J'ai parcouru les pays depuis la mer supérieure jusqu'à la mer inférieure ; j'ai soumis à mes pieds les rois des régions et ils m'ont envoyé des présents. J'ai agrandi la superficie de Ninive, j'ai fait reconstruire son mur d'enceinte et ses remparts qui n'existaient plus, je les ai rendus hauts comme des montagnes. J'ai arrosé ses environs qui étaient complètement dévastés par le manque d'eau, et dont les habitants ne connaissaient pas les eaux d'irrigation et se préoccupaient de la pluie du ciel.
Licinius était Gaulois d'origine : pris par les Romains et devenu esclave de César, il fut affranchi par lui, et constitué par Auguste procurateur de la Gaule. Ce personnage, avide comme un barbare et orgueilleux comme un romain, savait trouver beaucoup d'argent pour les besoins du service qui lui était assigné ; il en recueillait beaucoup aussi pour lui-même et pour les siens. Il en vint à ce point de méchanceté que, certains tributs dans ce pays-là se payant par mois, il en porta le nombre à quatorze, alléguant que celui qui est appelé Décembre était en réalité le dixième, et qu'il fallait, pour cette raison, en compter deux autres, qu'il nommait l'un le Onzième, l'autre le Douzième... Les textes rassemblés ici sont ceux de trois grands historiens grecs des Ier et IIe siècles ap. J.-C. : Flavius Josèphe, Appien d'Alexandrie et Dion Cassius. Les faits qu'ils rapportent concernent les anciens Gaulois, les différentes étapes de la conquête romaine, et la vie des Gallo-romains sous les premiers empereurs (Auguste, Tibère, C aligula, Claude et Néron).
Que sont devenus les peuples de la Gaule sous la domination romaine ? Les témoignages de six écrivains grecs ont été rassemblés dans ce volume pour répondre à cette question : Jean Xiphilin, Philostrate, Elien, Hérodien, Eunapios et Eusèbe. On y retrouvera notamment les portraits de quelques grandes figures gauloises, comme l'intellectuel Favorinus ou le brigand Maternus ; Les luttes entre prétendants à l'empire et leur impact en Gaule, à la mort de Néron et sous Alexandre Sévère (destruction et pillage de Lyon) ; Les premières incursions barbares, à partir de l'Angleterre et de la Germanie ; Le développement des premières communautés chrétiennes en Gaule, depuis leur persécution (avec Blandine et les martyrs de Vienne), jusqu'au concile convoqué à Arles par l'empereur Constantin I.
Le devoir de l'orateur est de pouvoir parler sur toutes les questions de l'ordre civil qui sont réglées par les coutumes ou par les lois, en se conciliant, autant qu'il est possible, l'assentiment des auditeurs.
Il y a trois genres de causes que l'orateur doit embrasser, le démonstratif, le délibératif et le judiciaire. Le démonstratif est consacré à louer ou à blâmer une personne déterminée ; le délibératif, qui suppose une consultation, a pour but de conseiller ou de dissuader ; le judiciaire, qui repose sur une controverse, renferme l'accusation ou l'attaque, et la défense. Nous allons indiquer à présent les conditions indispensables pour être orateur.
Nous montrerons ensuite comment il faut traiter ces trois genres de causes.
Ecrite vers 1047, la chronique du moine Raoul Glaber est l'un des très rares documents historiques rapportant les événements relatifs à la période de l'an Mil.
Glaber est contemporain des faits qu'il rapporte et il est très bien renseigné. Il possède en outre une culture bien supérieure à celle de son temps. Cela donne à sa chronique une valeur inestimable, et constitue pour nous une source précieuse à l'histoire de la France. Glaber est aussi l'homme de son époque, de son milieu. Le moine historien de la société féodale livre, au long de ces pages, sa personnalité, son histoire, sa mentalité : comment il devint moine, pourquoi il fut renvoyé de plusieurs monastères...
Il parle aussi de ses visions, visions du diable qui eurent une influence si décisives sur l'art roman, et bien plus tard, sur le mythe des terreurs de l'an Mil.
En février 1429, une jeune fille de Lorraine, âgée de 16 à 20 ans, se présente à Chinon pour parler au dauphin Charles.
Elle se dit envoyée de Dieu pour libérer le royaume de France occupé par les Anglais et faire sacrer le dauphin à Reims. Elle ajoute qu'elle donnera les preuves de sa mission si on lui donne des armes pour faire lever le siège d'Orléans. Comment cette jeune fille s'y prit-elle pour convaincre le roi et sa cour ? 23 documents d'époque ont été rassemblés ici, traduits en français moderne et présentés dans leur contexte, afin de répondre à cette question.
