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Brigitte Baptandier
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Que jamais le temps ne se brise : voyage au mont de la fleur, Huashan (Shaanxi, Chine)
Brigitte Baptandier
- Societe D'Ethnologie
- Anthropologie De La Nuit
- 22 Juin 2023
- 9782365190428
Voici le récit d'un pèlerinage au Mont de la Fleur, Huashan, le pic sacré de l'Ouest, en Chine, qui doit s'accomplir la nuit : la montée inéluctable, dangereuse, effrayante dans l'obscurité, permet d'atteindre le sommet pour y assister au lever du soleil. L'épuisement des corps, l'abandon progressif du réel diurne au pouvoir de la nuit, les paysages et les êtres qui la peuplent, ouvrent aux sens qui s'altèrent un monde prodigieux de visions et de réminiscences. Le corps se fait montagne cosmique. Ce périple joue le passage de la nuit au jour et la traversée permet d'arriver à « la perfection de son vrai moi ».
Sous l'écriture sage de l'érudition se dessine ici le coeur d'une initiation, bouleversement qui a permis à l'auteure de revêtir le manteau de brocart des initiés. Tout au long de son cheminement, elle offre un jardin de citations poétiques et un ensemble foisonnant de préceptes, facéties, récits, mythes, recettes, médecines, etc. Pendant la montée, le lecteur ébahi se régalera du Dragon flambeau, de la Femme ténèbres, des démons et des fantômes, des ronflements de tigres et des berceuses, des odeurs de soupes et de simples ; il apprendra les nuits sans sommeil, comment repousser les rêves et ce qui fait de l'espace d'encre noire un simulacre de jour, propice à la méditation.
La dynamique nocturne, créatrice de métamorphoses, est soutenue par des illustrations peignant le mystère et la beauté de la Chine ancienne. On se laisse porter par « le voyage comme un nuage », yunyou, et par la superbe écriture du livre, d'un extrême intérêt tant pour les sinologues que pour les curieux d'autres mondes. -
Le Battement de la vie : Le corps naturel et ses représentations en Chine
Catherine Despeux, Katiana Le Mentec, Alain Arrault, Françoise Lauwaert, Adeline Herrou, Aurélie Nevot, Gladys Chicarro, Anne-christine Trémon, Stéphane Gros, Brigitte Baptandier
- Societe D'Ethnologie
- 12 Septembre 2017
- 9782365190220
Y aurait-il, en Chine, une idée de la personne qui ne permettrait pas d'isoler le « corps »? Pourquoi donc a-t-on ce sentiment que l'on ne parle jamais vraiment du corps humain, qu'il apparaît plutôt comme le support d'entités plus vastes, qui le dépassent? Comme si le corps ne pouvait être envisagé que d'un point de vue énergétique, son fonctionnement assurant la vie en exacte correspondance avec le monde extérieur. Comme s'il n'avait pas acquis un statut d'objet. Or, dans les différentes conceptions du corps en Chine présentées ici, issues pour la plupart de l'ethnographie ou de l'histoire, un point est apparu comme récurrent: ce va-et-vient entre les deux pôles de la représentation et du naturel, du symbolique et du réel, non pas l'un ou l'autre mais l'un et l'autre, indissociables en leur « battement » qui est celui même de la vie. C'est dans cette faille que nous avons voulu nous introduire pour traiter du corps, y cherchant la vie qu'elle recelait.
Deux pratiques, mises en oeuvre chaque fois par deux personnes agissant en miroir (Taiji quan et acupuncture), tracent le fil directeur de l'ouvrage, ce « battement de la vie ». Il se retrouve exploré à travers la relation au lignage et au traitement du corps des ancêtres. Le corps des femmes, quant à lui, apparaît comme traversé par les générations, vécu comme un support capable de porter le signe d'un temps, la marque d'un passage, l'assignation d'un destin. Le corps de certains héros (d'épopée ou de cinéma) met en scène le battement entre le corps naturel et sa représentation: à travers mutation, mutilation, et mutabilisme universel, tout peut se faire et se défaire à l'infini. Enfin, les enfants uniques, « petits empereurs » de la Chine actuelle, tout comme les taoïstes qui « nourrissent leur vie », donnent à voir la construction du sujet, corps et personne confondus, indissociables. -
Cryptographies : Codes, jeux d'arcane et arts de l'intime
Flavia Carraro, Isabelle Rivoal, Brigitte Baptandier, Dominique Casajus, Claire-akiko Brisset, Nicolas Auray, Gérard Lenclud, Sophie Houdart, Adeline Herrou
- Societe D'Ethnologie
- 7 Juillet 2022
- 9782365190404
La cryptographie peut être définie comme l'art de la communication secrète. Il s'agit le plus souvent, mais non exclusivement, d'une opération d'écriture, caractérisée par des procédés de dissimulation de natures diverses. Des textes sacrés aux philosophies de la représentation, des mathématiques à la linguistique, de la théorie de l'information à la théorie quantique?: les manoeuvres de cryptage et de décryptage peuvent être d'une très grande immédiateté et instantanéité ou bien au contraire d'une infinie complexité, et relèvent souvent de véritables pragmatiques interprétatives fondées sur une histoire personnelle partagée ou sur la logique.
