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L'Étoile du Nord et autres enquêtes de Maigret
Georges Simenon
- Folio
- Folio 3 Euros
- 29 Août 2024
- 9782073080943
Pour résoudre ses affaires de meurtre, le commissaire Maigret a une méthode infaillible. Des bars mal famés de Pigalle aux hôtels douteux du quartier de la gare du Nord, ce fin connaisseur de la comédie humaine observe beaucoup, fume avec délectation son inséparable pipe et attend «le fait significatif qui ne manque jamais de se produire. Le tout, c'est d'être là quand il a lieu et d'en profiter...» Trois enquêtes captivantes du célèbre commissaire Maigret, par un très grand romancier du XX? siècle.
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L'homme vrai, pour Simenon, c'est l'«homme nu», débarrassé de ses masques géographiques, historiques ou sociaux. Ce n'est pas à proprement parler un héros, il est «n'importe qui dans la rue», mais, placé dans une situation de crise, il va jusqu'au bout de lui-même et révèle ce qu'il a en lui d'essentiel. Le roman de Simenon n'est donc pas une chronique : c'est une crise. Resserrement de l'action, tension du récit, rupture, passage à l'acte. Le personnage joue son destin comme aux dés, la mort est souvent au rendez-vous, le lecteur est porté par l'envie de savoir. On voit tout ce que le roman-crise doit au roman policier, et l'on comprend ce qui fait l'unité de l'oeuvre. Simenon a trouvé dans ses propres récits d'énigme - les «Maigret» qui lui valurent ses premiers succès - de quoi structurer le genre auquel il tenait le plus, le «roman dur» (entendre : non-policier), qui est aussi un «roman pur» : dépourvu de considérations abstraites, composé de «mots matière», apte à saisir les êtres dans leur vérité. Il aura passé sa vie à parfaire et à épurer sa formule. Son extraordinaire productivité l'a parfois desservi. Les romans rassemblés dans la Pléiade - cinq «Maigret», seize «romans durs» - retracent sa trajectoire et manifestent la cohérence de son ambition.
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Pédigrée ; et autres romans
Georges Simenon
- GALLIMARD
- Bibliotheque De La Pleiade
- 7 Mai 2009
- 9782070117987
Roman exceptionnellement long et ambitieux, Pedigree (1948) est avant tout une autobiographie romancée, la réécriture de ce Je me souviens... que l'écrivain publia en 1945 et où il évoquait son enfance. Bien sûr, dans Pedigree, le héros porte un nom d'emprunt et le récit s'écrit à la troisième personne ; mais Roger Mamelin est très largement Georges enfant. Le livre retrace l'histoire d'une famille de condition modeste et, au-delà, celle de la ville - Liège - qui a vu naître l'auteur. Surtout, il donne à voir combien les images et les fantasmes que Simenon relance sans fin, de roman en roman, puisent à la même source : les expériences d'une enfance et d'une adolescence vécues dans un cadre étroitement familial et local. Avec Pedrigree, c'est en somme le lieu de prime élaboration de son imaginaire que l'écrivain met en scène.
À la vérité, une large partie de l'oeuvre de Simenon croise vécu et fiction. Tous les romans rassemblés dans ce volume participent, à des degrés divers, de la quête du passé qui traverse l'oeuvre. L'abandon à la confession intime n'en demeure pas moins contrôlé : le jeu du réel et de la fiction passe par quantité d'écrans plus ou moins opaques. Certains textes (comme Les Trois Crimes de mes amis) sont clairement autobiographiques ; d'autres transforment en fiction des événements vécus ; dans d'autres encore (Malempin par exemple), ce n'est pas l'auteur, mais un personnage qui se souvient ; certains, enfin, paraissent rigoureusement fictionnels, et ce n'est que latéralement qu'on peut y découvrir le travail de la mémoire. Au reste, les diverses «formules», les différences de «dosage» ne remettent nullement en cause l'unité de l'oeuvre. Elles permettent au contraire de l'approfondir en rendant manifestes les fondements intimes de la création.
