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aurelie nevot
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La relation maître-disciple « défie toute étude densemble », a écrit George Steiner, tant elle se singularise par la tension entre ses cadres multiples et son caractère unique. Socle de lédifice social, elle sincarne entre deux personnes, tout en constituant le médium de la pensée en partage.Cest en multipliant les angles et en diversifiant les domaines où cette relation sexerce que pareil phénomène peut être approché. Tel est le propos de cet ouvrage rassemblant philosophes, historiens et ethnologues. De lAcadémie dAthènes à lenseignement dans les institutions scolaires et universitaires en Europe contemporaine, de filiations spirituelles et musicales hindoues à des pratiques chamaniques de Chine, les auteurs sinterrogent sur les acteurs de la transmission orale ou livresque, parlée ou muette, gestuelle ou musiquante , et lintimité de ces « passeurs de question ». Confucius dit transmettre mais ne pas innover, tout en considérant que de lancien émane la nouveauté ; Fichte fait du rapport maître-disciple la condition de léclosion du savoir. Autant de situations dans des civilisations et des temps différents qui déploient toutes les facettes de cette rencontre interpersonnelle. Autant doccasions de mettre en lumière la continuité, la perdurance de lobjet à transmettre.Une réflexion stimulante sur un phénomène social mal connu : la transmission du savoir.
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Le féminin et le religieux
Gladys Chicarro, Stéphane Gros, Adeline Herrou, Aurélie Nevot
- Asiatheque
- Empreintes Chinoises
- 24 Août 2022
- 9782360573011
Plusieurs regards sensibles et érudits sur la place des femmes dans la sphère du religieux " Le féminin et le religieux " est l'expression employée par Brigitte Baptandier en référence au fil rouge qui parcourt ses recherches ethnologiques sur la Chine depuis 1979 et traverse ses questionnements sur les traditions liturgiques et chamaniques du taoïsme. Le titre de cet ouvrage que nous lui dédions était donc tout trouvé, et c'est ce même fil rouge que les huit auteurs qui contribuent à lui rendre hommage ont suivi afin d'explorer plus avant ce que le féminin et le religieux tenus ensemble peuvent nous dire non seulement de la Chine d'hier et d'aujourd'hui, mais également, dans une perspective comparatiste, des traditions européennes et indiennes".
(Extrait de l'Introduction) Cet ouvrage, qui réunit des contributions de huit chercheurs dans différents domaines, invite à une réflexion sur les liens complexes et multiples qui relient le féminin et le religieux. Désordre familial, maladie, suicide, grossesse, infanticide, desseins/destins brisés ou contrés, malemort, créativités masculine et féminine, engendrement, ritualités et rapport à l'au-delà, sont quelques-uns des thèmes que cet ouvrage aborde par le biais de l'ethnographie, de l'histoire, de la littérature, de la mythologie ou encore de la cure psychanalytique.
Les différents cas qui y sont présentés interrogent les interdits rituels dans divers contextes religieux au regard des conceptions d'une pollution du féminin, liée notamment au sang. Ils montrent aussi que les formes d'asymétries entre hommes et femmes qui en résultent n'empêchent pas l'existence d'un pouvoir d'agir spécifiquement féminin. Enfin, ils contribuent à la réflexion sur le jeu des possibles, via les phénomènes d'inversion ou d'indifférenciation". -
Le corps efface - relations, substances et submutances
Aurélie Nevot
- Promotion De Phenomenologie
- 31 Décembre 2021
- 9782916484181
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Le ressac de l'altérité : Marc Richir et Pierre Clastres à l'épreuve de l'ethnologie
Aurélie Nevot
- Promotion De Phenomenologie
- 19 Avril 2023
- 9782916484228
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Versets chamaniques : Le Livre du sacrifice à la terre (textes rituels de Chine)
Aurélie Nevot
- Societe D'Ethnologie
- 1 Juin 2013
- 9782365190015
Certaines minorités chinoises disposent d'écritures particulières. Celle des Yi du Yunnan, rituelle et secrète, est l'apanage des Maîtres de la psalmodie, bimo. Ces chamanes disent voyager dans le cosmos et communiquer avec les esprits par la mise en voix de leurs manuscrits. Une relation de consubstantialité étant établie entre textes et bimo, chacun possède ses écrits en propre qui constituent des exemplaires uniques. C'est le cas des quarante textes rassemblés par bimo Li sous l'intitulé Livre du sacrifice à la terre. Ils se rapportent au culte territorial midje de son village, rituel annuel accompli au terme des récoltes d'automne pour célébrer les ancêtres fondateurs. La traduction, l'annotation et l'analyse de ces versets chamaniques permettent d'explorer l'univers rituel des Yi et d'accéder à leurs représentations du monde.
