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Langues
Charles Péguy
-
Le porche du mystère de la deuxième vertu
Charles Péguy
- Gallimard
- Poesie Gallimard
- 11 Février 1986
- 9782070323456
«L'admirable dans le Porcheest qu'avec des mots terreux, des images charnelles qui n'ont rien de philosophique, des mouvements du coeur qui sont ceux de n'importe quelle créature, Péguy révolutionne le christianisme au sens où, comme il le dit ailleurs, "une révolution est un appel d'une tradition moins parfaite à une tradition plus parfaite". Sa théologie de l'espérance ruine définitivement le jansénisme et déblaie la voie royale de l'évangile, trop longtemps encombrée de craintes qui bafouent la croix du Christ. Non seulement l'auteur du Porche retourne de l'intérieur son drame personnel de l'exil et de l'échec, convertissant la détresse en tendresse et la déréliction en abandon créateur. Mais il inverse pareillement un drame ontologique plus général qui le hante depuis sa jeunesse et qui est au coeur de sa méditation de Jeanne d'Arc : l'exil et l'échec des damnés. En une stupéfiante intuition, il fait de la damnation un exil et un échec de Dieu. Pour l'éviter, Dieu en est réduit à espérer dans le pécheur comme le pécheur espère en Dieu. Dieu prend les devants. Là comme en amour et en toutes choses, il a l'initiative, il donne l'exemple. Cela n'illustre-t-il pas d'ailleurs le plus parfait amour, où celui qui aime se met dans la dépendance de l'aimé, compte sur l'aimé ? Dieu compte sur le pécheur, tremble pour lui dans l'attente qu'il s'amende et, tel l'enfant prodigue, vienne s'écrouler entre ses bras.» Jean Bastaire.
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''Il y avait dans les plus humbles maisons une sorte d'aisance dont on a perdu le souvenir. Au fond on ne comptait pas. Et on n'avait pas à compter. Et on pouvait élever des enfants. Et on en élevait. Il n'y avait pas cette espèce d'affreuse strangulation économique qui à présent d'année en année nous donne un tour de plus. On ne gagnait rien ; on ne dépensait rien ; et tout le monde vivait.» Cet essai de Charles Péguy de 1913 nous plonge dans le passage à l'ère moderne. Mêlant à ce portrait pamphlétaire d'une société en mutation des souvenirs d'enfance, l'auteur pressent la crise, le règne absolu de l'argent et de la bourgeoisie. Les anciennes valeurs, honneur et travail, font désormais place à la valeur financière. De l'ouvrier au paysan jusqu'à l'enseignant, l'argent obsède, corrompt.
Faire la classe n'est plus une mission mais une obligation professionnelle et lucrative. Et ce qui se passe dans la cour des petits est le reflet des changements survenus dans celle des grands. Car ces hommes qui cherchent à gagner plus en travaillant moins ne font que se précipiter vers un naufrage. Mais la mécanique est en marche, tout retour en arrière impossible. -
Publié en 1910, Notre jeunesse est peut-être l'écrit politique et polémique le plus accompli de Péguy. C'est dans ce livre que se trouve sa phrase célèbre que tout commence en mystique et finit en politique. Péguy dresse, en effet, un bilan de la France, un bilan de la République, un bilan de notre pays depuis la Révolution jusqu'à l'Affaire Dreyfus.
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Clio : dialogue de l'histoire et de l'âme païenne
Charles Péguy
- Flammarion
- Gf
- 4 Janvier 2023
- 9782080246349
«Prenez Homère. Faites comme il faut toujours faire. Avec les plus grands. Et surtout peut-être avec les grands. Ne vous dites pas:Il est grand. Non, ne vous dites pas cela. Ne vous dites rien. [...] Prenez le texte. Et qu'il n'y ait rien entre vous et le texte.»Dans un dialogue «à sauts et à gambades» où l'on rencontre aussi bien le théâtre de Beaumarchais que la poésie de Victor Hugo, Clio, muse de l'histoire, médite sur l'acte de création littéraire. Des premiers brouillons jusqu'au livre imprimé, qu'est-ce qu'écrire et qu'est-ce que lire?Oeuvre méconnue, jamais publiée du vivant de Péguy et présentée ici dans une édition qui en revient au plus près du manuscrit original, Clio propose une réflexion d'une grande modernité, selon laquelle la lecture participe de la création d'un texte. L'essentiel, selon Péguy, est de lire, de bien lire, c'est-à-dire «de servir un texte, d'entendre un texte, (et d'entendre à un texte), de l'accueillir comme un hôte auguste et pourtant familier.»