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L'homme vrai, pour Simenon, c'est l'«homme nu», débarrassé de ses masques géographiques, historiques ou sociaux. Ce n'est pas à proprement parler un héros, il est «n'importe qui dans la rue», mais, placé dans une situation de crise, il va jusqu'au bout de lui-même et révèle ce qu'il a en lui d'essentiel. Le roman de Simenon n'est donc pas une chronique : c'est une crise. Resserrement de l'action, tension du récit, rupture, passage à l'acte. Le personnage joue son destin comme aux dés, la mort est souvent au rendez-vous, le lecteur est porté par l'envie de savoir. On voit tout ce que le roman-crise doit au roman policier, et l'on comprend ce qui fait l'unité de l'oeuvre. Simenon a trouvé dans ses propres récits d'énigme - les «Maigret» qui lui valurent ses premiers succès - de quoi structurer le genre auquel il tenait le plus, le «roman dur» (entendre : non-policier), qui est aussi un «roman pur» : dépourvu de considérations abstraites, composé de «mots matière», apte à saisir les êtres dans leur vérité. Il aura passé sa vie à parfaire et à épurer sa formule. Son extraordinaire productivité l'a parfois desservi. Les romans rassemblés dans la Pléiade - cinq «Maigret», seize «romans durs» - retracent sa trajectoire et manifestent la cohérence de son ambition.
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Simenon Tome 1 et Tome 2
Georges Simenon
- GALLIMARD
- Bibliotheque De La Pleiade
- 15 Mai 2003
- 9782070117550
Coffret de deux volumes vendus ensemble
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Romans 1934-1937.
Deuxième volume de l'intégrale des « romans durs » de Georges Simenon, précédé d'un entretien de Jacques Santamaria avec Éric Neuhoff, critique de cinéma, auteur d'ouvrages de référence sur le 7e art.
« Ne pas pouvoir voir un homme sans se mettre à sa place, souffrir pour lui. [...] Avoir d'abord les hommes en soi (l'idéal serait de pouvoir dire tous les hommes), avoir vécu toutes leurs vies. Même en petit, souffert toutes leurs souffrances. J'en suis loin ! Avec le temps, je me rapprocherai de cet idéal. » Lettre de Simenon à André Gide, mi-janvier 1939.
La province de Simenon n'existe plus aujourd'hui, arasée par « la même chose partout ». Mais cette province, proche de celle de Balzac, c'est celle des secrets, de l'argent, des apparences qu'il faut sauver à tout prix, c'est celle des jalousies, de la solitude, des petitesses et des vantardises, des classes sociales qui s'affrontent, et parfois de l'amour qui vient tout changer.
Entretien du critique de cinéma et écrivain Eric Neuhoff avec Jacques Santamaria. -
Romans 1947-1949.
Septième volume de l'intégrale des « romans durs » de Georges Simenon, précédé d'un entretien de Jacques Santamaria avec Nathalie Serrault. Scénariste, réalisatrice, comédienne, elle y évoque le rôle de son père dans Les Fantômes du chapelier de Claude Chabrol.
- Cette tendance à simplifier le roman, elle s'accorde avec votre désir de décrire l'homme nu ?
- Oui. L'homme habillé est l'homme tel qu'il se montre dans la société, tel qu'il voudrait être, ou tel qu'il voudrait être vu. Autrement dit, c'est un homme artificiel. Lorsqu'il a mis son habit, sa cravate, etc., il se sent tout différent, il est fier de lui. Tandis que quand il se rase devant son miroir, le matin, c'est un homme nu. Il n'a rien pour se soutenir lui-même, pour se donner des illusions. ».
Simenon interviewé par Eléonore Schraïber, 25 août 1971.
- Je sais que dans le jardin secret de Michel Serrault, il y avait la lecture. Où Simenon était bien placé.
- C'est vrai. Quand Chabrol lui a proposé Les Fantômes, papa n'a pas lu mais relu le roman. Et je revois sa réaction. Avec un petit sourire en coin, il a dit à maman et moi, en parlant du chapelier : « Il était fait pour moi, celui-là ! ».
Entretien de la comédienne et réalisatrice Nathalie Serrault avec Jacques Santamaria. -
Onzième volume de l'intégrale des "romans durs" de Georges Simenon, précédé d'un entretien entre Jacques Santamaria et Cécile Maistre-Chabrol. Réalisatrice, scénariste, écrivain, elle a été la collaboratrice de son père dès 1986.
Romans 1961-1966.
« Le rôle du romancier est de montrer l'absolu qu'il poursuit. En tout cas, le faire sentir. Car cet absolu est quelquefois impossible à rendre avec des mots. Dans le roman tel que je le conçois, c'est la partie poésie, si je puis dire, qui peut rendre ce qui ne se rend pas par des phrases normales. La poésie existe vraiment dans le roman, c'est tout cet inexprimable, cette ambiance qui flotte autour des personnages qui rend la vérité. [...].