Toutes les lettres écrites par Jeanne d'Arc ont été rassemblées dans ce volume, avec le texte original et sa traduction en français moderne. Toutes les lettres perdues et dont les contemporains de Jeanne font mention ont été répertoriées. On trouvera également quelques documents majeurs concernant l'histoire de Jeanne d'Arc ; et parmi ceux-ci : Les lettres de Charles VII (sur les premières victoires de Jeanne), du régent d'Angleterre en France (pour se justifier de ses défaites), ou du duc de Bourgogne (lors de la capture de la Pucelle) Les documents financiers sur les aides apportées par certaines villes ; sur la confection des vêtements et des armes de Jeanne ; ou sur les indemnités de l'évêque Cauchon, qui dirigea le procès... Loin de la légende merveilleuse, ces pièces authentiques permettent d'apprécier réellement la formidable dynamique que Jeanne d'Arc insuffla à ses contemporains, et le symbole de liberté résistante qu'elle incarne dans l'imaginaire français.
Celui qui commence cette oeuvre salut -tous ceux qui la liront, au nom de Notre-Seigneur.
Chacun doit savoir que cette oeuvre est profitable : elle permet de faire connaître aux hommes courageux l'histoire des rois, et montre à tous d'où est issue la noblesse de ce monde. Elle donne des exemples de bonne vie aux princes et aux rois qui ont des terres à gouverner. Un maître de grande renommée a dit que cette histoire était un miroir de vie. Chacun pourra y trouver le bien et le mal, le beau et le laid, l'intelligence et la folie, et y puiser le meilleur à travers tous les exemples qu'elle contient.
Si toutes les choses qu'on lira dans ce livre ne peuvent profiter à tous, la plus grande partie d'entre elles seront utiles.
" Le 9e jour de mars suivant, le duc de Bourgogne revint avec ses gens ; et le 17e jour du même mois, un dimanche, ils menèrent le roi à Paris.
Il fut accueilli avec tous les honneurs ; voilà 200 ans que l'on n'avait plus vu telle magnificence. Tous les officiers du roi étaient présents : les hommes du guet, ceux des marchandises, les cavaliers, les vergers. Ceux de la seconde compagnie étaient vêtus de diverses manières mais portaient tous des chaperons. Tous les habitants de la ville allèrent à la rencontre du roi. Douze trompettes et de très nombreux ménestrels le précédaient ; et partout où le roi passait, les gens criaient avec une joie immense : "Noël !".
On jetait sur lui des fleurs, des violettes. Le soir, des repas furent offerts dans les rues ; des feux de joie brûlèrent dans tout Paris, on jeta de l'eau dans les rues ".
Le l'endemain a l'eure assignee que le noble Pierre n'avoit pas oublié, il trouva la porte ouverte ainsi comme le nourrisse luy avoit dit.
Si entra en la chambre du Maguelonne en grant affection du cueur. Et quant Maguelonne luy vit, toute sa couleur luy mua et se changea comme couleur de roses, et se vouloit lever et l'aler embrasser et baiser, car Amours la contraignoit. Toutesfois Raison qui doit gouverner tout noble cueur luy remonstra son honneur et la dignité ou elle estoit, dont elle refraingnoit son couraige ring petit et sa contenance, non obstant que ses beaulx yeulx et sa belle face ne pouoient celer l'amour qu'elle avoit a Pierre.
Et le cueur luy tresalloit au ventre moult doulcement. Et le noble chevalier Pierre ne changa pas moins couleur quant il vit l'incomparable beaulté de Maguelonne, et ne sçavoit en quelle maniere devoit commencer a parler, car il ne sçavoit s'il estoit en l'aire ou en terre, car ainsi fait Amours a ses subgetz.
Des petits cancans aux grandes affaires, il n'est pas un des bruits de la capitale que n'ait recueilli et consigné dans son journal, le bourgeois anonyme de Paris.
Procès criminels et affaires de moeurs, fêtes et voyages du jeune roi François 1er, débuts de la Réforme, guerres d'Italie, c'est tout le royaume de France, au temps de la Renaissance, qui est raconté jour après jour.
La captivité du roi de France, la régence de Louise de Savoie, le procès de tous les grands financiers du royaume, les condamnations contre les Réformateurs, les joyeux cocus, le prix du pain, le temps qu'il fait...
Il n'est pas un des bruits de la capitale du royaume de France que le bourgeois de Paris n'ait consigné dans son journal. C'est le tableau vivant de la société française au temps de la Renaissance.
" Quelques-uns de la ville s'aperçurent que, clans la roche de Beaucaire, il y avait des gens du comte de Montfort pour miner les murailles. Alors donc, sans faire semblant de rien, ils préparèrent une certaine mixtion de soufre en poudre avec force étoupes ; et quand ils eurent préparé toutes leurs affaires, ils mirent le feu aux étoupes, et les jetèrent tout allumées là où étaient ceux qui minaient, et les surprirent en telle sorte qu'il ne s'en échappa un seul qui ne fût tué ou brûlé. Ils firent tirer et lâcher tous leurs pierriers les uns contre le camp du comte de Montfort, les autres contre le château, tant que c'était grande pitié de le voir, car personne n'osait demeurer au camp du comte de Montfort. " Cet ouvrage est, avec celui de Pierre de Vaulx-Cernay, le document le plus instructif et le plus curieux qui nous reste sur cette tragique expédition. Le chroniqueur, bien que catholique et opposé aux hérétiques, est attaché au comte de Toulouse et déteste les cruautés et les perfidies des croisés ; il est instruit, et avec grand détail, de faits importants que les autres historiens ne font qu'indiquer.