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Monique Cottret
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Une synthèse claire sur un sujet complexe, l'histoire d'un phénomène spirituel et politique marqué par une résistance obstinée à la violence du pouvoir, et dont bien des échos demeurent actuels.
Personne ne s'est jamais réclamé du jansénisme. Le terme est une injure. Il transforme en sectateurs d'un obscur évêque du XVIIe siècle, Jansenius, ceux qui se voient comme les plus fidèles disciples de saint Augustin, les seuls catholiques véritables. Né au temps du baroque, le jansénisme a marqué de son empreinte spirituelle et culturelle le Grand Siècle puis les Lumières. Les engagements religieux, politiques, sociaux des jansénistes ont traversé la révolution et laissé des traces dans les siècles suivants. Dans la mémoire commune cependant, le jansénisme demeure un moment de la culture classique, entre Pascal et Racine. Il renvoie aussi aux religieuses de Port-Royal résistant au nom de leur conscience contre toutes les autorités, de l'Eglise et de l'Etat.
Aucune autre forme de contestation religieuse, à l'intérieur du catholicisme, n'a eu de telles conséquences ni une pareille postérité. Cette grande synthèse s'attache à en souligner la diversité ; la pluralité est une force qui permet à cette mouvance de renaître après des périodes de persécution. Les débats théologiques, les arguments judiciaires, les condamnations et les procès ne suffisent pas à rendre compte du rayonnement du jansénisme, de sa diffusion dans tous les milieux. En persécutant les vieilles religieuses, en détruisant le monastère, en chassant les morts de leur cimetière, Louis XIV a, bien involontairement, contribué à légitimer leur révolte. Construit sur une surévaluation de temps historiques glorieux, le jansénisme critique le présent et annonce parfois l'avenir avec les armes du passé. -
Tuer le tyran ? : Le tyrannicide dans l'Europe moderne
Monique Cottret
- Fayard
- Divers Histoire
- 30 Septembre 2009
- 9782213644394
Le rideau s'ouvre sur la Florence du xvie siècle : Lorenzo de Médicis, alias Lorenzaccio, vient de poignarder son cousin Alexandre. Comme la politique, le tyrannicide moderne naît dans la patrie de Machiavel. L'ouvrage se termine avec l'exécution de Louis XVI en 1793. Dans l'Europe moderne, tuer le tyran peut devenir légitime, comme l'enseignent la Bible avec Judith trucidant Holopherne, et l'histoire ancienne célébrant Brutus assassin de César. Mais comment distinguer entre le roi et le tyran ? Saint-Just résout la question d'un trait : « On ne règne pas innocemment. » Monique Cottret montre que, entre les grands principes et la
réalité, le choix n'est pas si simple. Dans le passage de la théorie raffinée à l'acte brutal, l'imaginaire tient une grande place : Jacques Clément, meurtrier d'Henri III, fut considéré par certains comme un saint alors que, trente ans plus tard, le couteau de
Ravaillac, il y a tout juste quatre siècles, transforme Henri IV en héros. Charles Ier d'Angleterre, Pierre III de Russie, de quoi au juste étaient-ils coupables ? A quoi songeait Damiens, brandissant son canif contre Louis XV ?
C'est ici l'histoire politique d'une idée où la mort entretient des relations privilégiées avec le sacré.
Monique Cottret est professeur d'histoire moderne à l'université de Nanterre où elle dirige le Centre d'histoire sociale et culturelle de l'Occident. Spécialiste des phénomènes politiques, religieux et culturels, elle a notamment publié La Bastille à prendre (1986), Jansénismes et Lumières (1998), Culture et politique dans la France des Lumières (2002), et avec
Bernard Cottret, Jean-Jacques Rousseau en son temps (2005). -
Le duc de Choiseul a été maître de la France pendant douze ans. Principal ministre de Louis XV, son oeuvre est considérable : il mit fin au désastre de la guerre de Sept Ans, restaura la marine, réforma l'armée, prépara la revanche contre l'Angleterre et libéralisa l'économie.
On croit connaître ce brillant ministre qui resta au pouvoir de 1758 à 1770. Homme de guerre, Choiseul fut l'un des artisans du grand basculement mettant fin à deux siècles de lutte acharnée entre la France et l'empire des Habsbourg. Redoutable homme de cour, il sut se ménager l'appui de Mme de Pompadour, mais fut disgracié parce qu'il refusa la fulgurante ascension de Mme du Barry.
