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Sciences humaines & sociales
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Anatomie d'un génocide ; vie et mort dans une ville nommée Buczacz
Omer Bartov
- Plein Jour
- 15 Janvier 2021
- 9782370670564
Buczacz est une petite ville de Galicie (aujourd'hui en Ukraine). Pendant plus de 400 ans, des communautés diverses y ont vécu plus ou moins ensemble ; jusqu'à la Deuxième Guerre mondiale, qui a vu la disparition de toute sa population juive. En se concentrant sur ce seul lieu, étudié depuis l'avant-Première Guerre mondiale, Omer Bartov reconstitue une évolution polarisée par l'avènement des nationalismes polonais et ukrainien, et la lutte entre les deux communautés, tandis que l'antisémitisme s'accroît. À partir d'archives récoltées pendant plus de 20 ans, d'une documentation considérable, de journaux intimes, de rapports politiques, milliers d'archives rarement analysées jusqu'à aujourd'hui, il retrace le chemin précis qui a mené à la Shoah. Il renouvelle en profondeur notre regard sur les ressorts sociaux et intimes de la destruction des Juifs d'Europe.
Omer Bartov est professeur d'histoire européenne à Brown University (États-Unis). Il est l'auteur de plusieurs livres importants, dont un seul, jusque-là, a été traduit en français (L'Armée d'Hitler, Hachette, 1999). Anatomie d'un génocide a été célébré par Jan Gross, Tom Segev, Christopher Browning, Saul Friedlander, Philip Sands...
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Contes des frontières : Faire et défaire le passé en Ukraine
Omer Bartov
- Plein Jour
- 5 Janvier 2024
- 9782370670731
A` nouveau Omer Bartov e´tudie Buczacz, a ville de Galicie qui servait de´ja` de point d'ancrage pour de´crire le processus du ge´nocide dans Anatomie d'un ge´nocide (Plein Jour 2021). Cette fois, il e´tudie les perceptions et l'imaginaire que chacune des communaute´s juive, polonaise et ukrainienne nourrissait sur elle-me^me, ce a depuis les origines de sa pre´sence dans ce territoire des confins de l'Europe.
Comment des voisins partageant un sol commun ont-ils e´ abore´ des re´cits fondateurs de leurs identite´s jusqu'a` opposer leurs me´moires ? comment se voyaient-ils les uns les autres, mais e´galement eux-me^mes ; quels espoirs nourrissaient-ils ? Les mythes ont ainsi influence´ a grande histoire, le nationalisme, les luttes, et de fac¸on plus intime les espoirs individuels, voire les de´sirs de partir de´couvrir un monde plus arge, nouveau, moderne. Ce livre, qui traite de ces re´cits « nationaux », de a construction de l'identite´ et de l'opposition qu'elle peut induire entre les diffe´rents groupes, apparai^t comme une cle´ de compre´hension du passe´ autant que du pre´sent. Aujourd'hui avec a guerre en Ukraine, sa re´sonance, son actualite´ sont encore plus nettes. -
Un si long mois de février : Histoire intime de la guerre en Ukraine
Clara Marchaud
- Plein Jour
- 8 Mars 2024
- 9782370671004
Comment vit-on au quotidien pendant une guerre ? Comment se lave-t-on quand il n'y a ni eau ni électricité ? Que choisit-on d'emporter dans le métro lorsque les bombes s'abattent sur votre quartier ? Quel avenir, quand on a moins de 30 ans, se dessine devant vous ?
Clara Marchaud vivait en colocation avec des amies à Kyiv avant l'invasion russe de l'Ukraine. Elle raconte l'affolement du 24 février 2022, la course vers les abris, la fuite dans des trains bondés. Puis, à mesure que la guerre s'installe, elle explore les sujets qui, peu à peu, s'imposent à tous : l'engagement, le choix de partir ou non à l'étranger, la découverte de la haine et de la colère, qui envahissent jusqu'à vos relations avec vos proches, mais aussi l'amour au temps des combats, et les moments de joie, lorsque tout, un instant, semble revenir à la normale.