Expliquer moi-même mes personnages m'est impossible. J'écris parce que j'ai besoin d'écrire, à ce moment-là, j'ai besoin d'être avec des personnages à moi, uniquement de vivre pendant neuf, dix ou onze jours, dans une ambiance que je crée, avec des personnages que je crée et dont je m'imbibe... Je ne sais pas où ils vont me conduire. » Simenon interviewé par André Parinaud, diffusion sur la RTF, octobre 1955-janvier 1956. -
Dixième volume de l'intégrale des "romans durs" de Georges Simenon, précédé d'un entretien de Jacques Santamaria avec Pierre Assouline, biographe de Simenon, auteur d'adaptations pour le théâtre radiophonique de plusieurs de ses romans.
Romans parus entre 1956 et 1960. -
Romans 1937-1938.
Troisième volume de l'intégrale des « romans durs », selon l'expression du créateur du commissaire Maigret, précédé d'un entretien de Jacques Santamaria avec Laurent Heynemann, réalisateur de l'adaptation de Ceux de la soif.
« C'est en allant aux Galapagos [que j'ai écrit] Ceux de la soif... Vous vous souvenez de l'histoire de cette Allemande, perdue dans l'archipel des Galapagos, et du mystère qui entourait cette singulière impératrice. C'était un trop beau roman pour que je n'y aille point voir. J'y suis parti en journaliste. J'en suis revenu en romancier. ».
Simenon à Richard Dupierreux, Le Soir, Bruxelles, 6 décembre 1936.
Clara Malraux avait connu tous les écrivains importants du XXe siècle. Un jour elle me demande : « Laurent, qu'est-ce que tu lis en ce moment ? » Je lui réponds que je lis Les Nourritures terrestres d'André Gide. Et elle se met en colère ! « Quoi ?! Gide ?! Si tu savais comme il s'est comporté quand j'ai divorcé de Malraux ! Tu ferais mieux de lire Simenon ! ».
Entretien du réalisateur Laurent Heynemann avec Jacques Santamaria. -
Romans 1949-1952.
Huitième volume de l'intégrale des « romans durs » de Georges Simenon, précédé d'un entretien du réalisateur Jean Becker, qui a adapté Les Volets verts, avec Jacques Santamaria, scénariste de neuf adaptations de « romans durs ».
« Mon dernier roman Les Quatre Jours du pauvre homme, qui ne va pas tarder à paraître, m'a donné quelques satisfactions [...]. Je continue à fouiller la mine américaine, que je n'ai fait qu'effleurer - et bien mal, au risque de décevoir mes lecteurs - restant persuadé que je finirai par en sortir quelque chose. Peut-être ce qui me passionne le plus est le fait que nous avons ici le monde tel qu'il sera plus ou moins partout dans vingt ou dans cinquante ans, qu'on le veuille ou non. ».
Lettre de Simenon à André Gide, 6 octobre 1949.
Comme tous mes autres films, j'ai réalisé celui-là selon les principes que je tiens de mon père, et qui, je crois, servent bien Georges Simenon : ne s'intéresser qu'aux gens, qu'aux rapports humains. Et être immédiatement compréhensible.
Entretien du réalisateur Jean Becker avec Jacques Santamaria. -
Romans 1938-1941.
Quatrième volume de l'intégrale des "romans durs" de Georges Simenon, précédé d'un entretien de Jacques Santamaria, scénariste de neuf adaptations de Simenon, avec Jacques Fansten, qui a réalisé, sous le titre Le Mouchoir de Joseph, en 1988, l'adaptation de Chez Krull.
« Pendant bientôt vingt ans - j'ai publié mon premier roman, Au pont des Arches, à seize ans et j'en aurai trente-six avant le printemps [...] -, j'ai cherché une vérité humaine au-delà de la psychologie, laquelle n'est qu'une vérité officielle, fausse comme une Semeuse de timbre poste, à la portée des bons élèves. ».
Projet de Prière d'insérer pour La Marie du port, 1938.
[...] comme il était prévu que tout changement de titre lui soit soumis, lorsque le producteur lui a fait savoir qu'au lieu de Chez Krull, nous souhaitions intituler le film Le Mouchoir de Joseph, Georges Simenon a répondu : « C'est un titre que j'aurais pu choisir. ».
Entretien du réalisateur Jacques Fansten avec Jacques Santamaria. -
Romans 1945-1947.
Sixième volume de l'intégrale des « romans durs » de Georges Simenon, précédé d'un entretien de Jacques Santamaria avec Bernard Stora, qui a réalisé en 2001 l'adaptation de L'Aîné des Ferchaux.