Mais le duc de Choiseul, c'est aussi et avant tout un style, un ton cynique, brillant, parfois méchant, celui d'un grand seigneur, amateur d'art. De la Lorraine, où il est né, à la Touraine, qu'il a choisie, il représente l'art de vivre au XVIIIe siècle. En s'appuyant notamment sur les écrits de Choiseul, Monique Cottret dresse le vivant portrait de celui qui, à l'égal d'un Richelieu ou d'un Mazarin, fut l'un des hommes d'État les plus importants du siècle des Lumières.
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Jansénismes et Lumières : pour un autre XVIIIe siècle
Monique Cottret
- Albin Michel
- 5 Novembre 1998
- 9782226104755
Quoi de plus contraire, en apparence, que le catholicisme janséniste, hérité de saint Augustin et de Pascal, et la philosophie rationaliste et conquérante des Lumières ? Volontiers antichrétiennes, les Lumières rejettent le jansénisme ; les jansénistes dénoncent la confiance des philosophes en l'homme, héritée selon eux des jésuites. Pourtant Voltaire, Montesquieu, Diderot et Rousseau sont aussi les contemporains de Barral, Duguet, Legros, Lepaige et Maultrot. L'âge de l'Encyclopédie est également celui des Nouvelles Ecclésiastiques. En 1713, avec la bulle Unigenitus, le pape pense en terminer avec le jansénisme. Il ne réussira qu'à renforcer une culture d'opposition utilisée par les parlementaires contre Louis XV. Dans les années 1780, les jansénistes, évoquant Montesquieu et Rousseau, réclameront la tolérance civile pour les protestants. C'est une rencontre tumultueuse et conflictuelle, un autre visage du XVIIIe siècle, qu'évoque le livre de Monique Cottret, maître de conférences d'histoire moderne à l'Université de Paris X-Nanterre. Sans trouver trace d'un complot janséniste aux origines de la Révolution française, l'auteur éclaire d'un jour nouveau ces formes paradoxales de solidarité qui se sont nouées dans une société d'Ancien Régime en crise. Ainsi sont réévalués les liens entre politique, religion et philosophie à l'aube de la modernité.
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La vie politique en france aux xvie, xviie et xviiie siecles
Monique Cottret
- Ophrys
- 1 Avril 2002
- 9782708006447
"Les trois siècles d'Ancien Régime ont vu le triomphe de l'Etat...
Le propos de cette très utile synthèse apparaît à la fois ambitieux et modeste. Modeste, car elle prend place dans une tradition historiographique de probité et d'exactitude (...Mais) reprendre dans ses grandes lignes le dessin tracé par ses devanciers n'a pas sufit à Monique Cottret. Son ambition a été de découvrir sous l'émegent et le visible les secrets de la mystérieuse alchimie qui, à partir d'éléments reconnus -particularismes, talents individuels ou collectifs, hasards et nécessités- opère la transmutation en une entité originale." Jean Nicolas
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Culture et politique dans la France des Lumières, 1715-1792
Monique Cottret
- Armand Colin
- U
- 1 Février 2002
- 9782200262242
Le XIIIe siècle est mouvement et diversité, libertin et libertaire, cosmopolite et patriote, voué au bonheur et apôtre du sacrifice... Siècle des Lumières, il se place d'emblée sous le signe de la culture et évoque avant tout une triade de philosophes, Montesquieu, Voltaire, Rousseau et une entreprise littéraire, l'Encyclopédie. Il renvoie au triomphe toujours fragile des idées de raison, progrès et tolérance. Michelet l'a appelé « le Grand siècle » et Saint-Just l'a placé au « panthéon de l'histoire » ...La culture, donc, une évidence, mais la politique ? On pourrait évoquer la séparation des pouvoirs, l'invention des droits de l'homme et du contrat social, l'interrogation sur la souveraineté et la représentation en des termes qui sont toujours les nôtres.Le XVIIIe siècle a pourtant ses détracteurs et la présente étude prétend en restituer toute l'épaisseur et la complexité, de la mort de Louis XIV à celle de la monarchie, à la recherche de convergences, d'imbrications, de rencontres.Un livre pour tous les curieux d'une époque d'exception. Celle qui, de Fragonard à David, est allée, selon la formule de Jean Starobinski, « de l'escarpolette à l'échafaud ». Monique Cottret est professeur d'histoire moderne à l'université Paris X-Nanterre. Spécialiste des phénomènes politiques, religieux et culturels, elle a notamment publié sur le XVIIIe siècle La Bastille à prendre (1986) et Jansénismes et Lumières, pour un autre XVIIIe siècle (1998).