Car, désormais, la population reste face à un enjeu existentiel : vivre dans le chaos, mais vivre tout de même. -
L'Europe et la Souveraineté : Visions franco-italiennes, 1897-2023
Maria elena Cavallaro, Gaetano Quagliariello, Dominique Reynié, Collectif
- Plein Jour
- 15 Mars 2024
- 9782370671011
Dès sa genèse, l'idéal d'une Europe unie, forte et indépendante a constitué une réponse audacieuse aux défis contemporains. Aujourd'hui, alors que les bouleversements qui caractérisent notre époque interrogent la capacité des institutions à faire face à un avenir incertain, cet ouvrage invite à une réflexion approfondie sur les fondements du projet d'intégration européenne, ses évolutions dans le temps et l'opportunité qu'il a représentée et continue de représenter pour les peuples d'Europe.
Réalisé dans le cadre d'un partenariat associant la Fondation pour l'innovation politique et la Fondazione Magna Carta et inspiré par la volonté de consolider la coopération entre la France et l'Italie, ce recueil réunit les textes de vingt-deux personnalités politiques éminentes, françaises et italiennes, qui ont marqué l'histoire de l'intégration européenne et réfléchi sur le lien entre souveraineté nationale et souveraineté européenne. Le volume est introduit par des textes de Gaetano Quagliariello et Maria Elena Cavallaro. L'ouvrage se conclut par un texte que l'on doit à Dominique Reynié.
Le recueil présente des textes importants, initialement publiés en français ou traduits de l'italien, de Luigi Einaudi, Aristide Briand, Robert Schuman, Alcide De Gasperi, Pierre Mendès France, Charles de Gaulle, Altiero Spinelli, Gaetano Martino, Georges Pompidou, Aldo Moro, Giulio Andreotti, Simone Veil, Bettino Craxi, François Mitterrand, Jacques Delors, Romano Prodi, Jacques Chirac, Carlo Azeglio Ciampi, Valéry Giscard d'Estaing, Emmanuel Macron, Mario Draghi et Édouard Balladur.
La Fondation pour l'innovation politique (Fondapol) est un laboratoire d'idées fondé en 2004. Depuis 2008, elle est dirigée par Dominique Reynié, professeur à Sciences Po. -
En décembre 2021, tandis que ses troupes se massaient aux frontières de l'Ukraine, le pouvoir russe interdisait l'association Memorial, principal mouvement issu de la société civile dans la Russie post-soviétique, qui, depuis la fin des années 1980, mène un travail systématique de mise au jour des crimes du communisme et de défense des droits de l'homme. Un an plus tard, l'ONG recevait le prix Nobel de la paix.
Etienne Bouche a longuement rencontré ses militants, évoqué avec eux leur action, qu'ils poursuivent clandestinement aujourd'hui, et la persécution qu'ils subissent depuis des années, à l'image de l'historien Iouri Dmitriev, emprisonné pour un motif fallacieux depuis 2016. En retraçant leur trajectoire, il dresse à travers eux un portrait unique de la société russe contemporaine, de Moscou, où une jeune classe moyenne aspire à un mode de vie occidentale, aux lieux les plus reculés de cet immense territoire.
Il montre aussi que Poutine n'a pas fait par hasard de Memorial son principal ennemi intérieur, tant le mensonge historique, de sa réhabilitation des « grandes réalisations » de Staline à la manipulation de la mémoire de la seconde guerre mondiale, est au fondement même de son pouvoir. La vérité, dans le monde qu'il a créé, est devenue inacceptable. Voici l'histoire de ceux qui, malgré la violence dont ils sont l'objet, sont décidés à la défendre jusqu'au bout. -
Le brassard : Alexandre Villaplane, capitaine des Bleus et officier nazi
Luc Briand
- Plein Jour
- 26 Août 2022
- 9782370670748
Le football des années 1920 a un nom : celui d'Alexandre Villaplane, un gamin des quartiers populaires d'Alger que l'« amateurisme marron », le faux amateurisme, a happé et conduit vers la gloire en métropole. Shooteur de classe, inventeur de gestes techniques audacieux, le jeune joueur régale le public français, qui se masse bientôt dans les stades pour le voir évoluer avec les plus grands clubs du moment, puis dans l'équipe de France dont, en 1930, il devient capitaine lors de la première Coupe du monde de l'histoire.