« Après avoir écrit La Fuite de Monsieur Monde [...] j'ai eu nettement l'impression, et je l'ai encore, que je pouvais écrire le mot «Fin», qu'une période de ma vie était terminée et qu'une autre commençait. Ce qu'elle sera, ce qu'elle donnera, je suis encore incapable de le dire. » Lettre de Simenon à André Gide, 18 décembre 1944.
On pourrait dire que L'Aîné des Ferchaux, c'est le jeu du chat et de la souris entre deux personnages de générations différentes. Mais ce serait trop réducteur. Cette situation brasse en fait pas mal de thèmes, et des plus simenoniens : la fascination, la manipulation, la possession et la domination, la solitude, l'initiation.
Entretien du réalisateur Bernard Stora avec Jacques Santamaria. -
Neuvième volume de l'intégrale des «romans durs» de Georges Simenon, précédé d'un entretien de Jacques Santamaria avec Serge Moati. Scénariste, écrivain, producteur, journaliste, il a réalisé de nombreux films, dont l'adaptation du roman Les Complices en 1999.
Romans 1953-1956.
« [Simenon] a cessé d'être un auteur de fiction policière, devenant un écrivain du "roman-crise". Les actes de violence dans ses romans n'étaient plus seulement des moyens de déclencher une provocante série d'explications. Ils sont, à ses yeux, la tragique conséquence du fait que, pour beaucoup d'hommes et de femmes, la vie est parfois, si ce n'est pas toujours, insupportable. Au moment de la crise, ils sont condamnés à s'affirmer eux-mêmes et, la société humaine étant ce qu'elle est, ils ne peuvent s'affirmer qu'à travers le meurtre, le viol, l'incendie, le suicide et tout le reste du catalogue criminel. [...] Dans des romans à la pression barométrique toujours en chute, le couteau toujours proche d'une ou l'autre gorge, il écrit, comme il le déclare, sur le fait que chaque homme se sent plus solitaire que quiconque dans l'implacabilité des jours qui se suivent. » Brendan Gill, Profiles, article paru dans The New Yorker du 24 janvier 1953. -
Romans 1941-1944.
Cinquième volume de l'intégrale des « romans durs » de Georges Simenon, précédé d'un entretien de Jacques Santamaria avec le président de l'Académicie Goncourt, Didier Decoin, dont le père, Henri Decoin, a réalisé l'adaptation de trois romans durs, Les Inconnus dans la maison, L'Homme de Londres et La Vérité sur Bébé Donge.
« Ce qui compte, n'est-ce pas que le roman, épuré, débarrassé de tout ce qui n'était pas son essence propre, devienne le moyen d'expression de notre époque comme la tragédie l'a été pour d'autres temps ? ».
Simenon, L'Age du roman, 1988. -
En 1980, à 77 ans, oeuvre faite (il a arrêté d'écrire des romans en 1972), Simenon s'attelle à ce qu'il sait être son dernier livre, ses Mémoires. Lui qui sa vie durant, le long de 192 romans, est allé à la rencontre des autres, de « l'homme nu », avec ses fêlures, va se confronter à lui-même. Il se raconte, montre l'individu Simenon au-delà de la légende de l'écrivain, sans fard, en toute sincérité, avec humilité - son enfance liégeoise, sa prolifique carrière de romancier à succès, ses nombreux voyages, ses amours difficiles, ses regrets... Les Mémoires intimes sont à la fois le récit d'une vie dans le siècle et ses convulsions, une confession et un déchirant dialogue avec sa fille Marie-Jo, qui s'est donné la mort en 1978 à l'âge de 25 ans, et dont Simenon publie textes, poèmes et chansons.
A sa parution en octobre 1981, les Mémoires intimes furent saluées comme un monument, le couronnement, et presque l'explication, d'une oeuvre hors du commun.
La présente édition est accompagnée d'une préface de Dominique Fernandez, de l'Académie française, sur l'écriture autobiographique chez Simenon.
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Revue L'Avant-scène théâtre n.1409 : le chat
Georges Simenon
- Avant-Scene Theatre
- Revue L'avant-scene Theatre
- 19 Septembre 2016
- 9782749813561
S'accusant mutuellement d'avoir tué leur animal de compagnie respectif, un chat et un perroquet, Marguerite et Émile, unis tardivement par un second mariage, ne se parlent plus, ne communiquant qu'occasionnellement à travers des notes manuscrites sur des bouts de papier. Cependant ils finissent par se rendre compte qu'ils ne peuvent plus vivre dans cette situation, éloignés l'un de l'autre.
