La redécouverte d'un roman jubilatoire de Michel Audiard inédit depuis sa première publication en 1968.
Il pressent, Ceccaldi, il flaire, il subodore... et crac !
Le couperet tombe !
Bienvenue dans le monde de Gustave, tombeur de ces dames, gigolo à ses heures, escroc à la petite semaine. De Juan-les-Pins à Deauville, Michel Audiard nous invite à suivre les tribulations de ce héros passionnément malhonnête dans le monde parfois naïf des grandes familles et des nantis. Si vous aimez les briquets en or et les Ferrari, si vous louchez sur l'aluminium du Paraguay, vous frappez à la bonne porte. Si vous préférez le faisan chasseur, les jolies jeunes femmes aux dents longues ou encore les balles dans la nuque, vous serez aussi largement servi. Il y en a en effet pour tous les goûts dans ces pages hautes en couleur au détour desquelles on croise - non sans une certaine appréhension - l'irrésistible inspecteur Ceccaldi qui évoque avec superbe le Bertrand Blier des grands jours.
Lorsqu'il écrit au début des années soixante Les Tontons flingueurs, Michel Audiard souhaite intituler le film Le Terminus des prétentieux. On ne lui accorde pas ce plaisir, il ne lâche pas l'affaire : quelques années plus tard, en 1968, il donne enfin le titre qu'il affectionne à ce roman méchamment interlope, resté inédit depuis sa première publication.
1946, Michel Audiard revient au journalisme. Il signe alors une série de reportages sur le Paris de l'après-guerre, fortement marqué par les années de l'Occupation : tickets d'alimentation, marché noir et crise du logement n'ont pas disparu. Pour L' Étoile du Soir, il se rend aux quatre coins de la Capitale, mais n'ignore pas les banlieusards ou les habitués des bords de la Marne. Il « couvre » l'actualité politique, sportive ou culturelle, et ne manque ni les bals populaires ni les fêtes foraines. Jeune reporter infatigable, Michel Audiard prend aussi la plume pour écrire des contes et des nouvelles. Sombre avec « Deux hommes sur le quai », il se montre autobiographique et sentimental avec « La plus belle fille du monde », ironique et mordant avec les confidences fielleuses de la concierge qui en sait beaucoup sur le fou du quatrième, un existentialiste, ou sur la petite du second, une créature.
Requiem, complainte ou rêverie hallucinée, La nuit, le jour et toutes les autres nuits ressuscite le Paris populaire. On y croise Quenotte, fille d'un « charbon, vins, liqueurs » de la rue Saint-Jacques, tondue le dernier jour d'août 1944, et Myrette, la prostituée aux yeux couleur d'huître. On y retrouve la grosse Sophie Clodomir, ancienne championne de basket et joueuse de banjo, ou encore l'inénarrable Pamela de Sweerte, la femme du monde « aurifiée, emperlousée, sertie, damasquinée », dont le narrateur guette les fabuleuses apparitions.
Une ballade autobiographique à travers Paris et ses personnages qui est aussi une promenade à travers la langue française. Michel Audiard plaçait la littérature au-dessus de tout, même du cinéma. Grand lecteur, ce fabuleux conteur, habile avec les mots et les images, se rêvait écrivain plutôt que scénariste.
On a beau s'y faire, il n'empêche que les fervents du Septième Art ont parfois la dent dure.
Exception faite de vibrants ( je n'ose écrire pertinents) hommages relatifs à ma clairvoyance et à mon objectivité en matière de pellicule, je me fais quotidiennement traiter de «rebutant crétin», «démolisseur obtus», «analphabète prétentieux», tandis que les épithètes «vendu» et «refoulé» (sic), sont monnaie courante.
Certain correspondant (signant illisible et demeurant rue des Pyramides, Paris 2e) devrait toutefois se renseigner quant à ma date de naissance avant de me traiter péremptoirement de «vieux c...» comme il l'a fait dans une récente missive. Je ne discute pas l'épithète, mais je conteste l'adjectif.