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Les tapisseries / sonnets / les sept contre thebes / chateaux de loire
Charles Péguy
- Gallimard
- Poesie Gallimard
- 27 Septembre 1968
- 9782070302147
«[...] Ainsi Péguy n'avait pas besoin d'aller au beau bras dessus bras dessous avec les artistes ; son art lui était dicté par le souci d'être vrai, et juste, ajusté à l'objet, et pur, même lorsqu'il ne montrait aucune complaisance pour l'adversaire et le rudoyait comme il croyait que ce mauvais esprit le méritait. Quand Péguy défendait ses positions, il le faisait comme on combat, non comme on joue, en n'accordant rien à celui qui n'avait pas le même objectif que lui. Il n'avait pas besoin d'être artiste, il était un vivant. Son art est le portrait de sa vie. - Et son oeuvre alors ? - Son oeuvre n'est autre que le témoignage de sa vie, comme lui d'un seul tenant. En un mot, c'est une bâtisse - oh ! pas une construction ! - un travail de charpentier, de tailleur de pierre, de sculpteur sur bois, son propre maître d'oeuvre. Quand je le connus et que nous parlions de sa Jeanne d'Arc, il me dit qu'il lui prévoyait dans les vingt-quatre volumes. - Vingt-quatre... ? - Voyez-vous, je voudrais que ce fût comme une cathédrale. Il avait toujours à cette époque - en 1912 - Chartres devant les yeux.» Stanislas Fumet.
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Oeuvres poétiques et dramatiques
Charles Péguy
- Gallimard
- Bibliotheque De La Pleiade
- 18 Septembre 2014
- 9782070134168
La postérité retient parfois de Péguy l'efficacité du polémiste, le prophétisme du philosophe de l'Histoire, le moraliste aigu, l'anarchiste irréductible ou le socialiste humaniste et, d'une manière peu discutée, le patriote martyr. Mais le poète, le connaît-on vraiment ? La répétition est l'arme, redoutable, de sa versification. Elle ne produit pas de radotage. C'est le martèlement d'une voix adressée au public que Péguy entend, en quelque sorte, réinventer ; et c'est sans doute aussi la marque d'une scansion, qui rejoint la part d'oralité consubstantielle à presque toute poésie. Henri Meschonnic écrivait de celle de Péguy qu'elle était une «épopée de la voix». Elle est simple, sans affectation. Si Du Bellay et Corneille sont des modèles, Villon n'est jamais très loin. Traditionnel, Péguy ? Les étiquettes lui vont mal. Dramaturge défiant les normes dès sa Jeanne d'Arc de 1897, dont l'héroïne est une nouvelle figure d'Antigone ; vers-libriste, mais créateur d'innombrables alexandrins ; poète de la déchirure ; sonnettiste, mais artisan aussi de nouvelles formes : il n'est qu'à considérer l'effet hypnotique que produisent les enchaînements de quatrains ou de tercets pour saisir la part très contemporaine de son art. L'oeuvre de Péguy a souffert de son destin paradoxal sous l'Occupation. Indexée par la Révolution nationale, revendiquée par la Résistance... Mais sa poésie renaît aujourd'hui, dépoussiérée, et dans une nécessité plus vive. Il est temps de redécouvrir, via une édition qui en restitue enfin la trajectoire, sa parole juste.