Après cette consécration vient la dérive d'un homme seul et avide d'argent vers les bas-fonds et les trafics minables. Puis la chute et l'ignominie lorsque, pendant l'Occupation, il rejoint la Gestapo française de la rue Lauriston. Devenu allemand, il achève son parcours comme officier nazi, traître et tortionnaire de ses anciens compatriotes. Il sera exécuté à la Libération.
Alexandre Villaplane est la légende noire du football français. -
La révolution suspendue : les Bélarusses contre l'Etat autoritaire
Ronan Hervouet
- Plein Jour
- 14 Avril 2023
- 9782370670809
L'histoire du Bélarus indépendant est jalonnée de cycles répressifs. Depuis 1996, ce pays, en forme de conservatoire de l'Union Soviétique, où les statues de Lénine trônent encore sur les places, est tenu par un dictateur sans merci, Loukachenko, dans une atmosphère étouffante d'où il est presque impossible de s'extraire. Pourtant en 2020, une contestation populaire, à la suite d'élections truquées, le secoue. Elle se terminera dans une répression sanglante, avec le départ à l'étranger de sa jeunesse.
Ronan Hervouet est parti à la rencontre de cette opposition exilée, où chacun lui raconte ces journées de lutte, puis la fuite, et la reconstruction ailleurs d'un combat qui ne s'interrompt pas. En sociologue et en fin connaisseur du Bélarus, il documente ces journées de l'été 2020 où hommes et femmes de toutes générations ont cru au changement. Ainsi entre-t-on dans une histoire immédiate peuplée de destins individuels dans un climat de roman d'espionnage. -
Les petits blancs ; un voyage dans la France d'en bas
Aymeric Patricot
- Plein Jour
- 17 Octobre 2013
- 9782843377242
Comment vivent les « petits Blancs » des quartiers pauvres de la République ? Les Américains utilisent, pour désigner ces oubliés du progrès social, méprisés d'être plus pauvres encore que les Noirs ou les Latinos, l'expression white trash. Se vit-on, dans la France métissée d'aujourd'hui, comme un « déchet blanc » ? Une conscience raciale est-elle en train de se substituer à la conscience de classe ?
Loin des préjugés qui empêchent de s'intéresser à ces hommes et ces femmes, Aymeric Patricot est allé à leur rencontre. Récits, analyses, portraits, conversations libres, approfondies, sans tabou : il trace le tableau précis et vivant d'une réalité plus diverse que l'idée qu'on en a, une réalité certes brutale, parfois cynique, souvent désespérée, mais qu'éclairent la générosité et la lucidité de certains de ses interlocuteurs. Le racisme, la violence, la haine de soi et du monde sont une tentation permanente quand, pauvre et sans horizon, on se sent relégué. Beaucoup s'y abandonnent, d'autres non. Tous offrent, sous le regard acéré d'Aymeric Patricot, un visage inattendu de notre société, qu'il est urgent de regarder en face.
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On serait tente´ de dire que 1884 fut une anne´e ordinaire. On y parle des e´trangers qui travaillent a` bas cou^ts et concurrencent nos produits. On invente des mots pour les gens a` la mode qui sont force´ment « pschutt » ou « vlan ». Le chole´ra venu de Chine frappe a` Toulon, passe a` Marseille et monte vers Paris. La province se me´fie de la capitale, le commerce pe´riclite. La France s'installe au Tonkin, re^ve de reconque´rir l'Alsace-Lorraine. On s'appre^te a` autoriser le divorce, on affirme la Re´publique, et naissent les bases d'un pays moderne.