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A brilliant new translation of one of Simenon's best loved masterpieces. 'A certain furtive, almost shameful emotion ... disturbed him whenever he saw a train go by, a night train especially, its blinds drawn down on the mystery of its passengers' Kees Popinga is a respectable Dutch citizen and family man. Then he discovers that his boss has bankrupted the shipping firm he works for - and something snaps. Kees used to watch the trains go by to exciting destinations. Now, on some dark impulse, he boards one at random, and begins a new life of recklessness and violence. This chilling portrayal of a man who breaks from society and goes on the run asks who we are, and what we are capable of. 'Classic Simenon ... extraordinary in its evocative power' Independent 'What emerges is the bare human animal' John Gray 'Read him at your peril, avoid him at your loss' Sunday Times
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Ce livre, dont il avait corrigé le plan, est le dernier auquel Simenon se soit
intéressé. Il rassemble, de 1919 à 1966, la quasi-totalité des textes consacrés
à des auteurs admirés. Ils révèlent des dieux inattendus dans son panthéon
littéraire : du poète Paul Fort à l'humoriste Tristan Bernard, en passant par
le romancier exotique » Claude Farrère. Articles, articulets ou médaillons sont
aussi précieux pour comprendre la formation et la pensée de Simenon que le
texte de sa conférence de 1938 : L'Aventure est morte, ses entretiens avec les
médecins, la longue préface accordée à un obscur romancier norvégien. Quant au
Portrait-souvenir de Balzac (1960) écrit et dit par Simenon à la télévision, il
compose à l'insu de son auteur un étonnant portrait. Georges Simenon est né à
Liège le 13 février 1903. Après des études chez les jésuites, il devient, en
1919, apprenti pâtissier, puis commis de librairie, enfin reporter et
billettiste à La Gazette de Liège. Son premier roman, Au pont des Arches,
paraît en souscription en 1921. Il quitte alors Liège pour Paris. Il se marie
en 1923 avec « Tigy », et fait paraître des contes et des nouvelles dans
plusieurs journaux. Le roman d'une dactylo, son premier roman « populaire »,
paraît en 1924 sous pseudonyme. Jusqu'en 1930, il publie des contes, des
nouvelles et des romans chez différents éditeurs. En 1931, commencent les
enquêtes du commissaire Maigret... Les premiers films adaptés de l'oeuvre de
Georges Simenon sont tournés. Il partage sa vie entre l'écriture de romans,
voyages et reportages. Durant la guerre, il s'installe en Vendée où il encadre
des réfugiés belges à La Rochelle. En 1945, il émigre aux États-Unis. Après
avoir divorcé et s'être remarié avec Denyse Ouinet, il rentre en Europe et
s'installe définitivement en Suisse. La publication de ses oeuvres complètes (72
volumes) commence en 1967. Cinq ans plus tard, il annonce officiellement sa
décision de ne plus écrire de romans. Georges Simenon meurt à Lausanne en 1989.
« Simenon se découvre beaucoup d'affinités avec l'auteur de la Comédie humaine,
non seulement parce qu'ils étaient tous les deux des sortes d'éléphants, ou
bien des poids lourds du ring littéraire, mais parce qu'ils étaient possédés
par leurs créatures. [...] Aussi voraces que celles de Balzac, ses créatures
lui prenaient tout. Sa vie, son temps, ses sentiments, ses pensées. » François
Bott, Le Monde « L'idée fixe de Simenon fut, sa vie durant, « la recherche de
l'homme nu ». Le Portrait-souvenir de Balzac ainsi que l'ensemble de textes qui
composent cet ouvrage éponyme que Francis Lacassin a préfacé et mis en forme se
situe donc, logiquement, dans cette perspective. [...] Il y a ici, c'est vrai,
une connivence entre le créateur du commissaire Maigret et celui de la Comédie
humaine. Cette intimité n'est guère surprenante et il faut passer outre cet
aveu de Simenon qui affirmait n'avoir aucun point commun avec Balzac « sauf
peut-être l'abondance. [...] Dans de tels moments, on ne joue pas à l'homme de
lettres. Pas question de prendre ses distances. Simenon partage cela avec
Balzac. Leur matière c'est l'homme. Maints exemples d'une fraternité plus ou
moins lointaine remplissent cette biographie en creux. On finit de la lire en
se disant qu'à travers son sujet, c'est Simenon lui-même que Simenon a
raconté. » Olivier Bailly, Le Nouveau Quotidien de Lausanne « De Balzac - par