Introduction : Culture et politique. L'esprit de la Régence (1715-vers 1730). Un souffle nouveau. Continuités et normalisation. Le coeur des Lumières (vers 1730-vers 1770). Confort, confiance et modération. Le tournant des années 1750. Le temps de Choiseul. L'esprit de géométrie (1771-1792). Les réformes impossibles. La Révolution des Lumières. Guerre, révolution permanente, révolution culturelle. Conclusion : Lumières et Révolution. -
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L'Europe des Lumières : 1680-1820
Bernard Cottret, Monique Cottret
- Perrin
- 12 Octobre 2023
- 9782262105297
Une immersion totale dans un siècle prodigieux où tout devient possible.
" Nous voilà dans un siècle qui va devenir de jour en jour plus éclairé ", écrit dès 1684 le philosophe Pierre Bayle. De proche en proche et d'ouest en est, la lumière, singulière puis plurielle, gagne l'ensemble du continent européen : Enlightenment, Lumières, Aufklärung, Illuminismo..., le mouvement se décline dans toutes les langues au XVIIIe siècle, pénètre les esprits et modifie les comportements. C'est la fin d'une histoire, et le commencement d'une autre, où la raison, la science, le droit, la tolérance, la liberté et le bonheur individuel dessinent un horizon nouveau. Même déchirée par les guerres, deux années sur trois, l'Europe se constitue en conscience collective, conçoit et met en oeuvre, dans des réalisations multiples, l'idée de progrès. Sans être une histoire sainte des Lumières, ce grand livre aux facettes multiples, ancré dans les écrits comme dans les faits, accorde une large part aux destins individuels des philosophes, des rois, des inventeurs, des écrivains et des artistes ; de Newton à Kant, entre Voltaire et Frédéric II, avec Emilie du Châtelet et Angelica Kauffman, des dévots de la Grande Catherine aux partisans du Contrat social, de Lumières en Révolutions... Alors qu'aujourd'hui les Lumières subissent des remises en cause et des assauts critiques, il fallait convoquer ce passé et le mobiliser au service d'un humanisme universaliste plus actuel et nécessaire que jamais. -
Jean-Jacques Rousseau en son temps
Monique Cottret, Bernard Cottret
- Tempus/Perrin
- Tempus
- 6 Octobre 2011
- 9782262037420
En 2012 est célébré avec éclat le tricentenaire de la naissance de Jean-Jacques Rousseau.
Le "citoyen de Genève" a ouvert un monde nouveau, centré sur l'individualisme affectif. Voilà en effet l'un des rares auteurs que l'on aborde par son prénom. C'est à cette articulation nouvelle du public et du privé, du montré et du caché, de l'exprimé et de l'indicible, du honteux et du sublime, du plaisir et de la douleur que le livre s'est attaché. La révolution rousseauiste a bouleversé le champ politique et social, en promouvant le concept indépassable de "citoyen".
Contrat social ici, Confessions là, jamais homme et son oeuvre ne furent à ce point confondus. Les auteurs les font dialoguer avec virtuosité, rendant vie à ce qui fut et demeure un prodigieux phénomène de société, aux confins de l'universel et du singulier.
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Le catholicisme entre Luther et Voltaire (7e édition)
Monique Cottret, Jean Delumeau
- PUF
- Nouvelle Clio
- 29 Mai 2010
- 9782130583851
"La Renaissance catholique qui suivit le concile de Trente est justiciable de
deux lectures historiques concomitantes. Elle fut durcissement des structures,
enrégimentement des masses par un clergé mieux tenu en main, puissante
entreprise de catéchèse, et cela grâce à l'appui de l'État. Mais elle fut aussi
sainteté et piété. Ces deux aspects, qui peuvent paraître contradictoires l'un
avec l'autre, cohabitèrent en réalité dans le vécu quotidien. Et si une
christianisation quantitativement importante résulta de l'action méthodique de
l'Église romaine, c'est parce que cette action fut qualitativement doublée,
appuyée, vivifiée de l'intérieur par des trésors de dévouement, d'héroïsme, de
charité, de spiritualité, d'imagination créatrice. Se pose toutefois la
question des limites de la christianisation ainsi réalisée entre l'arrivée de
Luther sur la scène historique et l'époque de la mort de Voltaire. À peine
remis de la secousse protestante, le catholicisme dut affronter le choc des «
Lumières »." Ouvrage écrit par Jean Delumeau, professeur honoraire au Collège
de France, membre de l'Institut, et Monique Cottret, maître de conférences
à l'Université de Paris X-Nanterre.
