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Jacques Flament
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Jack London. Avant tout, un prénom - presque une injonction - qui claque en nos mémoires torpides comme un coup de feu, un fouet déchirant l'air. Un drapeau battant en pleine mer. Jack. Alain Emery convoque tour à tour le flibustier, le vagabond, le mineur, l'écrivain et s'il confronte l'ogre London aux démons qui le pourchassent, il nous laisse entendre ici les battements d'un coeur plus tendre qu'il n'y paraît et déroule - avec une indulgence assumée - le fil d'une vie dont la brève incandescence continue d'éclairer, un siècle plus tard, le ciel de millions de rêveurs.
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Comme on tente parfois d'assembler les morceaux de bois flotté cueillis à marée basse dans l'estran, j'ai voulu réunir dans cet opus des écrits jusque-là en sommeil dans mes fontes et mes coffres. Si ces textes témoignent d'un chemin et d'une volonté de trente ans, ils sont surtout la preuve et le fruit d'un plaisir intact, que rien ni personne n'est parvenu à altérer. (Alain Emery).
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LES NUITS SONT MORTES ET NUL NE CONNAÎTRA PLUS LE JOUR NAISSANT. Il faut transiger avec les éléments, le hasard, le temps, la fatalité. Le 21?juillet 2014, 217?personnes, assises côte à côte, à 10 mètres sous terre, écoutent avec attention les discours inauguraux de L'ANTRE ET DES ARTISTES, un espace culturel souterrain de béton, unique en son genre, avec son dôme-esplanade en damier, dont les cases codées multicolores, reproduisent le message suivant : ÉCLAIRE TA VIE DE LA COULEUR DES MOTS, ÉCRIS TON CHEMIN AVEC L'AUDACE DES ROIS, ÉLÈVE TON OUVRAGE SUR LE SOCLE DE LA PASSION, ET TU PRÉSERVERAS LA SAVEUR DU PASSAGE, L'ESPRIT LIBRE ET SAGE, JUSQU'À L'INSTANT FRAGILE ULTIME, ENCHANTÉ DU MIRACLE D'EXISTER. C'est à ce moment que la catastrophe, tant et tant de fois envisagée, se produit.?Sans préavis.?Un bruit formidable et en quelques secondes, des tonnes de gravats obstruent les issues et toute communication avec l'extérieur est coupée. Comme tout être sensible, chacun des 217 occupants du bunker est affolé, accablé, sidéré, bête aux abois enterrée vivante dans un immense terrier de béton sans aucune issue immédiate. Peut-être sortiront-ils un jour.?Peut-être pas. Auront-ils le courage d'attendre la mort ou un miracle potentiel ? L'espace désormais alloué à leur survie se résume à 3 000 m2 pour une hauteur de plafond de 4 mètres,, soit 12 000 m3 énergétiquement autonomes, répartis ainsi : une grande salle d'exposition accueillant les oeuvres de 28 artistes européens (un par État membre), quatre bureaux spacieux, des toilettes publiques, un accès à une source souterraine d'eau pure - mais pour combien de temps encore ? - , une réserve contenant 78 000 portions journalières de nourriture lyophilisée. Soit un confort pour le moins sommaire et une autosuffisance alimentaire d'une année. La surprise et l'effroi passés, le grondement extérieur étouffé, les 217 personnes se jurent solennellement que, rescapées ou non, elles resteront dignes dans l'épreuve.?Mais la dignité est-elle de mise dans de telles circonstances ? Ils sont les survivants de la catastrophe, et se doivent d'être des survivants créateurs.?Chacun à sa manière, avec son style, témoignera du présent, du passé, du futur hypothétique, de son bonheur d'avoir vécu sur terre ou de sa douleur de la perte des repères et des êtres chers.?Ou peut-être, tout simplement, tracera-t-il la marque de son insondable vanité de puceron éphémère dans un monde terrassé d'avoir été trop loin dans sa folie. Ainsi va la vie, ainsi ira peut-être la mort. Avec ou sans regrets. Ce livre constitue une trace parmi d'autres de cet événement majeur.?Prenez le pour ce qu'il est, l'empreinte instantanée de l'état d'esprit de l'un des témoins de ce moment-clé de l'humanité.
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Si vous me demandiez pourquoi j'ai tenu ce journal - où il n'est question que de géographies intimes, d'âmes et de littérature -, je vous répondrais qu'on ne risque rien à tendre la main, même à de parfaits inconnus. Et qu'après tout, depuis le temps que je leur raconte des histoires, ils ont bien le droit de voir le dessous des cartes. (Alain Emery)
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D'un simple jour à l'autre
Alain Emery
- Jacques Flament
- Paroles De Poetes
- 15 Novembre 2012
- 9782363360687
Quand je tutoie l'aurore, la brume est sur la terre. C'est un chiffon de soie jeté négligemment de l'orée des grands bois jusqu'au coeur des étangs. Mon cuir sur les épaules, je sors à la lumière. De longs souffles sauvages sont passés sur la nuit et s'il n'en reste rien, si je lis dans les arbres une sorte de silence, ce n'est pas pour autant la paix. Au coeur gras des labours, quelques corbeaux - une poignée de diables taillés dans le vif de l'ardoise - font les cent pas. Au-dessus d'eux, la lune s'accroche encore au lait de l'horizon : c'est un oeil grand ouvert qui dépouille l'homme de ses mystères pour le laisser à nu, sans force et sans raison. Comme je reprends ma route, j'entends que brame un cerf. Je m'arrête et j'écoute. Ce long cri rocailleux vient se nouer dans mes chairs. Je suis ce que je suis. Et je vis sur ces terres. Au loin le clocher sonne. D'un pas que je crois sûr, je poursuis mon chemin. Il passe bien à l'écart des routes que l'on me souhaite, de celles que l'on me prête. J'y marche de bon coeur. Je vais rentrer bientôt. Sans doute écrire un peu. Ma force est douce et claire. Je la suis. Je reviens.
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De quelle façon construisons-nous nos existences ? Sur quels secrets reposent-elles ? Que faut-il lire entre nos lignes de vie ? Les personnages de ces nouvelles - un joueur de petits chevaux, une exilée, un cireur de chaussures, un ménage à trois, une arrière petite-fille de princesse russe, un coupeur de têtes et tant d'autres - ont été tantôt gâtés, tantôt trahis par le sort et font tout leur possible pour s'en accommoder. Comme elle le ferait avec des porcelaines, la lumière, celle qu'avec tendresse l'auteur braque sur eux, les traverse et révèle leur fragile architecture : un enchevêtrement d'illusions, de mensonges et d'espoirs. Au travers de ces porcelaines, c'est en fin de compte un peu de notre vérité commune qui transparaît.