, s'était perdu. D'où le succès de rhéteurs avides de dominer par leur usage captieux du langage. Contre cette éristique, devait se constituer une dialectique.
Le Deng Xizi distingue les deux pratiques : au « petit dialecticien », beau parleur sans foi ni loi, s'oppose le « grand dialecticien », qui appréhende les choses dans leur nature. Cette rectitude des noms commande à l'efficace des lois et à l'art de gouverner, au-delà même de la seule exigence morale. Le Yin Wenzi ajoute à cette analyse une dimension psychologique et humaine. Par le respect des catégories nominales, le prince éclairé cherche à rétablir l'accord entre ordre social et ordre naturel. Enfin, le Gongsun Longzi semble marquer l'aboutissement du projet de l'École des Noms. Choisissant la voie des paradoxes, exposés dans la forme du dialogue, il s'efforce de manifester toute la profondeur de la pensée de la désignation, elle-même au fondement de tout discours visant à saisir la forme de réalités toujours en devenir. Ces trois textes sont, pour la première fois en France, traduits ensemble et en entier. -
Trois traités sur le portrait
Ding Gao, Jiang Ji, Wang Yi
- Les Belles Lettres
- Bibliothèque Chinoise
- 4 Avril 2025
- 9782251456911
La peinture de portraits représente sous les deux dernières dynasties l'essentiel de la production picturale chinoise. Mais à l'époque des Ming et des Qing, les portraits n'entrent pas dans les collections et sont réservés à un usage privé, le plus souvent accompagné d'un rituel.
Les trois seuls traités consacrés à la technique picturale du portrait de l'histoire de l'art chinoise sont ici réunis et intégralement traduits : Secrets pour tracer les portraits (Xiexiang mijue , vers 1360) de Wang Yi (vers 1333-vers 1368) ; Secrets pour transmettre l'esprit (Chuanshen miyao ) de Jiang Ji (1714-1787) - inédit en langues occidentales - et Secrets pour tracer la vérité (Xiezhen mijue ) de Ding Gao (?-1761), complété par son fils Ding Yicheng (actif fin XVIIIe-début XIXe siècle).
Ces oeuvres nous donnent accès à un vocabulaire spécifique, apparenté d'une part à la physiognomonie et d'autre part à la peinture de « montagnes et eaux », le paysage pictural et littéraire traditionnel. Ce sont ainsi les lignes de force d'un visage qui sont scrutées, les alternances entre yin - le foncé - et yang - le clair - qui sont mises en valeur afin d'en faire ressortir les reliefs, mais sans aucun lien avec les lois de l'optique. Pourtant la méthode « occidentale » (xiyang), mentionnée et reconnue, n'est pas utilisée.
Outre leur intérêt à la fois théorique et pratique, ces traités nous offrent également un aperçu du rôle social des portraits et nous renseignent sur le statut des artistes attachés à cette activité. -
Mémoire sur les royaumes indigènes des terres et des mers d'occident
Didier Michel
- Les Belles Lettres
- Bibliothèque Chinoise
- 4 Février 2022
- 9782251451640
Dans la présentation et la traduction intégrale de deux relations de voyages du début du XVe siècle à partir du coeur de la Chine vers l'Ouest, Michel Didier nous offre à titre posthume le fruit de quelque vingt-cinq années de recherches sinologiques, menées parallèlement à une carrière bien remplie de commandant de bord, et nous fait bénéficier de son expertise unique sur l'histoire des techniques de navigation, ainsi que de ses connaissances géographiques et astronomiques et de son expérience vécue d'aviateur au long cours.
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La respiration embryonnaire et les méthodes du souffle : Sept écrits taoïstes des Tang (618-907)
Catherine Despeux
- Les Belles Lettres
- Bibliothèque Chinoise
- 15 Novembre 2024
- 9782251455983
Sont traduits ici les écrits sur les « méthodes du souffle » (qifa ??), datant pour la plupart des Tang (618-907), qui ont été intégrés au Canon taoïste des Ming. Ils exposent des procédés pour nourrir la vie, très en vogue à l'époque des Tang et aux époques postérieures. Ces méthodes consistent principalement en mouvements gymniques (daoyin ??), automassages, diètes telles que l'abstinence de grains (bigu ??), diverses façons de respirer (tuna ??), d'ingérer le souffle (fuqi ??), de faire circuler le souffle interne avec visualisations de ses trajets ou de sa diffusion dans diverses régions du corps (xingqi ??), emploi du souffle (yongqi ??) pour se soigner ou pour soigner autrui.
