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Cette oeuvre de sagesse, jamais encore publiée intégralement en français, fait vibrer tous ses protagonistes d'une émouvante humanité. Un homme qui a trop écouté ses semblables décide de les fuir en prenant la mer, un petit garçon moraliste met à l'épreuve sa famille d'accueil sur une île finlandaise, dans une serre deux vieillards se disputent un banc des semaines durant, en Espagne deux expatriées s'affrontent au couteau en plein défilé de carnaval, ou encore une vieille fille emprunte les souvenirs d'une autre. Au sommet de son art littéraire, Tove Jansson parvient, dans Voyages sans bagages, avec une aisance merveilleuse et un sourire en coin, à dire tout simplement les peurs, les gênes et les joies de chacun de ses personnages.
L'Oncle se leva, il marcha droit vers le bassin et entra dedans, il pataugea et balaya les feuilles et les nénuphars sans la moindre considération et se retourna pour crier :
- Josephson ! Tu vois ce que je fais !
- Bien, répondit Josephson qui posa son livre. Continue comme ça. C'est très stimulant. -
La jeune Sophie vient de perdre sa maman. Elle dort désormais seule dans le grand lit de la maison de vacances où elle passe l'été avec son père et sa grand-mère, sur une île du golfe de Finlande. Pendant que l'homme vaque à ses occupations, la vieille dame espiègle - qui fume en cachette - et la petite fille curieuse de tout réinventent un monde où désobéissance et magie sont reines. Entre les tempêtes et les visites des îles voisines, elles posent les bases d'une sagesse naïve, celle-ci prenant la forme parfois d'une thèse sur Les vers de terre qui se sont séparés en deux ou de discussions sur la tolérance et le respect. Sophie, au fil des jours de juillet et d'août, appelle son courage lorsque mesurée à ses peurs irrationnelles de l'eau profonde, des hauteurs, de l'obscurité ou des petits animaux. Elle sait sa grand-mère jamais très loin, présente, aimante, dans cet été de nature et de jeu, avec comme meilleurs amis la forêt, le ciel et la mer.
Tove Jansson fait montre ici de son exceptionnel talent de conteuse. Un chef-d'oeuvre de poésie et d'évasion.
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La fille du sculpteur raconte une enfance vécue comme un rêve, inspirée de celle de Tove Jansson, au début du xxe siècle, entre Helsinki et la maison familiale sur une île de l'archipel de Porvoo, où ses parents artistes se retiraient pour l'été. Dans ce livre éminemment onirique, les êtres humains se mettent soudainement à voler, des créatures imaginaires et mystérieuses apparaissent au détour de certaines criques, et Dieu le père lui-même surveille les enfants qui jouent dans le jardin.
La fille du sculpteur, traduit intégralement en français pour la première fois, est une superbe réussite d'intelligence et de poésie. Le monde entier y est à couper le souffle.
Les sculptures de papa se déplaçaient doucement autour de nous dans la lumière du feu, ses tristes femmes blanches qui faisaient un pas indécis en avant, toutes prêtes à s'enfuir. Elles savaient le danger qui rôdait partout, mais rien ne pouvait les sauver tant qu'elles n'avaient pas été sculptées dans le marbre et placées dans un musée. Là, on est en sécurité. Dans un musée ou dans les bras ou dans un arbre. Éventuellement, sous la couverture. Mais le mieux est de s'asseoir très haut dans un grand arbre, si on ne se trouve plus dans le ventre de sa maman.