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Note conjointe sur M. Descartes et la philosophie cartésienne
Charles Péguy
- Rn
- 2 Février 2024
- 9791096562572
Écrit exceptionnel de Charles Péguy, la note sur M. Descartes parle cependant de tout sauf de René Descartes. Le grand philosophe n'est en effet que le prétexte introductif à un voyage à travers les méandres clairs et sinueux si caractéristique de la pensée de Péguy, et notamment ses thèmes fétiches : la pensée de Bergson, grand penseur du temps ; le Juif et le Chrétien ; le catholicisme ; l'écriture et le durcissement de la pensée ; la Grâce et la Sainteté. Ces dernières sont au coeur de l'ouvrage : Péguy ne se lasse pas, dans des réflexions d'une force rigoureuse et d'un lyrisme tenu, d'analyser à travers elles de grandes figures comme le Polyeucte de Corneille, Saint-Louis et Jeanne d'Arc ; mais aussi de revenir en longueur sur la chevalerie française, la royauté, l'Histoire de France. À travers ces cheminements si pleins d'une nécessité qui lui est propre, Péguy revient ensuite longuement sur la sainteté de Jésus, sur l'avilissement du monde moderne, l'épargne, l'avarice et même les fonctionnaires et la retraite. Un livre d'un charme, d'une profondeur et d'une fascination infinies, dans lequel s'épanouit le meilleur de Péguy.
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Oeuvres en prose complètes Tome 1 ; période antérieure aux "cahiers de la quinzaine" (1897-1899)
Charles Péguy
- Gallimard
- Bibliotheque De La Pleiade
- 11 Février 1987
- 9782070111145
Cette nouvelle édition - parce qu'elle se veut complète - apparaîtra très vite comme indispensable à qui se propose de connaître le vrai Péguy, cet ennemi des systèmes. Citons : «La liberté ne s'obtient généralement que par une opération de désentrave : [...] il y a des hommes qui font des idées toutes faites. Il y a des idées qui sont toutes faites pendant qu'on les fait, avant qu'on les fasse. [...] Il y a aussi peu de peintres qui regardent que de philosophes qui pensent.» Un Péguy qui, aujourd'hui encore, dérange : «Ce n'est pas impunément que Dieu fait un siècle aussi niais. [...] Qui veut faire l'ange fait la bête. Le malheur est aussi que qui veut faire la bête fait la bête. Qui veut faire la bête y réussit généralement parfaitement.» Et, aussi, l'étonnant moraliste : «Il faut renoncer à cette idée que la passion soit trouble (ou obscure) et que la raison soit claire, que la passion soit confuse et que la raison soit distincte. Nous connaissons tous des passions qui sont claires comme des fontaines et des raisons au contraire qui courent toujours après les encombrements de leurs trains de bagages.» On trouvera rassemblés pour la première fois dans cette édition - dont le texte a été soigneusement contrôlé par un recours systématique aux manuscrits - les nombreux fragments posthumes qui, jusqu'à présent, n'avaient été publiés qu'en plaquettes ou en revues. Des chronologies détaillées, des notes - qui tirent profit de toutes les recherches menées sur l'auteur - ainsi que de nombreux extraits de la correspondance de Péguy et un complet inventaire des archives des
Cahiers de la quinzaine conservées au Centre Charles-Péguy d'Orléans éclairent les multiples références et allusions de
cette oeuvre si charnellement liée au temps. Il n'était pas inutile de noter quelques repentirs d'une pensée qui semble
s'écouler devant nous sans barguigner ; on la verra cependant, par les quelques variantes que nous avons retenues, hésiter - et se chercher. À la fin de chacun des volumes, un répertoire des diverses personnalités citées vient heureusement aider le lecteur. Le premier des trois tomes de cette nouvelle édition rassemble les textes rédigés par Péguy jusqu'en mai 1905. On y trouvera non seulement les nombreux écrits qui n'avaient jamais encore été reproduits depuis leur première publication dans les six premières séries des Cahiers, mais également la totalité des articles de Péguy publiés dans des revues ou des journaux avant l'institution des Cahiers. -
Oeuvres en prose complètes Tome 3 ; période des «Cahiers de la Quinzaine» de la onzième à la quinzième et dernière série (1909-1914)
Charles Péguy
- Gallimard
- Bibliotheque De La Pleiade
- 17 Septembre 1992
- 9782070112319
Ce dernier volume rassemble les oeuvres de la maturité intellectuelle, de juillet 1909 à août 1914. Un répertoire des personnalités, une bibliographie et un index général viennent parachever l'ensemble.