Les techniques qui y sont mentionnées prennent racine dès la fin des Royaumes combattants, vers le ive siècle avant notre ère, pour atteindre leur apogée sous les Tang, non sans avoir reçu l'influence de techniques bouddhiques de respiration (anapana), de visualisations du corps et de concentration (dhyana), dès les Six Dynasties (IIIe-VIe siècle). Après les Tang, non seulement elles feront partie, dans le contexte taoïste, de pratiques individuelles d'alchimie interne et de certains rituels, mais aussi elles se diffuseront encore plus qu'auparavant dans les milieux lettrés et médicaux.
Sous les Song, les Ming et les Qing, ces méthodes du souffle prendront place dans des ouvrages médicaux et dans des compilations de lettrés, dans le but de « nourrir la vie », de se maintenir en bonne santé, voire de soigner certains symptômes. De nos jours, elles ont été pour la plupart simplifiées et sont devenues l'une des bases de ce que l'on appelle le qigong ??. -
Traité des figures célestes : maître de Huainan
Marc Kalinowski
- Les Belles Lettres
- Bibliothèque Chinoise
- 18 Novembre 2022
- 9782251453729
Le « Traité des figures célestes » est le plus ancien écrit chinois sur les sciences célestes, touchant au fil du pinceau à des domaines aussi divers que la cosmologie, l'astronomie, l'astrologie, le calendrier, l'hémérologie, l'harmonie musicale et la gnomonique. À l'instar du Livre II de l'Histoire naturelle de Pline sur la cosmologie et la météorologie, cet écrit forme le chapitre trois du Maître de Huainan, un monument littéraire à caractère encyclopédique compilé au milieu du IIe siècle avant notre ère.
Si les « Figures célestes » ne sont pas sans évoquer les traités spécialisés sur l'astronomie et le calendrier compilés au siècle suivant et inclus dans les Histoires officielles de la dynastie Han, les calculs savants y sont peu présents et les exposés techniques introduits de manière souvent très allusive. En revanche, une large place est dévolue à la notion de souffle vital (qi), aux cycles d'alternance du yin et du yang et des cinq éléments, à des mythes et à des légendes, et une attention particulière est portée aux applications divinatoires du calendrier.
La présente traduction a largement bénéficié de la découverte récente, dans les tombes des élites locales du IVe au IIe siècle, d'un nombre considérable de manuscrits astrologiques, de recueils d'hémérologie et de calendriers. Ces témoignages vivants des écrits en circulation à l'époque dans la société permettent aujourd'hui de mieux comprendre l'organisation d'ensemble des « Figures célestes » et d'en élucider de nombreux passages obscurs. La quatrième partie de l'introduction fournit tous les éléments utiles pour guider la lecture de la traduction, et les commentaires font découvrir, chemin faisant, ces fascinants manuscrits encore largement inédits auxquels les auteurs ont puisé, d'une manière ou d'une autre, pour composer leur traité. -
Oeuvre poétique IV : Chengdu (760)
Du Fu
- Les Belles Lettres
- Bibliothèque Chinoise
- 22 Août 2025
- 9782251457109
Ce quatrième volume de l'oeuvre poétique de Du Fu (712-770) comprend les 88 poèmes composés entre décembre 759 et février 761 après qu'il eut quitté Qinzhou au Gansu pour rejoindre Chengdu, la préfecture régionale du Jiannan et l'ancienne capitale du royaume de Shu (l'actuelle province du Sichuan).
L'adversité est le compagnon de l'exil : à près de cinquante ans, Du Fu - qui n'est pas parvenu à trouver le refuge convoité à Qinzhou, est contraint de reprendre la route avec sa femme et ses enfants dans les pires des circonstances. À chaque étape, un nouveau poème dit son désenchantement et sa solitude ; parfois un site exceptionnel lui inspire des vers aussi vertigineux que les corniches à flanc de falaise qu'il arpente. Mais le plus souvent, il se dit « abruti et affamé », et honteux de faillir à ses devoirs de père et d'époux. Parvenu à Chengdu, il obtient l'assistance matérielle du gouverneur qu'il avait côtoyé avantguerre à la Capitale. En périphérie de la ville, au bord d'une rivière au nom flatteur des « Fleurs Baignées », il construit au printemps 760 la fameuse « chaumière » appelée à devenir l'un des sites touristiques les plus visités de Chine. Ses poèmes deviennent bucoliques, le poète assure à ses visiteurs que son « indolence est sincère », mais l'éloignement continue de le tourmenter jour et nuit : « Mal du pays : marcher sous la lune,
baigné d'un halo clair ; songer à mes frères : somnoler au soleil en fixant les nuages. »
Cette mosaïque de vignettes du quotidien mêlées à des considérations politiques fait de Du Fu un poète entier dont l'engagement ne souffre aucun répit. Même en rupture de ban, vivant d'expédients, il parvient à concilier dans ses vers l'émerveillement de la nature, l'étourdissement de l'alcool et la critique de son temps. -
Écrits de maître Guan ; quatre traités de l'art de l'esprit
Collectif
- Les Belles Lettres
- Bibliothèque Chinoise
- 15 Novembre 2011
- 9782251100074
Les quatre traités de "l'Art de l'esprit" sont avec le Laozi et le Zhuangzi les textes fondateurs du taoïsme.
