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Giordano Bruno
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Quatre cents ans après sa mort paraît pour la première fois en France cet opuscule qui résume son itinéraire intellectuel : métaphysique, cosmologie et gnoséologie se mêlent aux savoirs ésotériques de son temps. La magie est ici considérée non pas comme un moyen d'opérer des prodiges, mais plutôt comme un e ort pour pénétrer l'ordre et le fonctionnement secrets de l'univers :
Ponctué d'images frappantes, abondant en anecdotes diverses, ce texte se livre aussi à une satire de la doctrine et des jugements de l'Église et de toutes les autorités usurpées.
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Des liens possède une valeur quasi testamentaire : avant d'être entièrement accaparé par sa défense devant l'Inquisition, Bruno présente ici sa dernière pensée libre. Chaînon essentiel de la philosophie brunienne, cet ouvrage fait le lien entre sa pensée abstraite et une réflexion de nature politique ou civile. Constitué de paragraphes brefs, ce court traité préfigure les ouvrages des moralistes du XVIIe siècle en mettant au jour les secrets ressorts qui règlent les rapports humains.
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Le traité Des ombres des idées (1582) est la première oeuvre publiée connue de Giordano Bruno. Son objet va bien au-delà du seul contexte des arts mnémoniques. Bruno y expose une théorie de la connaissance sous la forme d'un traité de l'ombre qui s'appuie sur une théorie physique de la vision, celle du clair-obscur des peintres, différente de la perspective linéaire et de la conception géométrique de l'espace de la représentation : la vision suppose, outre la couleur (c'est-à-dire l'ombre ou le visible), à la fois un milieu qui reçoit la couleur (le diaphane) et un agent qui l'actualise (la lumière). Cette théorie physique sert de modèle à une théorie originale de la connaissance dans laquelle les ombres idéales correspondent aux espèces mentales, qu'elles soient sensibles, imaginatives ou intelligibles, autrement dit à la forme postérieure à la chose (post rem). Au plus près de la lettre d'Aristote et de son commentaire par Averroès, Bruno propose ainsi une conception décentrée du sujet de l'intellection, aussi bien que de la vision.
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Le Banquet des Cendres est le premier des trois grands dialogues métaphysiques de Giordano Bruno, dans lequel il expose, contre les partisans d'Aristote et de Ptolémée et par-delà Copernic, ses conceptions cosmologiques. S'il défend l'hypothèse copernicienne au cours d'un banquet organisé en son « honneur » par des docteurs anglais le 14 février 1584, jour des Cendres, c'est surtout pour dénoncer la pédanterie et l'obscurantisme desdits docteurs, et c'est avant tout le Bruno « inventeur de philosophies nouvelles » , comme l'appelle James Joyce, qui apparaît ici. La dimension nouvelle qu'il introduit n'est pas tant d'ordre cosmologique, elle regarde le traitement très personnel que Bruno fait de la connaissance humaine, sa capacité à « tout ébranler pour connaître l'inébranlable » ; elle est dans la part qu'il accorde, dans ce bouleversement des idées reçues, à l'« imagination créatrice », ce qui a fait dire à Eugenio Garin qu'« il est probable que la compréhension exacte de la notion d'imaginaire soit le secret, encore partiellement irrévélé, de la pensée de Giordano Bruno et d'une partie non négligeable du XVe et du XVIe siècle » . Condamné pour hérésie après huit années de procès, Giordano Bruno est brûlé vif sur le Campo dei fiori, à Rome, le 16 février 1600, laissant ce « secret » à lire pour les générations futures.