Mois apre`s mois, Vincent Wackenheim raconte cette anne´e franc¸aise, dont il suit l'actualite´ a` travers la presse, a` l'e´poque ple´thorique, les correspondances, les romans, les spectacles, ne ne´gligeant aucun fait, du plus te´nu au plus important, de la mode a` l'e´ducation des filles, de la cuisine aux impo^ts. Son re´cit reconstitue avec naturel et pre´cision ce qu'un individu vivant en 1884 sait de son temps. Il fait revivre une e´poque et met au jour la pe´rennite´ des de´bats, du caracte`re, des moeurs de la France.
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« Les années quatre-vingt m'ont beaucoup donné. Ce sont celles de mes vingt ans, j'y ai connu l'amour et l'amitié, découvert des horizons inconnus, beaucoup ri et beaucoup appris. J'y ai eu les meilleurs maîtres, j'y ai lu les meilleurs livres et reçu les meilleures leçons.
Et pourtant, j'ai toujours une drôle d'impression quand j'y pense. C'est comme un doute. Une sensation persistante, entêtante, sucrée-salée, le sentiment d'avoir laissé ce début de décennie quatre-vingt me la faire à l'envers. Ainsi parlent les enfants d'aujourd'hui pour dire l'entourloupe, le tour de bonneteau qui laisse un peu honteux de s'être fait posséder. Merveilleuse expression de ceux qui ont le privilège d'avoir à présent les vingt ans qui étaient les miens à l'époque. » En 1983-1984, Xavier Charpentier est en hypokhâgne, il rencontre la philosophie et celle qui sera son maître, Renée Thomas. Autour de lui la France change, la marche des beurs arrive vers Paris, la publicité des chaussures Eram se déchaîne, on lit les petites annonces de Libé en allant voir Pauline à la plage de Rohmer au cinéma, et on se console du tournant de la rigueur en regardant, un soir à la télé, Vive la crise, présenté par Yves Montand. -
Bienvenue en Israël !
En descendant de l'avion, le visiteur est vite confronté aux stéréotypes de l'Israélien : sa houtspa (son culot) légendaire, son incivilité chronique, sa tenue vestimentaire décontractée, sa fascination pour les gadgets électroniques, son goût pour la tomate au petit déjeuner, etc. Certes, l'Israélien a beaucoup changé : en sept décennies, il a modifié ses valeurs et s'est choisi de nouvelles références. Pour la jeune génération d'Israéliens, Ben Gourion n'est plus le fondateur de l'État juif, mais le nom d'un aéroport international ; Rothschild n'est plus une lignée de philanthropes juifs, mais un célèbre boulevard de Tel Aviv ; Léviathan ne rappelle plus un monstre marin évoqué dans la Bible, mais un champ gazier aux larges des côtes israéliennes. Même les icônes culturelles, politiques et économiques des Israéliens, se sont transformées: la Nation start-up a remplacé l'Etat kibboutz, le sushi le falafel, et le corps du mannequin Bar Refaeli est préféré au visage souriant des premiers immigrants. Au passage, l'Israélien a même fini par oublier d'où il vient : le Peuple du Livre est devenu le Peuple de l'Internet, et ce qui reste des rescapés de la Shoah vit dans le dénuement alors que le capitalisme sauvage a remplacé le collectivisme solidaire. Autant de nouveaux mythes qui symbolisent l'évolution de la culture de masse de 1948 à nos jours, c'est-à-dire soixante-dix ans depuis la création de l'état d'Israël. Ce livre est conçu comme un dictionnaire, même s'il ne prétend pas être une somme encyclopédique : une centaine d'entrées couvrent les principales caractéristiques de la société israélienne.
À la manière des « Mythologies » de Roland Barthes, il se veut un outil de compréhension pour ceux qui cherchent à déchiffrer l'évolution du pays au cours des sept dernières décennies.
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Cécile Delarue, après avoir vécu neuf ans à Los Angeles, y avoir eu deux enfants, s'apprête à rentrer en France. Ce départ est un déchirement, mais aussi l'occasion de raconter son long séjour sur cette planète si éloignée de la nôtre : la Californie, Los Angeles, une ville disproportionnée où le conformisme social côtoie l'excentricité la plus échevelée, où l'assujettissement général à l'"industry" (le cinéma) rejoint la quête frénétique de la perfection à tous les échelons de la société.