Ecrits au cours de la période effervescente des Royaumes Combattants, entre le IVe et la fin du IIe siècle avant notre ère, ils mêlent sous forme de strophes versifiées et de prose libre des considérations, conseils et célébrations sur le Tao, la Puissance, l'Essence et le Souffle, ou encore la formation de l'univers et de l'être humain. Ces quatre essais formulent un mode de vie inédit, tourné vers la captation et la concentration des ressources intérieures pour développer un état d'omnipotence permettant au sage, ou au souverain, de régner sur le monde entier sous le Ciel.
Ce régime implique un art de se nourrir, de s'exprimer ou de combattre précisé dans des termes qui marqueront toute l'histoire des pratiques de soi en Chine. Cet ensemble d'exercices spirituels, respiratoires et gymniques devait permettre de convertir la force physique en énergie spirituelle. La lecture et la méditation de ces traités mêmes de "1'Art de l'esprit" devait à l'époque faire partie intégrante de ces exercices destinés à parfaire le soi et pleinement déployer sa nature. -
Le papier dans la Chine impériale ; origines, fabrication, usages
Jean-pierre Drege
- Les Belles Lettres
- Bibliothèque Chinoise
- 10 Avril 2017
- 9782251446691
Considéré comme l'un des quatre trésors du lettré chinois traditionnel, avec le pinceau, l'encre et la pierre à encre, le papier a dépassé les limites du monde sinisé et conquis le monde entier à partir de la Chine, comme chacun le sait. Devenu le support privilégié de l'écrit, il s'est révélé indispensable à l'essor de l'imprimé, en Chine d'abord, en Europe ensuite. Jusqu'à une période récente, les conditions de sa création, puis de sa fabrication au cours des âges sont restées relativement mal connues. Le présent ouvrage a pour objectif de mettre à la disposition du lecteur un ensemble des principaux textes traitant de ce sujet, qu'il s'agisse d'ouvrages historiques, littéraires ou techniques, d'encyclopédies ou de monographies provinciales ou locales.
Cette histoire du papier par les textes passe, inévitablement, par le filtre qu'imposent les lettrés. Il privilégie le papier en tant que support de l'écrit et de l'image, du manuscrit au livre imprimé, de la peinture à la calligraphie. Le papier, dans toutes les variétés de sa production, depuis le papier quasiment non traité jusqu'aux papiers décorés les plus aboutis, est ainsi exploré. Ce filtre n'occulte pas pour autant les autres usages de ce matériau dans la vie quotidienne, du papier-monnaie fiduciaire ou sacrificiel jusqu'aux vêtements ou aux objets récréatifs. -
Oeuvres complètes
Philippe Uguen-lyon, Tao Yuanming
- Les Belles Lettres
- Bibliothèque Chinoise
- 15 Avril 2022
- 9782251452500
Peu d'auteurs Chinois ont aussi profondément marqué la culture et les arts de l'Extrême-Orient que Tao Yuanming ??? - alias Tao Qian ??, ou « Maitre Cinq-Saules » -, poète reclus de la fin des Jin de l'Est ?? (317-420) et du début des Liu-Song ?? (420-479). Riche de quelque cent-trente poèmes et de plusieurs courtes proses, son oeuvre a traversé les siècles avec une fraicheur intacte. Ses lieux et ses emblèmes - la cabane de chaume, le retour chez soi, les jardins et les champs, le vin consolateur, le chrysanthème d'automne, et tant d'autres - devinrent dès la dynastie des Tang (618-907) les éléments d'un répertoire poétique et pictural commun, nourrissant dans son sillage le rêve de quiétude et d'indépendance d'innombrables lettrés de Chine, du Japon et d'ailleurs.
De sa vie, cernée d'ombres, on ne sait finalement que peu de choses, en dehors de ce que le poète nous en livre lui-même ; et ses biographies anciennes, répertoire d'anecdotes (probablement apocryphes) plus que source d'informations concrètes, décrivent un archétype plutôt qu'un individu. Mille ans de commentaires n'ont pas dissipé ses obscurités. Il reste insaisissable, entre deux légendes.