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Le Sceau des sceaux (1583) est la partie théorique d'un traité de mnémotechnique, l'Explicatio triginta sigillorum (Explication des trente sceaux). Il ne propose pas à proprement parler un aperçu de l'art de la mémoire lui-même, mais plutôt une théorie de l'activité de pensée centrée sur la mémoire et la puissance de figuration de l'esprit. Bruno se fonde pour cela sur la définition platonicienne de la réminiscence en vertu de laquelle il y a souvenir toutes les fois que « percevant une chose quelconque, on en conçoit une autre », aussi bien que sur la formule d'Aristote selon laquelle « intelliger, c'est réfléchir sur les images » : à l'opposé d'une conception anhistorique et décontextualisé des processus cognitifs, Bruno propose de comprendre ces formules comme les témoignages de pratique mnémoniques codifiées. La mémoire ne regarde pas seulement la conservation des traces du passé; elle devient ainsi un principe d'organisation à la fois du « sens interne » et de l'âme en totalité. C'est encore à partir d'une théorie du signe et de l'image bien différente de celle de la tradition augustinienne, que Bruno peut rapporter la problématique de la mémoire aux débats relatifs à la « conjonction intellectuelle », associant étroitement la théorie averroïste de l'intellection à la conception néoplatonicienne qui assimile les oeuvres de l'intelligence à celle de la nature. Le Sigillus sigillorum propose encore une rapide présentation des « déductions » de l'art de Lulle interprétées comme un instrument d'invention.
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Deuxième édition revue et corrigée par Zaira Sorrenti.
Farce composée de trois farces sans grand lien entre elles, le Chandelier (1582) offre un programme qui ne correspond pas au canon de la comédie du XVIe siècle. Celle-ci prévoit une intrigue plus ou moins compliquée et liée à un heureux dénouement: retrouvailles d'êtres chers ou aimés ou bien mariage des amoureux, une fois surmontées toutes les difficultés morales, sociales et économiques. La comédie de Bruno se conclut, en revanche, sur la déroute des trois dupes napolitaines: Bonifacio, Bartolomeo et Mamfurio. G. Bruno entend prendre pour cibles la littérature amoureuse pétrarquiste, la fausse science alchimique et la tradition humaniste latine jugée trop formaliste.
Il y a 403 ans exactement, l'hérétique Giordano Bruno était livré aux flammes par l'Inquisition romaine. Il devenait dès lors l'une des plus célèbres victimes de l'intolérance et l'un des symboles de la libre pensée face aux pouvoirs et aux dogmes. Bruno laisse une oeuvre considérable rédigée en italien et en latin. Les Belles Lettres ont entrepris la publication d'une édition complète, critique et bilingue de Bruno. Pour peu qu'on le dégage des interprétations réductrices et de quelques mythes persistants, G. Bruno intéresse aujourd'hui tant la philosophie que la poétique, tant l'art dramatique que l'histoire des sciences. -
Le Procès de Giordano Bruno : Giordano Bruno. Oeuvres complètes. Documents et essais. Tome I
Giordano Bruno
- Belles Lettres
- 7 Mars 2000
- 9782251344522
Traduction d'un ouvrage publié en Italie en 1993, dû à Luigi Firpo, un des meilleurs experts italiens de l'histoire intellectuelle des XVI-XVIIe siècles, voici l'édition à peu près définitive des pièces du procès d'inquisition de Giordano Bruno.On connaît les principaux épisodes de la carrière de Bruno: sortie de l'ordre dominicain (1575) fuite à Genève passage à Toulouse et Paris, où il jouit d'une certaine paix séjour en Angleterre chez l'ambassadeur de France (Michel de La Mauvissière, son principal mécène) retour en France, affrontement avec les milieux aristotéliciens de Paris départ précipité pour l'Allemagne, où il erre de ville en ville (Francfort, Wittenberg), en Bohème (Prague) retour en Allemagne (Francfort) et, enfin, le retour au pays natal, Venise et Padoue, en août 1591, après une quinzaine d'années de pérégrination au cours desquelles il a publié une vingtaine d'ouvrages latins et sept en italien, approché le roi de France, l'Empereur Rodolphe II et la Reine Elizabeth.Pour son malheur, il a été invité à Venise par un certain Mocenigo, rejeton d'une grande famille vénitienne, à la recherche de "connaissances secrètes" qui pourraient l'aider à faire bonne figure dans la société. Celui-ci prend rapidement peur devant la liberté de pensée religieuse de Bruno, qui n'hésite pas à critiquer clairement les dogmes fondamentaux du christianisme (filiation divine, virginité de Marie, création du monde, culte des saints etc.). Craignant que Bruno ne le quitte sans lui avoir révélé ses secrets, Mocenigo le dénonce à l'inquisition le 23 mai 1592. Commence alors un procès, qui s'achèvera par la mort de Bruno sur le bzcher, à Rome, le 17 février 1600.Dans une considérable préface (150 pages), où le procès est reconstitué méthodiquement et son développement expliqué, Firpo fait justice de nombreux mythes (torture de Bruno, entretiens avec Campanella en prison, rôle néfaste de Bellarmin etc.). Viennent ensuite tous les textes permettant de reconstituer ce procès (édition critique et traduction française) et d'un petit nombre de notes (en particulier sur les nombreux personnages qui interviennent dans l'affaire)Parmi les documents les plus importants, citons les trois dénonciations successives de Mocenigo le texte même des six interrogatoires de Venise (les "constituts") les interrogatoires des témoins vénitiens (éditeurs, académiciens) les documents de l'extradition de Bruno le très important "Sommario" de mars 1598 (résumé de l'état d'avancement du procès) les décrets de condamnation (incomplet) le récit de la mort de Bruno par Schoppe, qui y a assisté, etc.