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Le Battement de la vie : Le corps naturel et ses représentations en Chine
Katiana Le Mentec, Stéphane Gros, Catherine Despeux, Sylvie Beaud, Alain Arrault, Françoise Lauwaert, Adeline Herrou, Aurélie Nevot, Gladys Chicarro, Anne-christine Trémon, Brigitte Baptandier
- Societe D'Ethnologie
- 12 Septembre 2017
- 9782365190220
Y aurait-il, en Chine, une idée de la personne qui ne permettrait pas d'isoler le « corps »? Pourquoi donc a-t-on ce sentiment que l'on ne parle jamais vraiment du corps humain, qu'il apparaît plutôt comme le support d'entités plus vastes, qui le dépassent? Comme si le corps ne pouvait être envisagé que d'un point de vue énergétique, son fonctionnement assurant la vie en exacte correspondance avec le monde extérieur. Comme s'il n'avait pas acquis un statut d'objet. Or, dans les différentes conceptions du corps en Chine présentées ici, issues pour la plupart de l'ethnographie ou de l'histoire, un point est apparu comme récurrent: ce va-et-vient entre les deux pôles de la représentation et du naturel, du symbolique et du réel, non pas l'un ou l'autre mais l'un et l'autre, indissociables en leur « battement » qui est celui même de la vie. C'est dans cette faille que nous avons voulu nous introduire pour traiter du corps, y cherchant la vie qu'elle recelait.
Deux pratiques, mises en oeuvre chaque fois par deux personnes agissant en miroir (Taiji quan et acupuncture), tracent le fil directeur de l'ouvrage, ce « battement de la vie ». Il se retrouve exploré à travers la relation au lignage et au traitement du corps des ancêtres. Le corps des femmes, quant à lui, apparaît comme traversé par les générations, vécu comme un support capable de porter le signe d'un temps, la marque d'un passage, l'assignation d'un destin. Le corps de certains héros (d'épopée ou de cinéma) met en scène le battement entre le corps naturel et sa représentation: à travers mutation, mutilation, et mutabilisme universel, tout peut se faire et se défaire à l'infini. Enfin, les enfants uniques, « petits empereurs » de la Chine actuelle, tout comme les taoïstes qui « nourrissent leur vie », donnent à voir la construction du sujet, corps et personne confondus, indissociables. -
La couronne d'Orient ; le centre du monde à Shangai
Aurélie Nevot
- CNRS
- Cnrs Philosophie
- 4 Décembre 2014
- 9782271080455
La Couronne d'Orient est le surnom donné au « Pavillon de la nation chinoise » construit à l'occasion de l'Exposition universelle de Shanghai en 2010. Gigantesque, d'un rouge flamboyant, à la forme évoquant l'architecture chinoise traditionnelle sans être toutefois clairement définissable, ce bâtiment incarne l'orientation idéologique de la Chine contemporaine.
Sous le couvert d'une entreprise patrimoniale, comment déchiffrer la réinterprétation du passé et de ses traditions par le régime chinois actuel ? Les multiples approches mises en oeuvre par Aurélie Névot - anthropologiques, historiques, sociologiques - permettent de déconstruire ce « bâtiment gigogne » et de mettre en lumière ses significations symboliques.
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Comme le sel, je suis le cours de l'eau ; le chamanisme à écriture des yi du yunnan (Chine)
Aurélie Nevot
- Societe D'Ethnologie
- 3 Novembre 2008
- 9782901161837
À la différence des autres pratiques chamaniques répandues dans le monde, les chamanes yi, appelés "bimo" ou « maîtres de la psalmodie », opèrent par le moyen de manuscrits. « Comme le sel, je suis le cours de l'eau » est un vers rédigé dans leur écriture secrète. Il fait référence aux voyages qu'ils entreprennent dans le cosmos à l'occasion d'un culte territorial villageois, "midje", célébré afin d'ordonnancer l'univers. À l'image du sel qui se dissout dans l'eau et se laisse porter au gré des courants, les chamanes pénètrent dans une strate peuplée d'esprits et d'ancêtres dont le contentement conditionne le bien-être des vivants. La population de cette société « à moitiés » est associée à ce sacrifice lié au pouvoir local, qui exprime la vision politique de l'ethnie. Que donne à comprendre le caractère communautaire de ce protocole religieux et à quelle cosmogonie renvoie-t-il? En quoi consiste cette écriture chamanique et comment s'est-elle transmise au cours des siècles? L'auteur propose de répondre à ces questions en tenant compte des changements sociaux qui affectent la population yi, minorité établie au Yunnan, en Chine : elle s'interroge en particulier sur la dynamique contemporaine mettant en relation la religion et l'écriture avec le pouvoir dominant. Car soucieux de maintenir sa tutelle sur les pouvoirs locaux, l'État chinois s'engage dans un processus d'uniformisation et de laïcisation de l'écriture rituelle qui bouleverse les fondements politico-religieux de l'ethnie.