Présentées ici pour la première fois dans une édition française bilingue et critique, les oeuvres complètes de Tao Yuanming sont le testament poétique d'une manière singulière - et durable - d'habiter le monde. -
Vie de Xuanzang, pélerin et traducteur
Huili, Yancong
- Les Belles Lettres
- Bibliothèque Chinoise
- 17 Novembre 2023
- 9782251454849
En 629, le moine bouddhiste Xuanzang part pour l'Inde, autant pour marcher sur les traces du Buddha que pour approfondir sa connaissance des textes et des idées développées par les diverses écoles du bouddhisme. Il revient seize ans plus tard, ayant acquis une réputation de savant incontesté, et se consacre alors à la traduction de plus de soixante-dix ouvrages du canon qu'il a rapportés, après avoir rédigé, à la demande de l'empereur, la description des pays qu'il a visités. Son voyage, émaillé de péripéties, fournira le thème de l'un des quatre romans majeurs de la littérature chinoise, le Xiyou ji ou la Pérégrination vers l'Ouest. Parfaitement instruit dans la langue sanskrite, Xuanzang se révèle comme un maître de traduction incomparable qui ne sera pas surpassé.
Plusieurs biographies de Xuanzang furent rédigées par des disciples. La plus importante, qui fait l'objet de la présente traduction, est d'abord due à Huili qui, dès la disparition du maître ou peut-être même dès son retour en Chine, se chargea de la période de formation et surtout de voyage. Plus de vingt ans après la mort de Tripitaka, « Trois Corbeilles » (selon le surnom que l'on donna à Xuanzang), Yancong ajouta une deuxième partie correspondant à sa vie de traducteur et aux relations qu'il entretint avec les empereurs, en se fondant sur des échanges épistolaires, requêtes, mémoires ou adresses dans le cas de Xuanzang, décrets dans le cas des souverains. -
Traité juridique du livre des Jin
Frédéric Constant
- Les Belles Lettres
- Bibliothèque Chinoise
- 4 Avril 2025
- 9782251455549
Le Traité juridique du Livre des Jin est l'un des rares récits encore disponibles sur le droit médiéval et la genèse de la codification du droit en Chine. Il constitue à ce titre une source majeure pour l'étude de l'ancien droit chinois, dont il éclaire une période charnière et par ailleurs peu documentée.
Le Livre des Jin, qui relève de la catégorie des Histoires officielles, fut compilé sur ordre de l'empereur Taizong et sous la direction de Fang Xuanling (578-648), éminent lettré Tang et proche de l'empereur. Il contient plusieurs monographies consacrées à des savoirs spécialisés, dont le Traité juridique. Ses rédacteurs, restés anonymes, y présentent l'évolution du droit chinois depuis ses origines mythiques jusqu'aux institutions des Jin, décrites de façon synthétique. Les auteurs reproduisirent dans leur ouvrage le texte de mémoires rédigés par plusieurs des grandes figures de la science juridique, à l'instar de Liu Song et de Zhang Fei, dont les travaux constituent des contributions de premier ordre à l'entreprise de systématisation des règles du droit chinois.
Ces documents originaux rendent également compte de controverses célèbres qui opposèrent plusieurs générations de lettrés, telle celle née sous les Han à propos du rétablissement des mutilations corporelles et qui était toujours vivace sous les Jin. Pris dans son ensemble, le Traité juridique du Livre des Jin offre un témoignage remarquable sur la pensée juridique chinoise. -
Dispute sur le sel et le fer
Anonyme
- Les Belles Lettres
- Bibliothèque Chinoise
- 16 Mars 2010
- 9782251100029
Porté au rang des classiques chinois, La Dispute sur le sel et le fer retranscrit les répliques échangées en 81 avant J.-C. au cours d'un conseil impérial, dont le point de départ est la question du monopole du sel et du fer, décrété quarante ans plus tôt comme moyen de renflouer le Trésor épuisé par la guerre contre les Huns et quelques autres barbares. Il s'ensuivra une controverse générale sur la manière de gouverner, entre d'une part, des tenants de l'école des Lois, pour lesquels les questions de morale n'ont aucune part à tenir dans le domaine politique, et d'autre part, des érudits confucéens et des sages.