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Oeuvres complètes III Tome 1 ; de la cause, du principe et de l'un
Giordano Bruno
- Belles Lettres
- Oeuvres De Giordano Bruno
- 1 Octobre 2016
- 9782251347011
« De même que dans l'art, les formes varient à l'infini (si cela est possible), c'est toujours une même matière qui persiste sous elles - la forme de l'arbre, par exemple, étant suivie de celle du tronc, puis de celle de la troupe, de la planche, du siège, de l'escabeau, de la caisse, du peigne, et ainsi de suite, cependant que l'être du bois persiste toujours -, il n'en va pas autrement dans la nature, où, les formes changeant à l'infini et se succédant l'une l'autre, la matière reste toujours la même [...] Ce qui était semence devient herbe, et que ce qui était herbe devient épi, ce qui était épi devient pain, ce qui était pain devient chyle, chyle sang, le sang semence, la semence embryon, l'embryon homme, l'homme cadavre, le cadavre terre, la terre pierre ou autre chose, et ainsi de suite, pour en arriver à revêtir toutes les choses naturelles. » Giordano Bruno
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Oeuvres complètes III Tome 2 ; de la cause, du principe et de l'un
Giordano Bruno
- Belles Lettres
- Oeuvres De Giordano Bruno
- 1 Octobre 2016
- 9782251347028
« De même que dans l'art, les formes varient à l'infini (si cela est possible), c'est toujours une même matière qui persiste sous elles - la forme de l'arbre, par exemple, étant suivie de celle du tronc, puis de celle de la troupe, de la planche, du siège, de l'escabeau, de la caisse, du peigne, et ainsi de suite, cependant que l'être du bois persiste toujours -, il n'en va pas autrement dans la nature, où, les formes changeant à l'infini et se succédant l'une l'autre, la matière reste toujours la même [...] Ce qui était semence devient herbe, et que ce qui était herbe devient épi, ce qui était épi devient pain, ce qui était pain devient chyle, chyle sang, le sang semence, la semence embryon, l'embryon homme, l'homme cadavre, le cadavre terre, la terre pierre ou autre chose, et ainsi de suite, pour en arriver à revêtir toutes les choses naturelles. » Giordano Bruno
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Oeuvres completes iv de l'infini, de l'univers, et des monde
Giordano Bruno
- Belles Lettres
- 9782251300009
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Oeuvres complètes. Tome VI : Cabale du cheval pégaséen
Giordano Bruno
- Belles Lettres
- 15 Février 1994
- 9782251344447
Cabale du cheval pégaséen
Londres, 1585.
Vous me demanderez : quel est le sujet de ce livre ? Quel est ce présent dont vous m'honorez ? Je vous réponds que je vous fais don d'un Âne : voici l'Âne qui vous fera honneur, qui augmentera votre dignité et vous inscrira dans le livre de l'éternité. Il ne mange pas, ne boit pas, ni ne souille la maison. C'est le meilleur familier avec qui vous puissiez partager votre chambre et vous entretenir. Traitez-le comme un bijou et une chose précieuse, car vous ne pouvez avoir de plus riche trésor dans votre cachette. Touchez-le comme une chose sacrée et regardez-le comme digne d'une grande considération, car vous ne sauriez avoir de meilleur livre, de meilleure image, ni de meilleur miroir dans votre cabinet.