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Le martyr(e) ; Moyen-âge, temps moderne
Marc Belissa, Monique Cottret
- Kime
- 14 Septembre 2010
- 9782841745265
Le martyre existe-t-il ? Certes, des individus martyrisés, massacrés, des corps dépecés, du sang et des larmes, l'histoire n'en est jamais avare.
Mais la souffrance ne suffit pas à faire le (ou la) martyr(e). Toute victime ne devient pas martyr(e). Le poids des générations passées pèse sur le cerveau des vivants : les représentations idéalisées de l'Eglise primitive, celle des apôtres et des martyrs, n'en finissent pas d'influencer le comportement des chrétiens aux temps médiévaux et modernes. Pourtant, selon que l'on évoque saint Augustin affirmant " c'est la cause et non la peine qui fait le martyr " ou Tertullien pour lequel le sang des martyrs est semence de chrétiens, l'attitude n'est pas tout à fait la même face au martyre, et l'on peut aisément opposer la spontanéité d'une geste divine et héroïque à l'autorité de l'Eglise qui se veut et se proclame seule instance de légitimation.
Les communications présentées ici s'articulent autour de cette tension et présentent différentes facettes de l'aspiration au martyre du XIIe au XVIIIe siècle. Elles s'interrogent également sur les formes politiques du martyre et regardent le phénomène au miroir de l'islam.
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Amour et désamour du prince ; du haut du moyen âge à la révolution française
Josiane Barbier, Monique Cottret, Lydwine Scordia
- Kime
- 14 Septembre 2011
- 9782841745487
La question de l'amour ou du désamour des sujets pour le prince et du prince pour ses sujets a-t-elle encore un sens dans nos démocraties ? Les sondages actuels mesurent la popularité ou l'impopularité des hommes politiques auprès des citoyens - des termes qui ne sont pas exactement synonymes d'amour et désamour.
II fut un temps où les sentiments entre le roi et les sujets occupaient une place dans l'histoire politique. Les onze chercheurs (historiens, historiens du droit, littéraire et philosophe) de cette première journée d'études, organisée par le Centre d'Histoire Sociale et Culturelle de l'Occident (Chisco) de l'université Paris Ouest-Nanterre-La Défense, ont cherché à définir et délimiter les concepts et les thématiques de l'amour et du désamour du prince du haut Moyen Age à la Révolution française, dans l'espace franc puis français avec des incursions dans les anciens Pays-Bas bourguignons.
Les articles sont regroupés en trois parties : " L'amour et la crainte " (Haut Moyen Age), " L'amour comme norme " (Moyen Age tardif) et " L'amour en plus " (Temps modernes).
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Les nouvelles ecclésiastiques
Monique Cottret, Valérie Guittienne-Mürger
- Beauchesne
- Bibliotheque Beauchesne
- 3 Octobre 2016
- 9782701021669
Le XVIIIe siècle français est redevenu un siècle religieux. Une génération d'historiens lui a ainsi rendu sa complexité profonde et sa passionnante dynamique. L'étude du périodique janséniste des Nouvelles ecclésiastiques est au coeur de cette relecture. Ce journal clandestin représente une expérience unique dans l'histoire de la presse. Cet hebdomadaire catholique et contestataire a eu un rôle déterminant dans la construction de l'opinion publique au temps des Lumières. Les historiens réunis ici ont tous utilisé ce journal dans le cours de leurs recherches. Il était temps de consacrer une synthèse à ces travaux. Le caractère européen du mouvement janséniste s'affirme hautement au travers des réseaux d'informateurs, lecteurs et collaborateurs des Nouvelles ecclésiastiques. De Rome, Madrid, Vienne, Florence, Gênes, Utrecht, ils dialoguent avec les rédacteurs parisiens des Nouvelles. La « jansénie » y donne à voir sa diversité et son caractère pluriel ne peut être masqué. Le rôle du journal dans la période révolutionnaire, comme celui de ses rivaux, épigones et concurrents, offre des pistes inédites pour une relecture de la religion en Révolution et même au-delà.
