L'homme vrai, pour Simenon, c'est l'«homme nu», débarrassé de ses masques géographiques, historiques ou sociaux. Ce n'est pas à proprement parler un héros, il est «n'importe qui dans la rue», mais, placé dans une situation de crise, il va jusqu'au bout de lui-même et révèle ce qu'il a en lui d'essentiel. Le roman de Simenon n'est donc pas une chronique : c'est une crise. Resserrement de l'action, tension du récit, rupture, passage à l'acte. Le personnage joue son destin comme aux dés, la mort est souvent au rendez-vous, le lecteur est porté par l'envie de savoir. On voit tout ce que le roman-crise doit au roman policier, et l'on comprend ce qui fait l'unité de l'oeuvre. Simenon a trouvé dans ses propres récits d'énigme - les «Maigret» qui lui valurent ses premiers succès - de quoi structurer le genre auquel il tenait le plus, le «roman dur» (entendre : non-policier), qui est aussi un «roman pur» : dépourvu de considérations abstraites, composé de «mots matière», apte à saisir les êtres dans leur vérité. Il aura passé sa vie à parfaire et à épurer sa formule. Son extraordinaire productivité l'a parfois desservi. Les romans rassemblés dans la Pléiade - cinq «Maigret», seize «romans durs» - retracent sa trajectoire et manifestent la cohérence de son ambition.
L'homme vrai, pour Simenon, c'est l'«homme nu», débarrassé de ses masques géographiques, historiques ou sociaux. Ce n'est pas à proprement parler un héros, il est «n'importe qui dans la rue», mais, placé dans une situation de crise, il va jusqu'au bout de lui-même et révèle ce qu'il a en lui d'essentiel. Le roman de Simenon n'est donc pas une chronique : c'est une crise. Resserrement de l'action, tension du récit, rupture, passage à l'acte. Le personnage joue son destin comme aux dés, la mort est souvent au rendez-vous, le lecteur est porté par l'envie de savoir. On voit tout ce que le roman-crise doit au roman policier, et l'on comprend ce qui fait l'unité de l'oeuvre. Simenon a trouvé dans ses propres récits d'énigme - les «Maigret» qui lui valurent ses premiers succès - de quoi structurer le genre auquel il tenait le plus, le «roman dur» (entendre : non-policier), qui est aussi un «roman pur» : dépourvu de considérations abstraites, composé de «mots matière», apte à saisir les êtres dans leur vérité. Il aura passé sa vie à parfaire et à épurer sa formule. Son extraordinaire productivité l'a parfois desservi. Les romans rassemblés dans la Pléiade - cinq «Maigret», seize «romans durs» - retracent sa trajectoire et manifestent la cohérence de son ambition.
Roman exceptionnellement long et ambitieux, Pedigree (1948) est avant tout une autobiographie romancée, la réécriture de ce Je me souviens... que l'écrivain publia en 1945 et où il évoquait son enfance. Bien sûr, dans Pedigree, le héros porte un nom d'emprunt et le récit s'écrit à la troisième personne ; mais Roger Mamelin est très largement Georges enfant. Le livre retrace l'histoire d'une famille de condition modeste et, au-delà, celle de la ville - Liège - qui a vu naître l'auteur. Surtout, il donne à voir combien les images et les fantasmes que Simenon relance sans fin, de roman en roman, puisent à la même source : les expériences d'une enfance et d'une adolescence vécues dans un cadre étroitement familial et local. Avec Pedrigree, c'est en somme le lieu de prime élaboration de son imaginaire que l'écrivain met en scène.
À la vérité, une large partie de l'oeuvre de Simenon croise vécu et fiction. Tous les romans rassemblés dans ce volume participent, à des degrés divers, de la quête du passé qui traverse l'oeuvre. L'abandon à la confession intime n'en demeure pas moins contrôlé : le jeu du réel et de la fiction passe par quantité d'écrans plus ou moins opaques. Certains textes (comme Les Trois Crimes de mes amis) sont clairement autobiographiques ; d'autres transforment en fiction des événements vécus ; dans d'autres encore (Malempin par exemple), ce n'est pas l'auteur, mais un personnage qui se souvient ; certains, enfin, paraissent rigoureusement fictionnels, et ce n'est que latéralement qu'on peut y découvrir le travail de la mémoire. Au reste, les diverses «formules», les différences de «dosage» ne remettent nullement en cause l'unité de l'oeuvre. Elles permettent au contraire de l'approfondir en rendant manifestes les fondements intimes de la création.