Et si pour toutes ces raisons vous le trouvez indigeste, vous pourrez le donner à quelqu'un d'autre qui ne devrait pas se montrer ingrat.
Giordano Bruno -
Oeuvres complètes. Tome II : Le souper des Cendres
Giordano Bruno
- Belles Lettres
- 27 Octobre 1994
- 9782251344454
Cette oeuvre peut être considérée, à juste titre, comme la plus célèbre de Giordano Bruno. Il s'agit de son premier dialogue composé en langue "vulgaire", l'italien, publié à Londres en 1584.Du coucher du soleil au lever du jour, cinq savants débattent avec Bruno de la science copernicienne. Celui-ci s'oppose aux professeurs d'Oxford, bons aristotéliciens, en leur expliquant la portée révolutionnaire de Copernic: la Terre n'est plus au centre de l'univers, et il existe même une infinité de mondes et d'univers.Comme toujours, Bruno, à l'image de Rabelais, mélange la farce et la pensée, le comique et la réflexion philosophique, le sérieux et le grotesque va leur donner l'une des oeuvres les plus importantes de la Renaissance.Notre édition est la première au monde à se fonder sur les pages modifiées à la dernière minute par Bruno chez l'imprimeur, lors de la première édition londonienne: même en italien, cette version n'avait jamais été rétablie. Yves Hersant, qui en avait proposé une traduction aux éditions de l'Eclat sous le titre Le Banquet des cendres, en donne donc ici la première version intégrale.
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Oeuvres italiennes : Tome IV : De l'infini, de l'univers et des mondes.
Giordano Bruno
- Belles Lettres
- 14 Novembre 1995
- 9782251344461
Le De infinito (1584) expose la conception de l'infini, de l'univers et des mondes qu'avait Giordano Bruno.Dans ce dialogue apparaît pour la première fois la conscience que Bruno a de sa mission de philosophe: détruire la fausse image de l'univers défendue par les péripatéticiens, autrement dit détruire les chaînes qui ligotent l'homme à l'intérieur d'un espace clos, et plus encore: détruire les hiérarchies existant entre les êtres vivants. Dans le cosmos infini de Bruno, les ensembles d'atomes les plus petits comme les plus grands ont la même importance: dans l'univers infini, il n'y a pas de centre absolu, et donc tout peut être à la fois centre et périphérie.De première importance pour les historiens des sciences et de la philosophie, ce livre , encore aujourd'hui, présente également le plus grand intérêt pour la manière originale dont il affronte tous les grands thèmes de la modernité.Quatrième volume de la série des Oeuvres italiennes de Giordano Bruno, cette édition est complétée par un important appareil critique.
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Oeuvres complètes. Tomes V/1 et V/2 : Expulsion de la bête triomphante
Giordano Bruno
- Belles Lettres
- 5 Mai 1999
- 9782251344485
2 volumes vendus ensemble.
Expulsion de la bête triomphante
Londres, 1584.
Giordano présente aujourd'hui au [lecteur] les semences choisies et bien ordonnées de sa philosophie morale, non pas pour qu'il les admire comme des nouveautés, ni ne les reconnaisse ni ne les comprenne comme telles, mais pour qu'il les examine, les considère et les juge, acceptant tout ce qu'il doit en accepter, excusant tout ce qu'il doit y excuser, défendant tout ce qu'il doit défendre contre les grimaces et le sourcil froncé des hypocrites, le nez et la dent des imbéciles, la lime et le sifflet des pédants.
Giordano Bruno -
Oeuvres italiennes : Tome VII: Des Fureurs héroïques.