On met à l'épreuve la sensibilité à l'ambiguïté du signe, en jouant avec la frontière entre l'image (les motifs picturaux) et le texte (les signes graphiques). On instaure un double discours, on entraîne le spectateur dans un parcours qui l'amène à découvrir un contenu supposé connu par avance, à résoudre une énigme, à déchiffrer une écriture secrète, à en dévoiler le sens caché. Un tel suspense parle du désir, de la langue, de la parole, du langage.
Les documents explorés ici vont du texte homérique et du déchiffrement du linéaire B au théorème de Gödel et aux pratiques contemporaines des hackers, en passant par les livres secrets des Druzes, les talismans de la Chine et les laques du Japon. On y examine dans chaque cas les jeux formels ou graphiques qui visent à assurer tout à la fois la dissimulation au plus grand nombre et la révélation à quelques élus, ainsi que le contexte social dans lequel ces jeux s'inscrivent. -
Ethnographier l'universel : Shanghai 2010 : "Better city, better life"
Sophie Houdart, Brigitte Baptandier
- Societe D'Ethnologie
- 6 Mars 2015
- 9782365190114
Nées au milieu du XIXe siècle en Occident, les expositions universelles constituent depuis lors des moments particuliers où s'esquissent des mises en ordre du monde qui ne porteraient pas à conséquence. Gagnant l'Asie au début des années 1970, elles offrent cependant des prises uniques pour comprendre, d'un point de vue empirique, ce que pourraient être des alternatives à la cosmologie moderne occidentale, permettant ainsi d'appréhender le pacte moderniste depuis un autre centre. À l'Exposition de 2010, la Chine accueillait l'ensemble du monde. Elle l'invitait à franchir son « seuil » à Shanghai, ville aux multiples visages, ouverte de force et colonisée, puis cosmopolite, « rouge », et finalement, prenant sa revanche, ville « universelle ». Au premier coup d'oeil, la disparité manifeste de la carte du « monde en miniature » offerte par la disposition des pavillons faisait apparaître plutôt la discontinuité radicale que l'unité dans la diversité. C'est ce dont témoignent les textes réunis dans ce volume, qui tentent de saisir, au-delà de ces discontinuités, comment se projette un universel; comment il se prépare et se gère; comment, à chaque moment de l'histoire de sa constitution, d'autres voies sont toujours possibles, des choix toujours à faire.
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Du corps au texte ; approches comparatives
Brigitte Baptandier
- Societe D'Ethnologie
- 19 Mai 2008
- 9782901161820
Quels objets peuvent prendre valeur de texte ? À travers quelles procédures, pour répondre à quels besoins, avec quels effets de sens ? Ces questions se trouvent, ici, posées à des sociétés contemporaines ou anciennes, de la Chine à l'Europe, en passant par l'Inde et le Japon.
Pas plus qu'une victime sacrificielle ou une communauté monastique, un projet de construction architecturale ou une création cinématographique ne se présentent, d'emblée, comme des textes. Ainsi, une même démarche traverse les études ici rassemblées : décrire la matérialité des manipulations techniques, des opérations intellectuelles, des registres sensoriels et des dispositifs relationnels qui recomposent, dans chaque situation, l'écart entre l'oral et l'écrit, le graphique et le figuratif.
Mais il ne va pas de soi de mettre en commun des problématiques tributaires de trajectoires intellectuelles et de recompositions disciplinaires qui ont, chacune, leur propre histoire : ce volume constitue une première tentative en ce sens, pour faire dialoguer des ethnographies en deçà des spécialisations régionales et, ce faisant, ouvrir des perspectives comparatives.
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Cahiers de littérature orale, n° 26/1989 : Paroles divines, discours d'homme. Chine, Japon
Cécile Leguy, Nicole Belmont, Brigitte Baptandier, Laurence Caillet, Marine Carrin-Bouez, Simone Mauclaire, Isabelle Ang, Geneviève Calame-griaule
- Maison Des Sciences De L'Homme
- 12 Avril 1995
- 9782858310678
Chine et Japon appartiennent à une même aire culturelle. Toute comparaison montrera donc que la plupart des traits culturels perçus comme japonais sont, dans les faits, d'origine chinoise. Elle témoignera aussi du processus d'adaptation, c'est-à-dire de la "japanisation", qui a accompagné la diffusion de la culture continentale. Tenter de saisir ces ressemblances et ces différences à travers la littérature orale pourrait apparaître comme une entreprise singulière pour ces pays qui, depuis l'Antiquité, ont privilégié l'écriture. Mais au contraire, par son caractère rarement officiel, cette littérature peut jouer un révélateur plus spontané des mentalités. Au sommaire : Chine : J. Pimpaneau, «Importance de l'oralité en Chine» ; B. Baptandier-Berthier, «Du bon usage des mythes en Chine, avant et après la Révolution culturelle» ; I. Ang, «Je te mange, tu me manges : heurs et malheurs reptiliens» ; Japon : S. Mauclaire, «Le sacrifice du serpent. Thématique mythique ancienne et rituel contemporain dans certaines localités à Hiroshima-ken» ; L. Caillet, «Les métamorphoses d'un conte ou les mues du ver à soie» ; J.-P. Berthon, «La voix des dieux : possession et communication avec les esprits dans les nouvelles religions japonaises» ; L. Picone, «La double illusion : les représentations visuelles des revenants au Japon» ; A. Sakai, «Exercices polyphoniques : le cas du rakugo».