Sous le titre évocateur des Mille et une Nuits, sont réunis des contes dont les sources lointaines semblent d'origine hindo-persane pour la part la plus ancienne.
Dès la fin du XIIe siècle on trouve mention, en Égypte, d'un ensemble de récits sous le titre, Elf laïla wa laïla. Son auteur, un mystérieux anonyme, y rend hommage à cette causerie du soir, la sammara bi-layl, où le verbe triomphe pour le plaisir des convives désireux de s'instruire et de se divertir. Dans le présent recueil est présenté un florilège de ces contes où les pages érotiques se mêlent aux savoureux tableaux réalistes des rues de Bagdad.
Sous divers déguisements, le khalife Hâroun Al-Rachîd y flâne, à l'affût d'anecdotes dont il entraînera le dénouement...
«Une oeuvre éblouissante», écrivait, il y a quatre siècles, l'un des hommes de lettres les plus célèbres de Chine. Les rares privilégiés qui, à l'époque, faisaient circuler le manuscrit de Fleur en Fiole d'Or chuchotaient entre eux que c'était là le plus beau des romans jamais produits, mais l'ouvrage, qui alliait à la verdeur de ses descriptions licencieuses une ironie dévastatrice, n'attentait-il pas à la personne même de l'Empereur? Depuis, d'innombrables éditions confidentielles ont fait de ce roman la lecture favorite des vrais connaisseurs. Témoin et produit d'une crise de régime qui ne parvient pas à accoucher d'un monde nouveau, le roman s'offre à maintes interprétations : cahier de comptes journaliers tenu par une soubrette délurée, allégorie d'une maison en perdition, servitudes de la condition féminine, ravages du désir, indécences de l'ambition, dénonciation de l'hypocrisie officielle, aspiration à la délivrance bouddhiste? L'oeuvre, foisonnante, résiste à toutes les analyses réductrices.
Ximen Qing, personnage qui apparaissait dans un autre grand roman chinois publié par la Pléiade, Au bord de l'eau, est au centre du Jin Ping Mei. Généreux et cupide, habile séducteur et amant «sur-outillé», Ximen Qing vole de conquêtes en victoires, les femmes augmentant une fortune qui lui permet de passer du statut du brasseur d'affaires à celui de mandarin militaire. Jalousies, exactions, corruption forment la trame de ce roman noir dans les fils duquel s'englue Ximen. En est-il le personnage principal? Les éditions tardives le donnaient à croire, bien que le titre, qui met en vedette trois des personnages féminins, le démentît. Mais la découverte, dans les années 30, de l'édition la plus ancienne, datée de 1618, révélait que le roman se présentait comme l'histoire d'une «ravageuse», Lotus-d'Or. C'est le texte de cette édition qui est traduit ici pour la première fois dans une langue d'Europe occidentale. Pour la première fois aussi, notre édition reproduit les gravures les plus anciennes qui aient jamais illustré le Jin Ping Mei.
Maquette de Massin
Gangsters de Chicago est une plongée dans le monde des malfrats de la capitale du crime : le Chicago du début du 20ème siècle. Plus de 150 images de meurtriers, des voleurs de banque, trafiquants d'alcool, flics, des suspects, des témoins, des avocats, des scènes de crime, des victimes, des familles en deuil, des funérailles. etc. issues des archives du Chicago Tribune, le grand quotidien de la ville.
On y retrouve les figures de la criminalité de Chicago depuis le début des années 1900 aux années cinquante; criminels bien connus tels que Capone, Dillinger, Leopold et Loeb, etc. sont en vedette avec des criminels moins célèbres tels que le meurtrier Arthur Bauer, le tueur en série William Heirens, les voleurs Loveland & Sherrow, les bootleggers Lake & Druggan, le « bébé » tueur George Rogalski et beaucoup d'autres. D'autres photos révèlent les visages hallucinés de Clarence Darrow, la "femme en rouge" Anna Sage, le massacre de la Saint-Valentin etc.
La plupart de ces photographies sont inédites depuis leur publication originale ou ne furent jamais publiées jusqu'à la parution de la version américaine du livre en 2014.
Elles s'inscrivent dans la tradition des grands photographes de presse et de faits divers comme Weegee (exposition en 2008, livre paru au Seuil). On y retrouve l'atmosphère des grands films noirs et des légendaires romans policiers américains, de Dashiell Hammett à James Ellroy.
La Bibliothèque Nationale de France possède une excellente copie d'un célèbre rouleau à peintures japonais du milieu du XVe siècle.
On y raconte une histoire comique, proche pour leton de nos fabliaux : un pauvre vieillard reçoit d'un dieu le don d'émettre des pets mélodieux, ce qui fait sa fortune ; son voisin Fukutomi veut l'imiter, mais le vieillard chanceux le trompe en lui faisant avaler un purgatif, si bien qu'il échoue piteusement. Telle est l'histoire pour le moins burlesque de Fukutomi, qui révèle un aspect trop méconnu de la culture japonaise : la veine scatologique, l'esprit de satire, l'insolence.
Mais l'intérêt de ce livre original tient surtout au fait qu'il s'agit une véritable bande dessinée, le texte étant presque exclusivement constitué par les paroles des personnages - paysans, domestiques, badauds... - insérées dans l'image.