Giordano Bruno
- Belles Lettres
- 19 Novembre 1999
- 9782251344515
Collection bilingue publiée sous le patronage de l'Istituto Italiano per gli Studi Filosofici, Centro internazionale di Studi Bruniani "Giovanni Aquilecchia" (CISB). L'oeuvre de Giordano Bruno n'a jamais été intégralement traduite en français, ni du reste en aucune autre langue. Dans la présente collection, on se propose non seulement de combler cette lacune, mais d'offrir pour la première fois une édition critique complète des textes italiens et latins d'un philosophe souvent cité et trop peu lu. Confié à une équipe internationale de spécialistes, l'ensemble comportera une vingtaine de volumes, dont la plus grande partie a été publiée pour le quatrième centenaire de la mort de Bruno (17 février 2000). Mais il s'agit moins de commémorer une disparition que d'affirmer une présence : pour peu qu'on le dégage des interprétations réductrices et de quelques mythes persistants, Bruno intéresse aujourd'hui tant la philosophie que la poétique, tant l'art dramatique que l'histoire des sciences. "Giordano Bruno (oeuvres complètes)" (Complete Works of Giordano Bruno). A bilingual Collection directed by Yves Hersant and Nuccio Ordine, published under the auspices of the Istituto Italiano per gli Studi Filosofici, Centro internazionale di Studi Bruniani "Giovanni Aquilecchia" (CISB). Giordano Bruno's was never translated into French before, nor into any other language. This Collection will not only compensate for this oversight but, for the very first time, also make available to the public a critical edition of all Italian and Latin works written by this frequently quoted but regretfully little-known writer. Most of the 20 volumes comprising this compendium, to be assembled by a team of international experts, has been published on the occasion of the 4th Centennial of Bruno's death (17 February 2000). But the goal is not so much to commemorate the passing of this author as to celebrate his continuing influence, for apart from the simplistic interpretations and the few scattered but persistent myths that surround his work, this author is still relevant today in our understanding of such diverse fields as philosophy, poetry, dramatic arts and the history of science. Italian Institute for Philosophical Studies
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Oeuvres italiennes Tome 3 ; de la cause, du principe et de l'un
Giordano Bruno
- Belles Lettres
- Oeuvres De Giordano Bruno
- 1 Juin 1996
- 9782251344478
"De même que dans l'art, les formes varient à l'infini (si cela est possible), c'est toujours une même matière qui persiste sous elles - la forme de l'arbre, par exemple, étant suivie de celle du tronc, puis de celle de la troupe, de la planche, du siège, de l'escabeau, de la caisse, du peigne, et ainsi de suite, cependant que l'être du bois persiste toujours -, il n'en va pas autrement dans la nature, où, les formes changeant à l'infini et se succédant l'une l'autre, la matière reste toujours la même [.] Ce qui était semence devient herbe, et que ce qui était herbe devient épi, ce qui était épi devient pain, ce qui était pain devient chyle, chyle sang, le sang semence, la semence embryon, l'embryon homme, l'homme cadavre, le cadavre terre, la terre pierre ou autre chose, et ainsi de suite, pour en arriver à revêtir toutes les choses
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È cosa veramente, o generosissimo Cavalliero, da basso, bruto e sporco ingegno d'essersi fatto constantemente studioso, ed aver affisso un curioso pensiero circa o sopra la bellezza d'un corpo femenile. Che spettacolo, o Dio buono!, piú vile ed ignobile può presentarsi ad un occhio di terso sentimento, che un uomo cogitabundo, afflitto, tormentato, triste, maninconioso, per dovenir or freddo, or caldo, or fervente, or tremante, or pallido, or rosso, or in mina di perplesso, or in atto di risoluto; un che spende il meglior intervallo di tempo e gli piú scelti frutti di sua vita corrente, destillando l'elixir del cervello con mettere in concetto, scritto e sigillar in publichi monumenti que...
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Lorsqu'en 1599 Giordano Bruno est finalement sommé d'abjurer, il sait jusqu'où il est allé trop loin.
Il est notamment allé trop loin avec un texte publié à Londres quinze ans plus tôt : L'Expulsion de la bête triomphante.
Or l'Inquisition de Rome, après enquête, vient de mettre la main sur l'ouvrage.
Sous peu, les Inquisiteurs l'examineront.
Bruno le sait : la découverte par le Saint-Office de L'Expulsion de la bête triomphante ne pourra que lui être fatale.