Au Grand Vizir, bistrot donnant sur les miches verdâtres du lion de Denfert, on croise toute une galerie de personnages sur le retour. La grosse Clodomir, tout droit sortie de La Nuit, le jour et toutes les autres nuits, Vera Varlope, un boxeur, un comédien qui attend son heure et Monsieur Michel, cinéaste. Au son menaçant des Caterpillars détruisant le quartier, Audiard tisse sa trame nostalgique d'un Paris menacé de disparaître, en revenant sur des souvenirs encore brûlants de l'Occupation et de projets professionnels avortés.
L'Instinct de mort, acheté par Belmondo pour être co-scénarisé avec Modiano, finira au placard lors de l'évasion de la Santé de Mesrine. On ne meurt pas d'amour aux Iles Borromées, scénario inédit de 67, sert de prétexte pour proposer à Vera un rôle de stripteaseuse. Ensemble ils écrivent le roman impressionniste d'une ville et d'une époque, où les promenades nocturnes d'une rive à l'autre de la capitale ont valeur d'épopée.
Scénarios commentés et annotés de trois films dont Audiard fut le réalisateur, en collaboration avec Jean-Marie Poiré, le futur réal isateur des "Visiteurs" ; le travail de Thibaut Bruttin accompagne le lecteur dans sa découverte d'Audiard réalisateur dans un style simple et direct tout en évoquant l'éclosion de Jean-Marie Poiré dans le monde du cinéma.
L'étude porte sur ces trois films : "Faut pas prendre les enfants du Bon Dieu pour des canards sauvages" (1968), acte de naissance de Michel Audiard réalisateur ; "Le Cri du cormoran le soir au-dessus des jonques" (1971), premier échec commercial ; et "Comment réussir quand on est con et pleurnichard" (1974), avant-dernier projet mis en chantier par Michel Audiard. Anecdotes, photographies, extraits d'articles de journaux complètent le livre.
Dans la série des scénarios édités de Michel Audiard : "Michel Audiard - Georges Simenon" (1 350 ex. vendus) et "Michel Audiard - Albert Simonin" (1 500 ex. vendus).
Le présent recueil a pour ambition de montrer les auteurs au travail : les scénarios, qui divergent parfois sensiblement du film, sont accompagnés d'un appareil critique et d'une présentation qui permettent de retracer le cheminement du projet, depuis le choix du roman jusqu'au film achevé.
Cette année, nous fêtons les 100 ans de la naissance de Michel Audiard. On le sait peu, mais l'auteur des «Tontons flingueurs »ou de «Mélodie en sous-sol »est celui qui a le plus adapté Georges Simenon au cinéma. Entre 1956 et 1961, il a collaboré à pas moins de six films tirés de l'oeuvre de l'écrivain belge, le père de Maigret, auquel il vouait une grande admiration, le tenant pour "le plus grand romancier vivant". Ce volume donne à lire les scénarios de trois de ces adaptations, dont Audiard fut à la fois le coscénariste et le dialoguiste : «Le Sang à la tête» (1956) de Gilles Grangier, «Maigret tend un piège» (1958) de Jean Delannoy et «Le Président» d'Henri Verneuil (1961). Trois films qui ont Jean Gabin pour acteur principal, à l'époque où Michel Audiard était son dialoguiste attitré et où l'acteur était devenu l'interprète simenonien par excellence.
Ce volume donne à lire les scénarios de trois de ces adaptations, dont Audiard fut à la fois le coscénariste et le dialoguiste : «Le Sang à la tête» (1956) de Gilles Grangier, «Maigret tend un piège» (1958) de Jean Delannoy et «Le Président» d'Henri Verneuil (1961). Trois films qui ont Jean Gabin pour acteur principal, à l'époque où Michel Audiard était son dialoguiste attitré