Ce texte, transmis par Huan Kuan dans la seconde moitié du Ier siècle avant notre ère, constitue à la fois un témoignage de première main et sans fard sur les conditions de vie concrètes et sur les moeurs politiques de cette époque lointaine, et une mine de réflexions atemporelles sur l'art de gérer une société. -
Dialogues de Meou-Tseu pour dissiper la confusion
Maitre Meou
- Les Belles Lettres
- Bibliothèque Chinoise
- 20 Octobre 2017
- 9782251447551
Les Dialogues de Meou-Tseu pour dissiper la confusion auraient été composés par un lettré obscur, maître Meou, vivant dans la partie méridionale de l'empire des Han finissant. Versé à l'origine dans les Classiques et le Laozi, ce maître fait figure de premier lettré converti, et tente, à l'aide d'une rhétorique puisée dans la tradition classique chinoise, de préparer la voie pour l'enseignement, étrange et étranger, du Bouddha.
Ses dialogues formeront plus tard un modèle pour les nombreuses controverses qui contribuèrent à définir les « trois enseignements », confucianisme, bouddhisme et taoïsme. Au lecteur contemporain, ils permettent de ressentir et de comprendre l'étonnement, l'intérêt, la confusion ou encore l'hostilité qui pouvaient exister au moment de cette incomparable rencontre entre Chine des Han et bouddhisme indien. -
Les deux arbres de la voie ; les entretiens de Confucius ; Le livre de Lao-Tseu
Lao Tseu/Confucius
- Les Belles Lettres
- Bibliothèque Chinoise
- 17 Mai 2018
- 9782251447872
Le Lao-Tseu, attribué à un mystérieux sage taoïste qui aurait vécu aux VIe-Ve siècles avant notre ère mais dont la date de composition ne saurait remonter avant le IVe, est un mince ouvrage (cinq mille caractères) qui, sous une forme incantatoire et cryptique, s'interroge sur le Tao, le principe absolu, inconditionné et vide - la pure négativité - qui est à l'origine de tout ce qui existe. Et il en tire toutes les conséquences pratiques : dès lors que sur le plan métaphysique une entité peut exister dans l'absence et y puiser son efficacité, ne peut-on pas imaginer un pouvoir qui serait sans pouvoir pour reprendre la formule de Clastres ?
Toutefois cette leçon est dispensée en sous-main en quelque sorte, sous couvert de maximes à l'usage des Princes.
Les Entretiens de Confucius se donnent pour les propos du maître recueillis par ses disciples ; ils fournissent un témoignage de son enseignement. Toutefois, ce qu'il y a de remarquable dans celui-ci, c'est qu'il transmet moins une doctrine que ce que l'on pourrait appeler une « chorégraphie existentielle » qui a des résonnances éthiques et politiques.
D'où la place prééminente du Rite comme geste parfait, jouant le rôle ordonnateur que le logos a dans la philosophie grecque. D'où aussi l'usage très particulier du langage où le véritable contenu du message est en dehors des mots, dans le halo vague d'émotions suscitées par des paroles pour ainsi dire vides de sens.
Les traductions de ces deux classiques, accompagnées chacune d'une présentation substantielle et de notes détaillées s'employant à souligner l'ambiguïté des textes et la multiplicité des interprétations possibles, ont cherché à rendre en français les spécificités du style des deux ouvrages. -
Balance des discours ; traités philosphiques
Wang Chong
- Les Belles Lettres
- Bibliothèque Chinoise
- 6 Décembre 2019
- 9782251450278
La Balance des discours (Lunheng) est l'une des grandes sommes philosophiques de la Chine ancienne. Elle consiste en un recueil de 85 essais originaux, rédigés par le lettré Wang Chong (27-97?), l'un des principaux penseurs de la dynastie Han (206 av. J.-C. - 220 apr. J.-C.).
Le but avoué de Wang Chong est la « lutte contre l'erreur » : dans ses essais, il s'en prend à toutes sortes de conceptions qui ont cours de son temps, que ce soit les idées de penseurs anciens, des constructions idéologiques contemporaines, ou des croyances plus largement partagées. Dans sa critique, il mobilise, outre son bon sens et ses qualités d'observation, une immense érudition, multipliant les arguments et les exemples, ce qui fait de la Balance des discours non seulement une oeuvre philosophiquement importante en tant que telle, mais aussi une véritable encyclopédie des savoirs de la Chine ancienne.
La -
Esquif sur l'océan de la peinture
Shen Zongqian
- Les Belles Lettres
- Bibliothèque Chinoise
- 7 Juin 2019
- 9782251449470
L'Esquif sur l'océan de la peinture (1781) de Shen Zongqian se présente comme un traité de peinture à l'usage des pratiquants et des connaisseurs. Pourtant, cet ouvrage rend la peinture chinoise accessible à tous. Cela explique certainement son succès auprès des artistes et théoriciens chinois du XXe siècle et contemporains.