Péguy, tourmenté par un amour interdit, découvre que le réel est la «variabilité même». Aussi l'analyse ne peut que multiplier les points de vue pour recueillir cet incessant écoulement, comme le note avec justesse Robert Burac : «Tout cet arsenal de parallélismes en séries, d'ajouts de ressourcement, de parenthèses, de disjonctions, de citations [...], ces jeux et ces décalages perpétuels de l'humour et de l'ironie, du paradoxe et de l'oxymore, de la suspension et de la surprise, ce constant recoupement du texte et des textes par le texte et cette confusion des genres, voilà par quoi Péguy brise la linéarité de l'écriture et fait harmonieusement résonner toutes ses voix.» Très certainement, pour Péguy, le style répond aussi à une intention métaphysique.
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Oeuvres en prose complètes Tome 2
Charles Péguy
- Gallimard
- Bibliotheque De La Pleiade
- 22 Février 1988
- 9782070111343
Le temps est véreux, dit ce Péguy-là. Un infatigable vautour ronge l'impérissable en nous. Et cette idée de progrès qui est au centre même du monde moderne, de la philosophie et de la politique et de la pédagogie du monde moderne est essentiellement une théorie de caisse d'épargne. Il y a une déperdition, une perte perpétuelle, une usure. D'un mot, il y a le vieillissement. Cet homme-là va vers ses quarante ans. Il sait donc. Il sait enfin que la Sorbonne et l'École Normale et les partis politiques s'ils ont pu lui dérober sa jeunesse ne lui ont pas
dérobé son coeur. Il sait, et il sait qu'il sait. Quoi ? «Il sait que l'on n'est pas heureux.» Il sait que, depuis qu'il y a de l'homme, nul homme - jamais - n'a été heureux. Et il le sait même si profondément que c'est assurément la seule croyance à laquelle il tienne et cette science-là ruine le dogme sur lequel est fondé tout le monde moderne. Aussi cet homme revient au monde antique. À Zeus hospitalier, le dieu des hôtes. Et si les hôtes viennent de Zeus, c'est que l'étranger vient des dieux. Que le mendiant, que le suppliant est un envoyé des dieux. Mais ces anciens dieux, malgré tout, ne savaient pas mordre. Et le Péguy de ces années-là, insatisfait, rencontre enfin le dieu qui mord et touche le dieu qui dévore. Un dieu qui, parce qu'il s'est dérangé en entrant dans l'histoire, sauve le temps. Est-ce parce qu'il se défait du monde moderne que Péguy trouve son dieu, ou le contraire ? Ces pages le disent qui rassemblent les textes de Péguy publiés ou écrits entre 1905 et 1909. -
Si Péguy reste perçu comme l'exemple même de l'homme engagé, un modèle d'austère vertu républicaine, la lecture de son oeuvre révèle un personnage bien plus complexe et tourmenté, à la fois tragique et comique, au style puissant et catégorique.
Tout chez lui relève de la mystique, non seulement le judaïsme et le christianisme, qui lui sont particulièrement chers, mais aussi l'amour de la République, de la monarchie et de la patrie. De l'affaire Dreyfus, qui l'accompagna toute sa vie, il conserva un seul impératif, applicable à tout : que " la mystique ne soit point dévorée par la politique à laquelle elle a donné naissance ". C'est pourquoi, à une époque où la politique offre une image plus que jamais dégradée, il est urgent de découvrir ou de retrouver l'oeuvre de cet intransigeant. Lire Péguy et ses étonnants Cahiers de la quinzaine, c'est s'abreuver à la source de toute politique, quel qu'en soit l'horizon ; c'est retrouver l'exigence d'un sens dans un monde lui-même en quête de repères.
Les principaux essais de Péguy, réunis ici pour la première fois dans un volume cohérent par Alexandre de Vitry sous le patronage d'Antoine Compagnon, tissent une longue analyse de ce monde annonciateur du nôtre et de ce qu'il est déjà en train de trahir : le génie littéraire, l'héroïsme, la sainteté et toutes les formes de la grandeur. Les cibles de l'écrivain se succèdent sous son regard perçant, depuis Taine et Renan jusqu'à l'argent-roi, en passant par les défaitistes en tout genre, les hérauts de la " nouvelle Sorbonne ", les cléricaux de toutes les Églises.