Cécile Delarue dresse, au fil de scènes de la vie quotidienne souvent burlesques, parfois mélancoliques, un portrait de cette côte ouest viscéralement anti-Trump, où reste quelque chose de l'idéal américain, mais rongé par le contrôle généralisé, l'angoisse de l'échec, le politiquement correct, l'aliénation au clinquant, les délires narcissiques ou les délires tout court. Et surtout la peur de la précarité et de la pauvreté, qui se répandent sur les collines d'Hollywood.
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Comment une nation se relève-t-elle de ses propres crimes ? Rassemblant soixante ans d'enquêtes journalistiques et d'expériences personnelles, Gitta Sereny raconte les décennies qui ont suivi la chute du Troisième Reich dans une somme d'une ampleur unique sur l'Allemagne hantée par ses monstres.
Du congrès de Nuremberg auquel elle assista enfant, par hasard, au procès Demjanjuk à la fin du siècle, en passant par la découverte, adolescente, à Vienne, des premières persécutions antisémites, par son travail auprès des « enfants volés » du Lebensborn ou ses reportages auprès de jeunes Allemands affrontant les fautes de leurs parents, elle traque la vérité en journaliste et en écrivain. Ses rencontres avec des personnalités comme Franz Stangl, Albert Speer, Leni Riefenstahl ou Kurt Waldheim sont autant de plongées dans les faux-semblants d'une génération qui commit ou accepta le pire. Ses récits d'affaires comme celle des prétendus carnets de Hitler, dont elle révèle ici, pour la première fois, la nature réelle, autant de combats avec les ambiguïtés de la mémoire.
L'histoire est prise à bout portant, en train de se faire. On y assiste comme en direct, dans l'intensité et l'intimité d'une réflexion qui fut celle d'une vie entière, sur l'inhumanité des hommes et l'espoir indestructible de la rédemption.
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Post-verité ; guide de survie à l'ère des fake-news
Matthew D'ancona
- Plein Jour
- 12 Octobre 2018
- 9782370670403
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Réveillons-nous ! lettre à un jeune français musulman
Mohamed Bajrafil
- Plein Jour
- 16 Février 2018
- 9782370670328
La dégringolade tous azimuts de la communauté musulmane vient exclusivement de son statisme intellectuel. Tout le reste est secondaire, car figer l'esprit, c'est s'exposer, qu'on le veuille ou non, à la domination des autres.
Quand on n'est plus capable de réfléchir, on répète comme un perroquet ce que d'autres ont dit. On lutte contre toute évolution, y compris celle du temps, pourtant irréversible. Au lieu de chercher à imiter intellectuellement ceux qui nous ont précédés dans la foi, on considère comme sacrée leur manière de s'habiller, de manger, on en fait des surhommes. On néglige ce qu'on est, on laisse tomber le pays dans lequel on vit, l'avenir qu'on a devant soi. On cesse d'être un jeune Français musulman du vingt-et-unième siècle. On devient le fantôme de générations mortes depuis des siècles.
Ali Bin Abi Talib, gendre et cousin du Prophète, disait dans un de ses poèmes : « Le bon homme n'est pas celui qui dit : «Mon père était ceci ou cela», mais celui qui affirme : «Me voici.» » Tant que nous nous interdirons de réfléchir sur nos textes, nous ne serons pas nous-mêmes, et nous resterons à la traîne. Nous continuerons à glorifier notre passé au moment où le monde fait d'incroyables bonds en avant, et d'autres que nous se partageront le monde.
Réveillons-nous !
Mohamed Bajrafil.
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Et si les zadistes qui occupent Notre-Dame-des-Landes, Sivens ou Roybon étaient non pas les Robin des Bois à l'idéalisme touchant décrits par les médias mais les sujets d'une tentation totalitaire, prompts à manier l'intimidation et la violence ? Pascal Perri, dans cette enquête très documentée, démonte aussi bien les mécanismes de leur action que l'indulgence troublante dont bénéficient ces zones à défendre et leurs occupants.