Ce traité est le plus complet et le plus riche de l'ère Qianlong. Alors que les auteurs des Qing affectionnent en général les notes au fil du pinceau (suibi), le texte de Shen Zongqian frappe au contraire par sa structure en quatre chapitres euxmêmes divisés en parties et paragraphes se suivant de façon logique. La construction de l'ouvrage est ainsi extrêmement rigoureuse.
Les deux premiers chapitres portent sur la peinture de montagnes et d'eaux (shanshui), c'est-à-dire le paysage pictural et littéraire. Le chapitre trois est dédié à la « transmission de l'esprit », autrement dit, le portrait, alors que le chapitre quatre conçoit la peinture de personnages comme l'union du shanshui et du portrait.
Le texte, se référant à ses célèbres prédécesseurs, développe et explique quantité de notions techniques, philosophiques ou esthétiques employées en calligraphie et peinture, de façon claire et concrète. Produit de « l'orthodoxie », il en soulève également les contradictions et propose des solutions.
Jusque-là inédit dans des langues occidentales, ce texte représente un témoignage précieux sur la place et le rôle social, historique, esthétique, technique et idéologique de la peinture lettrée au XVIIIe siècle.
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Les dix-neuf poèmes anciens
Collectif
- Les Belles Lettres
- Bibliothèque Chinoise
- 13 Octobre 2010
- 9782251100036
Les Dix-Neuf Poèmes anciens, que l'on peut dater approximativement de la grande dynastie des Han (206 avant J.-C. - 220 après J -C.), jouissent en Chine d'une immense célébrité. Recueillant, sans rien en perdre, l'héritage multiséculaire des traditions poétiques de la haute Antiquité, ils apparaissent comme l'aurore d'un art nouveau, celui de la grande poésie classique. Ils ont été souvent traduits en Occident. Mais sous leurs qualités, évidentes pour nous autres, de simplicité, de mesure, de discrétion, ils offrent en réalité au lecteur chinois un trésor qui n'a cessé d'alimenter la méditation, la rêverie, l'émerveillement, le débat. Pour essayer de comprendre cette fascination, et considérant qu'il n'y a guère de meilleure introduction à l'histoire de la poésie chinoise que ces courtes pièces, le présent livre s'est efforcé, modestement, d'en donner une analyse approfondie, fondée sur les réflexions de grands maîtres chinois et japonais, anciens et modernes.
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Commentaire au traité de la naissance dans la terre pure de Vasubandhu
Tanluan
- Les Belles Lettres
- Bibliothèque Chinoise
- 19 Février 2021
- 9782251450896
Le Commentaire de Tanluan est la toute première monographie proprement chinoise à aborder le courant de la Terre Pure (Jingtu), cette tradition caractéristique du bouddhisme du Grand Véhicule consacrée au champ de buddha Sukhavati (« La Bienheureuse ») et aux différents moyens de la contempler ou d'aller y naître. L'originalité de Tanluan est de se situer à une époque charnière où sont déjà traduites les oeuvres majeures du canon bouddhique, mais avant la systématisation des doctrines en différentes écoles, lui-même ne se réclamant d'aucune lignée magistrale. Cette indépendance lui permet de développer une interprétation de la Terre Pure radicalement subitiste, avant même les fameux développements du Chan (Zen), puisque Tanluan affirme que quiconque peut obtenir le nirvana sans trancher les passions, y compris les pires criminels.
L'originalité de Tanluan tient aussi à son aptitude à développer une argumentation conforme à l'exégèse bouddhique traditionnelle tout en captant l'attention du lecteur chinois par de multiples allusions à sa culture autochtone, y compris les Classiques.
Après sa mort cependant, Tanluan tomba rapidement dans l'oubli, peut-être parce que sa réputation de médecin taoïste l'avait emporté sur celle de maître bouddhiste. Mais son Commentaire sera redécouvert sept siècles plus tard au Japon, où il jouit depuis d'une faveur extraordinaire dans les milieux concernés. -
Mémoire sur les pays bouddhiques
Faxian
- Les Belles Lettres
- Bibliothèque Chinoise
- 13 Septembre 2013
- 9782251100142
Précurseur du fameux voyageur et traducteur Xuanzang, qui se rendit en Inde dans le deuxième quart du VIIe siècle, le moine Faxian partit à la recherche de textes de discipline en 399, âgé d'environ soixante ans, avec quelques compagnons. Il gagna l'Inde du Nord, par les hautes montagnes de ce que l'on appelait alors les monts des Oignons, puis la vallée du Gange et enfin l'île de Ceylan, avant de repartir par bateau vers la Chine qu'il atteint en 412. Le récit qu'il a laissé s'est confondu avec son autobiographie qui se limite presque entièrement à cette période de sa vie. L'ouvrage, beaucoup mois volumineux que le Mémoire de Xuanzang, connu en français dans la traduction de Stanislas Julien sous le titre de Mémoire sur les contrées occidentales, est rapidement devenu un « classique » de la littérature de voyage et pas seulement un modèle édifiant les fidèles bouddhistes. Visitant les hauts lieux de la vie du Buddha, Faxian suggère souvent plus qu'il ne relate les circonstances qui ont donné lieu à l'édification de monuments, de monastères, de stu-pa et autres traces du bouddhisme des premiers siècles. C'est pourquoi la présente traduction est complétée par les explications de Xuanzang qui séjourna dans les mêmes lieux deux siècles plus tard et en laissa des descriptions fleuries.