Philippe Dargens, fils d'un élégant aventurier, directeur de cinéma, a réussi ´r s'introduire dans une famille d'armateurs de La Rochelle, les Donadieu.
Pour faire fortune, il n'hésite devant rien : il fait la conquete de sa belle-mcre qu'un testament éloignait des affaires, il écarte ses beaux-frcres... Il trahit peu ´r peu tous les idéaux de sa jeunesse et utilise son entourage pour satisfaire ses ambitions.
Le plus balzacien des romans de Georges Simenon.
Après dix ans de mariage, Bébé Donge verse de l'arsenic dans le café de son mari. François Donge en réchappe, mais remet en question leurs années de vie commune en cherchant les causes de la faillite de leur couple : une jeune fille trop romantique, un voyage de noces décevant, une incompréhension qui grandit dans l'ombre et le silence, des maîtresses...
L'homme vrai, pour Simenon, c'est l'«homme nu», débarrassé de ses masques géographiques, historiques ou sociaux. Ce n'est pas à proprement parler un héros, il est «n'importe qui dans la rue», mais, placé dans une situation de crise, il va jusqu'au bout de lui-même et révèle ce qu'il a en lui d'essentiel. Le roman de Simenon n'est donc pas une chronique : c'est une crise. Resserrement de l'action, tension du récit, rupture, passage à l'acte. Le personnage joue son destin comme aux dés, la mort est souvent au rendez-vous, le lecteur est porté par l'envie de savoir. On voit tout ce que le roman-crise doit au roman policier, et l'on comprend ce qui fait l'unité de l'oeuvre. Simenon a trouvé dans ses propres récits d'énigme - les «Maigret» qui lui valurent ses premiers succès - de quoi structurer le genre auquel il tenait le plus, le «roman dur» (entendre : non-policier), qui est aussi un «roman pur» : dépourvu de considérations abstraites, composé de «mots matière», apte à saisir les êtres dans leur vérité. Il aura passé sa vie à parfaire et à épurer sa formule. Son extraordinaire productivité l'a parfois desservi. Les romans rassemblés dans la Pléiade - cinq «Maigret», seize «romans durs» - retracent sa trajectoire et manifestent la cohérence de son ambition.
Nouvelle édition en 1964
En juin 1940, en pleine débâcle, alors que la bataille de France est déjà perdue et que les réfugiés se bousculent vers le sud, une flotille de cinq chalutiers venue des Pays-Bas arrive à La Rochelle. À la tête de ces navires ayant bravé l'aviation et les mines allemandes se trouve Omer accompagné de ses fils. Ils ont mis meubles, femmes et enfants dans les cales et pris la mer en hommes libres qui ne céderont rien à l'occupant. Leur place est sur la mer. Ils veulent travailler, ne parlent pas français et refusent la panique. Sans effort sinon celui d'être fidèles à eux-mêmes, mais avec un héroïsme certain, ces hommes vont résister. Ils en payeront le prix...
Nouvelle édition en 1964
Après avoir assassiné son patron, Charlotte, une jeune anarchiste, s'enfuit avec son amant Jef Mittel. A Dieppe, ils embarquent sur le Croix-de-vie, un cargo à destination de l'Amérique du Sud. Au fil de la traversée et de ses péripéties, des liens se tissent avec le capitaine Mopps, vieux contrebandier et trafiquant d'armes, obsédé par Charlotte.Ce triangle amoureux tragique les conduira en Colombie puis à Tahiti au gré de leurs errances...
Petit Louis, un jeune voyou, mène la belle vie sur la Côte d'Azur, entretenu par Constance, sa vieille maîtresse fortunée. Il va même jusqu'à installer chez elle une prostituée en la faisant passer pour sa soeur. Un jour Constance est assassinée ; paniqué, Petit Louis fait disparaître son corps avant d'essayer de s'accaparer sa fortune. Mais la police ne tarde pas à la rattraper, et le jeune imprudent se retrouve pris dans un terrible engrenage judiciaire...