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Langage, visibilité, différence : Éléments pour une histoire du discours mathématique de l'âge classique au XIXe siècle
Lucien Vinciguerra
- Vrin
- 7 Octobre 2002
- 9782711613946
Que lisaient les mathématiciens classiques dans une figure de géométrie, une courbe, un tableau de nombres, une combinaison de signes algébriques? En interrogeant le rapport de ce qui se lit et de ce qui se voit dans les textes mathématiques, cet ouvrage découvre, entre l'âge classique et le XIXe siècle, une transformation de la rationalité plus profonde qu'on a coutume de le penser. Entre la géométrie de Descartes, les séries de Leibniz et Bernoulli, la théorie des fonctions chez Euler et Lagrange, et d'autre part les géométries du XIXe siècle, la logique de Boole ou l'analyse de Cauchy, il n'y a pas seulement un progrès conceptuel, il y a en vérité un basculement du régime de la représentation, de l'ordre du langage et des choses.Ce livre n'est pas une histoire des mathématiques. Il est une archéologie de leur discours, en un sens proche de celui que Michel Foucault donnait à ce terme.
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Archéologie de la perspective sur Piero della Francesca, Vinci et Dürer
Lucien Vinciguerra
- Puf
- Lignes D'art
- 21 Mars 2007
- 9782130560005
et si la perspective moderne n'existait pas ? ne faut-il pas nuancer la thèse massivement admise qu'au quattrocento, un dispositif unitaire de représentation se mettrait en place dans la peinture, dont la fonction demeurerait inchangée jusqu'à l'age classique ? en relisant les textes d'alberti, de piero della francesca, de léonard de vinci et d'albrecht dürer, en regardant autrement les peintures de la renaissance, des fresques d'arezzo ou de la cène de milan, ce livre met en effet en évidence des dispositifs singuliers, liés pour chaque peintre à des régimes différents de la représentation, du visible, de la vision et du regard.
pourtant, au xviie siècle, le discours sur la perspective est soudain convoqué par la philosophie, pour éclairer le nouveau partage entre la représentation du sujet pensant et une matière désormais géométrisable. a quelles conditions, improbables et contingentes, la perspective a-t-elle pu tenir cette place à la fois décisive et ambiguë dans l'émergence de l'âme classique ? par quelles transformations, de la surface de la peinture et de la place du spectateur, a-t-elle dû passer pour rendre possible la clôture de l'image sur la représentation classique ?
a l'histoire d'une forme symbolique, ce livre substitue le récit désormais éclaté d'une archéologie ou d'une généalogie de la modernité.
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À la Renaissance, le roman traverse une crise qui le conduit à prendre des formes paradoxales. De cette crise naîtront les formes romanesques de l'âge classique, en lesquelles sont renouvelées les modalités de la mise en récit et de la place du narrateur, ainsi que la manière pour le roman de construire un univers fictionnel. Au même moment ont lieu de grandes transformations scientifiques fondatrices de la modernité : invention de la physique galiléenne, de l'algèbre symbolique, de la perspectiva artificialis, de la matière-étendue cartésienne. Ne relèvent-elles pas aussi d'une nouvelle mise en récit ? Le cosmos infini de la nouvelle physique a-t-il à voir avec la nouvelle manière pour le roman de faire monde ? N'y a-t-il pas, dans le nouveau récit de l'équation, une voix narrative qui répond à celle qui émerge au même moment dans le roman ?
À travers ces questions, ce livre invite à une nouvelle manière de faire de l'histoire des sciences : non pas une histoire des concepts ou des méthodes, ni une histoire des pratiques et des styles, mais une histoire des modes d'intervention dans la science de celui qui en raconte le récit, modes d'intervention dont dépendent les méthodes et les concepts. -
La représentation excessive : Descartes, Leibniz, Locke, Pascal
Lucien Vinciguerra
- Pu Du Septentrion
- 28 Février 2013
- 9782757404416
Comprendre ce que les philosophes du XVIIe siècle entendaient par représentation est essentiel à l'intelligence de leurs conceptions des idées et de la vérité. Ce livre renouvelle notre approche du problème à travers des lectures de Descartes, Leibniz, Locke, Pascal, en reliant leurs analyses philosophiques à leurs textes scientifiques. Les figures de la Dioptrique et de la Géométrie éclairent chez Descartes le contenu de l'idée sensible, le rapport du clair et du confus, la nature de la couleur et celle de l'existence. Les anamorphoses de l'Essai sur l'entendement humain de Locke donnent à voir comment les idées renvoient aux choses. Et l'hexagramme pascalien raconte l'herméneutique des Pensées.La représentation classique s'avère l'effet d'une transformation qui affecte en même temps la science et la philosophie. À l'encontre des lectures qui ont insisté sur les filiations avec les pensées médiévales et tenté de réduire la nouveauté de la pensée classique, ce livre retrouve une thèse essentielle de Michel Foucault dans Les Mots et les Choses sur la rupture inaugurant l'âge classique. Mais il découvre dans cette rupture l'effet d'une opération matérielle, qui conduit à un nouveau mode d'existence concret des images et des signes dans les textes du savoir, analysable à l'intérieur de dispositifs textuels.Ce qui l'amène enfin à déplacer profondément les analyses de Foucault et à interroger les présupposés de son archéologie du savoir.