Intervenant sur " les sujets les plus brûlants de l'actualité sociale et culturelle et en général sur les conditions du vivre-ensemble ", Péguy demeure " incontestablement parmi nous ", comme le souligne Antoine Compagnon dans sa préface. -
En juin 1912 et juillet 1913, le trajet de Charles Péguy vers Chartres empruntait plusieurs routes départementales de Palaiseau à Dourdan, puis la route nationale 10 d'Ablis à Chartres, que le marcheur parcourut en quatre jours (aller et retour), avec haltes à chaque fois à Dourdan, soit 144 km. Péguy habitait alors la Maison des Pins à Palaiseau, toute proche de la halte de chemin de fer de Lozère, une station de l'actuel rer b sur la branche de Saint-Rémy-lès- Chevreuse. À Dourdan il séjourna chez les Yvon, parents d'un ami d'études (en bord de l'Orge, au 2 rue du Puits des Champs). À Chartres, il passa la nuit dans une auberge disparue sur l'actuelle place Châtelet. Dans la cathédrale, il se recueillit à la chapelle Notre Dame du Pilier (une plaque en témoigne). L'Amitié Charles Péguy a entrepris le tracé puis le balisage d'un chemin pédestre épousant au plus près le parcours de l'écrivain. Ce trajet, qui évite pratiquement le macadam et la circulation, mesure 93 km. Vingt-deux communes sont traversées ou côtoyées par le chemin, à travers l'Essonne, les Yvelines et l'Eure-et-Loir. En 2023 le balisage a été réalisé dans le sens Chartres-Palaiseau. Le chemin Charles Péguy a été ouvert les 1er, 2 et 3 juillet 2013. Michel Péguy, petit-fils de Charles, faisait partie de l'équipée. AUTEUR Charles Péguy est né le 7 janvier 1873 à Orléans. Pleinement engagé dans son oeuvre comme dans les combats du siècle, il meurt au front, d'une balle dans la tête, le 5 septembre 1914, laissant trois enfants et une épouse enceinte. Un siècle après sa mort, Péguy reste un auteur à découvrir, un penseur prophétique et un écrivain novateur.
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De la situation faite au parti intellectuel dans le monde moderne devant les accidents de la gloire temporelle
Charles Péguy
- Rn
- 9 Février 2023
- 9791096562459
Dans cette Situation, Péguy accuse le positivisme engendré par le monde moderne de s'être substitué aux anciennes humanités.
Il prend pour cible le « parti intellectuel », son arrivisme, son arrogance et son mépris des traditions spirituelles du passé, sa « barbarie » nouvelle plus dangereuse encore que celle des partis politiques, son péché d'avoir réduit l'ancien désir de gloire, spirituel et légitime, en une forme de domination temporelle, pleine de mesquinerie, de bureaucratie et de parvenus. Avec verve, il s'emporte contre la modernité, le modernisme, contre l'embrigadement éducatif, contre la dénaturation et la défiguration malhonnête, lui, le Républicain, de la France de l'Ancien régime. Mais il rappelle aussi au fil des pages qu'il est un poète, un styliste : il livre ainsi un portrait au souffle hallucinant de Paris, du Paris moderne, auquel il oppose les villages de France, sa Beauce et son « océan de blés », la Sologne, le fil de la Loire, « cette Reine que les Rois ont aimée » ; coagulant avec passion l'histoire de France, il réhabilite l'épopée, l'héroïsme, l'aventure collective.
Tout entier animé de la colère du Juste et de la lucidité du visionnaire, il nous offre un grand livre plein de vie. -
Publié en 1910, Notre jeunesse est peut-être l'écrit politique et polémique le plus accompli de Péguy. C'est dans ce livre que se trouve sa phrase célèbre que tout commence en mystique et finit en politique. Péguy dresse, en effet, un bilan de la France, un bilan de la République, un bilan de notre pays depuis la Révolution jusqu'à l'Affaire Dreyfus.