Il a pourtant de quoi s'inquiéter autrement.
Apostat, le dominicain a fui son ordre et l'Italie.
A Genève, il s'est opposé aux calvinistes qui l'ont excommunié.
À Paris, si son art de la mémoire a séduit Henri Iii qui l'a protégé, il s'est fait autant d'ennemis chez les huguenots que chez les guisards.
En Angleterre, il a scandalisé les docteurs d'Oxford et les puritains.
En Allemagne, ce sont les luthériens, cette fois, qui l'ont excommunié.
Irréductible à toute intolérance, Bruno a de quoi craindre aussi pour ses prises de position : à partir de Copernic, il a posé l'existence d'un univers infini, peuplé de mondes innombrables.
Mais L'Expulsion de la bête triomphante a tiré les conséquences de cette fin du monde clos : la nécessité d'une déchristianisation et l'avènement d'un homme nouveau parce que libéré.
Au lecteur aujourd'hui d'assister à l'assemblée des dieux de l'Olympe qu'offre L'Expulsion de la bête triomphante.
À lui de mesurer, entre le rire et les larmes, leur crise car en levant les yeux au ciel, les hommes ne voyaient plus dans le zodiaque que le spectacle des vices des dieux.
À lui d'apprécier si notre crise actuelle est différente.
Nous faut-il comme ces dieux nous purifier et faire en sorte qu'en levant nos yeux nous fixions au ciel de notre esprit de nouveaux principes ? Nous faut-il, encore une fois, expulser la Bête qui triomphe, ces fausses valeurs, ce Mal jadis synonyme du fanatisme des Eglises et désormais de tous les dogmatismes ?
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« Philosophe, théologien, bien sûr. Mais écrivain surtout, et magistral, comme s'il était le seul à donner corps, de cette façon-là, à ses pensées. Comment ne pas en recevoir l'évidence à la lecture de ces ouvrages qui nous reviennent de quatre siècles, comme des morceaux de braise intacts ? Et comment ne pas saluer ici l'établissement parfait d'un texte prodigieux de force, d'invention langagière ? » (Michel Crépu, La Croix.)
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De la cause, du principe
Bruno Giordano
- Belles Lettres
- Oeuvres De Giordano Bruno
- 12 Octobre 2016
- 9782251446257
"De même que dans l'art, les formes varient à l'infini (si cela est possible), c'est toujours une même matière qui persiste sous elles la forme de l'arbre, par exemple, étant suivie de celle du tronc, puis de celle de la troupe, de la planche, du siège, de l'escabeau, de la caisse, du peigne, et ainsi de suite, cependant que l'être du bois persiste toujours , il n'en va pas autrement dans la nature, où, les formes changeant à l'infini et se succédant l'une l'autre, la matière reste toujours la même [...] Ce qui était semence devient herbe, et que ce qui était herbe devient épi, ce qui était épi devient pain, ce qui était pain devient chyle, chyle sang, le sang semence, la semence embryon, l'embryon homme, l'homme cadavre, le cadavre terre, la terre pierre ou autre chose, et ainsi de suite, pour en arriver à revêtir toutes les choses naturelles." Giordano Bruno
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Des liens (1591) possède une valeur quasi testamentaire : avant d'être entièrement accaparé par sa défense devant l'Inquisition, Bruno présente ici sa dernière pensée libre. Chainon essentiel de la philosophie brunienne, cet ouvrage fait le lien entre sa pensée abstraite et une réflexion de nature politique ou civile. Constitué de paragraphes brefs, ce court traité préfigure les ouvrages des moralistes du xviie siècle en mettant au jour des secrets ressorts qui règlent les rapports humains.
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Des liens possède une valeur quasi testamentaire : avant d'être entièrement accaparé par sa défense devant l'Inquisition, Bruno présente ici sa dernière pensée libre. Chaînon essentiel de la philosophie brunienne, cet ouvrage fait le lien entre sa pensée abstraite et une réflexion de nature politique ou civile. Constitué de paragraphes brefs, ce court traité préfigure les ouvrages des moralistes du XVIIe siècle en mettant au jour des secrets ressorts qui règlent les rapports humains.