Les poèmes et chansons qui composent Stances adoptent non sans quelque ironie le référencement des rubriques de la presse quotidienne.
Art, communication, Science, Culture, Politique, Littérature. Chaque poème est doublé par une chanson qui ajoute de la musique à la musique des mots, qui fait résonner la voix familière des refrains et la parole vive du chant.
Vincent Van Gogh et son malheur de solitude, Les paumés de la vie repoussés à la marge, la langue politique qui a perdu le sens de la langue et donc la pensée..., Jean Rouaud invite à se souvenir, à résister, à honorer cette langue française nourrie par des siècles d'écriture, de chanson, de poésie et qui est, à sa manière, une arme chargée de futur.
« Enfant, le Jourdain m'était plus familier que la Loire qu'on n'allait jamais voir, bien qu'elle coulât à sept ou huit kilomètres à vol d'oiseau. De la Loire je ne savais rien, que sa longueur et ses affluents que je pouvais comme les articles du catéchisme, réciter par coeur, et dont il ne me reste pas grand chose non plus. » Avec une érudition parfumée d'humour, Jean Rouaud revisite les évangiles dont les paysages arides et les images de catéchisme ont accompagné son passé de petit Français catholique né loin du Golgotha et sous un ciel de pluie. Tendre, drôle, iconoclaste, poétique, Évangile (selon moi) s'amuse à soulever les voiles du mythe.
Il rafraîchit nos mémoires d'enfance, et nous invite, dans une langue classique et savoureuse, à découvrir, derrière les clichés une autre manière de dire l'histoire et la géographie.