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Conciliation-réconciliation : Moyen Age, temps modernes
Franck Collard, Monique Cottret
- Pu De Paris Nanterre
- 12 Mai 2012
- 9782840161059
Depuis les travaux impulsés par L Bély, qui ont renouvelé les perspectives en histoire diplomatique, de nombreux chercheurs se sont intéressés à la culture de la paix, notamment à travers ses rituels ; des historiens se sont penchés sur les modes et les techniques de négociation, comme en témoigne le récent colloque franco-ibérique Négocier au Moyen Age (Barcelone, 2005), ainsi que sur les pratiques de conciliation ou l'idéal de réconciliation, voire de fraternité universelle.
Plus récemment le domaine de l'histoire religieuse s'est ouvert à ces problématiques. Sous l'impulsion des recherches menées sur la justice par Cl Gauvard et ses élèves, l'arbitrage et la pacification des conflits d'ordre privé sont entrés dans les champs de la recherche historique. Après qu'on s'est interrogé sur les guerres et les affrontements de religion, sur les difficultés de la tolérance, sur les manifestations de violence et d'inimitié, de nombreuses études mettent désormais en avant la notion de coexistence, étudient le rôle des clercs dans différentes instances de conciliation ou s'intéressent aux procédures de pacification.
Un programme européen mené par l'université d'Iéna s'intitule "religion et réconciliation". Le présent volume se propose de tester la pertinence de ce thème de la (ré)concilation dans le monde médiéval et moderne en faisant porter le questionnement sur l'ensemble des rapports sociaux : du politique au religieux et au culturel en passant par le judiciaire.
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Les damnés du ciel et de la terre
Monique Cottret, Caroline Galland
- Pu De Limoges
- 12 Avril 2010
- 9782842875138
L'enfer et les démons ne font plus vraiment peur aujourd'hui. Les damnés de l'au-delà se sont comme évanouis, remplacés par ceux de la terre, terriblement banalisés de nos jours et une rapide investigation sur la toile révèle que les damnés de la pollution sont les plus visibles. Comment s'en étonner lorsque les seuls paradis évoqués sont fiscaux ? Chaque époque construit un enfer et un paradis à son image. A l'époque moderne, l'enfer n'était pas une métaphore. Il appartenait à cette pastorale de la peur si bien mise en lumière par Jean Delumeau. Les sermons, les images annonçaient une éternité de souffrance pour ceux qui sortent de la norme ; Les damnés seraient étouffés, avalés, broyés, déchiquetés. éventrés, éviscérés, violés et tout cela dans un éternel recommencement. Les peintres comme les prédicateurs dessinaient une perfection du malheur ; ils disaient l'inconcevable, l'éternité d'une souffrance inutile car le damné contrairement au martyr ne pouvait rien espérer. Quelles structures mentales, quelles conceptions du monde purent autoriser un tel déchaînement de violence et de haine ? Comment en est-on sorti ? Telles sont les questions abordées dans cet ouvrage.
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Un magistrat janséniste du siècle des Lumières à l'Emigration, Pierre-Augustin Robert de Saint-Vincent
Monique Cottret, Valérie Guittienne-Mürger, Nicolas Lyon-Caen
- Pu De Bordeaux
- 5 Juillet 2012
- 9782867817557
Les deux mémoires de Robert de Saint-Vincent offrent à l'historien des matériaux précieux, tant pour l'histoire politique que celle du jansénisme ou de l'émigration. Mais ce qui paraît le plus stimulant est cette rencontre, par-delà les siècles, avec un être fait de chair et de sang, un esprit pétri des mêmes contradictions que nous, un homme avec lequel l'on peut entrer en contact, qui peut nous irriter, nous attendrir, nous surprendre. Ici, peut-être plus qu'ailleurs, l'ego-document rencontre l'ego-histoire. L'empathie nécessaire à l'historien devient tangible, le personnage historique fait écho à notre propre personnalité et oriente, sans doute, la lecture que l'on peut avoir d'un tel document. C'est pourquoi, cette ébauche du portrait de Robert de Saint- Vincent ne peut être que partiale, reflet de notre propre lecture, et donc sujette à mille précautions et cautions.
Ajoutons enfin que Robert nous prouve ici, s'il était nécessaire, que pour être janséniste, on n'en est pas moins homme.