Rédigée dans le premier tiers du xiiie siècle, La Mort le roi Artu dépeint un monde arthurien au bord du précipice, où l'envie et le ressentiment mettent en péril les valeurs chevaleresques traditionnelles, où l'amour interdit de la reine Guenièvre et de Lancelot du Lac risque à tout moment d'être révélé au grand jour et de détruire le fragile équilibre de la cour. Dernier volet du cycle du Lancelot-Graal, recopié sans cesse jusqu'au xve siècle avant d'être imprimé de nombreuses fois à la Renaissance, ce roman anonyme constitue la version la plus riche et la plus complexe de la chute du royaume d'Arthur, par le biais d'un récit choral où les héros d'antan sont la proie de leurs propres désirs et des caprices de Fortune. On trouve ici l'édition critique lachmannienne de Jean Frappier, avec une nouvelle traduction très réussie de Patrick Moran.
Vaste et luxuriante composition anonyme en prose rédigée, sous sa forme actuelle, vers le milieu du XVe siècle, le roman de Perceforest est une des plus belles réussites littéraires de la fin du Moyen Age. En une grandiose fresque divisée en six parties, l'oeuvre évoque les aventures des lointains ancêtres d'Arthur et des chevaliers de la Table Ronde.
Les événements relatés dans la Cinquième partie se déroulent dans le temps d'une année. Les douze tournois de la Fontaine aux Pastoureaux, qui manifestent avec éclat le renouveau de la chevalerie après la destruction de la Grande Bretagne, sont organisés chaque mois. Le chevalier qui parviendra à tous les gagner successivement aura pour prix Blanchette, la fille de Blanche et la petite-fille de Gadiffer et de la Reine Fée. Dans l'architecture de la Cinquième partie, les douze tournois sont les douze piliers qui soutiennent l'ensemble de la construction. Entre ces douze piliers s'entrelacent de nombreuses aventures qui laissent, comme dans les autres parties de l'oeuvre, une impression de foisonnement : assassinat de Jules César par les Ursus, amours de Passelion, aventures de Gallafur et de Norgal, interventions salutaires de Zéphir, le démon bienfaisant, histoire de Margon et de Lisane mise en vers dans le Lai de la Rose a la Dame Leale. Dans ce volume, l'imagination débordante de l'auteur n'est pas prise en défaut. On y retrouve les mêmes qualités de style et d'invention qui font l'originalité et l'attrait de cette oeuvre incomparable.
Après la publication des quatre premières parties du roman, Gilles Roussineau poursuit l'édition de l'oeuvre. Le texte est assorti d'une introduction littéraire, grammaticale et philologique, d'un important choix de variantes, de nombreuses notes, de divers index et d'un glossaire développé.