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Les Belles Lettres
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Lu Yu (733-804), auteur du Classique du thé, nous y décrit un art de vivre autour de cette boisson d'un raffinement insoupçonné. Il distingue neuf éléments primordiaux : la fabrication du breuvage, la sélection de la plante, les ustensiles employés, le choix du combustible, celui de l'eau, le séchage, la réduction en poudre, la cuisson et la dégustation. Il parcourut les principales régions de production du thé en Chine pour recueillir des informations autour de cette plante et faire un classement des meilleurs plants, s'adonnant à une critique des qualités de thé qui n'a rien à envier aux oenologues dans le domaine du vin.
À l'époque de Lu Yu, poésie, peinture, musique et dégustation du thé sont déjà et le deviendront encore plus après lui, des voies de développement spirituel. Influencé par son meilleur ami Jiaoran, un célèbre poète et moine Chan/Zen et ayant été lui-même élevé dans un monastère Chan, Lu Yu nous présente aussi le thé comme une Voie vers l'éveil et participe à la diffusion de cette boisson tant appréciée des lettrés, comme le montre notamment ce vers de Wang Wei (699-761) : « Une tasse de thé ! Je revis ! » La préparation du thé selon Lu Yu était fort différente de la mode actuelle par infusion des feuilles. Elle est décrite avec nombre d'images très poétiques qui font référence à des animaux ou des plantes et montrent le grand sens d'observation du monde végétal de Lu Yu. Ce texte a exercé une influence considérable, non seulement en Chine même, mais aussi au Japon et en Corée. -
La respiration embryonnaire et les méthodes du souffle : Sept écrits taoïstes des Tang (618-907)
Catherine Despeux
- Les Belles Lettres
- Bibliotheque Chinoise
- 15 Novembre 2024
- 9782251455983
Sont traduits ici les écrits sur les « méthodes du souffle » (qifa ??), datant pour la plupart des Tang (618-907), qui ont été intégrés au Canon taoïste des Ming. Ils exposent des procédés pour nourrir la vie, très en vogue à l'époque des Tang et aux époques postérieures. Ces méthodes consistent principalement en mouvements gymniques (daoyin ??), automassages, diètes telles que l'abstinence de grains (bigu ??), diverses façons de respirer (tuna ??), d'ingérer le souffle (fuqi ??), de faire circuler le souffle interne avec visualisations de ses trajets ou de sa diffusion dans diverses régions du corps (xingqi ??), emploi du souffle (yongqi ??) pour se soigner ou pour soigner autrui.
Les techniques qui y sont mentionnées prennent racine dès la fin des Royaumes combattants, vers le ive siècle avant notre ère, pour atteindre leur apogée sous les Tang, non sans avoir reçu l'influence de techniques bouddhiques de respiration (anapana), de visualisations du corps et de concentration (dhyana), dès les Six Dynasties (IIIe-VIe siècle). Après les Tang, non seulement elles feront partie, dans le contexte taoïste, de pratiques individuelles d'alchimie interne et de certains rituels, mais aussi elles se diffuseront encore plus qu'auparavant dans les milieux lettrés et médicaux.
Sous les Song, les Ming et les Qing, ces méthodes du souffle prendront place dans des ouvrages médicaux et dans des compilations de lettrés, dans le but de « nourrir la vie », de se maintenir en bonne santé, voire de soigner certains symptômes. De nos jours, elles ont été pour la plupart simplifiées et sont devenues l'une des bases de ce que l'on appelle le qigong ??.