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katiana le mentec
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Habiter une utopie anglaise à Shangai ? : Architecture étrangère et rencontres des mondes dans le quartier de Thames Town
Martin Minost, Katiana Le Mentec
- L'Harmattan
- Prix Scientifique
- 27 Février 2025
- 9782336452340
Depuis le tournant du millénaire, la Chine connaît un processus d'urbanisation accélérée sans précédent. La croissance urbaine est notamment soutenue par le développement des périphéries des villes dont le paysage incorpore des zones résidentielles aux styles architecturaux inspirés de modèles occidentaux. Perçus uniquement à travers leur aspect, ces quartiers ont fait l'objet d'analyses ethnocentrées, les décrivant comme des manifestations d'un urbanisme dominé par l'industrie du spectacle et la consommation d'images.
Cet ouvrage propose une analyse différente des logements aux atmosphères imitées, en s'appuyant sur une ethnographie des modes de vie des habitants de Thames Town, un quartier à l'architecture anglaise situé dans la banlieue de Shanghai. Au contraire des études limitées à la forme architecturale du quartier, l'analyse des expériences de mobilité et d'appropriation d'un espace vécu à la marge révèle la dimension libératrice des modalités de l'habitation, comprise comme le processus de fabrication du chez-soi et le logement, fruit de l'acte d'habiter.
S'inscrivant dans le domaine de l'anthropologie de l'espace, cette recherche permet d'interroger, à partir du point de vue des résidents, les transformations du rapport à l'espace et l'habitation ainsi que les représentations culturelles croisées entre la Chine et l'Occident pour certains milieux aisés de la Chine urbaine du 21e siècle. -
Le Battement de la vie : Le corps naturel et ses représentations en Chine
Catherine Despeux, Katiana Le Mentec, Alain Arrault, Françoise Lauwaert, Adeline Herrou, Aurélie Nevot, Gladys Chicarro, Anne-christine Trémon, Stéphane Gros, Brigitte Baptandier
- Societe D'Ethnologie
- 12 Septembre 2017
- 9782365190220
Y aurait-il, en Chine, une idée de la personne qui ne permettrait pas d'isoler le « corps »? Pourquoi donc a-t-on ce sentiment que l'on ne parle jamais vraiment du corps humain, qu'il apparaît plutôt comme le support d'entités plus vastes, qui le dépassent? Comme si le corps ne pouvait être envisagé que d'un point de vue énergétique, son fonctionnement assurant la vie en exacte correspondance avec le monde extérieur. Comme s'il n'avait pas acquis un statut d'objet. Or, dans les différentes conceptions du corps en Chine présentées ici, issues pour la plupart de l'ethnographie ou de l'histoire, un point est apparu comme récurrent: ce va-et-vient entre les deux pôles de la représentation et du naturel, du symbolique et du réel, non pas l'un ou l'autre mais l'un et l'autre, indissociables en leur « battement » qui est celui même de la vie. C'est dans cette faille que nous avons voulu nous introduire pour traiter du corps, y cherchant la vie qu'elle recelait.
Deux pratiques, mises en oeuvre chaque fois par deux personnes agissant en miroir (Taiji quan et acupuncture), tracent le fil directeur de l'ouvrage, ce « battement de la vie ». Il se retrouve exploré à travers la relation au lignage et au traitement du corps des ancêtres. Le corps des femmes, quant à lui, apparaît comme traversé par les générations, vécu comme un support capable de porter le signe d'un temps, la marque d'un passage, l'assignation d'un destin. Le corps de certains héros (d'épopée ou de cinéma) met en scène le battement entre le corps naturel et sa représentation: à travers mutation, mutilation, et mutabilisme universel, tout peut se faire et se défaire à l'infini. Enfin, les enfants uniques, « petits empereurs » de la Chine actuelle, tout comme les taoïstes qui « nourrissent leur vie », donnent à voir la construction du sujet, corps et personne confondus, indissociables.