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Sylvie Beaud
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Le Battement de la vie : Le corps naturel et ses représentations en Chine
Catherine Despeux, Katiana Le Mentec, Alain Arrault, Françoise Lauwaert, Adeline Herrou, Aurélie Nevot, Gladys Chicarro, Anne-christine Trémon, Stéphane Gros, Brigitte Baptandier
- Societe D'Ethnologie
- 12 Septembre 2017
- 9782365190220
Y aurait-il, en Chine, une idée de la personne qui ne permettrait pas d'isoler le « corps »? Pourquoi donc a-t-on ce sentiment que l'on ne parle jamais vraiment du corps humain, qu'il apparaît plutôt comme le support d'entités plus vastes, qui le dépassent? Comme si le corps ne pouvait être envisagé que d'un point de vue énergétique, son fonctionnement assurant la vie en exacte correspondance avec le monde extérieur. Comme s'il n'avait pas acquis un statut d'objet. Or, dans les différentes conceptions du corps en Chine présentées ici, issues pour la plupart de l'ethnographie ou de l'histoire, un point est apparu comme récurrent: ce va-et-vient entre les deux pôles de la représentation et du naturel, du symbolique et du réel, non pas l'un ou l'autre mais l'un et l'autre, indissociables en leur « battement » qui est celui même de la vie. C'est dans cette faille que nous avons voulu nous introduire pour traiter du corps, y cherchant la vie qu'elle recelait.
Deux pratiques, mises en oeuvre chaque fois par deux personnes agissant en miroir (Taiji quan et acupuncture), tracent le fil directeur de l'ouvrage, ce « battement de la vie ». Il se retrouve exploré à travers la relation au lignage et au traitement du corps des ancêtres. Le corps des femmes, quant à lui, apparaît comme traversé par les générations, vécu comme un support capable de porter le signe d'un temps, la marque d'un passage, l'assignation d'un destin. Le corps de certains héros (d'épopée ou de cinéma) met en scène le battement entre le corps naturel et sa représentation: à travers mutation, mutilation, et mutabilisme universel, tout peut se faire et se défaire à l'infini. Enfin, les enfants uniques, « petits empereurs » de la Chine actuelle, tout comme les taoïstes qui « nourrissent leur vie », donnent à voir la construction du sujet, corps et personne confondus, indissociables. -
Masques en parade : Ethnicité et enjeux de pouvoir dans le Sud-Ouest de la Chine
Sylvie Beaud
- PU de Paris Nanterre
- 19 Juin 2017
- 9782840162568
Les habitants de Yangzong, dans la province multiethnique du Yunnan, se donnent à voir comme une minorité ethnique tout en se revendiquant de la majorité Han. C'est du constat de ce paradoxe qu'est née la présente recherche fondée sur un théâtre de masques qualifié en Chine de nuo (exorcisme) et jusqu'alors méconnu en France.
Cette étude, à la jonction du politique et du rituel, relève d'un pari ambitieux. L'auteure entreprend de démêler les fils du paradoxe de départ - qui n'est en définitive qu'apparent -, autant que de rendre compte de la société locale contemporaine et de son patrimoine culturel.
Sylvie Beaud a à coeur de décloisonner les études sur la Chine, trop souvent jugées hors du champ de l'ethnologie du fait de leur héritage orientaliste. L'ouvrage dépasse cette fausse dichotomie, en alliant une ethnologie « classique », érudite et strictement située, aux problématiques anthropologiques de l'identité, du rapport à l'État, du rituel et de la manière de se définir dans un monde changeant.
Ethnologue et sinologue, Sylvie Beaud est docteure de l'université Paris Nanterre. Sa thèse a obtenu le prix des études chinoises en 2013 et celui de la Maison Archéologie & Ethnologie, René-Ginouvès en 2014. Actuellement chercheure associée à l'Institut de recherche sur le Japon (UMIFRE 19 MAEDI-CNRS), elle poursuit ses recherches au Japon. -
L'Europe en voie de construction ; pour un bilan critique des travaux de la convention
Olivier Beaud, Arnaud Lechevalier, Ingolf Pernice, Sylvie Strudel
- Bruylant
- 19 Octobre 2004
- 9782802719175
L'Union européenne s'est donnée pour défi de se doter d'une " Constitution": celle-ci marquera-t-elle une étape décisive de son histoire? Un projet de "traité constitutionnel" a été élaboré par la "Convention sur l'avenir de l'Europe", qui s'est réunie à Bruxelles de février 2002 à juin 2003, sous la présidence de Valéry Giscard d'Estaing.
Que dire de la dénomination (Constitution/Traité) donnée à ce texte? Quel en est le contenu? Quels en sont les enjeux? Quelle en est la portée? Cet ouvrage s'attache à répondre à ces questions, en proposant un bilan critique des travaux de la Convention. Ce bilan présente une double originalité. Il est dressé par des universitaires et des chercheurs travaillant dans deux pays qui ont, depuis l'origine, joué un rôle moteur dans la construction européenne: l'Allemagne et la France.
En outre, il est établi par des spécialistes de trois disciplines: l'économie, le droit et la science politique. Cette association, inédite sur le sujet, offre un autre éclairage sur la question européenne, en ce qu'elle induit une "politisation" des questions institutionnelles. En effet, parler de la Constitution de l'Europe, c'est évoquer le défi majeur auquel l'Union est désormais confrontée: celui de faire coïncider, à l'échelle d'une Union élargie à 25 membres, gouvernementalité et principe démocratique dans un cadre institutionnel renouvelé.
Il ne suffit pas de vouloir l'Europe, encore faut-il être en mesure de savoir quelle Europe nous voulons faire. Les spécialistes comme les citoyens intéressés trouveront ici matière à réflexion sur cet enjeu majeur.