Car les faits sont têtus. Au nom d'une idéologie marquée par la défiance envers l'homme et le progrès, par un désir plus ou moins avoué de refonte de l'humanité, les maisons des opposants aux ZAD sont abusivement occupées quand elles ne sont pas saccagées, les entrepreneurs locaux et les riverains menacés, les décisions de justice inappliquées. Et tout cela se passe sous le regard souvent bienveillant d'élus verts et celui, plus terrifié, des gouvernements, peut-être paralysés par l'image trompeuse de ces supposés défenseurs de la nature. Étape par étape est ainsi racontée une banqueroute de l'état de droit, dans laquelle Pascal Perri voit se dessiner une remise en cause de la démocratie qui, à son grand étonnement, semble n'inquiéter personne.
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Le carrefour invisible ; une chronique française
Fabrice Lardreau
- Plein Jour
- 9 Mars 2017
- 9782370670144
Majorité silencieuse, France périphérique, ils sont les héros des campagnes électorales, objets de toutes les attentions et de tous les fantasmes. Mais que racontent ces Français qu'on dit moyens sur leur vie, quand on cesse de s'exprimer en leur nom ?
Pour engager la conversation avec eux, Fabrice Lardreau, qui se revendique comme l'un des leurs, s'est immergé à Bruère-Allichamps (Cher), centre géographique exact du pays, dont les habitants ressemblent beaucoup au portrait-robot de la population française médiane.
Il avait découvert ce village mythique au début de L'Argent de poche de François Truffaut, plans rapides d'une vie simple, apparemment sans histoire. Quarante ans plus tard, il a eu envie d'en explorer le hors-champ pour se plonger dans ce mystère brut : la vie des gens, au-delà des clichés.
Enquête d'un écrivain dans un concentré de France, sur ce carrefour invisible où nos identités mêlées, nos vies disparates circulent et se rejoignent - cela s'appelle un peuple, mais qu'y a-t-il derrière les mots ?
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Les robots vont-ils remplacer les journalistes ?
Damien Desbordes
- Plein Jour
- 4 Mai 2018
- 9782370670342
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« Ça peut sembler loin du sujet, de ce serial killer qui se permet de buter des femmes en pleine nuit sans être retrouvé pendant des décennies, de ces cinq, peut-être six autres tueurs en série qui agissent dans la même ville, de cette centaine de femmes disparues à tout jamais et dont on ignore pour une grande partie d'entre elles ce qui a pu leur arriver.
Mais le racisme, la police, la violence, les émeutes, c'est au coeur de South Central. Et au coeur de cette histoire. L'histoire de ces parents, qui doivent se contenter d'un seul passage des flics pour apprendre que leur fille est morte, et ne jamais en savoir davantage. » Après avoir travaillé pour France 2, TF1, 13e Rue, BFM..., Cécile Delarue a tout quitté pour vivre à Los Angeles. Elle collabore notamment à Marie-Claire et Elle.
Elle dresse un portrait saisissant du Los Angeles des années 90, fait d'émeutes, de crack, de tueurs en série, et de celui d'aujourd'hui, toujours marqué par la séparation des communautés, la violence, la défiance envers une police soupçonnée de racisme. Son enquête sur la découverte d'un tueur est aussi haletante qu'un roman policier.
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6 octobre 1973, l'été indien des Trente Glorieuses
Xavier Charpentier
- Plein Jour
- 16 Octobre 2020
- 9782370670540
Le 6 octobre 1973, François Cevert, le plus brillant et séduisant des coureurs de formule 1, meurt sur le circuit de Watkins Glen. Xavier Charpentier a 9 ans. Il est sous le choc. Pour lui, ce jour-là, l'insouciance enfantine se termine. En vérité, en 1973, ce sont nos fastueuses Trente Glorieuses qui disparaissent, avec la première crise du pétrole, la guerre de Kippour, l'assassinat quelques mois plus tôt de Salvator Allende. A partir d'un vaste travail d'archive, dont il extrait les faits marquants ou en apparence anodins de cette année charnière, Xavier Charpentier raconte une France en plein changement, où le courrier des lectrices de Elle évoque pour la première fois le suicide, où la femme d'un grand producteur détourne un avion pour soutenir une cause politique, où les voitures sont l'objet de toutes les convoitises. Une époque où les Français, peut-être pour la dernière fois avant longtemps, avaient encore le sentiment de ne faire qu'un.