L'ouvrage a été traduit jadis par Jean-Pierre Abel Rémusat (1788-1832), à une époque où les connaissances du bouddhisme en Europe étaient à peu près nulles. C'est donc une nouvelle traduction qui est proposée aujourd'hui, qui tient compte des travaux effectués depuis cette période.
On ne connaît avec précision ni la date de naissance ni celle de la mort de Faxian et on ne sait presque rien de sa vie, à l'exception de la période de son long voyage en Inde. Supposé né vers 340, entré au monastère dès son plus jeune âge, il semble s'être concentré sur les questions de discipline ; c'est précisément l'absence de textes sur lesquels s'appuyer pour étayer les formes de l'organisation communautaire des bouddhistes chinois qui détermine Faxian à entreprendre sa quête de textes originaux. Il en rapporte une dizaine d'ouvrages dont certains sont traduits par lui-même. Pourtant, quoiqu'ayant appris les langues indiennes en Inde et à Ceylan, il ne semble pas être devenu un expert et reste plutôt un collaborateur qu'un traducteur à part entière. Il décède dans les années 420. -
Mémoire scellé sur la situation de l'empire
Xi Zhu
- Les Belles Lettres
- Bibliothèque Chinoise
- 19 Novembre 2013
- 9782251100159
Rédigé en 1188 par le philosophe néoconfucéen Zhu Xi (1130-1200), ce mémoire confidentiel destiné à l'empereur Xiaozong dresse un implacable réquisitoire face à la corruption et l'incurie du système politique de son époque, et propose la mise en oeuvre de réformes visant à corriger les institutions et à redresser le pays. Partisan d'un confucianisme rénové, Zhu Xi estime que seul le ralliement de l'empereur aux idées contenues dans les classiques, dont La Grande Étude constitue le texte fondamental, permettra de remettre le pays sur la bonne voie. Fidèle à la tradition confucianiste d'engagement au service de l'État et de la société, Zhu Xi développe une argumentation politique où ses idées philosophiques apparaissent en filigrane, mettant en oeuvre ce « courage de la vérité » analysé par Michel Foucault. Rédigé dans le style sobre et élégant des lettrés, le Mémoire scellé sur la situation de l'Empire de 1188 offre une véritable leçon de confucianisme appliqué au gouvernement de l'Empire.Zhu Xi (1130-1200), philosophe et lettré originaire du Fujian, est le représentant majeur de la pensée « néoconfucéenne » sous les Song (960-1279). Il est l'auteur d'une oeuvre spéculative et intellectuelle considérable qui lui a parfois valu d'être comparé à saint Thomas d'Aquin. Ses commentaires aux Quatre Livres (Confucius, Mencius, La Grande Étude, L'Invariable Milieu) ont constitué la base du savoir lettré en Chine jusqu'au début du XXe siècle.Roger Darrobers enseigne la langue et la civilisation chinoises à l'Université Paris Ouest-Nanterre. Membre du CRCAO (UMR 8155), il a traduit, en collaboration avec Guillaume Dutournier, Une controverse lettrée. Correspondance philosophique sur le Taiji, de Zhu Xi et Lu Jiuyuan, publié aux Belles Lettres en 2012.
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Le pavillon de l'ouest
Wang Shifu, Rainier Lanselle
- Les Belles Lettres
- Bibliothèque Chinoise
- 22 Janvier 2015
- 9782251100197
Le Pavillon de l'ouest (Xixiang ji), de Wang Shifu (ca. 1250-ca. 1307), est la pièce la plus célèbre du répertoire théâtral de la Chine classique.
Cette pièce - en fait une suite de cinq pièces - fut composée vers 1300, au coeur de la première grande période de floraison du théâtre en Chine, au temps des invasions jürchen puis mongole. Elle est l'un des plus remarquables représentants d'un genre connu sous le nom de zaju, « théâtre varié », qui fut la forme dominante du théâtre durant cette période.