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Le mystère de la charité de Jeanne d'Arc
Charles Péguy
- L'Oeil Du Prince
- 3 Octobre 2012
- 9782351050941
A Domrémy, Jeannette est bouleversée, elle interroge Dieu : " Que faut-il faire ? " Survient Hauviette, une petite paysanne qui, répondant à la question de son amie, conseille d'en rester là. Entre alors Madame Gervaise, religieuse, que Jeannette a fait appeler espérant qu'elle saura lui répondre. Jeannette veut comprendre pour agir. A la question du mal, Gervaise répond par la Passion du Christ longuement racontée.
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De la grippe, encore de la grippe, toujours de la grippe
Charles Péguy
- Bartillat
- 20 Août 2020
- 9782841006960
Entre février et avril 1900, Péguy publie trois longs textes dans les Cahiers de la Quinzaine, revue qu'il dirige : " De la grippe ", " Encore de la grippe ", " Toujours de la grippe ". Cette sérieuse attaque qui le frappe, en même temps qu'une importante partie de la population, lui inspire une série de dialogues entre un " provincial " épris de vérité et un " docteur moraliste révolutionnaire ", qui comprend toutes les subtilités du socialisme contemporain. Cet échange de haute tenue aborde en réalité de nombreux sujets. De la grippe " est la mise en scène du dialogue entre ces deux personnages, à l'occasion de la maladie du premier qui l'oblige à rester au lit, le rendant encore plus dépendant du second pour son éducation socialiste. La grippe est ainsi présentée comme une maladie banale touchant les hommes ordinaires - une " grippette " selon le mot récemment utilisé par les médecins - dont les éducateurs seraient prémunis par la moralité de leur conduite. Péguy s'interroge : où a-t-il bien pu attrapper le virus ? À l'imprimerie, au siège des Cahiers, dans le village voisin ?
C'est l'occasion pour lui de relire Pascal, les Pensées bien sûr, mais aussi Prière pour demander à Dieu le bon usage des maladies, ainsi que les Dialogues de Renan.
Dans ces dialogues, il est question de la société, de la religion, de la guérison, des différents traitements, de l'avenir du socialisme. La grippe est alors l'occasion de méditer sur les plus grandes questions qui se posent à l'humanité. -
Nous sommes tous à la frontière
Charles Péguy
- Johannes Verlag Einsiedeln
- 22 Septembre 2014
- 9791093741024
Voici la première publication en français de l'une des anthologies les plus originales de l'oeuvre en prose de Charles Péguy (1873-1914) proposée aux lecteurs de langue allemande en 1953 par Hans Urs von Balthasar. Regroupés sous le titre évocateur Wir stehen alle an der Front, les trente extraits choisis sont réunis en trois sections : Combat, Culture, Histoire. Surprenants, incisifs, stimulants, ils mettent en lumière la situation exposée de tout homme intègre et de tout chrétien dans le « monde moderne », ils précisent la nature des fronts sur lesquels l'écrivain s'est battu et manifestent le sens de ses engagements. Et s'il se bat, en définitive, n'est-ce pas pour enfouir dans tous les domaines de l'existence cette « once de charité » qui couronne le dernier extrait ?
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Les plus beaux quatrains d'une grande épopée à redécouvrir. Le sens du sacré y est présent et jaillissant du début à la fin.
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Préface du cardinal Verdier. Nouvelle édition
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C'est entre le mois de juin 1912 et les moissons de 1913 que l'auteur des Cahiers, le publiciste, comme on disait alors, passa le fossé de la ville porte de Guillaume, avant de gravir « exalté la pente ultime ! ». Il aura suffi qu'au début de ce siècle, un poète, penseur, polémiste, qui eut l'audace d'échouer à l'agrégation de philosophie, et le culot de mourir combattant de la « der des der » en pleine maturité, écrive cet hymne à l'Amour, avec un grand « A », pour que l'émotion jaillisse. (Ivan Levaï Figaro magazine, 13 avril 1996) La méditation religieuse de Charles Péguy se déploie avec une forme poétique sans précédent dans la littérature française.