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Ce livre est le récit d'une ascension et d'une chute.
Le Hezbollah, milice chiite libanaise créée et financée par l'Iran, vit aujourd'hui un tournant de son histoire et de l'histoire du Moyen-Orient. Porté au pinacle en 2006, à l'issue de sa « divine victoire » contre Israël, le « Parti de Dieu » était devenu en modèle pour l'ensemble du monde arabo-musulman. Sa résistance opiniâtre avait vengé soixante-dix ans de défaites arabes.
Mais, depuis 2012, date de son engagement militaire en Syrie, aux côtés de Bachar el-Assad, les masques sont tombés. La milice chiite combat non pas Israël, mais des Arabes sunnites. Aux yeux de ces derniers, elle apparaît pour ce qu'elle est : une machine de guerre iranienne destinée à assurer la domination des ayatollahs sur le monde musulman.
L'Europe, et d'abord la France, a elle aussi progressivement cessé de considérer ces islamistes comme des résistants honnêtes et charitables, dévoués à la libération de la Palestine et au soutien des populations chiites du Liban. Le Hezbollah a été inscrit sur la liste des organisations terroristes de l'Union européenne.
Yves Mamou dissipe les mythes qui l'entourent. En se fondant sur l'ensemble des connaissances disponibles, il met au jour les fondements de son action politique et militaire, tout en apportant des éclairages inédits sur son financement occulte.
Une mise au point essentielle à l'heure où le Moyen-Orient se réordonne tout entier en un conflit de fond entre sunnites et chiites.
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Islamophobie ; la contre-enquête
Isabelle Kersimon, Jean-christophe Moreau
- Plein Jour
- 23 Octobre 2014
- 9782370670021
Une évidence semble depuis quelque temps s'imposer à tous : l'islamophobie, ce rejet total, discriminant et violent, de l'islam et des musulmans, deviendrait toujours plus massif en France. Médias, politiques, intellectuels, associations n'en sont plus à discuter de la nature et de l'ampleur du phénomène. Ils veulent agir avant que la situation n'explose. Ils auraient raison si leur constat était juste, répondent Isabelle Kersimon et Jean-Christophe Moreau. Mais il ne l'est pas, et leur livre en apporte les preuves. À rebours de tous les livres récents sur le sujet (de Nos mal-aimés de Claude Askolovitch au Comment les élites françaises fabriquent le « problème musulman » d'Abdellali Hajjat et Marwan Mohammed), qui prennent comme point de départ les statistiques données chaque année, en particulier, par le Comité contre l'islamophobie en France, ils établissent qu'elles ne sont fondées sur aucune donnée fiable et font en réalité l'objet d'une manipulation à grande échelle. Non, la France n'est pas en train de devenir majoritairement et institutionnellement intolérante. L'islamophobie et le racisme existent, bien sûr, et se développent dans certaines couches de la population mais, contrairement à ce qui est dit, le phénomène reste marginal. La vraie mauvaise nouvelle, c'est que ce pays puisse être ainsi manipulé, que des contre-vérités s'imposent aussi aisément dans le débat public et, se substituant à la réalité, empêchent de se poser les vraies questions. Le résultat de la manoeuvre est en effet que désormais toute mise en cause de l'islam est suspectée. Or, si les musulmans de France sont pour la plupart très bien intégrés, certaines forces, dans l'islam, sont un danger pour la République, en particulier sur la question du droit des femmes, et si, impressionnés par l'accusation d'islamophobie, on s'interdit de le voir rien ne pourra plus protéger notre pacte fondamental. Au-delà du démontage minutieux d'un mensonge politique, Islamophobie, la contre-enquête, joignant la vigueur polémique à la rigueur de l'enquête, est une puissante défense de l'esprit critique, un exercice intransigeant et courageux de lucidité.