lequel Simenon se trahit lui aussi - en passant par Paul Fort, Jules Romains,
Cendrars ou MacOrlan, Simenon dresse son panthéon secret dans un étonnant
exercice d'admiration. » Nouvelle République du Centre Ouest « Des chroniques
acerbes qu'il écrivait, jeune journaliste, dans les années 20, aux textes mûris
de l'homme qui a vécu, voilà un recueil qui ne manquera pas de passionner tous
les vrais amateurs de celui qui a porté, loin dans le monde, le renom de la
Cité ardente. » Jean Jour, La Dernière Heure « Des pages désopilantes de
cruauté...écrites par un jeune homme de 16 ans sans complexes. Avec, en prime,
des études et des portraits des écrivains préférés du père de Maigret. » Sud
Ouest PAGE 1
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Voyager avec Georges Simenon ; les obsessions du voyageur
Georges Simenon
- LOUIS VUITTON
- 22 Mai 2008
- 9782910491222
Simenon entretenait avec le voyage un rapport ambivalent, sa mobilité et sa curiosité insatiables contrastant avec le caractère statique d'une oeuvre où l'homme apparaît partout le même et le monde fondamentalement sans surprise. C'est cette contradiction qu'explore Benoît Denis, en puisant dans les nombreux reportages que Simenon réalisa pour de grands quotidiens dans les années 1930. Entre 1931 et 1935, Simenon parcourt le monde sur un rythme effréné : l'Europe du Nord jusqu'au cercle polaire, l'Europe de l'Est, la Turquie, l'Amérique centrale, les Galapagos, Tahiti, la Nouvelle-Zélande, l'Australie, Ceylan, et bien sûr l'Afrique noire, de l'Egypte au Congo belge. Il se déclare lui-même en quête non " pas de pittoresque, mais à la recherche des hommes ", avide d'" aller droit devant [lui], le nez au vent, à humer les odeurs, à écouter des bruits, à happer des bribes de conversation et à [se] remplir les yeux d'images ". Partout il saisit le réel, se l'approprie, prompt à dévoiler l'envers du décor, à repérer les signes d'un monde en crise et d'une civilisation occidentale en déclin. Les voyages ont en fait représenté pour l'écrivain l'étape préliminaire à l'élaboration d'une vision de l'homme qu'il développera dans son oeuvre romanesque. " Comme si seul la fiction était à même de surmonter la solitude radicale à laquelle condamne la rencontre de l'altérité ", remarque Benoît Denis. D'où peut-être le double contraste entre le regard froid et distant du reporter - au style néanmoins nerveux et émotif - et l'empathie réelle du romancier exprimée dans un style presque neutre. Les photos prises par Simenon, largement inédites, traduisent avec force la curiosité parfois impitoyable de son regard qui fouille, avide de retrouver partout " l'homme nu ".
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De la fin mai à l'automne 1954, Georges et Tigy Simenon accomplissent un périple en Méditerranée à bord de l'Araldo, un voilier italien à deux mâts comprenant six hommes d'équipage.
Au gré de cette croisière, le bateau fait escale à San Remo, Gênes, Il Cavo, Naples, Messine, Syracuse, Malte, Athènes, Tunis, Bizerte, Cagliari et Arbatax. A bord, Simenon s'imprègne de vent, d'eau, de visages et nous offre un modèle de géographie sentimentale. Simenon navigateur ne peut certes s'empêcher d'écrire deux romans, mais tient aussi un journal de croisière. Telle est sa manière de fuir les chimères de la capitale.
Il veut rencontrer les hommes et les paysages, éprouver jusqu'au vertige les fondements de la condition humaine. Sous le faux-semblant du pittoresque, il s'émeut du chant des guitares, de la vie de l'équipage, des heures creuses à contempler la face étincelante de la mer. Le soir venu, il descend dans les coupe-gorge, écoute des histoires de marins et court les femmes aux yeux brillant de poésie élémentaire.
Surtout, derrière les apparences, Georges Simenon mesure la grandeur tragique de la civilisation méditerranéenne et traque la vérité nue par la photographie. Les clichés inédits qui accompagnent ce journal révèlent à la fois la qualité d'un regard et l'immense respect d'un écrivain pour la dignité de l'homme.
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A small French summer resort has, in winter, become the gloomy scene of a series of murder attempts. While his assistant uses "scientific" means of detection, Maigret relies on his instincts, which lead him past a succession of charcters to the real culprit.
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