Des textes pour cheminer vers les lieux de pèlerinage.
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Charles Péguy eut un ami. Un de ces amis de plein vent auxquels on confie le tout venant et le plus précieux, c'est parfois tout un. Cet ami s'appelait Daniel Halévy. Il fut collaborateur des Cahiers de la quinzaine, et ses textes avec ceux de Péguy se croisaient, toujours se cherchaient, se rencontraient parfois. Il était le tout proche, le voisin, le confident de la pensée, des faiblesses et des bonheurs de la pensée, des hésitations et des ferveurs. L'amitié un jour fut blessée : à l'occasion d'un livre d'Halévy sur l'affaire Dreyfus où Péguy trouva de la froideur, de la distance, de la réserve. Mais Péguy n'est pas de ceux qui s'accommodent, qui font le dos rond, qui évitent ou oublient. Alors il écrit une très longue lettre d'ami blessé à Halévy : cette longue lettre, cette longue marche entre amis qui devisent, qui causent en marchant sans regarder l'heure devient à elle seule un livre comme il n'y en sans doute pas beaucoup dans la vieille histoire de l'amitié. « Allons-nous renoncer à cette sourde collaboration, la meilleure de toutes, la seule peut-être, de penser quelque fois l'un à l'autre quand on est devant sa table. Me trouverez-vous un remplaçant, hélas, un deuxième, je le dis hautement, quelqu'un qui me vaille. Pour moi je ne vous en chercherai point. » Péguy met tout sur la table, leur accord profond, tacite, enraciné dans le travail et la lutte ; et les différences, l'écart incommensurable entre le bourgeois citadin ayant hérité de la culture de sa classe, d'une culture des villes et des livres, c'est Halévy, et le paysan des bords de Loire pour lequel la langue est une vigne à cultiver, à élever, à entretenir saison après saison, c'est lui. Dans le tout venant et le plus précieux de l'échange entre amis il y a la poésie, et la poésie chez ces deux là s'appelle inévitablement Hugo.
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Marcel ; premier dialogue de la cité harmonieuse
Charles Péguy
- Manucius
- Lieux D'utopies
- 14 Février 2005
- 9782845780460
À l'issue d'un long entretien avec son ami Marcel Baudouin, " à Orléans, le dimanche 7 juin 1896 ", Péguy jette les bases de la construction utopique qui deviendra un an plus tard, après la mort brutale de son ami - dont il épousera bientôt la soeur - l'ouvrage intitulé Marcel, premier dialogue de la cité harmonieuse.
C'est une des oeuvres les plus étonnantes de toute la littérature utopique, et l'une des plus insolites de Péguy. Ce n'est pas un " dialogue " - mais une succession de courts paragraphes, séparés par des blancs qui semblent être mis là pour marquer l'absence du grand ami disparu ; et ce " premier " sera le dernier, puisque Péguy ne donnera aucune suite. Dans cette oeuvre d'une extrême simplicité - presque toutes les phrases sont construites avec les seuls verbes " être " et " avoir " - Péguy procède par négations, inhabituelles en Utopie : si l'on comprend qu'il faille éliminer rivalités, haines, jalousies, mensonges et guerres, il est surprenant de voir que la Cité de Péguy ne se veut ni charitable ni juste, et qu'elle rejette égalité, mérite, émulation, renommée, gloire.
Le principe de base est l'harmonie, mais toute relative : la Cité du Marcel ne sera pas " toute harmonieuse ", mais seulement " la mieux harmonieuse " possible. Après avoir assuré la vie corporelle des citoyens, en recourant à un travail minimum à la charge des seuls hommes adultes et valides (trois à quatre heures par jour suffiront, précise Péguy dans son article " De la cité socialiste " - la semaine de vingt heures !), la Cité se préoccupera avant tout de la vie intérieure et du travail désintéressé, et mettra au premier plan l'art, la science et la philosophie.
Surtout, elle sera ouverte à tous, sans aucune distinction possible, comme l'affirme le principe premier du livre : " La cité harmonieuse a pour citoyens tous les vivants qui sont des âmes. "