L'intrigue retrace la rencontre hors des rites entre la fille d'une grande famille mandarinale et un jeune lettré candidat aux concours. Au-delà de sa qualité littéraire, cette oeuvre est aussi un monument qui a dominé l'imaginaire amoureux des derniers siècles de l'empire. Dans l'univers du théâtre et du roman, elle a influencé des centaines d'oeuvres : rien de ce qui concernait le rapport entre les sexes ne s'est alors exprimé sans que, sous une forme ou une autre, cette source cardinale ne fasse sentir sa présence.
Depuis sept cents ans, Le Pavillon de l'ouest est considéré comme la mère de toutes les pièces du théâtre chinois.
La traduction présentée ici est la première intégrale en français. Elle est basée sur la plus ancienne édition complète connue du texte, une xylographie illustrée imprimée à Pékin en 1498. -
Le Xunzi a pour auteur, selon une tradition ancienne chinoise, le penseur du même nom. Xunzi, qui se réclame de Confucius, a vécu entre le IVe et le IIIe siècle avant notre ère. Ainsi que nombre de penseurs chinois, depuis Confucius jusqu'à des penseurs importants du début du XXe siècle, il a exercé des fonctions officielles, ce qui lui a donné une expérience irremplaçable. Le recueil qui nous été transmis sous son nom, et dont la plus grande partie semble bien lui être due, est le premier ouvrage d'un penseur chinois qui ait pris soin d'écrire lui-même la teneur de son enseignement. Confucius n'a rien écrit, de Mengzi nous n'avons que des témoignages de disciples, nous ne sommes pas même sûrs que Laozi ait existé. Ce premier exemple fut extrêmement suivi au cours des siècles ; les Chinois sont habitués à ce que les livres de leurs penseurs abordent des sujets extrêmement variés. L'histoire, le langage, la morale, la politique, l'écologie, la musique, l'art de la guerre, l'étude, les théories des autres écoles de pensée, les textes considérés déjà comme classiques à son époque, tout lui est matière à penser et à écrire, surtout en prose mais parfois aussi en vers.
L'immense prestige de Xunzi s'explique par la richesse des thèmes abordés, par la connaissance qu'il a de très nombreux autres penseurs (qu'il ne se prive pas de critiquer, parfois vertement), et aussi par la richesse de sa pensée sur des thèmes centraux de la vie humaine. Sa réflexion sur le langage a traversé les siècles et sa méditation sur le thème de la mauvaiseté foncière de la nature humaine n'a pas fini de faire couler de l'encre. Il s'élève contre toutes les superstitions, raillant à la fois les physiognomonistes et les dévots qui suivent aveuglément les processions destinées à faire venir la pluie ou à attirer les bénédictions des Dieux.
Xunzi a fréquenté à la fois des Souverains, des ministres, des chefs de guerre et des pédagogues. Il a vécu une époque où un monde ancien achevait de s'effondrer et où des courants nouveaux se faisaient jour.
Certains lui sont en partie dus et il s'est efforcé toute sa vie de lutter contre d'autres. Les joutes oratoires étaient monnaie courante dans une société qui se cherchait d'autres normes que celles qui avaient encadré les siècles précédents et l'expression « Cent Écoles » est éloquente à cet égard. Xunzi est un témoin incontournable de cette transformation de l'espace chinois en un grand empire, qui n'a jamais cessé depuis lors de faire rêver les Chinois. -
Manifeste à l'empereur adressé par les candidats au doctorat
Kang Youwei
- Les Belles Lettres
- Bibliothèque Chinoise
- 18 Octobre 2016
- 9782251110233
Rédigé le 2 mai 1895, au lendemain de la signature du traité de Shimonoseki qui cédait Taïwan au Japon, le Manifeste de Kang Youwei (1858-1927) adressé à l'empereur Guangxu élabore une série de propositions concrètes visant à la modernisation de la Chine.
Signé par quelque douze cents lettrés, cet appel, s'il ne fut pas immédiatement entendu, annonce l'éphémère Mouvement de Réformes de 1898 dont Kang Youwei fut l'une des principales têtes pensantes. Son contenu préfigure l'évolution actuelle de la Chine et éclaire ses relations avec le reste du monde.
Pour la première fois, l'opinion publique semblait en mesure de peser sur le cours de l'Histoire. L'échec des Réformes de 1898 et l'exil de ses hérauts vont laisser le champ libre aux partisans de la voie révolutionnaire. Un autre horizon s'ouvre alors pour la Chine.